vendredi 29 octobre 2010

Gene Clark with the Gosdin Brothers - tried so hard (1967)

Après le succès de 8 Miles High, Gene Clark se casse des Byrds, officiellement parce qu'il a peur de monter en avion mais peut être la vrai raison serait plus à chercher des dissensions et des multiples bouleversement qu'a connu ce grand groupe. Columbia le signe, c'est aussi la maison de disque de son ancien gang. Il se met au travail, deux producteurs se partagent successivement le poste notamment Gary Usher (dont j'ai mentionné récemment le nom pour les Wackers). Des ex ou futurs Byrds viennent lui filer un coup de main (Hillman, Clarke, White) ce qui laisse entendre une bonne entente entre Clark et certains de ces anciens complices (peut être pas Mr 12 cordes!).

L'album est co-attribué aux Gosdin Brothers, pourtant ceux-ci n'ont pas eu voix (!) au chapitre. Leur rôle s'est surtout concentré à placer de judicieuse harmonie sur les bases déjà écrites par Gene Clark (tout l'album est de sa composition). Ceci dit je suis pas sûr que cela soit injuste cette présence sur la pochette, car je trouve vraiment leur apport très cool, pour un disque qui sans eux pourrait être par moment un peu rêche.

Je dois avouer un truc, je suis pas très fan du grain de voix de Gene Clark, il a un coté un peu "vieux" ça fait étrange quand on est habitué au son des Byrds. D'une certaine façon les Gosdin permettent d'apporter un peu de douceur et d'air, à l'ensemble. Ils assurent aussi une forme de transition entre le son d'un artiste solo et celui d'un groupe.

Les compositions et le son sont cool, et tout à fait du niveau des albums Byrds contemporains, notamment Younger than Yesterday que Columbia a eu la bonne idée de lancer la même semaine que le solo de Clark, autant dire qu'on a envoyer l'ex-Oyseaux dans le mur direct! Le truc intéressant de ce disque, c'est la tonalité très country de l'ensemble, et en cela il précède le virement de ces ex-collègues sur sweetheart of the rodeo, bien qu'on peut arguer de la présence de vibe western dès 5D (mr spaceman).

Toujours est-il que l'association entre les harmonies des Gosdin Brothers avec le songwritting top niveau de Gene Clark fait merveille, l'album est de très bonne facture, et on en retiendra en particulier deux sommets selon moi. "So you say you lost your baby", super chanson rehaussée d'un très bel arrangement de cordes, et basé autour d'un riff de guitare (?) hypnotique, ce morceau tue des ours. L'autre titre est peut-être moins impressionnant à première vue, pourtant il s'agit d'une très belle réussite en matière de country-rock. Tried so hard est un morceau qui respire la sincérité avec un refrain énorme portée par ces superbes harmonies masculines, la guitare au son délicieusement twangy est également très inspirée.

L'ensemble est solide et de très bonne tenue, donc archi-recommandé aux fans des Byrds, aux autres je leur conseillerai peut être de commencer par les disques du groupe, notamment parce que je trouve la voix de Gene moins évidente à apprivoiser. On peut quand même regretter avec le recul que la carrière de Clark post-Byrds ait été une suite d'échec commerciaux alors qu'il a pondu semble-t-il un paquet de bons disques (même si je suis pas archi fan de ce que j'ai entendu de No Others, qui jouit d'une solide réputation).

Gene Clark with the Gosdin Brothers - tried so hard



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mercredi 27 octobre 2010

the Long Ryders - I had a dream (1984)

Pour le moment je ne peux vous dire grand chose des Long Ryders, je suis en pleine découverte de ce groupe, en tout cas j'aime beaucoup ce single de 1984, extrait de leur premier album "native sons". Je suppose que la modification de leur nom est en parti un clin d'oeil à un autre groupe à avoir opéré un tel changement, une filiation que l'on peut en tout cas ressentir musicalement. Officiellement ce changement a été effectué car les producteurs de "the Long Rider" (un long métrage) s'étaient opposé à l'usage de ce nom. Appartenant à la scène "Paisley Underground" ils partagent avec leurs collègues un goût pour les 60s sans non plus chercher à être fidèles. Les Long Ryders diffèrent quand même par leur orientation très proche des racines américaines, notamment de la country filtrée par le son californien 60s (Buffalo Springfield, Flying Burrito Brothers etc.). En tout ce single est très bien, et j'espère avoir l'occasion de reparler bientôt de ce groupe, d'un de leurs deux premiers albums en tout cas (les plus réputés de ce que j'ai pu tirer de les différentes sources).

the Long Ryders - i had a dream

lundi 25 octobre 2010

the Boys - I want you (1965)

Dans la nuit de samedi à dimanche, en sortant de la méca je me suis retrouvé à discuter avec un collectionneur très pointu de beat 60s, on a notamment évoqué les Action qui sont aujourd'hui une des formations mod préférées de tous, avec évidemment des groupes comme les Small Faces ou the Creation.

L'un des points forts des Action, c'est leur chanteur Reg King, c'est simple il est haut la main dans mon top 10 des chanteurs blancs 60s, ce mec a vraiment capté l'esprit de la soul music, sa voix est sublime, et à part un Steve Marriott, Steve Ellis ou dans un autre genre Van Morrison, il y en a pas beaucoup pour lui faire de l'ombre.

Selon une rumeur il viendrait malheureusement de nous quitter ce dimanche, c'est triste, à croire que les "bons" tombent comme des mouches depuis un ou deux ans: Sky Saxon, Peter Quaife, Alex Chilton, Doug Fieger, Jay Reatard, ou en dehors de la musique Tony Curtis... Ils sont nombreux à nous abandonner à notre sort et nous faire perdre un peu de nos illusions sur ce monde déjà pas si marrant que ça.

Enfin bref, étant relativement affecté par cette possible mort, disons comme on peut l'être de quelqu'un que l'on ne connaît pas mais que l'on a quand même beaucoup écouté, il fallait que je partage cela avec vous.

Plutôt que de piocher dans les inédits nombreux (un album entier "rolled gold" + des démos compilés sur "action packed" les deux sont archi-recommandés) ou dans les quelques singles du groupe (8 si j'ai bien compté) j'ai décidé de vous proposez un morceau des Boys.

Les Boys, c'est un peu comme les Mark Four pour les Creation, c'est le premier nom de the Action. Ils étaient alors 4: Reg King, Alan King, Mike Evans et Roger Powell, et accompagnaient Sandra Barry. Ils deviennent les Action avec l'ajout de Peter Watson.

En dehors d'un single en backing band, ils ont eu aussi l'occasion de sortir un deux titres sur Pye en leur nom propre, les deux faces étant co-composés par Reg King, des originaux maisons donc, à la différence du matériel utilisé pendant la période George Martin constitué pour la plupart de reprises (plutôt cool) de morceaux soul américain. Ces deux originaux sont de bonnes factures, j'apprécie en particulier I want you, la voix de Reg King y rayonne déjà, la rythmique a un petit coté ska des plus appréciables, et le tout sonne nerveux, un super morceaux que je regrette de ne pas voir apparaître dans les anthologies des Action (il figure sur la compilation beatbeatbeat 5, malheureusement un peu dure à dénicher maintenant).

Pour finir sachez que Phil Collins compte parmi les grands supporteurs de ce groupe, il a aura donc fait au moins une bonne chose dans sa vie musicale!

the Boys - I want you


ps: j'ai mis une photo de the Action et non des Boys, n'ayant pas trouvé de photos du groupe à cette époque

vendredi 22 octobre 2010

Triàngulo de Amor Bizarro - amigos del género humano (2010)

Triàngulo de Amor Bizarro est une formation espagnole indie de La Coruña, ils (une fille et deux garçons) sont signés sur Mushroom Pillow (sr Chinaro, Sunday Drivers, Dolorean...), et año santo est leur second lp. Voilà pour les détails bibliographiques, on ajoutera que leur nom est une référence à au titre d'une chanson sur la coupe du monde de foot (et c'est pas the Dentists ou Tahiti 80!).

L'album est pas mal, j'aurais aimé dire que c'est une tuerie intégrale mais, il n'est que pas mal, et pourtant, l'entame est archi-prometteuse, les deux premiers morceaux sont carrément enthousiasmants, après ça se gâte. Attention c'est pas mauvais, c'est juste qu'en comparaison des deux titres qui ouvrent le disque c'est un peu moins bandant, ça manque un peu de "sucre" et de reliefs, bon, il y a quand même un autre morceau que j'aime beaucoup, c'est "el culto del cargo..." . Détaillons tout cela si vous le voulez bien!

La prod' est très "in your face", un peu dans le style de Don Flemming sur "Frosting on the Beater". Ici en gros c'est pas du son tout chétif qui va se casser en mille morceaux quand tu vas lui taper sur l'épaule. Nan c'est un grand gaillard, armoire pour reprendre l'expression de LP, le genre de type à jouer en première ligne, un vrai rouleau compresseur sonique, un mur en béton de guitares noisy et saturées. Évidemment ça ne plaira pas à tout le monde, ce n'est pas très subtile, mais moi j'adore le rendu. C'est viscéral, ne fait pas dans le détail mais quand les chansons suivent, devient une sacrée machine de guerre. La comparaison avec les Posies est intéressante, car sur Frosting Don Flemming avait totalement magnifié le songwritting d'Auer et Stringfellow, alors que précédemment Leckie avait conduit le groupe à se complaire dans une position dans laquelle ils ne donnaient pas le meilleur d'eux même. Les TdAB n'ont cependant pas toujours cette science de la mélodie parfaite et de la pop song fatale. A leur décharge ce n'est pas nécessairement ce qu'ils cherchent. Pourtant par deux fois ils excellent dans ce registre là, et on regrette finalement que l'ensemble n'est pas penché un peu plus vers ces morceaux enrichis en glucose et addictifs comme un paquet de nounours en guimauve.

Ce double-shot (doble chupitos? hmm) c'est donc, et vous le saviez déjà, les deux premiers titres. De La Mornarquia a la criptocracia a été choisi et pour ouvrir ce élépé et en single, tout à fait logique si l'on souhaite attraper les mouches avec du miel. Ce morceau est excellent, il est, malgré la prod, plus léger que les autres, c'est la fille qui assure le chant et franchement c'est bien, les guitares derrières tapissent mais restent relativement aériennes, l'ensemble sonne lourd mais pas pesant, on est dans la pop pur jus. Le sommet du disque est balancé juste après, c'est "amigos del genero humano". Le truc démarre énergiquement sur le couple basse (saturée) batterie (compressée) sur lequel un orgue se pose en retrait mais suffisamment présent pour se faire (res)sentir. Après c'est le lâché de guitares et c'est puissant. La voix (masculine ce coup ci) est quelque peu maniérée mais avec suffisamment de tact pour ne pas sonner comme une désagréable caricature. La fille vient en renfort dans les chœurs et apporte de l'eau au moulin pop. Cette chanson est vachement bien, on dirait un croisement transgénique entre la production de Male Bonding et les mélodies de the Pains of Being Pure at Heart. Ensuite l'enfant a été confié à un orphelinat quelque part en Espagne et a écouté plein de groupes des années 80 principalement anglais du genre MBV, the Jesus and Mary Chain ou les plus méconnus Telescopes, tous cités à juste titre dans la bio du groupe sur le site du label. Je crois que cela donne une assez bonne idée du son du groupe, et on appréciera le boulot du label d'avoir bien présenter ses poulains sans les vendre avec des comparaisons douteuses ou hors de propos.

Bref, je ne sais pas quoi au juste penser de ce disque, je dois reconnaître qu'il n'est pas à la hauteur de ce qu'il pourrait être (du moins de mes attentes à moi Alexandre le nerdy de pop), donc je le trouve pas mal, mais pas de quoi non plus totalement et définitivement m'emporter. Je sens que les types (et la typesse) ont les moyens de proposer un truc vraiment cool, parce que par deux ou trois fois ils montrent ce qu'ils ont dans le ventre, quand ils osent sortir d'un truc trop monolythique pour aller vers quelque chose de plus varié et pop. En gros le disque hérite un peu à regret d'une mention assez bien (12,31/20), mais avec une très bonne note dans quelques matières suggérant des lendemains intéressants, à suivre. Tout cela m'a donné envi de me plonger dans la discographie du groupe, je compte m'y mettre à l'occasion, et j'espère aussi pouvoir vous en reparler, ce qui sous-entend: pourvu que le reste soit cool, et je pense que oui, je l'espère et j'y crois d'autant plus qu'ils ont fait une photo promo absolument géniale avec des chemises d'été et un dauphin "aérosol", rien que pour ça ces espagnols méritent que vous alliez les écouter! (et aussi acheter leur disque pour qu'ils en fassent un autre encore mieux).

Triàngulo de Amor Bizarro is a spanish indie band influenced by 80s stuffs like MBV or the Telescopes. Their new LP (año santo, 2010, Mushroom Pillow), has got some impressive tunes, especially the two first one, the level after those is not as good but what a quite amazing start!

Tiàngulo de Amor Bizarro - amigos del género humano




Mushroom Pillow

mercredi 20 octobre 2010

Hybu - The Hedonist (2010)

Here is a bassline anthem I did few months ago. It's time to give it for free.
Already got some pretty good supports !

HYBU - The Hedonist (FREE DOWNLOAD) by hybu

lundi 18 octobre 2010

the Dentists - I had an excellent dream (1985)

Le premier album des Dentists a un nom à rallonge "some people are on the pitch they think it's all over it is now", une référence à un commentaire à la télé BBC lors du dernier but des anglais dans la finale de la coupe de monde 1966. On ne sera donc guère étonnée que résonne la voix de Kenneth Wolstenholme dans les premières mesures de la super "flowers around me"qui ouvre l'album.

Ce quartet ne cache donc pas venir d'Angleterre, on pourrait même ajouter qu'ils viennent du Medway, une région qui a produit pas mal de bons groupes, et notamment deux figures tutélaires que sont Graham Day (avec les Prisoners) et Billy Childish (Milkshakes, thee Headcoats etc.), c'est d'ailleurs un membre du groupe du premier sus-nommé qui produit cet album au nom très long, un certain Allan Crockford (merci wikipedia anglais). Pourtant à l'écoute de cette dizaine de titres on y perçoit dans cette mixture bien britannique une petite touche de Byrds / Love (deux influences du groupe), la Californie toujours, mais version Medway quand même.

Revenons au contenu, car c'est quand même bien beau d'avoir des influences cool, c'est mieux d'en faire quelque chose, et là les Dentists savent y faire en matière de vrillage de neurones, "some people..." est un super disque, et démontre encore une fois que les mid 80s recèlent de disques fameux à redécouvrir et chérir, malgré un niveau mainstream particulièrement désespérant. La musique de ce combo ne l'est pas, elle, au contraire elle brille par sa vitalité, sa fierté, elle explose de toute part. La production sied très bien à la musique, elle est sobre, presque lo-fi, en tout cas elle évite les écueils typiques des 80s, cette sonorité bling bling affreuse de batterie qui arrive à te chier un bon disque.

Histoire de vous donner envie d'écouter ce super album, j'ai choisi "i had an excellent dream" porté par une ligne de basse sinueuse et un jeux de batterie explosif, vous y ajoutez des guitares bien jangly et vous avez un titre qui défonce tout.

The Dentists are an 80s band from Medway. Their sound is rooted in 60s music but is not a revival band, it's fierce and energetic. Their first album needs to be rediscovered because it's a great LP, so sad it's that hard to find (in cd, and even more in vinyl).

the Dentists - i had an excellent dream




samedi 16 octobre 2010

the Young Veins - Cape Town (2010)

Il y a quelques semaines (peut être mois?) quelqu'un de recommandable m'a balancé un lien youtube sur mon facebook, avec pas mal de retard, je suis allé écouté, les Young Veins, ce groupe inconnu de mes services, j'ai trouvé ça cool. Du coup je suis allé voir si il y avait un support vinyle, c'était le cas, hop commandé sur amazon, et quelque semaines plus tard voilà le colis chez moi! A l'ouverture, très bonne surprise, en plus du 33 tours le cd est fourni, c'est un détail mais il fait toujours plaisir, c'est comme le coupon mp3 mais en mieux (faudra qu'on m'explique pourquoi certains labels ne font pas l'un ou l'autre?). Bon du coup, je vais checker un peu ce qui se raconte sur ce groupe sur la toile, et allmusic m'apprend que c'est le nouveau groupe de deux ex-Panic at the Disco, ça fait son petit choc quand on lit ça, on va dire que PATD (ouai t'as vu je sais abrégé leur nom) c'est pas trop ma tasse, ou disons plus précisément ça ne m'a jamais intéressé. Mais si ce premier morceau m'a plu (je l'avais écouté qu'une fois ) sans que je sache qui étaient derrière, il faut que je laisse une chance, à l'album.

J'ai bien eu raison de le faire, la couverture en dit bien plus long sur la musique que le CV des deux fondateurs du groupe. Cela sent bon l'été comme pochette, et puis la typo, le placement des photos rappellent immédiatement les sixties! Rien qu'en décrivant le visuel on peut se faire une idée de la musique: de la pop légère et joyeuse, mais avec de la retenue tout de même, et des sonorités 60s (orgue cheesy, pianos électriques, guitares jangly, carillons...). Sur le net (oui je m'informe) beaucoup compare leur musique aux Beatles et Kinks, deux influences que l'on retrouve effectivement, mais je trouve cela un peu flemmard. Dans le cas de la bande des frères Davis c'est tout à fait justifié (maybe i will, maybe i wont est carrément dans l'esprit avec ce coté "cabaret"), pour les Beatles c'est plus sous-jacent, mais bon dès qu'un disque sonne 60s et pop, le Fab 4 vient à l'esprit du tout venant. Moi je trouve quand même ce disque très américain, tout autant que des formations de la froide et brumeuse Angleterre, j'aurai cité leurs équivalents américains comme le Lovin Spoonful, les Beach Boys, Spector (l'intro de "Cape Town") ou les Byrds (pour changer). La musique des Young Veins souffle comme une brise d'été et non pas comme un vent venant glacer le corps sous une pluie battante.

On sait maintenant que les Young Veins font une musique relativement connoté 60s sans pour autant sonner comme une copie identique (bonne nouvelle), et bien entendu ce genre d'exercice est à double tranchant, car à tous les coups c'est se prendre dans la gueule des références trop pesantes et se mesurer à elles. Bah les types ils connaissent leur job et évitent soigneusement le boulot de tâcherons ou de faiseurs peu inspirés. Soyons clair ce disque n'est pas l'album du siècle, mais il est quand même super agréable et cool, le songwritting est inspiré et vachement chouette, ça se déguste sans faim, et peut-être s'oublie de la même manière, mais franchement je m'en fous c'est BIEN (et mieux que se taper des disques "ambitieux" mais tellement chiant que tu ne les écoutes qu'une fois par an tous les dix ans). Pour tout dire il y a presque pas de chansons nases (peut être une ou deux en dessous du genre "dangerous blues"), au contraire le disque tourne rapidement en boucle, et à chaque morceau on se dit "ah merde celle là aussi est cool" en attendant que l'album trébuche (mais ça n'arrive pas). Évidemment c'est une BO d'été, ou pas loin et ces quelques jours de soleil récents m'ont donné envi de le remettre, et j'y prends toujours autant de plaisir.

Bref je sais pas si les deux types de PATD ont bien fait de se casser de leur groupe en terme de plan de carrière, mais en terme de musique, si ils perdent beaucoup de fans (en plus probablement des filles avec lesquelles on peut coucher), il gagne au moins un type qui aime sincèrement leur nouvelle orientation!

the Young Veins - Cape Town


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jeudi 14 octobre 2010

the Feelies - loveless love (1980)

Crazy Rhythms des Feelies est un grand disque, je ne suis pas sûr d'être en mesure de bien vous en parler, car n'ayons pas peur des mots c'est un CLASSIQUE. Cet album est le genre de trucs que toutes les anthologies de disques "rock" devraient mentionner, j'espère que c'est le cas, sinon faut leur botter le cul et demander à se faire rembourser car il y a tromperie sur la marchandise.

Ce disque n'est pas parfait, on a le droit de ne pas l'aimer, mais il faut l'écouter: c'est autre chose. La pochette bleu avec ces 4 types habillés comme des employés de banque (de back office) pas fun balance la couleur: tu vas pas avoir ta dose de pop guillerette. Au lieu de ça, tu vas te taper des drones, des percus aléatoires, des structures bizarroïdes, des guitares claires et sèches comme le désert, plus tout un tas de réjouissances. A ce niveau là je sens que j'ai réussi à chasser les moins motivés, ils ont eu tords, mais vous avez eu raison de rester. J'en conviens le descriptif fait assez peur, on s'attend à un truc vraiment bien relou, prétentieux et inutile. Croyez moi le jeux en vaut largement la chandelle, Crazy Rhythms est un cas à part, un disque fantastique, et ce malgré un paquet de défauts.

L'album démarre sur un chef d'œuvre, une des pièces maîtresses du disque "the boy with the perpetual nervousness", c'est une application dans les règles du son Feelies. On dirait un GANTT écrit sur une feuille de papier millimétré puis joué par des musiciens. Pourtant c'est tout sauf pénible, c'est au contraire fascinant, on est happé par la montée d'une note de guitare, on est chamboulé par ce rythme de machine déglinguée et bancale. C'est à la fois moderne, et terriblement brutal, froid, mais presque charnel, un peu comme la (bonne) house music en fait, sauf que c'est fait avec ce foutu line up de rock "basse-guitares-batterie", le même qui sert à faire Dire Strait.

Tout cela ressemble à pas grand chose, peut-être un ou deux groupes américains quasi-contemporains comme les Talking Heads. Le look sur la pochette rappelle tout de suite la bande de Byrne , musicalement par contre les Feelies sont plus extrémistes, et nettement moins portés sur les worlderies maladroites. Il y aussi ce son très clean, un peu de satu mais vite-fait, cette production sans aucunes traces de fantaisie, ça rappellerait presque un Television dépouillé de son lyrisme et ses joutes improvisées.

Bref on a beau cherché on voit pas au juste à qui comparer ces types d'Hoboken (bon un peu le Velvet, le Kraut si tu as envi aussi), et c'est ça qui rend ce disque étonnant. En se servant d'un truc aussi convenu (mais cool) qu'une config de groupe de rock, ils en sortent du déviant et de l'inédit. Parfois c'est un peu relou (je suis pas très fan du single "fa-cé-la" par exemple) mais très franchement on s'en fout car quand c'est bien, c'est vraiment bien, ça te vrille les neurones comme du soma.

Feelies - loveless love



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mardi 12 octobre 2010

interview: Sudden Death of Stars

Sudden Death Star of Stars est une nouvelle formation française de Rennes. Quand on a écouté leur 45 tours (à la pochette terrible, un des plus beaux artworks récemment aperçus dans les bacs ) sur Close Up, on est tombé sur le cul, une évidence s'imposait: il est super bien. Du coup plutôt que faire un article classique, on s'est dit que les interviewer pour en savoir un peu plus serait bien cool.
En écoute, la magnifique face B "don't" , une sorte de raga (NDR: on parle de musique indienne) hypnotique avec un très beau son de guitare claire qui pourrait plaire à des fans de Rain Parade ou des Byrds, bien que la comparaison soit ici franchement réductrice. L'autre face est également super, en particulier "Whirl gig", très impressionnante. Dans tout les cas on est ravis que Goulwen (chant/ guitare) et Xavier, batteur du groupe aient accepté de nous répondre, et donc on vous fait maintenant partager tout cela, en espérant également vous transmettre notre enthousiasme pour cette très belle première sortie.


Pouvez vous nous présenter un peu le groupe ?

Sudden Death of Stars est un septet rennais de rock psyché. Au début on était cinq, avec un combo rock assez classique : guitares électriques, basse, orgue et batterie. Seule la guitare 12 cordes nous distinguait un peu, c'était vraiment ce qu'il nous fallait ! Puis pour le premier concert on a recruté une amie au tambourin (NDR: Constance), elle est restée depuis. Et pour les besoins des enregistrements on a également fait appel à un sitariste qui a collaboré sur trois morceaux. On trouvait ça vraiment dommage de s'arrêter là alors on a décidé de faire un concert avec lui et ça marche vraiment super bien, du coup désormais on est sept ! Et on joue à sept partout où les conditions techniques le permettent.

Comment définiriez vous votre son ?

Au départ on avait dans l'idée de faire des morceaux avec un son disons assez massif, proche de ce que faisaient déjà les BRMC, Warlocks et toute leur clique. Notre premier morceau par exemple sobrement intitulé "Sudden Death of Stars" est assez représentatif de ça. Puis très rapidement ça a pris une autre direction. Bon c'est pas fondamentalement différent bien sur, mais on a laissé tomber la disto pour des sons plus clean et des morceaux peut-être plus mélodiques avec un touche sixties qui est venue se greffer là dessus. Je pense que ça nous a évité de faire une mauvaise copie de ce que plein de groupes font déjà très bien. Maintenant je ne dis pas qu'on ne fera jamais de morceaux comme ça, parce que c'est quand même super cool à jouer. Et sinon si ça peut aider les gens à se faire une idée, nous en général ça nous parle, on est un groupe à tambourin. Le mieux reste bien sur d'aller écouter...

De quelles formations vous sentez vous proches ?

Je sais qu'on est plusieurs au sein du groupe à énormément apprécier Death Valley Sleepers, un danois qui mène sa barque de main de maître ! En France un groupe comme The Dalaï Lama Rama Fa Fa Fa remporte évidemment nos suffrages, Les Liminanas aussi. Ensuite ça dépend de ce que tu entends par se sentir 'proche'. Musicalement je pense que nos influences sont clairement identifiables à l'écoute de nos morceaux, nous sommes aussi proches de certains groupes ou d'une certaine 'scène' dans l'esprit ou en tout cas dans la façon de conduire le groupe. Organiser et faire des tournées tout seuls, sortir des disques avec l'aide de petits labels indé... On ne court pas après la sub ou l'intermittence, on veut surtout jouer, pour que le plus de gens possible connaissent le groupe et in fine se débrouiller pour avoir un peu de sous de côté pour sortir des disques qu'on vendra ensuite aux concerts etc.

A quoi ressemble la scène de Rennes ?

Assez petite donc soudée quoique très clanique ! C'est clair qu'on a petit à petit à la fois aidé à monter et intégré un réseau, de lieux (bars, clubs, magasins de disques, radios...) et de groupes (en plus des groupes 'amis' comme Combomatix ou 50 Miles from Vancouver par exemple, on a quasiment tous d'autres groupes qui tournent également : les Spadassins (mod/beat), The Missing Season (folk rock) et Splash Wave (synthpop)). Tout cela crée il est vrai une atmosphère très cool, c'est un peu cliché mais c'est quand même familial car beaucoup de gens se connaissent et on peut s'entraider pour des plans, du matos...

Ca représente quoi pour vous la sortie d'un vinyle 45 tours ?

C'est assez normal pour un groupe de sortir des disques en fait ! Mais c'est vraiment trop cool ! La musique finalement c'est assez volatile et éphémère, si t'as pas ton groupe et ton matos avec toi tu peux pas montrer ce que tu fais. Évidemment aujourd'hui c'est assez facile de faire des démos dans sa chambre sur un ordi puis de balancer ça sur internet, mais c'est mieux de créer un objet avec ta musique dessus, surtout un vinyle. Enfin, c'est peut-être un peu idiot mais ça représente un super accomplissement ! Et puis c'est une super carte de visite pour les gens qui ne nous connaissent pas, un super objet à présenter à la fin des concerts pour ceux qui ont aimé...

Comment s'est passé l'enregistrement ? le choix des morceaux ?

On a enregistré dans le studio des Bikini Machine, un chouette groupe de Rennes, Fred le chanteur et organiste a bossé avec nous. On a choisi ce studio car il est près de chez nous, peu onéreux et qu'il avait les moyens de nous enregistrer en live tous les cinq, et ce sur bandes. Dès le début on s'était dit qu'on voulait procéder ainsi.

De plus Fred à vraiment capté ce qu'on voulait faire, on discute facilement avec lui et son expérience du studio et du boulot sur les vieux magnétos nous aide vachement !

Nous y sommes allés deux fois, la première pour une session de deux jours à l'été 2009. Le groupe était encore très jeune (7 mois de répé, aucun concert...), mais ça nous a permis d'avoir une démo, dont on a tiré la face B du 45t, Don't. La seconde fois c'était au printemps dernier, nous sommes restés quatre jours, pour un total de 9 morceaux couchés sur bandes, dont les deux qui figurent sur la face A du disque.

Concernant le choix des morceaux, c'est allé assez vite et de façon naturelle on a mit sur le tracklisting un morceau de chacun des trois chanteurs qui composent dans le groupe. Ce qui est assez amusant c'est que la face A, Whirligig a été composée et répétée juste avant la session, et les paroles écrites pendant, mais une fois les prises finies, même si elle était bien plus récentes que les autres, on s'est tous dit qu'elle serait sur le disque !

Un petit mot sur le superbe artwork de votre disque ?

Merci beaucoup ! C'est vrai qu'il a l'air de pas mal plaire et on en est très heureux, j'imagine que dans une pile de 45t de groupes néo psyché il ne passe pas inaperçu ! On voulait à tout prix éviter les typo bubble et les spirales ! On doit ce très beau boulot à Bertrand Gruchy, artiste/graphiste de Rouen (il fait un zine assez cool qui s'appelle From Beyond). On l'a rencontré lors d'une date à Rouen en compagnie de Spectrum. Il avait fait une superbe affiche pour le concert, dont 25 exemplaires en sérigraphies. Tout le monde a vachement accroché donc quand on a décidé de faire le 45t on s'est naturellement tourné vers lui et il a accepté.

Avez déjà fait beaucoup de dates ensemble ? des dates de prévus pour la sortie du 45 ?

On existe depuis début 2009, on a fait le première date en septembre avec les Revellions (Irl) et depuis on a fait environ une dizaine de dates. On tourne à l'automne, du 26 au 31 octobre, avec nos amis les Spadassins. On passe par Lille (30 oct, Blind Test) et Paris (31 oct, Cantine de Belleville), avant ça on joue en Belgique (Liège le 26 et Bruxelles le 27) et en Hollande (Amsterdam, le 29). Nous sommes également programmés aux 32ème Transmusicales de Rennes, on y joue le samedi 11 décembre pour un concert gratuit au Liberté Haut. Le festival nous a également booké sur la 'Tournée des Trans', on jouera donc les 2, 3 et 4 décembre, respectivement à Nantes (Olympic), Brest (La Carène) et la Roche-sur-Yon (Fuzz'Yon).

Vos projets ?

Je pense que l'on veut avant tout jouer, le plus possible et un peu partout ! On est tous super heureux d'aller jouer hors des frontières, si l'expérience se déroule bien je pense qu'on essaiera de repartir le plus tôt possible ! Côté disque, celui-ci part assez vite du fait de sa sortie assez limitée (300 ex.), on commence doucement à discuter d'un éventuel successeur ! Un autre 45t, ou alors un Ep sur un 10", ce serait vraiment chouette !

Sudden Death of Stars - Don't

ACHETER LE DISQUE (Close Up)

ACHETER LE DISQUE (Hands & Arms)

également dispo dans les bons disquaires indés (Born Bad, etc.)

BANDCAMP Sudden Death of Stars

MYSPACE Sudden Death of Stars

A noter que trois des membres du groupe sont membres de l'association Twist Komintern qui organise pas mal de soirées djs (les Apparat Chic Parties) et concerts du coté de Rennes, ils ont déjà fait joué entre autre Graham Day & the Gaolers, thee Oh Sees, Magnetix, OSNI, the Urges, Lovvers ou encore les Terribles... La fin d'année s'annonce très forte avec la venue prochaine des Ganglians et de Ty Segall!

Photo groupe: Mr Moustache


vendredi 8 octobre 2010

Squeeze - another nail in my heart (1980)

Je dois reconnaître que je connais mal Squeeze, et c'est probablement un erreur, en tout cas c'est ce que je commence à penser à force d'écouter la compilation "singles: 45's and under" (si quelqu'un capte le jeux de mot, je veux bien qu'on me l'explique?). Ce disque contient un sacré paquet de bonnes chansons, parmi celles que je préfère: up the junction, goodbye girl, is that love, pulling mussels...et another nail in my heart, par contre j'ai sérieusement du mal avec leur gros tube "cool for cats". Pour le style je dirai que l'on est à mi-chemin entre new wave et pop à la Beatles, il y a un gros sens de la mélodie tout en conservant une approche très contemporaine, je crois que le meilleur point de comparaison que j'ai, c'est XTC, en tout cas j'accroche vraiment. A l'écoute donc aujourd'hui "another nail in my heart", super chanson, je sais que les lignes de synthés ne parleront pas à tout le monde, mais moi c'est simple j'adore.

I don't know well Squeeze. I decided a few months ago to give them a try with "singles: 45's and under" bought in a second hand shop for really really cheap (something like 50p) and i enjoyed a lot of tunes on it like "another nail in my heart" "goodbye girl" "up the junction" or "is that love". It sounds to me like a cross between the new wave sound and the Beatles, XTC also comes to my mind. I have chose for you "another nail in my heart" , cheesy (but lovely) synths and a great melody, great song.

Squeeze - another nail in my heart




mercredi 6 octobre 2010

the Wackers - oh my love (1972)

Les Wackers ont été à de nombreuses reprises défendus par Greg Shaw, celui ci sortira même un single du groupe (alors déjà séparé) sur son génial label Bomp. Shaw* était avant tout un mec élevé au son des Beatles, de la british invasion, et des groupes garage US , dans une Californie souriante et fraîche comme un coca-cola sorti de la glacière par 40 degrés à l'ombre.

Les Wackers représentent avec un certain nombre d'autres formations* cette idée de la pop dans un début des 70s marqué par une recherche de la sophistication toujours plus éloignées de la naïveté si touchante de l'époque pré-psychédélisme. 1965 le sujet le plus important d'une chanson était de savoir si notre voisine était amoureuse de nous en secret, 1972 tout ceci n'est qu'un lointain souvenir, dont les contours s'efface dans une vapeur de concepts brumeux. Bref, Bob Segarini et ses potes sont, eux, restés fidèles à cet èthos de la pop, un anachronisme. Hot Wacks (leur second long jeu) s'en fait l'écho à travers une entreprise (soutenue par Gary Usher*) de militantisme joyeux (car inconscient et non calculé) pour maintenir en vie les flirts amoureux.

Le bilan, c'est une première face presque à tomber par terre, car à part un "wait and see" un peu lourdingue (trop hardos pour mon gout perso) c'est un sans-faute dont l'apogée est leur reprise de "oh my love". Bon faut reconnaître que la seconde face me parle un peu moins, même si "la suite" est chiadée et bien branlée. Du coup Hot Wacks échappe de peu au statut pas si enviable que cela de "disque culte oublié" , mais bon il y touche parfois et c'est surtout ces moments là que j'ai envi de retenir et de vous faire partager, car ce disque malgré ces défauts est vibrant et unique.

J'ai donc choisi de vous faire écouter "oh my love", une reprise pour vous vendre un album, ce n'est pas très juste, mais c'était trop dur de résister malgré l'appel du pieds de concurrents sérieux. Ce morceau surpasse la version un peu mollassonne de Lennon, les Wackers se sont totalement appropriés la chanson, l'ont rendue forte, fière et trop sincère, ce qui est un compliment. Les arrangements sonnent justes. Par exemple cette guitare japoniaiseuse pourrait être un suicide, mais elle est utilisée avec le bon dosage contribuant à l'ambiance très particulière du morceaux. Et puis enfin on trouve ces harmonies masculines soutenant le refrain de la plus belles des manières, elles font rimer bucolique avec mélancolique. L'exercice de la reprise peut se révéler être un chausse-trape mortel, mais les Wackers déjouent l'embuscade et se jouent de la mort en se permettant même de la snober, en lui assénant quelques salves supplémentaires de pop. Du coup, vous devriez peut être vous penchez sur ce disque, il le mérite et vous aussi.

the Wackers - oh my love



* Greg Shaw est une de mes idoles personnelles, ce mec a été tellement dévoré par le feux sacré de la musique, c'est un grand activiste dont le rôle est encore aujourd'hui que trop méconnu. Ce type a quand même fondé deux labels fondamentaux (Bomp donc, et Voxx, une des références ultimes pour les garageux - dont je fais quand même parti je crois?). En plus leurs catalogues sont tellement bordéliques et plein de disques secondaires, qu'ils en sont que plus attachants.

*Parmi ces formations je pense à Badfinger, Raspberries, Big Star...les suspects usuels

* Gary Usher est entre autre le producteur des meilleurs disques des Byrds, mais aussi à l'origine de Sagittarius

dimanche 3 octobre 2010

the Coral - sandhills (2010)

Mon précédent sujet était consacré aux Stands, un groupe sympathique avec quelques chansons bien troussées, mais qui somme toute, ne nous voilons pas la face , relève de la seconde division. Les Stands seraient du genre le club d'une ville de taille moyenne qui joue le milieu de tableau avec un public familiale et sympathique. The Coral ne joue pas dans la même catégorie, eux ce seraient plutôt des éternels outsiders, des types qui arrivent toujours très bien placés (3 ou 4ème du championnat) mais le titre leur échappe à chaque fois. Les années passent, les leaders changent, mais eux ils sont toujours là et sont toujours aussi respectés de leurs adversaires tout en étant incapables de franchir la petite marche qui les séparent du firmament.

Bon hé bien j'ai une bonne et une mauvaise nouvelle: ce nouveau disque ne va pas leur permettre d'accéder à un statut autre que celui de groupe favoris des nerdy de musique, comme peuvent l'être à leur façon les Field Music, Teenage Fanclub et d'autres formations que j'ai tendance à beaucoup aimé, vous en tirez les conclusions que vous voulez! La bonne nouvelle c'est que l'inspiration ne semble pas se tarir du coté des Coral, et ceux malgré le départ de leur guitariste Bill Ryder Jones dont la présence était indéniable.

Les choses avaient remarquablement bien commencé pour ce disque, la production devrait être de John Leckie (alias le type qui a produit les Stone Roses*) et le titre en preview était bien ahurissant avec une bonne grosse dose d'harmonie à la CSN&Y. Pourtant une fois dans les bacs, Butterfly House a déçu pas mal de monde, les critiques qui reviennent le plus souvent: une production trop léchée, des chansons dérivatives et moins inspirées, l'absence du guitariste qui apportait ce petit coup de fouet... Très franchement je les conçois très bien, mais pour moi the Coral sont allés vers un truc plus poppy et léger, mais pas moins talentueux.

Le disque est comme à son habitude solide, et gagne à chaque écoute. Il y a toujours le (petit) lot de morceaux sans intérêt, avec une mention en particulier au tout à fait inopportun de mièvrerie et particulièrement peu inspiré dans son refrain "green is the color", mais ne nous voilons pas la face, sur la plupart des Coral il y a toujours deux ou trois titres moins biens non? Coté production, pour ma part j'apprécie beaucoup le travail de Leckie, le disque est aéré, et il est presque spectorien sur les bords (l'intro de "walking in the winter" ou "more than a lover" me semblent être des clins d'oeil assez évidents), les voix sont superbes, tout comme les guitares, qui comme par hasard sont précisément comme je les aime (jangly, folky, claires, etc). Niveau chanson je trouve les Coral toujours aussi inspiré**, et j'adore la tonalité très californienne*** de l'album, moi je suis sous le charme, ceci dit c'est vrai que c'est plus léger qu'avant (mais ça reste du Coral à 100 km quand même - la force des grands!).

Bon j'ai dit l'essentiel, peut être faut-il souligner quelques détails d'intendance: pas moyen de chopper l'album vinyle en dessous de 20 euros (ou disons 19,5€ ...) c'est un peu abusé... Et puis autre détail chiant: les bonus tracks, ils sont super bons et même parfois mieux que sur l'album, je capte pas trop le concept? En tout cas je vous ai ajouté en bonus à ce petit texte, un morceau sur lequel je dois dire un mot et intitulé "another way".

Un gentil chanteur d'un super groupe français, m'a très justement signalé ce morceau suite à un de mes craquages (réguliers) sur Big Star sur un très célèbre réseau social que trop de gens utilisent. Hé oui "another way" ça ressemble pas mal à "watch the sunrise" de la grosse étoile d'Alex et Chris (on est intime depuis je les prie tous les soirs). On y retrouve ce même dépouillement, cette nudité presque gênante des mélodies, et puis la voix semble prendre des intonations d'un morceaux enregistré plus de 30 ans avant dans les studios Ardent de Memphis. Bref j'ai adoré cette chanson bien sûre, et ouai je regrette qu'elle ne soit pas sur la version normale de l'album, car elle est superbe.

the Coral - sandhills



the Coral - another way



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* Il faut aussi lui attribuer les mérites de la productions des deux disques d'XTC sous le pseudo Dukes of Stratosphear, un travail remarquable

** mes favorites: walking in the winter, falling around you, butterfly house, sandhills, 1000 years, two faces, more than a lover...

*** folk-rock, pop psyché...

vendredi 1 octobre 2010

the Stands - here she comes again (2004)

Dans la galaxie Liverpool du début des 00s au coté des Zutons, Coral, se trouvent les Stands. Ils n'ont pas fait la même carrière que leurs collègues mais on leur doit quand même ce single mémorable: here she comes again*. Cette chanson me rappelle pas mal les La's, un peu à cause de la ville (les La's sont aussi de Liverpool), un peu à cause du titre (there she goes versus here she comes again) et un peu aussi à cause des ses guitares jangly que j'affectionne tellement. Mais même malgré ce petit air de famille, impossible de ne pas succomber à ce titre des Stands, c'est tout simplement une super chanson pop , et en plus la pochette est de saison!

The Stands were an indie band from Liverpool in the early 00s. Here she comes again is perfect pop single with great melodies. It reminds me a bit another band from that city, the La's and their best known song "there she goes". Anyway this song is amazing.

the Stands - here she comes again




* j'ai pas encore écouté le second album, le premier m'a moyennement emballé en dehors de cette chanson enthousiasmante et une ou deux autres que j'aurais sûrement l'occasion de mentionner un jour