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lundi 19 août 2013

Playlist été #2 - Byrdsian nam nam


Comme vous le savez je suis un inconditionnel des Byrds et je ne manque pas de les citer régulièrement ! Si eux même n'étaient pas indemnes de références (les Beatles en tête) ils ont fait du son de la 12 cordes une marque de fabrique que de nombreux groupes intégreront à leur tour dans leur musique, voici 25 (j'ai du me limiter ahah) exemples de formations super cool inspirées des glorieux Oyseaux de 1978 à nos jours !

The See See The Rain and the Snow (2013)
Les See See ont sorti deux albums, on recommandera en particulier le premier même si le second est également très chouette. Ce single paru en début d'année sur Sundazed, label d'avantage tourné vers les rééditions d'habitude, est une petite merveille et figure parmi leurs meilleures chansons avec le sublime Keep your Head.




The Young Sinclairs You can have her (2010)
On adore les américains Young Sinclairs sur RPUT comme vous le savez, et quel groupe a su le mieux retrouver l'essence des Byrds ? Ce morceau de 2010 sur leur album Chimneys a aussi des petits accents Beatles (le "oh yeah") absolument irrésistibles. Ils ont sorti trois 45 tours en 2013, tous géniaux (dont deux chez nous), et j'attends le prochain chez PSR avec une grande impatience !




Rain Parade You are my Friend (1984)
Je nourris une passion presque obsessionnelle pour le Paisley Underground et Rain Parade est probablement un de mes groupes fétiches du genre. Ce groupe psychédélique a fait quelques chansons dans une veine proche des géniaux Byrds comme ce très beau You are my Friend sorti après leur premier album absolument formidable ! Ajoutons que la pochette du 45 Tours a été conçue par monsieur Freakbeat en personne.


The Mantles Raspberry Thighs (2010)
Les Mantles de SF sont une de mes formations actuelles favorites. Moins connue (et moins productive !) que leurs collègues de la Bay Aera comme les Oh Sees, Ty Segall, Fresh and Onlys etc. ils ont développé dans leur deux albums un garage rock imprégné de folk qui les rapprocheraient des formations néo zélandaises 80s et parfois des Byrds comme sur ce magnifique single de 2010 édité par SDZ, qui figure (dans un nouvel enregistrement) aussi sur leur album de 2013 chez Slumberland.

The Optic Nerve Ain't that a Man (1986)
The Optic Nerve n'aura sorti de son vivant que deux 45 tours. Depuis l'erreur a été partiellement corrigée avec la sortie d'un album inédit époustouflant sur Soundflat en 1993. Les Optic Nerve était un groupe américain folk-rock / garage de grande classe, peut être un peu trop fin et délicat pour les hordes de fan de garage punk cryptique avec des colliers d'os et des dessins de Rat Fink sur leurs grattes vox. 



Allah-Las Vis-A-Vis (2012)
Les Allah-Las ont pas mal fait parlé d'eux avec leur premier album. Même si sur la longueur il est peu trop détendu du gland, les mecs savent écrire de super morceaux garage avec un son incroyablement sixties (merci Nick Waterhouse pour la prod aux petits oignons !). Parmi mes morceaux favoris du disque figure le très réussi Vis-a-Vis hommage assez évident aux Byrds qui pourrait presque aussi évoquer les groupes C86 !


Thee Oh Sees No Spell (2013)
Les OCS resteront le grand groupe de notre génération. J'assume à 100% ce que je dis, et ceux qui les ont vu en live seront de mon avis je crois. Impossible de ne pas être pris par cette machine de guerre incroyablement puissante en live. Leur musique fait le pont entre le garage, le punk, le krautrock mais n'hésite pas à aller vers la pop la plus douce aussi. Citer les Oh Sees dans un article à propos des Byrds me surprend moi même mais impossible de ne pas noter les airs de 8 Miles High dans cet incroyable morceau.

Primal Scream Gentle Tuesday (1987)
Je sais que Primal Scream gagnera ses lettres de noblesse en mêlant électronique et rock mais il n'empêche: mon préféré c'est le premier ! Gentle Tuesday est une petite merveille d'indie-pop sous perfusion de Byrds, une obsession partagé par le label manager en chef Alan McGee également !




Biff Bang Pow ! There must be a better life (1984)
Quand je vous disais que le chef en personne était un inconditionnel des Byrds ! Biff Bang Pow est un hommage au groupe The Creation, et surprise, le nom du label aussi ! Alan McGee et moi je pense qu'on a plein de goûts en commun, en tout cas les Byrds, Big Star et Rain Parade (et bien sûr les groupes qu'ils sortaient sur Creation).




Beachwood Sparks Something I don't recognize (2001)
L'année dernière Beachwood Sparks faisait un retour apprécié et reconnu par la critique avec The Tarnished Gold, un disque d'excellente facture ! Cependant je continue de lui préférer leur premier album sorti en 2001 chez Sub Pop et Bomp, à la pochette évocatrice de la musique du groupe (Cosmic American Music). Parmi les plus grandes réussites de l'album on notera le magnifiquement byrdsien Something I don't Recognize.


The Church Unguarded Moment (1981)
Parmi mes formations australiennes favorites je pense que je citerai les Church, en particulier pour leur premier album, le super réussi Of Skins and Heart. Cet album contient leur premier tube, le génial Unguarded Moment qui fait de chouettes appels du pieds aux Byrds !





The Long Ryders and she Rides (1983)
Parmi mes autres groupes fétiches du Paisley Underground figurent les remarquables Long Ryders probablement les plus dingues des Byrds du lot (on notera d'ailleurs le discret hommage dans leur nom grâce à un Y groovy). And she Rides est le morceau phare de leur premier EP 10-5-60, un morceau psychédélique de grande classe qui tire vers le Byrds sans le pasticher, une superbe chanson.



The Records Starry Eyes (1978)
Les Records sont une des plus fantastiques formations powerpop anglaises, leurs deux premiers albums sont des classiques du genre. Starry Eyes est un de leurs grands singles, il y a des guitares jangly et ces mélodies à tomber par terre ! A noter qu'il est un petit peu inspiré d'un titre d'Eddie and the Hot Rods (do anything you wanna do).




The Lears Coming Home Today (1994)
Dans les groupes 90s de Garage j'ai un petit faible pour les Lears, des gros fans des Byrds qui ont écrit d'excellentes chansons aux sonorités rickenbacker et douze cordes. The Story so Far sorti chez Get Hip (le label des Cynics) compile l'ensemble de leurs sorties (ou presque) ainsi que des inédits d'excellentes factures. Coming Home today était à l'origine sorti sur un EP du label italien Misty Lane (qui a réédité les Dovers !).


The Stone Roses Mersey Paradise (1989)
On ne reviendra pas sur le fait que les Stone Roses soit un des grands groupes de pop du tournant des années 80-90. Ils ont parfois glissé de super morceaux en face B de leur tubes comme le superbe (et très byrdsien malgré le titre !) Mersey Paradise que l'on retrouve sur le 12 pouces de She bangs the Drums !




The High Box Set Go (1990)
Un groupe directement lié aux Stone Roses ! Bien sûr les High ne jouent pas dans la même catégorie (on serait plus en seconde division) mais impossible de ne pas trouver un certain charme à leur unique album Somewhere soon et en particulier au magnifique single box set go, dont le riff est dans la tradition byrdsienne.




Teenage Fanclub Start Again (1997)
TFC est un grand groupe, osons le: un des plus grands des années 90. Ils ont sorti un paquet d'albums qui devraient être des classiques de la pop au rang desquels Bandwagonesque et Songs from Northern Britain me rendent dingue. Sur ce dernier album, sorti en 1997, les Teenage Fanclub se font lumineux et brillants. Impossible de ne pas entendre l'influence discrète mais sincère aux Byrds dans le magnifique Star Again et ses harmonies super jolies.



Twerps Work it Out (2012)
Twerps doit probablement plus à la scène néozélandaise des 80s qu'aux Byrds mais il y a dans ce morceau quelque chose de Byrds, que ce soit dans les guitares ou dans la diction (qui évoque aussi Dylan d'ailleurs). 





Triptides English Rain (2012)
J'adorerai entendre une version enregistrée de ce morceau avec une douze cordes, après avoir entendu Glenn la faire en live. Sur leur prochain album il devrait y avoir quelques autres morceaux dans lesquels survole l'esprit des Byrds (c'est déjà le cas sur le super set you free), j'ai hâte qu'il sorte !




Ducktails Ivy Covered House (2013)
Je suis un peu moins sensible à Ducktails qu'à Real Estate mais l'album contient quelques chansons fantastiques comme Ivy Covered House dans laquelle l'arpège de guitare jangly me fait penser aux Byrds.






R.E.M. Sitting Still (1983)
Je crois que Murmur est mon album favori de REM, c'est un GRAND disque dans lequel le groupe injecte du Byrds dans le post-punk, le college-rock. Un des grands disques des 80s pour moi. Sitting Still est une super chanson avec un riff jangly de Peter Buck mémorable.





The Last She Don't Know Why i'm here (1979)
Il parait que les Last trouvent leur premier album trop clean, peut être ... mais quel disque ! Un de mes albums favoris de powerpop, un groupe qui fait du punk, du surf, du merseybeat, ou du folk-rock le tout avec une touche unique, un super disque méconnu à redécouvrir !





Gamine Shandy Street (1983)
On ne répétera jamais assez que Gamine est un des meilleurs groupes français de pop ! Avant de signer en major le groupe aura l'occasion de sortir quelques singles et EP dont un magnifique format court sur Snapshot en 1983 produit par Robin Wills des Barracudas. Ce disque contient notamment le superbe Shandy Street dans lequel on reconnaît la touche jangly des glorieux américains.



Vetiver Any and All (2012)
Je ne suis pas très familier avec la musique de Vetiver mais ce morceau de la compilation In A Cloud II (dont il est de loin de le sommet) est une merveille de pop aux accents folk-rock et à la guitare jangly à souhait.





The Barracudas Dealing with today (1984)
Alors que Closer est ré-activé il est temps d'évoquer (et de finir en beauté) les excellents Barracudas, héros d'un certain underground des années 80. Leur troisième album Endeavour To Persevere contient le superbe dealing with today aux guitares 12 cordes enchanteresses.






Encore plus ?
Essayez ceux-là:
Sea-Urchins, Mighty Lemon Drops, Jasmine Minks, Olivensteins, Proper Ornaments, Cleaners from Venus, Bangles, Paul Messis , dBs, Woods, La's, Sadies, Razorcuts, The Coral , The Stands , los Planetas , Matthew Sweet , Velvet Crush , Flamin Groovies, Tom Petty, Sudden Death of Stars etc.

samedi 20 octobre 2012

Conjuguons la Pop #16 : Interview Jesuslesfilles


Nous sommes heureux de pouvoir vous présenter le troisième et dernier groupe québécois que nous avons interviewé pour ce dossier Conjuguons La Pop. Après deux formations de garage-rock super cool (Ponctuation et Le Kid et les Marinellis) on accueille les excellents Jesuslesfilles pratiquant une noisy pop d'inspiration 90s mais pas revivaliste pour autant, un super groupe avec un son unique dans l'univers francophone.

Pouvez vous nous présenter le groupe ?
Dans Jesuslesfilles, il y a une fille et quatre garçons (Azure au chant, Martin au chant et à la guitare, Philippe à l’autre guitare, Guillaume à la basse et Benoit aux tambours). On a/a eu d'autres groupes (Les Vautours, Le monde dans le feu, Ponctuation), et/donc ce projet-là a commencé avec l’intention d’essayer autre chose que le rock garage : c’est un fond qui reste, mais qui a saumuré en masse dans les années 90. Mais on fait pas de grunge.
 
Certains membres de votre groupe jouent-ils dans d'autres formations ?
Martin joue dans Silver Dapple (fuzz pop 90s), Benoit dans Le monde dans le feu (électro-punk karaoké) et Guillaume dans Ponctuation (rock garage de frères)
 
Comment est venu le nom Jesuslesfilles ?
Y avait une toune qu’on jouait au début qui s’appelait Je suis les filles, pis Benoit a mal lu le nom à un moment donné qu’on cherchait un nom de band, pis on a trouvé ça ben brillant sur le coup.


Vous avez sorti Une Belle Table en 2010.

Comment s'est déroulé l'enregistrement ?
Avec nos cennes bien indépendantes, pas de subventions, pis Joe des Breastfeeders, en plusieurs sessions plutôt décontractées. On a tracké du drum pendant deux jours de temps dans le studio des Breastfeeders, pis les guitares, la basse et les voix à temps perdu les soirées et weekends. Le mix a été fait par Jean-Michel Coutu, assisté de Martin. Je veux dire, y a pas d’anecdote.
 
Quels retours avez vous eu sur le disque ?
Des ben bons : La Presse, l’un des plus grands quotidiens du Québec, nous a mentionné dans sa revue de fin d’année (pas pire pour un disque indé), on a aussi été remarqués aux États-Unis (Brooklyn Vegan entre autres), on a été nommé pour le Bucky award de « Best reason to learn French » par CBC Radio 3, et Bang Bang, l’un des principaux médias alternatifs du Québec, demandait, dans sa revue de fin d’année aussi, si « le jeune groupe rock [taillera] sa place dans les annales de la scène locale, aux côtés des Breastfeeders, Navet Confit et autres Wd-40 ? »


 
 Est-il sorti uniquement en digital ?
Non, en CD-R aussi, avec une pochette sérigraphiée qu’on pliait en digipak à la main. On voudrait ne plus jamais faire ça, c’était une tâche du tabarnac.

  
En Mai 2011 vous sortez une split-cassette avec les Peelies. 

Comment s'est faite la rencontre avec les Peelies ?
Dans les escaliers extérieurs de L’Esco (l’immanquable bar rock garage montréalais), Martin fumait une cigarette et Marie-Andrée des Peelies lui en a demandé une et ils se sont dits qu’on devait faire des choses. On a fait un show thématique déguisé sur la fête mexicaine des morts. Pis un split parce que ça adonnait qu’on s’aimait bien.
 
Un mot sur le choix du support (cassette) ?
Joli choix de couleurs, pas cher, c’est le fun peser sur play sur un lecteur cassette
 
Vous chantez en français, était-ce une volonté délibéré dès la naissance du groupe ?
C’est pour être élitiste, pour faire chier les autres francophones qui chantent en anglais ? On se sent bête de chanter en anglais. C’est une langue qu’on parle couramment mais on ne la maîtrise pas comme on maîtrise le français. Et on aime les Wampas. Toi aussi.
 
Un mot sur le chant fille-garçon que l'on retrouve sur la plupart de vos morceaux ?
On peut jouer avec les textures, et ça fait beau.
 
Vos textes sont assez surréalistes, quelles sont vos inspirations en matière d'écriture ?
Les objets en particulier, quelqu’un, mais de moins en moins les filles. C’est pas très surréaliste; post-romantique, peut-être. Ben post.
 
Avez-vous également cherché l'inspiration dans d'autres groupes francophones pour le placement de la voix ?
Le vieux Wampas, un peu, c’est resté, sinon, c’est pour coller à la mélodie, on travaille avec les intonations.
 
Quelles sont vos influences au niveau musical ? 
Le vieux Wampas, The Vaselines, Ty Segall, The Pixies

 
 
À quoi ressemble la scène indépendante au Québec ?
Il y a eu une scène rock garage assez marquée il y a 8-10 ans (Breastfeeders, Caféïne, Demon’s Claws, …), ça nous a marqués. Depuis 2006, à cause de Malajube et Arcade Fire, il y a beaucoup trop d’indie-pop, mais pas de scène indie-pop parce que ces gens-là sont introvertis et adressent leurs sentiments. Depuis 2-3 ans, il y a une scène folk/folk sale assez vivante et festive, aussi, avec Bernard Adamus, Canailles, Lisa Leblanc, Dany Placard, Keith Kouna et d’autres. Sinon, c’est bigarré en genres, et en langues aussi : franco et anglo, deux scènes qui aimeraient communiquer davantage et qui, malgré la volonté sporadique, ont plus ou moins de succès à le faire.
Au fait, vous savez qu’aux Francofolies de Montréal, on chante en français pour vrai ?
 
Quelles sont ses spécificités par rapport à la scène indé canadienne ?
Il y a un son rock/country-rock/indie-rock canadien qui rejoint quelques francophones par procuration, mais c’est aussi endormant que l’indie-pop québécois.
 
Comment y est perçu le français ?
En dehors de Malajube et Karkwa, la majorité des mélomanes canadiens-anglais ne connaissent pas de musique francophone. Pas qu’il n’y ait pas d’ouverture, juste pas de curiosité. Mais l’ouverture est là : on a joué à Toronto et Halifax devant des anglophones et ça a levé (comme ça peut lever au Canada anglais).
 
Et avez-vous de bons retours du coté anglophone du continent nord-américain ?
On a joué 3 fois à New York, devant une centaine de personnes à chaque fois, c’était cool. Et comme on disait, on a eu une mention sur Brooklyn Vegan pour notre album Une belle table, entre autres blogues anglos. C’est notable. Ceci dit, on a quelques fans plutôt fervents en Angleterre. Et on joue à Iceland Airwaves à la fin du mois, et on sait qu’on y est attendus.
 
Quels sont vos projets ?
Iceland Airwaves à la fin du mois, et après on prend une pause pour composer le deuxième album. Ça fait un an qu’on dit qu’on prend une pause pour composer le deuxième album, en fait. C’est un projet, ça.
 
En France, nous ne connaissons pas très bien la scène québécoise, quelques recommandations à nous faire ?
Vous connaissez Duchess Says. Y a aussi le rock garage de Ponctuation, le sludge-synth-punk de Meta Gruau, la fuzzy pop de Silver Dapple, l’indie-rock de Parlovr (ça peut être bon, l’indie-rock ; Parlovr c’est un bon exemple), le garunge de Solids, la folk sale et festive de Canailles, pis tous les bands ici  Forchristsake est un mini-label opéré par Martin et Jean-Michel, le gars qui a mixé notre premier album. 


 

mardi 19 juin 2012

Mother's Children - That's Who (2010)

Mother's Children sont un de mes groupes actuels chouchous en matière de powerpop. J'avais déjà eu l'occasion de vous en parler il y a un peu plus d'un an avec leur excellent EP paru chez le label Taken By Surprise. Depuis ils ont sorti un chouette 45 sur un autre label allemand (P Trash) mais on va revenir sur leur premier (et unique à ce jour) album "That's Who" paru en 2010 sur label canadien Deranged (Tranzmitors, Impulse Int'l etc.) en LP et plus récemment en cassette sur Hosehead Records.

Les Mother's Children sont un des nombreux groupes super excitants à venir d'Ottawa (Zebrassieres ou White Wires sont du coin également). Malheureusement assez peu connus dans notre belle contrée (je crois qu'il devait y avoir genre 10 personnes à leur récent et excellent concert parisien) ils pratiquent une powerpop moderne à la fois ancrée dans la tradition. On est dans les riffs à la Raspberries avec un coté glamouse que n'aurait pas renier les Milk N Cookies mais associés à une puissance bien moderne, ça envoie du bois sans non plus sonner punk. En 11 titres on a peu de répits , on fini lessivé mais heureux de ce que l'on vient de se prendre dans la tronche. L'écriture est vraiment excellente, et les tubes succèdent aux tubes, parmi mes favorites: shaky sue, no touch, ou encore oh no here we go again

Je suppose que le LP aurait gagné à être un poil plus varié mais gageons qu'avec l'expérience acquise par ces canadiens le suivant saura corrigé le tir, dans tous les cas voilà un premier LP qui se place parmi les sorties les plus cool du genre ces dernières années, pas loin (ou à coté) des Gentleman Jesse, The Fevers (et Fever B) ou The Biters... En gros les fans de Burger / Douchemaster / Dirtnap ont de grandes chances d'apprécier cet excellent album à la pochette trop cool!

achat: vinyle / cassette


Mother's Children - Shaky Sue

mercredi 22 février 2012

The Young Sinclairs - We Spoke our Minds EP 7' (2010)

C'est dingue, mais pour le moment on n'a pas chroniqué un seul disque de 2012 je crois... Enfin on peut considérer que l'excellent album de Regal est sorti cette année! Dans tous les cas on explore avec beaucoup de plaisir des sorties de ces deux dernières années comme ce très bel EP des Young Sinclairs.

Je ne sais pas grand chose sur les Young Sinclairs à part qu'ils sont américains, ont déjà tourné avec le BJM et ont sorti au moins trois albums (si on compte la compilation "the sounds of"). Ce 45 tours est sorti en juillet 2010 sur le label Planting Seeds Records et il résume assez bien la philosophie du groupe: folk-rock, même si les Young Sinclairs font aussi régulièrement des incursions vers une musique plus psychédélique pas très éloignée du BJM justement.

Les 4 titres sont excellents, mais à mon sens, deux s'en dégagent, les titres de la face A: "we spoke our minds" et "you can have her", ce dernier titre en particulier me rend fou. La voix a quelque chose entre Dylan et les Beatles (l'intonation des "oh yeah") et la musique évoque clairement le meilleur du folk-rock des Byrds. Le coup d'estocade est porté par le solo de guitare absolument magique et frustrant car si court...

Cet EP est un concentré du savoir-faire des américains, c'est un magnifique disque de folk-rock comme ont pu en faire dans leurs temps les Byrds ou Optic Nerve.

Écouter sur Bandcamp

Achat:
The Committee / Planting Seeds records

the Young Sinclairs - You Can Have Her

jeudi 22 décembre 2011

Crumb - like goodbye (2010)

Encore une découverte grâce à mon disquaire. Crumb sont inconnus de mes services et difficiles de trouver des infos sur eux sur le net... je suppose qu'ils sont irlandais. En tout cas c'est sorti sur Yes Boys Icecream, un label de Dublin en collaboration avec Disques Fridge, ça a du être récupéré ça en même temps que le 45 d'Ice Choir (un groupe avec un membre de The Pains of Being Pure at Heart). Bon en tout cas je l'ai écouté et je suis reparti avec. Confirmation en le réécoutant à la maison tranquillement. La Face A "breaking away" est assez cool mais c'est en retournant le disque que je suis vraiment conquis par "like goodbye", de l'indie pop toute simple mais jolie comme tout, un vrai bon disque. Dommage de ne pas en savoir plus sur le groupe, belle sortie en tout cas.

Crumb - Like Goodbye YBI18 by yesboyicecream

Achat:
YES BOY ICECREAM / Hands & Arms

vendredi 28 octobre 2011

Magic Bullets - s/t (2010)

Magic Bullets est un groupe d'indie pop américain, ils existent depuis plusieurs années (je crois que ce n'est pas leur premier album en fait) et ont également un autre groupe du nom de Terry Malts (deux singles sur Slumberland). Cet album sans titre est sorti en 2010 mais disponible en Europe que depuis 2011.

Il est amusant de constater le nombre grandissant de formations américaines aux influences clairement anglo-saxonnes, Magic Bullets est l'une d'entre elles, mais c'est pas pour autant que l'on ne doit pas les écouter... Clairement ce groupe aime les Smiths et surtout Orange Juice. Ils ont ce coté précieux des mancuniens (mais sans exagération pour rester charmant plus qu'agaçant), combiné au "funk blanc" des écossais. Le son du disque est soignée, la production ne s’embarrasse pas de chichi mais fait tout de même preuve de raffinement dans un usage très fin et léger des claviers. Jamais totalement mis en avant on sent néanmoins leur présence discrète mais réelle, ils apportent une rondeur et un confort dans l'écoute en accompagnant l'auditeur dans les rythmes dodelinants du groupe. L'influence du groupe d'Edwyn Collins ne se fait pas sentir que dans les cocottes et autres apparats de la musique noire, il y a aussi ces accords de guitares au son très claires voir jazzy.

Les Magic Bullets maîtrisent leur sujet mais ce qui les rend intéressants et plus que de vulgaires copistes soigneux c'est qu'ils ont quelques chansons fort bien troussées dans leur besace. L'album s'écoute d'une traite sans une once d'ennui et s'apprécie très bien, quelques morceaux se dégagent néanmoins du lot permettant au groupe de délivrer un disque attachant auquel on a envi de revenir régulièrement sans s'en lasser prématurément. L'album se conclue en beauté sur l'un des meilleurs titres, le groovy "sigh the day away", une façon de finir des plus agréables et charmantes.

Cet LP des Magic Bullets ne va pas révolutionner l'indie pop et encore moins la pop, mais au fond ce n'est pas ce qu'on lui demande, c'est un album humble de gens qui aiment une certaine musique et un spectre de sentiments mi-figue mi-raison, ils ont envi de nous les faire partager. A ce petit jeu là Magic Bullets remplit parfaitement son rôle en nous proposant un bon petit disque d'indie-pop pas très éloignés de groupes contemporains comme Bricolage, Wake the President ou The Tartans qui pourrait agréablement vous surprendre et peut être même aurez-vous envi d'esquisser quelques nonchalants mouvements de tête en rythme.

achat: Mon Amie Records / Pop Culture? / Amazon (fr)


Magic Bullets - Sigh the Day Away

mercredi 19 octobre 2011

Protex - strange obsessions (1980 / 2010)

Protex, drôle de nom pour un groupe de punk, surtout quand on sait qu'il s'agit d'une marque de capotes, mais... les types ne connaissaient pas le nom autrement que par le "protex blues" des Clash sur leur premier album. Strange Obsessions n'est pas sorti à l'époque, si des légendes circulent sur un pressage rarissime, il ne verra officiellement le jour qu'en 2010 grâce à l'excellent label US Sing Sing (dont on reparlera pour la réédition de l'album des Leopards de 1976). Jusqu'ici les fans devaient donc se contenter de la poignée de singles sortis sur diverses labels dont Polydor. Malgré le support de Chas Chandler (membre des Animals puis manager de Slade et Jimi Hendrix) l'album sera laissé dans les cartons jusqu'à nos jours...

Strange Obsessions auraient peut être pu devenir un classique du punk irlandais, en effet les Protex se placent en petits frères turbulents des Undertones, avec les mecs de Derry ils partagent ce goût pour les mélodies bien troussées qui restent scotchées dans un coin du cerveau et sont bien difficiles à déloger. Certes tous les morceaux n'ont pas le même potentiel de séduction mais les plus valeureux d'entre eux sont de vrais petits tubes en puissance et on s'en prend à rêver d'un autre sort pour ce beau groupe de Belfast. Le son de l'album a un petit coté "cracra" ambiance enregistrement de démo mais cela ne nuit pas aux chansons qui, présentées dans leur plus simple appareil, gardent toute la spontanéité, ça fonctionne à merveille ainsi.

En gros si vous êtes fan des Buzzcocks, Boys, Undertones ou de groupes actuels comme les Exploding Hearts, Cute Lepers, ou Bad Sports il y a de grandes chances pour que ce disque ne se déloge pas de la platine une fois que vous l'y aurez mis.

SING SING

achat: pour les parisiens dispo chez Born Bad ou Pop Culture
GONER


Protex - Forever

jeudi 22 septembre 2011

The Rantouls - In the Village of Rantoul (2010)

Dans la famille Fevers, je demande les Rantouls! Après Skipper ou Fever B, un autre groupe avec un membre des Fevers (qui sont encore en activité - merci au commentaire à ce sujet!). Musicalement c'est pas sans rapport avec le groupe powerpop, mais je trouve que ça ressemble encore d'avantage à Eric and the Happy Thoughts ou Cave Weddings, en gros de la pop bubblegum jouée comme du garage, très sucrée mais quand même suffisamment nerveux et aigre-doux pour ne pas faire une crise de foie. De toute façon vous pourrez bientôt plus en faire vue qu'on va peut être taxer le sucre, alors vous avez intérêt à vous faire des orgies de guimauve! J'aurais du mal à vous dire que the village of rantoul est un disque décisif ou indispensable, mais la pochette est trop cool, le nom du disque aussi. Cette collection de pop songs régressives sans être fondamentale s'avère être tout à fait réjouissante, et ça me suffit amplement pour vous recommander ce disque donc.

Chocolat Covered Records

The Rantouls - tell you bout love

mercredi 14 septembre 2011

MMOSS - i (2010 / 2011 ?)

I de MMOSS est plus ou moins sorti l'année dernière, en fait le disque était initialement paru en cassette et suite à son succès dans ce format, Burger en collaboration avec Wild Honey ont décidé de l'éditer sous forme de 33 tours avec une nouvelle pochette. Burger j'en parle très très souvent ici, ce label figure parmi mes favoris aujourd'hui, ces mecs m'étonnent à chaque sortie, et sortent vraiment beaucoup de super albums , en tout cas un tas que j'ai envi d'avoir... Ils ont des eps ou albums inédits de Beat Mark, Thee Makeout Party et bien d'autres! Wild Honey est un label italien, je connais moins leur catalogue, mais ils ont sorti le dernier LP des Midwest Beat dont j'avais beaucoup aimé le premier disque, j'ai d'ailleurs acheter I de MMOSS en commandant l'album en question (et je pense en reparler bientôt).

I est un des disques les plus psychédéliques que j'ai pu entendre cette année aux cotés du dernier Oh Sees ou du premier (excellent) album des Sudden Death of Stars, les MMOSS sont allés dans le trip à fond et (ab)usent des ficelles du genre, parfois d'ailleurs un peu trop à mon goût. Je trouve que I a de très beaux moments mais se perd parfois dans des digressions inutiles nuisant au propos général. L'affaire démarre très bien, les premiers titres sont excellents, on tombe tout de suite sous le charme vaudeville-kinks de la très jolie "molly molasses" ou le plus garagy "hedge creeper", mais après ça se complique quand arrive les titres frôlant les 6 minutes et plus , là personnellement je décroche un peu et pose le diamant plus loin. Ce n'est pas l'idée de faire des titres longs qui me gène, après tout je trouve que ça apporte une dimension supplémentaire au dernier Woods, mais là ça me semble un peu gratuit et allant nulle part, ou disons que j'arrive pas à rentrer dedans et me laisser emporter ... Ce disque force parfois un peu trop sur les trucs pour sonner psyché quitte à y perdre en originalité. Il vire tout simplement trop au patchouli comme ce "make it well" sur lequel on verrait bien des lutins défoncés aux champignon danser frénétiquement à la lumière d'un feu de camps crépitant à toute vitesse. Je suis trop pop et amateur de concision pour aimer ces divagations en roue libre surtout quand j'ai l'impression que le voyage se rapproche plus de la route de campagne que d'une expédition au sommet de l'Annapurna, alors j'ai surtout envi de zapper ces titres trop longs.

I me laisse une impression mitigée, parfois je le trouve trop scolaire ou disons trop proche de s'évaporer dans l’encens mais j'y décèle aussi un vrai talent pour des mélodies à faire décoller le cerveau du crâne. MMOSS ont de l'idée, il y a de très bonnes choses sur ce disque plutôt réussi mais quelques passages superflus et gratuits m'empêche de totalement adhérer, ils sont malheureusement un peu trop nombreux pour que je puisse arriver à ne me concentrer que sur ce qui me fait vibrer, ces 6-7 titres très réussis placés pour la plupart sur la face A. Hier j'ai offert à une amie le premier Rain Parade, un de mes disques favoris, et je pense que les californiens ont réussi ce que ce disque aurait pu faire: la réappropriation et le prolongement du psychédélisme.

MMOSS - molly molasses



WILD HONEY / BURGER RECORDS

mardi 16 août 2011

Els Trons

Els Trons sont une formation catalane de garage rock. Ils ont sorti entre 2009 et 2011 trois eps 4 titres, uniquement des reprises de classiques 60s mais... chantées en catalan! Ils se placent en héritiers de formations comme Eurogrup, Els Xocs ou Els Dracs. Les résultats sont plutôt pas mal en général , le concept est cool, et le choix de morceaux impec'.

Corro com el vent by ELS TRONS

RES A FER by ELS TRONS

Butterfly Records

vendredi 8 juillet 2011

Wheels on Fire - liar liar (2010)

Ma découverte de Wheels on Fire s'est faite un peu par hasard, d'une part j'avais été contacté par un label à propos d'un 45 qu'ils avaient sorti, et puis sur un forum quelqu'un en avait parlé, l'un dans l'autre ça m'a donné envi d'écouter ce groupe américain. Liar Liar n'est pas leur premier album, mais je n'ai pas encore écouté le reste de leur discographie donc je me garderai bien de faire une comparaison avec les autres lps.

Musicalement on m'avait parlé d'un son pas très loin de Reigning Sound ou Goodnight Loving, même si Wheels on Fire ne sonnent pas de la même manière ça reste des références pertinentes pour en parler. WoF partage avec Reigning Sound ce petit coté rustique, et avec Goodnight Loving une certaine idée des mélodies pop tout en gardant à l'esprit leurs racines américaines. Liar Liar se révèle être une plus que plaisante expérience, les deux faces sont bien équilibrées et le disque recèle de chansons addictives comme "Sarah" "ambulance" ou le tube en puissance "go give your love away", un super morceau.

Wheels on Fire - go give your love away


ALIEN SNATCH

vendredi 10 juin 2011

Phil Wilson - found a friend (2010)

Phil Wilson était le leader des June Brides, un des groupes les plus programmés par Alan McGee autour de 1984, ils n'ont pourtant jamais signé de disques chez Creation (voir à ce sujet le blog de Pol Dodu encore une fois) du moins pas en tant que groupe car Phil Wilson fera quelques singles dans la seconde moitié des 80s pour le label britannique. Plus de 20 ans ce sont écoulés, Phil Wilson sort enfin son premier album (God Bless Jim Kennedy) sur un label américain: les fans d'indie pop de Slumberland. La structure prouve encore une fois par ce choix courageux leur volonté de défendre une certaine idée de la musique (et de la pop).

Il n'est jamais simple de juger de la prestation d'un artiste ou groupe ayant passé un certain âge, la pop sied tellement bien à la jeunesse, peut-on l'envisager pratiquée par des gens ayant déjà des carrières bien remplies derrières eux? Pourtant certains arrivent à garder (ou retrouver) ce "knack" , cette étincelle qui fait jaillir de si belles choses de ce bout de bois avec des cordes dessus, comme ce très réussi dernier album de Paul Collins qui le voyait revenir à des sommets proches de ses deux premiers albums: l'enthousiasme, et la magie de chansons qui fonctionnent. Je crois que Phil Wilson a, comme Paul Collins, réussit son pari de retrouver cette foi en la musique pop et lui insuffler la vie, une nouvelle fois. Évidemment les deux ne pratiquent pas la même discipline. L'américain officie dans la powerpop directe, tandis que l'anglais propose à travers God Bless Jim Kennedy une indie pop délicate, parfois accompagnée de cuivres ou cordes sans jamais se laisser emporter dans un tourbillon d'arrangements dénaturant les chansons.

Quelques vrais réussites émaillent ce disque de "found a friend" en passant par "pop song#32" ou "small town". On souhaite à tous le monde d'aussi bien évoluer avec le temps que Phil Wilson qui semble avoir gardé sa sensibilité et son don pour les mélodies intacts, un bel album, attachant et charmant.

Phil Wilson - found a friend


SLUMBERLAND / Hands & Arms

dimanche 5 juin 2011

Zebrassieres - beach fight (2010)

Je vous en parlais il y a deux jours, comme les White Wires les Zebrassieres ont sorti un disque sur le label Going Gaga, en l'occurrence, gooey zoo un mini-lp 8 titres "one sided" (ils sont tous gravés sur la même face, je suppose pour des questions de coûts de pressage). Ils sont canadiens et partagent régulièrement la scène avec les excellents Mother's Children. Là où les seconds privilégient un son (en partie) inspiré du début des 70s les Zebrassieres regarde du coté du punk 77 sans cependant mettre de coté les mélodies. En gros ça va vite c'est concis, efficace, avec plein de synthés / clavier (ce qui donne une petite touche new wave) mais ça reste profondément pop. On attend maintenant le groupe sur un format plus long (un "vrai" LP) pour se faire une idée plus précise mais ce premier disque est une très bonne carte. Il manque comme chez White Wires un ou deux morceaux moins "rentre dedans" pour casser un peu le rythme, ceci dit c'est quand même pas mal engager cette affaire.

Beach Fight by zebrassieres

BANDCAMP

lundi 16 mai 2011

The Hex Dispensers - one less ghost (2010)

Les Hex Dispensers sont une formation d'Austin Texas, qui existe maintenant depuis 5 ans, ils ont fait deux albums, leur dernier en date il y a deux ans, sorti par Douchemaster (White Wires, Bad Sports, Half Rats, Crusaders of Love...) & Alien Snatch (Love Boat, Wheels on Fire, Vermillion Sands...). Ce 45 tours est sorti en 2010 et je l'ai découvert en écoutant un peu au pif les sorties de Trouble In Mind sur leur site. La face A est un titre lent, un peu bluesy et rugueux mais en gardant une touche pop, il est vraiment très réussi. J'aime un peu moins la B qui est moins originale, mais elle est plus nerveuse et plutôt pas mal.

The Hex Dispensers - one less ghost


TROUBLE IN MIND


lundi 9 mai 2011

Interview: Strange Hands


Il y a un an et quelques j'étais à la Cantine de Belleville pour voir les Last Rapes of Mr Teach (interview sur le blog) en concert, en première partie un groupe de Bordeaux: les Strange Hands. Ils m'ont fait une très forte impression ce soir là, et si vous voulez faire une idée de leur son en live, un petit tour du coté de youtube. Je suis super content de pouvoir les interviewer aujourd'hui car incontestablement les Strange Hands sont une des formations les plus cool de notre pays en matière de garage. Je leur ai envoyé une série de questions par e-mail, à laquelle Lucas a très gentiment accepté de me répondre! Pour les franciliens sachez qu'ils seront à Paris début juillet, et puis aussi un peu partout en France puisqu'ils font une tournée dans plusieurs pays européens.


Pouvez vous nous présentez Strange Hands? Depuis quand existez vous? comment vous vous êtes formés?

On a commencé Strange Hands en été 2008 avec Victor et Melvyn. Au départ je faisais de la musique dans mon coin, puis avec Melvyn, et peu de temps après on a voulu faire un truc concret, c'est là où Victor est intervenu haha. On a commencé à faire des morceaux avec orgue, guitare, batterie puis ça a vite évolué 12 cordes, guitare, batterie. Depuis on utilise les deux formations...

Vous utilisez pas mal de 12 cordes, ce qui n'est pas très courant, cela représente-t-il quelque chose de particulier pour vous?
J'ai choppé une vox Teardrop 12 cordes en Angleterre au début de Strange Hands. C'est vrai qu'on l'utilise pas mal, on trouve qu'elle apporte beaucoup à nos morceaux, il y a un fort côté psyché qui s'en dégage. Melvyn lui s'est choppé une 12 cordes aussi, une Danelectro Bouzouki... Il est pas mal oriental comme mec.

Quelles sont vos influences?
Au niveau musique je crois que je suis le plus autiste de tous. J'écoute beaucoup de Sixties, Psyché obscure. J'arrive à m'en détacher en écoutant du "garage actuel" mais je retombe toujours dans ce cercle vicieux ahah. Melvyn et Victor sont un peu plus éclectiques, Victor est plus musique tropicale par exemple...


Vous avez sorti votre premier 45 tours il y a pas très longtemps sur un label néerlandais, quels sont vos retours? Que cela représente-il pour vous?
On a eu pas mal de bonnes retombées par rapport à Dead Frozen Deer, ce qui est plutôt une bonne nouvelle pour un premier 45 ! De plus c'était vraiment cool de sortir ça sur un Label comme A FISTFUL OF RECORDS car c'est un bon label garage, Movie star junkies, Black Time , Sex Beet...

Il y a-t-il des formations françaises ou internationales dont vous vous sentez proches?
On tourne beaucoup avec nos potes des Last Rapes,/Le Pécheur. On les a rencontré il y a environ 2 ans. À l'époque on avait un autre groupe qui s'appelait "Holy Armpits" dans lequel je jouais avec Melvyn. Il y avait aussi Arthur et Romain de JC Satàn. On tournait en Italie quand on s'est retrouvés avec 2 où 3 day off dans un blède appelé LUCERA, la ville la plus flippante mais surtout la plus déserte qu'on n'ait jamais vu ! On est juste restés enfermés pendant 3 jours à boire des cubis de 5L de lambrusco à 6 dans un 10m2 sans fenêtre. À la fin on devenait vraiment tarés et je pense que ça rapproche !

Avez-vous le sentiment qu'il y a une scène à Bordeaux?
Il y a toujours eu une grosse scène garage à Bordeaux. Elle évolue constamment, il y a toujours de nouveaux groupes et souvent avec les mêmes personnes. Bordeaux est une ville pas mal consanguine en fait !

Des concerts de prévus? Quels sont vos projets?
Notre prochaine tournée se passera en Europe en juillet. On fait : France, Belgique, Hollande, Allemagne, Pologne, Hongrie, Croatie et Italie ! On tournera avec nos potes de Regal qui sont aussi une formation qui découle des Last rapes/Pécheur hahaha...

page facebook du groupe / page myspace

Strange Hands - first poem



jeudi 21 avril 2011

Yuck - georgia (2011)

Fat Possum semble signer tout ce qui bouge ces temps ci, l'année dernière c'était Wavves, pour 2011 on a déjà les Smith Westerns, Sonny and the Sunsets (sur lequel je compte revenir) et donc Yuck , notre objet d'étude du jour. Derrière ce nom minimaliste se cache une formation très récente, mais pas totalement inexpérimentée, la colonne vertébrale du groupe était dans Cajun Dance Party, une promesse qui ne s'était pas accomplie...

Ce premier album peut changer la donne pour les anglais, sans être parfait de bout en bout, c'est un disque encourageant et une des bonnes surprises de ce premier tiers de l'année. Le début de l'album me gonfle un peu, disons que quand Yuck sort les crocs et fait des morceaux un peu énervés j'accroche pas des masses, c'est pas une question de son mais de mélodies, je les trouve parfois un poil faibles. Je suis beaucoup plus client de leurs morceaux "calmes" comme "shook down" "suicide policeman" ou "suck", les Yuck y sont très à l'aise et font preuve d'une subtilité bienvenue. Le sommet du disque est georgia" que le label avait eu la bonne idée de balancer en éclaireur il y a quelque mois, une chanson enthousiasmante avec un jeux sur les voix fille/garçon très cool. On peut regretter le coup de mou de la fin (l'enchainement Rose Gives a Lilly, Rubber). Niveau référence, celles qui reviennent le plus les comparent à des formations noisy 90s (Pavement, Dinosaur Jr), une que j'ai vu moins citée et qui pourtant fait vraiment sens: Teenage Fanclub, à vous de voir ce que vous y trouvez, en tout cas j'y vois certaines affinités avec les écossais.

Si la musique est une question de raison, ce disque n'est pas mieux que le second Smith Westerns, mais comme c'est une question de cœur, je prends le Yuck, il est certes un peu inégal, parfois un peu inabouti, mais je lui trouve bien plus de charme, c'est un disque attachant et j'attends la suite avec impatience. Si j'avais tendance à penser que la scène britannique était un peu morose ces derniers temps, on peut espérer une certaine embellie.

Yuck - georgia


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