vendredi 11 octobre 2013

Blackmail - Bones (2013)

Blackmail est un nouveau groupe parisien comprenant des ex-Bosco à la production ainsi qu'un membre passé dans Beat Mark au chant. Ils ont édité un premier single en 45 tours (épuisé et non repris sur le LP) avant de sortir cet album en début d'année (en digital) et juillet (vinyle, chez Malditos le label de la boutique de disques Pop Culture, aidé par Abraham de Plastic Spoon).

Dès les premières notes de 1974 prémices d'une guerre nucléaire on est saisi par ses sonorités de synthétiseurs analogiques antédiluviens martiaux. Dans la foulée Turn the heater off pose les bases du son Blackmail, un truc sale et sexy aussi poisseux que vibrant. Les Blackmail ont conçu à travers ce disque une ode aux machines analogiques malmenées par l'ère numérique. Ils ont combiné le meilleur des deux mondes dans un disque aussi radical que cool. Si parfois la voix souffre d'un accent anglais approximatif, la production est toujours là pour prendre le relais et transfigurer des chansons qui tiennent (et c'est là tout le génie du disque) sur le fil. Chaque morceau est porté par une approche à l'os dans lequel tout le superflu a été retiré pour donner un impact énorme à l'ensemble. Le son semble avoir été sculpté à même le magma brûlant, difformes et magnifique. Les lignes de basses sont simples et obsédantes, tirant à chaque fois les morceaux vers des climats paroxystiques. La violence est présente en filigrane mais toujours en retenue, sur le point d'exploser. Chaque morceau est une pierre supplémentaire dans cette cathédrale sonore moite qui doit autant au rock qu'à la musique électronique, le sommet est atteint sur l'incroyable concrete heap concluant le disque sur une énorme gifle.

Si on émet quelques retenus sur le chant, la production est magistrale, moderne sans céder aux modes du temps présent. Le disque est aussi inclassable qu'iconoclaste, empruntant ici et là pour mieux construire un univers qui lui est propre. Blackmail signe avec Bones un premier disque aux allures de manifeste post-nucléaire dans lequel la danse aurait remplacé toute forme de religion. Un album qui doit autant à Suicide ou la Techno de Detroit qu'à JG Ballard et Philip K Dick. 



mercredi 9 octobre 2013

The Young Sinclairs - You know where to find me EP (2013)


Les Young Sinclairs on est super fan sur ce blog, Etienne et moi avons sorti deux de leurs 45 tours ("Hurt my Pride" et "New Day"), et avons également chroniqué plusieurs de leurs autres sorties (leur précédent EP chez PSR ou leur magnifique 45 tours Engineer Man). Ils reviennent avec un 4ème disque pour l'année 2013 (un record pour eux je pense!) sur le label américain Planting Seeds Records.

You know where to find me est un morceau emblématique du son Young Sinclairs, de la 12 cordes, du folk-rock, de belles mélodies, et un midtempo qui rappelle autant les Byrds que les Beatles. Un joli titre dans la lignée des meilleurs morceaux de leurs LP. La face A est complétée par too young, la chanson évoque également ces deux groupes, elle est charmante, pas un tube mais un très joli morceau avec une guitare solo dans le pur esprit merseybeat.

Ear to the ground se démarque du son Young Sinclairs le plus typique et vogue vers des contrées très Rolling Stones, Sam s'y fait plaisir, la guitare fuzz conclue le titre dans un excellent solo. Remember this song est aussi courte que cool, en 1 minute et 35 secondes les Young Sinclairs se réapproprient le meilleur du garage 60s, fuzz agressive, refrain drogué, voix hargneuse des grands jours. On regretterait presque le morceau ne soit pas un peu plus long ! Une preuve supplémentaire des capacités du groupe à sortir du registre purement folk-rock qui fait leur spécialité ! Avec "Hurt my pride" (toujours disponible) ou encore "i make my own laws" les américains tiennent un des meilleurs son garage entendu ces dernières années.

Ce quatrième 45 tours de l'année 2013 est une réussite de plus à l'actif des Young Sinclairs, des 4 titres on retiendra un peu plus la face B qui voit le groupe sortir de son registre classique (où ils excellent par ailleurs) au profit d'une approche un peu plus poisseuse. Un 4 titres d'excellente facture à ajouter au crédit d'un des meilleurs groupes sousestimés du moment.

 Pour acheter le disque direction le bandcamp du label.




lundi 7 octobre 2013

Interview : Venera 4


VENERA 4 ont été un vrai coup de cœur pour moi, à peine j'avais écouter Sun et Seabed Terror, je leur proposais de faire un disque chez nous, la raison, un son incroyable dense et vivant, extrême mais aussi fondamentalement pop tout en gardant un goût pour l'expérimentation (écoutez l'incroyable Haunted Summer). Je suis donc très fier de les avoir dans la bande RPUT. Il me semble que la meilleure manière de vous les présenter est tout simplement de les interviewer.

Présentez nous votre groupe ?
Morgane : Deux filles, deux garçons. Une main de fer dans un gant de velours.
Qu'est ce qui vous a donné envie de faire de la musique ?
Fred : Moi, c’est beaucoup passé par mon frère. Pareil pour mon « éducation musicale ». Pendant au moins 4 ans, il écoutait Sgt Pepper’s tous les matins avant d’aller en cours. Je pense qu’il l’aimait beaucoup. En tout cas moi, même si j’ai rapidement été à fond dans les Beatles, j’ai eu vachement de mal à le réécouter jusqu’il y a quelques années ! Mais ça a beaucoup contribué à ma « culture » musicale. Je me dis même parfois qu’il le faisait peut être exprès.

Morgane : Je n'ai jamais eu envie de faire de la musique, comme je n'ai jamais eu envie de faire des « images ». Sans me poser de question, j'ai manipulé, expérimenté, agencé. Parfois ça prend forme, parfois non. La musique comme la peinture interrogent et ont besoin des regards, taquinent les sens, racontent des histoires. En gros c'est mon moyen d'interagir avec les autres.
Je rejoins Fred, il y a toujours des personnalités et des évènements qui nous poussent à nous engager dans la création, dans le « faire de la musique ». Je repense à mes tantes qui m'emmenaient à Londres, dans les pubs à 4 ou 5 ans ; au diamant de la platine vinyle de mes parents que j'ai cassé en voulant écouter Love on the beat de Gainsbourg à 9 ans,  la découverte de personnages comme David Bowie, Marilyn Manson, qui sont, pour moi, à la fois les artistes et leur propre oeuvre. Tout se fait petit à petit.

Anna : J’ai commencé, sans trop savoir pourquoi,  sans réfléchir, par le synthé puis le piano. Ensuite jouer du classique et du jaaaaaaazz commençait à m’ennuyer, alors j’ai tout arrêté jusqu’à Venera 4. Mais ce qui marque certainement mon envie de « jouer en groupe » c’est quand j’ai commencé à fréquenter les bons lieux, les concerts à Rennes, j’aimais aussi beaucoup l’ambiance qu’il y avait à l’époque, une sacrée effervescence autour des groupes locaux et beaucoup de fêtes ! L’arrivée à Paris et le nombre incalculable de concerts vus n’a fait que confirmer et concrétiser ce que je pensais jusqu’alors hors de ma portée. Yann, qui jouait déjà dans Maria False depuis plusieurs années, a fini par me convaincre de jouer du clavier dans Venera 4.

Et de monter un groupe de shoegaze ?
Morgane : Chacun s'est amené avec son bagage et on a mis en place notre groupe. On n'a rien contre le shoegaze, c'est juste que pour nous on a jamais été dans l'optique de répondre à un genre, d'appartenir à une scène etc. On veut faire notre petit truc et toucher les gens.

Anna : c’était naturel je crois, personne ne s’est dit « tiens on va monter un groupe shoegaze », le terme de shoegaze arrange tout le monde car il englobe certaines caractéristiques communes (saturations, mélodies sucrées), s’il n’existait pas nous aurions beaucoup de mal à définir le son de venera 4, en tout cas en un seul mot…
Sur le style en lui-même, j’imagine que cette envie de shoegazing vient probablement de nos influences communes, My bloody valentine, Jesus and mary chain, Ride pour ne citer qu’eux..Et puis Maria False a été je pense le déclencheur de cette envie, s’en est suivi Venera 4.


Comment avez-vous commencé à jouer ensemble ?
Yann : Avec Anna et Fred, on se connaissait depuis longtemps depuis nos études à Rennes. J’avais fait des démos et je cherchais à monter le groupe sur Paris et puis nous avons tous rencontré Morgane et nous avons directement commencer à retravailler les démos, puis à enregistrer le premier EP, puis à répéter, puis à jouer…un truc classique comme tout les groupes.

Fred : Oui, avec Yann, on se connaît depuis nos premières années rennaises (2004 ou 2005), au départ on jouait dans des groupes différents mais je crois me souvenir qu’on a rapidement voulu faire de la musique ensemble. 

Morgane : J'étais assez loin de la France à ce moment là... J'avais entendu dire que Yann aurait bien aimé avoir un groupe avec une voix féminine, j'ai tenté le coup car j'aimais beaucoup se qu'il faisait. J'ai tout de suite accroché !
Je suis revenue quelques mois plus tard et on a concrétisé tout ça autour de bières et d'idéalisme dans notre bar préféré.

Anna : donc on a commencé grâce aux bières de ce fameux bar…

Jouez vous dans d'autres groupes ?
Yann : Oui, dans future et maria false.

Yann, n'est ce pas trop dur d'avoir trois groupes ? Comment arrives-tu à concilier les trois ?
Yann : Non, il faut juste s’organiser pour pouvoir composer, mixer, enregistrer, répéter. Les trois groupes ont des formations différentes, des processus de composition différents, des sons différents et puis on sort nos EP / LP jamais en même temps…Tant qu’il y a des idées c’est facile, c’est sur après quand tu n’as plus d’idées, ça complique tout.  

Comment composez-vous vos chansons ? seul(e) ? à plusieurs ?
Yann : Généralement Morgane et moi on donne quelques idées de chansons, des bases, après quand ça nous plait à tous, on continue à enrichir les chansons ensemble. Donc pour te répondre c’est seul et à plusieurs.

Fred : Et même si on n’est pas forcément à la base, chacun apporte de toute façon sa ligne, sa touche personnelle. Parfois cela peut faire évoluer complètement le morceau, sa structure etc.

Et les enregistrements, comment ça se passe ?
Morgane : Tout va très vite, on peut dire qu'on est dans une certaine forme de spontanéité, on corrige les choses qui ne vont pas pendant l'enregistrement. On ne part pas avec une idée fixe, tout évolue toujours (très bien). 

Vous semblez apporter un soin particulier au son ?
Yann : Oui, heureusement, je pense que chaque groupe apporte une importance à leur son. Enfin j’espère. On cherche quelque chose qui nous plait, en restant toujours dans nos moyens qui sont assez réduits pour produire les chansons. On bidouille, on bidouille…

Parlez-nous un peu de votre collectif nothing ?
Yann : C’est un collectif qui regroupe différentes formations entre Paris, Rennes, Hossegor, Limoges et Lannion. En ce moment il y a 10 groupes. Il y a dans chacun de ces groupes une vocation à chercher un son, une esthétique oscillant entre l’Acide noise jusqu’à la Dream Pop, le tout dans une démarche DIY totalement libre. On fait ce que l’on veut, comme on veut et surtout quand on veut. En Juin dernier, nous avons réalisé une compilation regroupant 2 chansons de chaque groupe et nous avons comme projet de faire différentes choses pour l’année 2014. En gros c’est tout simple, c’est juste que à plusieurs on sera toujours plus fort que tout seul. Nothing peut être aussi un prescripteur, si tu aimes Maria False par exemple tu pourrais aimer Dead Horse One et puis découvrir Venera 4. Ou l’inverse. 

Fred : A la base, l’idée est surtout de pouvoir regrouper un certain nombre de projets partageant une identité sonore en commun. En aucun cas il ne s’agit d’un label, d’une agence de booking ou de promotion. Pour l’instant, ce n’est une sorte de vitrine. À terme, je trouve qu’il serait super intéressant de créer une émulation en faisant travailler chaque groupe autour d’une contrainte. Une contrainte fixant un objectif commun, un peu comme un Oulipo à base de larsens et de reverb.

Morgane : C'est marrant, je pensais à l'Oulipo ce matin.

Il y a-t-il une sorte de concurrence au sein du collectif ?
Yann : je pense qu’il y a une effervescence. Mais pas de concurrence, ça serait stupide. 

Morgane : Quelle question sournoise !

Vous pensez quoi du shoegaze en France ? J'ai l'impression qu'il y a une petite Emulation en ce moment notamment via Cranes Records ?
Fred : Ca fait en effet quelque temps que je suis les différentes sorties Cranes Records, des Dead Mantra, de Dead Horse One ou des Seventeen At This Time. C’est à chaque fois du bon boulot.  

Morgane : Contrairement à Fred, pour être franche, je ne suis pas toutes les sorties des groupes de shoegaze. J'y suis attentive, mais j'écoute d'autres choses.



Vous aimeriez faire un tour dans l'espace comme la sonde Venera 4 ?
Morgane : À ce qu'il paraît, on ne revient jamais de l'espace, je n'ai pas envie de devenir un cosmonaute un peu halluciné. L'espace me terrifie, même si je trouve magnifique la naissance des planètes, les nébuleuses, je me sens bien plus à l'aise dans mon espace intérieur.  
Venera 4 est une sonde mais Venera signifie aussi Venus en russe. Il y a une symbolique un peu cachée.

Anna : Venera 4 s’est décomposée en y revenant il me semble…Moi dans l’absolu oui j’aimerai visiter cette immensité, mais je suis claustro, je deviendrai folle dans une fusée malheureusement...

Il paraît que vous travaillez sur des versions acoustiques ?
Yann : on travaille sur pas mal de choses, oui.



Parlez nous un peu de votre nouveau single qui vient de sortir chez nous ? et de votre prochain EP ?
Fred : On est super contents du résultat, même si on n’a pas encore eu l’EP entre les mains ! Au-delà du simple fait d’avoir un support physique comme le vinyle, on voulait avoir un bel objet. Ce n’est que mon avis personnel, mais je trouve que Morgane est parvenue à nous sortir deux superbes artworks.

Anna : Quand vous nous avez proposé de sortir un 2nd EP, il nous semblait dommage de ne pas aussi sortir Seabed Terror et Sun en vinyle (malgré leur sortie digitale 1 an plus tôt). On y rêvait et RPUT l’a fait, on est trop content du résultat et maintenant on a hâte de voir ce que ça donne pour l’EP ! On est comme des enfants, merci à RPUT d’ailleurs ;)

Pourquoi avez-vous choisi l'anglais pour chanter ?
Morgane : J'ai toujours aimé le Royaume-Uni pour sa culture, ses artistes, sa langue. J'ai donc toujours écouté de la musique anglophone. Par mimétisme peut-être, je m'y suis mise.
Il ne faut pas se mentir, l'anglais est la langue conventionnelle pour un tas de choses.
Mon père me demande souvent pourquoi je renie mes racines en chantant de cette façon, j'ai envie de lui dire que la langue a peu d'importance, d'abord parce que la majorité des gens se fichent des paroles (aussi bien les artistes que les auditeurs). Que ça soit en anglais, en chinois ou en allemand, écrire des paroles de merde c'est universel. Gainsbourg et ses « Variations sur Marilou », Alex Turner avec « My mistakes were made for you », Morissey et « Hand in glove », c'est peu d'exemples, mais ÇA c'est de l'art. 

Alors plutôt que la langue, ce qui compte pour moi c'est de chanter des mots qui me parlent, des mots qui sonnent, qui s'entremêlent, j'aimerais bien travailler plus le texte à long terme. 
C'est un peu comme si tu demandais à Pollock « pourquoi tu utilises un saut percé plutôt qu'un pinceau ? » La finalité est la même.

Ca serait drôle d'avoir du shoegaze en français, ça ne vous tente pas ?
Yann : Tout nous tente mec.

Précommandez le EP Deaf Hearts du groupe ici :
 http://requiempouruntwister.bandcamp.com/album/deaf-hearts 
Si vous n'êtes pas assez impatient, vous pouvez aussi dores et déjà prendre le 7" : 
http://requiempouruntwister.bandcamp.com/album/seabed-terror

samedi 5 octobre 2013

Pendentif - Mafia Douce (2013)

Pendentif est un nom cité régulièrement sur ce blog, à travers une interview, ou la présence dans nos tops espoirs de 2011 et 2012. Leur premier album Mafia Douce est sorti il y a une petite quinzaine de jour, il était temps que nous y consacrions une chronique !

Le titre et la pochette annoncent la couleur: un disque pop sensuel. Il y a là un certain changement dans l'approche du groupe, ou peut-être de sa perception de notre part. On pensait avoir à faire à un groupe se revendiquant d'une certaine esthétique indie-pop proche de groupes américains comme Real Estate mais Pendentif propose définitivement autre chose, une pop dansante très bien écrite et arrangée. Bien sûr les guitares solaires nimbées de réverb' sont toujours présentes, elles évoquent les lignes métronomiques de Foals (époque Antidote) et plus sûrement encore Beach Fossils. La voix de Cindy aux allures de France Gall (cette touche naïve et charmante) fera dire aux chroniqueurs fainéants que le groupe se situe dans la lignée de La Femme et Granville, pourtant Pendentif propose clairement autre chose. Certes on trouve le goûts pour les synthétiseurs des biarrots et celui des vignettes pastelles des normands, mais le groupe a une science de la chanson pop qui lui est propre.

Mafia Douce se fend de douze chansons, on y reconnait trois morceaux de l'EP (les remarquables "God Save la France" "Pendentif" ainsi qu'une version un poil moins séduisante de "Riviera" ) ainsi que deux titres lancés en éclaireur depuis quelques mois ("Embrasse moi" et "Jerricane" ). Ces derniers sont assez significatifs de de l'évolution du groupe, la super jolie Jerricane évoque l'image que nous nous faisions de Pendentif, tandis qu' Embrasse moi correspond à ce que l'on retrouve effectivement en fil rouge de l'album. Pendentif semble clairement avoir exploré la musique dancefloor, et presque tous les titres auraient leur place dans une playlist pour faire danser vos copines quand elles sont bourrées. La production est soyeuse et luxuriante, presque trop agréable à l'oreille, il manque peut être d'un peu de radicalité, ou d'un soupçon de saleté (qui fait le sel des meilleurs disques de house). Mafia Douce tourne comme une magnifique machine huilée et rutilante mais il manque parfois ce petit grain de sable pour faire partir les choses en vrille, un peu d'imprévu dans cet océan de douceur bleu-violet. La qualité des arrangements est remarquable, le langage pop est maitrisé avec une élégance qui font de Pendentif un sérieux outsider dans le panorama français.  

Pendentif est un groupe attachant et doué. Mafia Douce se place comme une des plus solides réalisations françaises de l'année, pourtant dans un petit coin de notre tête on regrette un peu cet EP à la production maison qui avait fait chaviré nos petits cœurs de poppeux il y a presque deux ans. Avec cet album Pendentif a pris son envol s'éloignant des contrées indie-pop (à l'inverse des anciens collègues de label Aline resté fidèle à cette tradition sonore que nous aimons tant ici) et on espère que le voyage vers des climats plus chauds ici aperçus va durer encore pas mal de temps. On les retrouvera peut-être un jour en héritier d'une certaine idée du disco (Jones Girls, Patrice Rushen etc.) qui sait ?

achat du vinyle



jeudi 3 octobre 2013

Orval Carlos Sibelius - Super Forma (2013)

Orval Carlos Sibelius est un nom qui revient régulièrement depuis quelques années mais comme pas mal de monde je le découvre véritablement avec Super Forma, son dernier album sorti il y a quelques mois chez le très intègre label Clapping Music.

Desintegração m'a mis une claque d'entrée de jeux, pourtant le disque mérite bien mieux que d'être réduit à cette excellente chanson. Super Forma est un voyage dont la destination importe moins que les contrées traversées. Orval Carlos Sibelius jette un énorme pavée dans la mare pop psychédélique avec cet album, une merveille d'arrangements raffinés. Le type a le don pour trouver des instruments (oud, clavecin) ou des traitements sonores épatants (bandes inversées, voix qui se muent en synthés analo, des trompettes en guitare fuzz etc.). Il sonne classique mais suffisamment bancal et tordu pour ne pas s'enfermer dans le pastiche écueil que d'autres n'évitent pas. La longueur et la complexité de certains titres donne parfois à Super Forma des allures d’odyssée prog, un trait qu'il partage avec l'excellent album de Chris Cohen sorti en 2012 chez Captured Tracks. 

Si Super Forma n'est pas sans défaut (une certaine faiblesse de la voix par exemple, trop complexe aussi parfois peut-être), c'est un disque courageux, aventureux et personnel. Chaque titre s'imbrique dans le précédent donnant à l'ensemble ce parfum de mystère à l'image de la pochette. Super Forma une capsule en dehors du temps et non localisable. Chaque titre recèle de détails d'arrangements, de trouvailles mélodiques, ce soucis de perfectionnisme a failli faire capoter le projet mais apporte au final l'écrin que mérite cet album.

Super Forma d'Orval Carlos Sibelius se place dans les plus belles sorties de l'année, un disque qui les qualités de ses défauts: ambitieux quitte à en devenir difficile à appréhender, cependant l'intéressé est trop intelligent pour se laisser aller aux digressions et cadre son disque pour en tirer une certaine quintessence.

achète le disque mon grand !


mardi 1 octobre 2013

Skategang - Freya Police EP (2013)

Après avoir organisé un paquet de concerts super cool à Paris Erika et Émile se lancent dans l'aventure du label sous le nom de Gone with the weed. Parmi leurs premières sorties une cassette 7 titres des franciliens (mais avec un marseillais ex-Dolipranes dedans si j'ai bien suivi) Skategang, un objet fait-maison bien cool (dont on peut modifier la couverture par un système d'ouverture qui permet de changer la tête du perroquet !).

Freya Police propose une powerpop musclée mais super mélodique qui ravira les fans de Bad Sports , Youthbitch ou White Wires (et plus généralement les esthètes du son Douchemaster), j'aurais même tendance à les trouver plus inspirés que les gaziers de Denton! Quinze minutes dans lesquelles les Ramones tapent le bœuf avec les Real Kids et bien d'autres formations historiques ultra-cool. On pense aussi à d'autres formations frenchies comme les Sun Sick, les Protokids et pourquoi pas aussi les excellents Crusaders of Love. Tout ceci m'enchante énormément et suggère l'émergence d'une possible scène powerpop dans le pays du calendos et du rouge. 

Chaque morceau de la cassette est un tube en puissance (critical girl, gumble, freya police, efficient lover etc.) , et j'aurais bien du mal à départager mes préférés malgré une quinzaine d'écoutes au compteur. Bref choppez vous la cassette d'urgence chez Pop Culture ou en passant par la page fb du label !





vendredi 27 septembre 2013

Mystery Date - Dreaming in Black and White 7' (2013)

Mystery Date est une relative obscure formation de St Paul / Minneapolis que je suspecte d'avoir des membres en commun avec les excellents Real Numbers. Ils ont sorti cet excellent 45 tours sur le très bon label local Three Dimensional Records (Real Numbers, Boys Club, Tuff Bananas etc.).

Dreaming in Black and White serait sorti en 1979 de l'autre coté de l'Atlantique, la presse aurait qualifié le groupe de locomotive du Mod Revival pas loin des Purple Hearts ou des Chords. Cette chanson est un petit tube en puissance, une base bien nerveuse, une mélodie pop soyeuse et cette basse pour assurer le liant qui fait monter la mayo comme il se doit ! Une tuerie qui rappelle les collègues de label Real Numbers en moins marqué par les TVP et l'indie-pop DIY mais avec ce même sens de l'énergie et de la chanson ! En face B les américains proposent Endless Nights dont la courte durée (2 minutes 40 , le timing parfait ?) n'est pas proportionel au plaisir que vous pouriez prendre à l'écouter ! Dans la veine de la face A la chanson est au moins aussi accrocheuse, et donne envie de danser toute la nuit et de d’enquiller les pintes plus vites que les bouteilles de bordeaux quand Depardieu traine avec son pote Poutine.

Mystery Date ne propose pas une musique révolutionnaire (ils laissent ça à Fauve - rire) mais wahou ça fout une (tuff) banane de dingue à minuit un lundi soir ! Bref un super 45 que tout amateur de powerpop, de punk de poppeux, d'indie-pop pour punk etc. se doit d'acheter et chérir dans sa précieuse collection de disques, les plus téméraires pourraient même avoir envie de passer ce disque en soirée à des pauvres âmes innocentes pas encore atteintes par ce mal incurable qu'est la pure pop.




mercredi 25 septembre 2013

The Frowning Clouds - Gospel Sound From the Church of Scientology (2013)

Les médias grand public se sont épris d'amour pour un bien anodin groupe du nom de Strypes, pendant ce temps là les à-peine-plus-âgés australiens des Frowning Clouds remplissent les petites caves humides et rassasient un public de connaisseurs d'un Rhythm N Blues plus authentique qu'authentique qui renvoient inexorablement aux maitres du genre qu'ils soient de la glorieuses décennie ou postérieurs comme les non-moins fabuleux Crawdaddys ou les feux-Vicars.

Pendant que certains minots se pavanent dans des clips aussi risibles que tocs avec des guitares qui valent trois SMIC au bas mot, ces gars là parcourent l'Europe dans un van proche de la retraite. Aux irlandais de devenir les chouchous de papis croulants comme Elton John ou Pépé Weller (on t'a connu plus sagace dans tes choix mon coco) aux australiens les bières tièdes et les mauvais fish and chips (et les éventuelles touristas qui vont avec sans supplément de prix). 

Frowning Clouds, rassurez-vous, les vrais savent que vous sonner divinement bien, que vous maniez les 12 cordes comme des esthètes et non des singes savants. Vous écrivez des chansons rendant grâce à une tradition que nous voulons ici aussi perpétuer. Vous et nous savons ce que le garage, le British RnB, la beat, le rock n roll, le punk ou quelque soit son nom signifie, de la sueur, du sang, des larmes mais cette passion intacte pour une énergie et un esprit qui transcendent les décennies. Aux autres laissons les pâles imitations, à nous gardons ces formations capables de faire brûler une flemme d'un rouge aussi intense que les croupes joufflues des Strypes après la fessée qu'ils méritent.

PS: ça sort chez l'excellent label Saturno Records (Living Eyes, Cobwebbs etc.) comme les précédents disques du groupe qu'on vous recommande également chaudement (all night long, propellers etc.).


lundi 23 septembre 2013

Les Spadassins - EP3 (2013)

Lundi dernier sortait la 5ème référence des fiers bretteurs bretons les Spadassins. Après un EP chez Triptyc, un chez CroqMac et deux singles toujours à la maison, les fines lames de la soul s'associent à un troisième label francilien (après Paris 75 et Montrouge 92 voici Montreuil 93 héhé) Q-Sounds Recordings spécialisé dans la soul charnue et charnelle (mais aussi de fins producteurs de House Music comme on l'aime chez RPUT) pour éditer leur troisième EP. 

Cette nouvelle livraison propose 4 titres en anglais de premier choix. "Baby it's you" lance les hostilités en douceur, sur un mid-tempo porté par les percussions de M. Moustache, le groupe développe une soul douce-amer, faisant toujours une place de choix à de magnifiques envolées d'orgue (parfois soutenu par un très joli piano électrique, je vote pour un wurlitzer), Antoine à la guitare joue toujours à la perfection sa partition en retenu, amenant ce qu'il faut de rythme et de présence. "What goes on" complète à merveille la face A en augmentant un peu le tempo, le morceau risque de faire son petit effet en live.

"Two Times" démarre sur un splendide piano électrique que l'on croirait s'échapper d'un Ray Charles période Atlantic ("what'd i say"), le tempo est relevé et donne immédiatement envie de se déhancher en cadence (un twist ?), un morceau super cool parmi les plus belles réussites du groupe. La couleur très Rhyhtm n Blues du titre est un parfait complément au second titre "Captain Beat" qui évoque clairement les Zombies période She's not there. Il y a du "summertime" et du Rod Argent dans cette magnifique chanson voir aussi du Stranglers (le rythme me fait penser à "Golden Brown") On attendait pas forcément les Spadassins dans un registre aussi anglais et pop mais on est content qu'ils s'y soient essayer, le résultat est charmant et délicat.

Cet EP maintient le niveau de qualité des précédentes sorties du groupe, le mixage et la production sont très réussies et mettent en valeur les talents instrumentaux de cette dream team de musiciens bretons. On regrettera l'absence d'un titre en français registre dans lequel les Spadassins excelle mais on est plus que charmé par une face B fantastique et une face A de très bonne facture (mais peut-être moins surprenante que la B). On a hâte d'entendre ces nouvelles chansons (ainsi que celles des précédents EPs et singles) en live le 31 octobre à l'Espace B !

acheter l'EP sur le site du label


lundi 16 septembre 2013

Moscow Olympics - Reprise 7' (2013)

Beko après l'excellent 45 Tours de Love Dance propose un autre groupe scandinave les Moscow Olympics, que je suspecte d'être suédois ! 

Comme Love Dance les influences du groupe sont à chercher du coté de New Order, comme si un groupe de chez Creation ou Sarah reprenait Confusion. La face A Reprise est un excellent morceau vaporeux et mélancolique, les lignes de basses rappellent Peter Hook tandis que les guitares se noient dans une jolie réverbération aquatique, un très chouette morceau. En face B on trouve un remix intéressant mais pas tout à fait abouti, c'est pas mal mais relativement dispensable.

Beko continue de nous proposer d'excellents 45 Tours et se place comme un des labels français les plus intéressants du moment.


jeudi 12 septembre 2013

Mujeres - Soft Gems (2012)

Mujeres est une des meilleures formations de garage-rock espagnoles. S'ils ne sont pas très connus ici (malgré quelques dates à Lyon ou Paris récemment), ils ont publié deux albums et plusieurs 45 tours depuis 3-4 ans. Soft Gems leur second lp est sorti l'année dernière mais mérite largement que l'on y revienne.

Les espagnols pratiquent un garage dans les règles de l'art, on pense aux Black Lips, Dead Ghosts etc. Ils y injectent une bonne dose de guitares country. L'album alterne entre morceaux nerveux et mid-tempos poisseux empruntant quelques détours pop charmants. La production est sauvage sans être confuse. Il y a de la clarté pour mettre en valeur les mélodies (l'excellente vignette pastelle 50s "i'm over with you") mais la cohésion du groupe est respecté. Sur les morceaux les plus calmes et avenants ("soft gems part 2") la production a quelque chose d'un Spector garage. On regrette un peu que le groupe n'ait pas proposé d'avantage de chansons dans sa langue maternelle car la seule présente (le tube "salvaje") est terrible et aurait mérité d'être accompagnée ! 

Mujeres propose avec Soft Gems un disque solide et inspiré qui évite l'enchainement "à fond" et s'autorise quelques respirations bienvenues. Le groupe a un grand sens des mélodies et un super son de guitare, on espère aussi qu'ils creuseront à l'avenir un peu plus du coté de l'espagnol ça pourrait en faire un des groupes de garage les plus cool de la terre.



mardi 10 septembre 2013

Alba Lua - Inner Seasons (2013)

Le disque d'Alba Lua m'a pris par surprise. On avait vu et été plutôt séduit par le groupe lors d'une première partie de Beat Mark dans un rade vers Parmentiers / Ménilmontant, et puis le temps est passé. A la sortie de l'album on était un peu circonspect par l'absence de pressage vinyle (et je continue de trouver cela dommage, comment se priver d'un public complet pour qui les cds représentent un non-sens) mais on a laissé une chance au disque.

On ne s'y attendait pas, mais Inner Seasons est probablement un des meilleurs albums français de pop sorti cette année (avec le Aline ou le Jessica 93 par exemple). Une fois entrée dans ce disque il est difficile d'en ressortir, il est addictif et la saison (fin d'été) se prête parfaitement à cette musique teintée de nostalgie douce-amer. Il y a d'abord cet incroyable single "when i'm roaming free" dont l'écoute vous donne envie de réécouter le morceau, c'est généralement bon signe. Cette chanson respire les grands espaces désertiques, les feux qui crépitent, la ligne de guitare est incroyablement simple et joli, la construction délicate. Dans un monde parfait cette chanson serait un TUBE. On oscille entre mélancolie et volonté d'aller de l'avant, le morceau est épique mais sans jamais forcer le pathos, l'équilibre est parfait. Autre temps fort du disque "my sleeping season" est une odyssée de 7 minutes absolument magnifique, Alba Lua y maitrise sont sujet avec une élégance et une classe digne des plus belles formations pop nord américaine. 

Le disque évite le piège du pastiche ou de la convocation d'influences, il y a certes des cousinages (avec Real Estate époque premier album par exemple) mais la musique du groupe bien que classique semble intemporelle et personnelle. Le groupe y fait une place de choix à de magnifiques guitares mises en valeur par la production aérienne de Joakim (Tigersushi). Si tous les morceaux ne sont pas à la hauteur des sommets du disque, il y a matière à s'y perdre, entre "hermanos de la lluvia" ou "clandestines". On regrettera peut être le petit coup de mou qu'est "roots" d'une longueur un peu trop généreuse. Un disque parfois bancal mais dont les hauteurs ont de quoi affoler bien des cœurs sensibles de poppeux.


vendredi 6 septembre 2013

Interview: Travel Check

Après leur excellente prestation en juillet dernier à la première Psychotic Reaction on a pensé que ce serait cool d'interviewer un des meilleurs groupes de garage-rock de la capitale, on vous laisse en bonne compagnie avec Travel Check.

Présentez nous le groupe ?
Thibaut : On s'appel Travel Check, on est maintenant quatre dans le groupe, il y a un petit nouveau Mathieu à la basse. On a sorti un 45 tours début 2013 sur Howlin Banana Records.
David : Et on vient de Paris.

Depuis quand existe la formation ?
Thibaut : La formation existe depuis début 2012, ont a commencé a deux guitares, ont a enregistré des demo pop psyché chez nous, puis Kevin est venu jouer la batterie on a enregistré a ce moment un EP auto-produit dans un home studio. Puis le groupe a vraiment commencé quand on a sorti notre premier 45 tours "Wild Tropics" en Mars 2013.

Comment qualifieriez vous votre musique à quelqu'un qui ne vous a jamais entendu ?
David : flower Punk, garage Pop, garage Psyché, country déglingué , psychédélisme tropical. C'est dur de se qualifier, le plus simple est de nous écouter soit sur disque soit en concert et de se faire son propre avis.
Matthieu : Moi qui suis dans le groupe depuis peu j'ai surement un avis plus objectif. Lorsque j'ai vu le groupe pour la première fois a la Mécanique Ondulatoire, j'ai aimé leur énergie sur scène. Au delà de ça je trouve que la particularité de Travel Check, est de proposer un garage mélodique et je trouves que ça donne de la personnalité au groupe, et c'est ce qui m'a plu.

Penses-tu qu'il existe une scène garage en région parisienne ?
Thibaut : J'espère que oui, il commence a avoir pas mal de groupe et de labels motivés qui ne font pas parti de la scène Born Bad.  Du coup, je penses qu'une autre scène se forme, on joue souvent avec les Dusty Mush et Pain Dimension, même s'ils viennent de Melun on les aime bien. On va jouer avec les Guillotines bientôt aussi on est content.
Matthieu : Il y a plusieurs groupes qui proposent ce genre de musique sur Paris c'est évident. Jusqu'à présent c'était plutôt dispersé et chacun de son côté. Mais certains labels commence a faire du bon boulot en organisant des soirées et une scène commence a se structurer petit à petit. Reste a savoir si le public existe.

Et au niveau national ?
Thibaut : On va faire une tournée française en Novembre avec le duo Go!zilla, a ce moment la on pourra rencontré la scène nationale et se faire un avis autre qu'avec bandcamp. Mais on a joué à Rennes on garde bon souvenir de la scène rennaise avec Kaviar Spécial et Dragster. Il y aussi Los Dos Hermanos de Bordeaux qu'on aime beaucoup.

c'est quoi votre tribu indienne favorite ?
Thibaut : Pokayoké, on est un gang de 8 indiens civilisé et très motivé. On cherche des gens prêt a faire leur preuve pour rejoindre notre gang et pouvoir partagé des calumets de la paix.
Matthieu : La tribu qui était à coté du parking du Formule 1 de Muret ou on passé une nuit pendant la session d'enregistrement, ils avaient de belle caravane et de belle motocross.

Est-ce que vous pensez comme les indiens qu'une partie de votre âme s'envole à chaque photographie de vous ?
Thibaut : Je penses même que le fait de porter une casquette ou un bonnet sur une photo permet de retenir la partie d'âme qui cherche a s'envoler par le crâne.
David : Oui, on a projet de jouer avec des hologrammes à la rentrée.
Matthieu : Moi, j'aime pas les indiens.

Ce serait quoi vos noms indiens ?
David : Po
Matthieu : Ka
Thibaut : Yo
Kevin : Ké

Avez-vous le sentiment que les choses bougent ?
David : La scène garage parisienne se développe peu a peu avec pas mal de label, de sites internet ou encore de radio consacré exclusivement à ce genre de musique. On espère que ça va continuer.
Thibaut : Des soirées comme Psychotic Reaction apparaissent et c'est une bonne chose pour les groupes, ça permet d'être vu et écouter. Après j'ai l'impression que chaque groupe se bouge aussi dans son coin. Nous on sort un nouveau 45 tours, les Pain Dimension vont sortir un 45 tours aussi et les Dusty Mush viennent de sortir un vidéoclip très cool du morceau Space Cat.

Parlez nous de votre premier EP vinyle chez Howlin Banana, avez vous eu de bons retours dessus ?
David : Apres l’enregistrement on a rencontré Tom de Howlin banana Records et il a bien accroché. Il a decidé de faire sortir le vinyle sous howlin ce qui a été notre première satisfaction et par la suite il s'est retrouvé dans pas mal de disquaire parisien et à l'étranger. Il s'est bien écoulé, ils nous reste une trentaine je crois.
Thibaut : On a aussi eu un bon retour dans la presse, on était content qu'on parle de nous sur des webzine qu'on aime lire. Et aussi c'était cool d'être dans Rock n Folk à côté de Fuzz et The Growlers. 



Je crois savoir que vous allez enregistrer avec Lo'Spider bientôt ?
David : Oui, c’est bien pour nous quand on voit tout ce qu’il a sorti ces dernières années. Avec lui on a pu donner une autre dimension à notre son pour qu’il sonne plus authentique.
Thibaut : On a fait ça mi-aout, c'est allez vite et ça s'est bien passé. On est content du rendu, on a enregistré 4 morceaux qui caractérise bien le son qu'on a envie d'avoir définitivement.

A quoi vont ressembler les nouvelles chansons de cet ep ?
David : Ce sera un 45 tours de 4 chansons orienté garage flower punk mais avec des styles différents. On pourra y retrouver des influences surf, psyché et flower punk.
Thibaut : Les nouvelles chansons ressemble au son qu'on a envie d'avoir depuis longtemps, Lo Spider nous a permis de trouver notre son, ça sera plus lo-fi que l'ancien 45 tours. Mais on garde l'influence pop et psyché qui est présente depuis le début. 

Vous avez récemment joué à Bayonne, c'était cool ?
David : On a joué le dernier des jours des fêtes de Bayonne et ça s'est bien passé. On a eu un très bon public et les mecs de la pena dans laquelle on a joué ont été plus que généreux au niveau de la bière et de la sangria.
Matthieu : C'était important pour moi de jouer là bas car je viens de Bayonne… En plus je savais que notre musique correspondrait à l'esprit des fêtes. Au final ça c'est très bien passé, on jouait dans une des rues les plus fréquentés de Bayonne pendant les fêtes. Et puis ça m'a permis de faire découvrir les fêtes aux autres et je pense qu'ils ont apprécié.

Vous avez aussi joué pour la première Psychotic Reaction à l'Inter vous en gardez un bon souvenir ?
David : C’était vraiment sympa. Je m’attendais pas a jouer devant autant de monde. On a aussi pu rencontrer les Pain dimension qui jouait juste avant nous et avec qui on s’entend bien maintenant.
Thibaut : On était content de jouer pour Psychotic Reaction. En plus le public à répondu présent sur cette soirée pour les trois groupes, c'est à partir de cette soirée qu'on a commencé a pensé que les choses pouvaient bouger au niveau de la scène parisienne grâce au label, webzine et émission de radio.

Quels sont vos projets pour la rentrée ?
Thibaut : A la rentrée, Kevin va laissé sa place pendant 6 mois à Xavier l'ex batteur du groupe espagnol Time Machine. Puis, on joue pour la première soirée de Pont St Esprit au Gibus Café avec les Guillotine et Cheap Riot, le lendemain on va jouer avec Go!zilla dans un festival en Suisse. On jouera aussi avec Future Primitive au Bikini Test en Suisse le 5 octobre, et va suivre en Novembre normalement la sortie du prochain 45 tours avec quoi on espère avoir de bons retour comme "Wild Tropics". Et enfin la tournée fin Novembre en France avec les Go!zilla.
Matthieu : Après ça, on verra ce qu'il se passera pour nous et on commencera a bosser sur un LP.

NDR: également en concert le 22 septembre à la Méca avec Night Beats ! (event)

mercredi 4 septembre 2013

Mozes and the Firstborn - s/t (2013)

Mozes and the Firstborn est un groupe néerlandais, ils ont édité leur premier album en mars 2013 en vinyle et cassette (cette dernière chez Burger !).

Il y a chez ce groupe une touche classic rock qui pourrait me donner des boutons mais me plait étonnamment. Les types ont certainement des références comme les Stones post-Brian Jones (mais pré-Ron Wood), les Beatles, T Rex etc. mais parfois ils sonnent aussi comme leurs contemporains (Ty Segall période Goodbye Bread et Mikal Cronin en tête mais aussi le BJM). Bien sûr se confronter à des influences aussi fortes est casse-gueule mais nos bataves s'en sortent très bien, ils pondent un LP de rock de facture classique mais au songwritting inspiré et particulièrement accrocheur. Les chansons sont excellentes et collent au palais comme autant de bonbons achetés à la boulangerie pour quelques euros après la classe. La production est charnue et sans fioriture, elle donne du corps à autant de tubes potentiels que sont "I Got Skills" ou "Gimme some".

Ce premier album montre un groupe aussi à l'aise dans les charges tendues que les déclarations pop. Leurs influences évidentes ne doivent pourtant pas faire oublier un groupe maitrisant déjà fort bien l'art de la bonne chanson pop. Un petit plaisir recommandé que l'on peut se procurer sur leur site.




lundi 2 septembre 2013

Future - Abyss EP (2013)

Future est un duo formé de Brice (Dead) et Yann (Maria False et Venera 4), Abyss est leur second EP, un premier album est en préparation. 

Comme dans certaines de leurs autres formations on rattachera le son du groupe à la galaxie Shoegaze. Cependant ce projet a sa propre identité, un truc sombre et malsain. Les guitares tournent dans les amplis comme des scies à métaux s'attaquant à une barre rouillée éclaboussant d'étincelles le sol. La batterie (boite à rythme) est martiale et puissante, chaque coup évoque les oscillations d'une énorme presse. De cette crasse noirceur émerge des mélodies plus lumineuses qu'il n'y parait, le duo manie le chaud froid avec une dextérité ondoyante. 

Future maitrise les ambiances pesantes, maniant les guitares pour en tirer des textures abstraites, cependant le duo n'oublie jamais d'écrire des chansons. La production DIY (de très bonne facture) ajoute un charme certain à cet excellent EP à rapprocher par certains aspects du remarquable Mini-LP de Jessica 93