dimanche 19 juin 2011

Crystal Stilts - half a moon (2011)

Crystal Stilts, après un premier album en 2008, nous avait séduits grâce à deux superbes singles sortis en 2009 et 2010: love is a wave et shake the shackles. In love with oblivion - dont la pochette est très belle - est parvenu il y a quelques semaines (début mai) entre nos mains, tient-il les promesses lancées par les deux magnifiques singles?

La première écoute fut un peu laborieuse, très sincèrement. J'ai eu l'impression de tomber sur une sorte de bloc compact et impénétrable. Je me suis quand même accroché, peut-être parce que j'ai senti que je ne devais pas en rester là, et bien m'en a pris, ce disque se révèle excellent sur la longueur. Shake the Shackles avait annoncé la couleur niveau production mais se révèle aussi être un, si ce n'est le, temps fort du disque. Il est logique de balancer en simple le morceau le plus accrocheur pour attraper quelques personnes au passage, mais ça donne une impression bizarre à l'écoute de l'album dans la foulée qui du coup m'est apparu comme un peu trop uniforme. Cette impression est renforcée par un chant caverneux dans la pure tradition Ian Curtis, cette comparaison est un peu facile mais tellement justifiée, qui oserait prétendre que l'influence majeur pour le chant n'est pas le groupe de Manchester? Heureusement le groupe ne se contente pas de pondre un post-punk générique entendu au moins 100 fois ces 5 dernières années.

Le premier album était déjà dans autre chose, avec ses guitares abrasives dont le son ne manquait pas d'évoquer le milieu des années 80 et les premières armes du shoegaze. La nouveauté de In Love with Oblivion est aussi à chercher du coté des guitares qui se font parfois étonnamment claires, voir jangly. Impossible alors de ne pas penser au garage 60s voir aux Byrds, mais comme chez d'autres formations actuelles que j'apprécie (les Mantles) revus au prisme des 80s (la scène néo-zélandaise, et certains groupes Paisley Underground). Les Crystal Stilts insufflent leur propre touche à tout-cela et sonnent surtout comme eux même et ce, malgré des influences indéniables.

Le songwritting est de bonne tenue, mais il y a quelques longueurs, notamment un "alien rivers" intéressant mais dont la durée rend l'écoute pesante. "Sycamore tree" est en revanche une des belles réussites de ce disque, tout en tension la chanson explose sur un refrain libérateur, la construction est superbe, le son captivant, voir obsédant. "Though the floor" a un potentiel de single proche de celui de "shake the shackles", on ne s'étonnera guère du choix du label de l'avoir porté au format 45 tours en split avec leurs amis de Comet Gain sur l'autre face. "Silver sun" est d'une obscure clarté évoque le meilleur de Rain Parade qui aurait troqué son chanteur pour un fan de cold-wave, le contraste créé est étonnant. "Half a moon" est un des titres les plus garage de l'album, cet excellent morceau évoque les recherches surf opérées sur "love is a wave".

In love with Oblivion n'est peut-être pas l'album définitif que pourrait faire Crystal Stilts mais il constitue un excellent successeur à leur lp de 2008. Après une première impression d'uniformité, le disque gagne à chaque écoute une certaine profondeur et se révèle être une réussite sans cependant exclure quelques digressions superflues. Pour les parisiens ils sont ce soir en concert à la maroquinerie, et je crois qu'ils tournent un peu partout en France aussi, allez les voir.

Crystal Stilts - half a moon


SLUMBERLAND / Hands & Arms

1 commentaire:

Infrason a dit…

Je suis pressé d'écouter ça !