mardi 31 décembre 2013

Jonathan Rado - Law and Order (2013)

Derrière cette pochette me faisant terriblement penser à Badfinger on trouve Jonathan Rado des Foxygen (dont l'album va se retrouver dans la moitié des top de blog pop dont probablement le nôtre). Ce disque solo a été édité par le toujours classe label Woodsist dont on suit ici les sorties avec beaucoup de plaisir (Real Estate, Art Museums, Woods, Babies, etc.).

Law and Order évoque énormément un collègue de label: White Fence. Comme le néo-californien Jonathan Rado a la fâcheuse habitude de saborder ses morceaux voir des les pourrir. Il partage aussi ce goût pour un psychédélisme teinté de folk bancal. Dans le genre inécoutable, on zappera sans scrupule les inaudibles "looking for a girl like you" ou "i wanna feel it now" pour cause de saturation, on peut aussi se passer de la très anodine conclusion "pot of gold" délire 80s boursouflé. Ces morceaux plombent et cassent le rythme d'un disque qui méritait mieux que ça, car Jonathan Rado est capable de petites merveilles de pop psychédélique. "Hand in Mine" est un très joli duo évoquant un Sonny and Cher sous LSD, "Faces" est une magnifique ode au folk-rock californien tandis que "Oh Suzanna" nous transporte en plein Londres plongé dans les volutes de Mellotron. On retiendra aussi les charmantes "all the lights went out in Georgia" ou "Would you always be at home". 

Law and Order est un disque frustrant. Jonathan Rado donne l'impression de se saborder volontairement pour ne pas se prendre trop au sérieux, c'est dommage car il y a là matière à un très grand disque et on doit se contenter d'un bon (voir très bon) album. On le recommande tout de même aux amateurs de pop psychédélique lysergique et acide, à condition d'être à coté de la platine pour bouger le saphir de temps en temps.


lundi 30 décembre 2013

Volage - Maddie EP (2013)

En juillet dernier la Psychotic Reaction faisait jouer les excellents Volage avec Pain Dimension et Travel Check. Howlin' Banana a récemment réédité leur premier EP (Maddie) initialement sorti en cassette sous la forme d'un beau dix pouces blanc avec un nouveau morceau inédit. Une excellente occasion de chroniquer ce très bon premier disque.

Le vinyle s'ouvre sur méga-tubesque "not enuff", un des temps fort du disque. Un concentré de garage hyper accrocheur, pas trop propre sur lui et séduisant. Les Volage y vont à l'énergie mais sans jamais négliger les mélodies. "Many Hopes" renouvelle une seconde fois l'exploit, une autre excellente chance qui démontre les dispositions pop du groupe. "Wall of Smoke" et "I'm a Fool" confirment les qualités de la formation. On est un peu moins séduit par "Bob is alive" plus confus mais le nouveau titre inédit "heart healing" est très encourageant pour un album qui s'annonce selon les intéressés influencé par les Beatles (et franchement j'ai hâte d'entendre ce que cela donne !).

Maddie garde toute sa fraîcheur et son intensité initiale. Ce premier EP place Volage dans les groupes garage français à suivre, en espérant qu'ils arrivent à transformer ce premier essaie un excellent album.


 


dimanche 29 décembre 2013

Fuzz - Live in San Francisco (2013)

Ty Segall en plus de tourner incessamment (deux passages à Paris en 2013 !) est ultra-productif au niveau discographique. Cette année il a sorti un nouvel album en solo (Sleeper, Ty Segall acoustique et dépouillé) et un second avec son groupe Fuzz, un trio dans lequel il assure la batterie et le chant. Si on ajoute ce live, l'album des versions démos de Twins (Gemini) et un second live (pirate cette fois-ci) cela fait 5 lp en un an , pas mal pour un type qui n'a même pas trente ans au compteur.

Live in San Franscico est un mini album de 4 titres (pour environ 20 minutes !). Trois sont extraits des 45 tours et n'ont pas été repris sur l'album (les deux faces du premier single chez Trouble in Mind ainsi que la géniale face B "you won't see me" ). Le concert est enregistré depuis la table de mixage, le son est excellent, probablement meilleur que les premiers enregistrements en solo de Ty ! La prestation est incendiaire , ça barde dans tous les sens, chacun faisant son boulot à merveille. Il y a beaucoup de vie et d'énergie dans ce disque. Fuzz permet à Ty et ses potes de se muer en un Black Sabbath sous influences punk, grunge et garage. C'est absolument jouissif: gros riffs bien gras, soli dégoulinant, batterie frénétique et basse caverneuse sont de la partie.

A l'heure d'internet et de la multiplication des videos amateurs de live sur youtube on pourrait se poser la question de l'intérêt d'éditer un live en vinyle. Écoutez le disque et vous aurez la réponse. Ce groupe est taillé pour le live, et l'enregistrement rend justice à une prestation terrible. Indispensable pour les fans de Ty Segall, et excellent pour les autres (même si on leur recommande plutôt l'album évidemment).


samedi 28 décembre 2013

Thee Oh Sees - Floating Coffin (2013)

il y a quelques jours ces chers Oh Sees annonçaient un hiatus à durée indéterminée, une sorte de position intermédiaire entre la vie et la mort. Un album est prévu pour l'année prochaine mais j'imagine que le groupe n'ira pas le défendre dans une tournée marathon comme nous en avions pris l'habitude ces dernières années. 

Floating Coffin ultime lp à ce jour est aussi un de mes favoris même si comme ses prédécesseurs, il ne donne pas toute la mesure du talent de la formation américaine ni ce que représente l'expérience OCS en live. Il y a quelques choses de frustrant avec les albums des californiens, ce sentiment que le groupe est capable de mieux. Floating Coffin est un excellent disque, un des meilleurs sorties cette année, il sera même très bien placé dans mon top personnel. Le groupe est génial et probablement un des meilleurs de notre époque, il lui manque encore ce grand disque pour achever la concurrence et ce, malgré une discographie sans faute. Ce disque alterne entre les classiques cavalcades garage-motoriques qui font le succès des lives du groupe et quelques fulgurances mélodiques psychédéliques de premier ordre. Parmi mes titres favoris sur cette nouvelle livraison il y a le génial "minotaur" qui clôt le disque, une magnifique chanson pop, je suis également fan de "no spell" qui évoque les Byrds de 8 miles high croisés avec une formation germanique de Krautrock.   

Au moment de rédiger notre bilan les Oh Sees ne figureront encore une fois pas dans notre top 10 se contentant d'une place d'honneur, un crève-cœur quand on considère à quel point ce groupe aura marqué ma vie musicale depuis trois quatre ans. Les Oh Sees sont un groupe fantastique et Floating Coffin est peut être à ce jour un des plus beaux témoignages discographiques même si on espère toujours que le suivant sera ce grand disque qui les rendrait éternels aux yeux de tous (et pas uniquement les miens).


vendredi 27 décembre 2013

Last Night - Secret Tape (2013)

Last Night est un trio parisien composés d'ex-membres des Cavaliers ou de Fix-It. Ils ont sorti un premier 45 tours suivi de cet album en cassette édité par Le Turc Mécanique, un label de Bourg La Reine.

La pochette pourrait laisser entrevoir un disque de post-punk ou de art-rock, il n'en est rien, les Last Night pratique un punk sauvage et méchant. En 9 titres ramassés et concis le groupe s'impose comme un des fers de lance du genre en France, à la fois classique et personnel. Le dixième morceau est une petite escapade plus électronique, une piste intéressante mais un peu moins convaincante et jouissive que les brulots en formation guitare/basse/batterie.

A ma connaissance il n'y a pas tant que ça de formations punk françaises en service, une raison de plus de s'intéresser à ces mecs qui balancent une première cassette vraiment cool.



lundi 23 décembre 2013

The Stevens - a History of Hygiene (2013)

Dans notre précédent article (Dick Diver) nous évoquions la très belle année de Chapter Music. A History of Hygiene, premier album des Stevens confirme la très bonne santé d'une scène indie-pop australienne excitante et sacrément cool.

Quand la plupart des groupes se contentent d'une douzaine de chansons les Stevens en enquillent 24, mais rassurez vous, la plupart entre une et deux minutes. A History of Hygiene évoque tout autant les héros du coin (la scène voisine néo-zélandaise autour du label Flying Nun) qu'un certain son indie américain, soit une certaine idée du lo-fi et de la pop. On pense ainsi à Pavement, Guided By Voices ou Sex Clark Five qui rencontreraient The Clean, The Chills et The Bats. Les Stevens ont cette faculté d'ébaucher des chansons brillantes en quelques coups de crayon et laisser en l'état. La nature est profondément pop mais les guitares se font tour à tour jangly ou carrément abrasives sans perdre de vue les mélodies, gracieuses et intelligentes. Chaque morceau recèle du petit élément pour le rendre excitant et cool.

The Stevens signent un des meilleurs albums d'indie-pop de l'année. Un LP ancré dans une tradition 80s-90s mais avec sa personnalité propre et un vrai sens des mélodies. On espère le faire connaître tant il épouse la philosophie de ce blog à des milliers de kilomètres d'un certain "indie" qui tapine le like.





vendredi 20 décembre 2013

Dick Diver - Calendar Days (2013)

L'heure est au bilan un peu partout. Du coté de RPUT on attendra le début de l'année pour vous dévoiler notre analyse de 2013. Sans trop en dévoiler on a été cette année impressionné par la vigueur de la scène australienne et en particulier par les sorties du label Chapter Music parmi lesquelles le second album des excellents Dick Diver.

Calendar Days est un disque troublant, il alterne entre chansons mièvres et pures merveilles d'orfèvrerie. Le disque démarre péniblement mais enquille ensuite trois chansons limpides et brillantes. Dans les mauvais moments on a envie d'arrêter le disque et de coller un disque bien violent et bourrin sur la platine (au hasard le disque de Fuzz) mais la minute suivante on est époustouflé par la beauté d'une chanson pop limpide aux guitares cristallines. Dick Diver évoque alors le meilleur d'une tradition pop australienne et néo-zélandaise (Go Betweens, The Bats etc. et aujourd'hui Twerps, The Stevens, Scott & Charlene's Wedding). Que j'aime ce groupe quand ils pondent des "Lime Green Shirt" "Bondi 98" "Alice" "Calendar Days" ou "Water Damage" etc. moins quand ils balancent des "Boys" ou des "Blue and that". L'un dans l'autre nous préférons retenir de ce disque ses purs moments de grâce qui effacent les petits égarement ponctuels du groupe.

Dick Diver signe un disque inégal mais lumineux et majestueux dans ses meilleurs moments. Un très bel album à découvrir tout comme l'ensemble de cette fascinante scène pop australienne.



samedi 14 décembre 2013

Minks - Tides End (2013)

2012 avait été un excellent cru pour Captured Tracks grâce notamment à deux supers albums de Mac Demarco et Chris Cohen, ce dernier nous enthousiasmant particulièrement. On a eu le sentiment que 2013 fut plus calme pour les new yorkais, pour ma part j'ai surtout envie de retenir le second album de Minks, Tides End.

Si Factory Records est des modèles assumées du label américain, il est probable que New Order soit dans l'esprit de Minks au moment d'enregistrer le successeur de By The Hedge. Tides End est une ode à la synth-pop mâtinée d'indie-pop, on navigue quelque part entre 1983 et 1988 pour les influences sans pour autant s'y perdre, Minks est contemporain. L'équilibre entre guitares ligne claire, synthés analogiques et voix diaphane est aussi précaire que joli. Le disque a un tempo lent, presque langoureux, pas de démonstration de force pompière ici. Bien loin des standards d'un genre très souvent médiocre et putassier Minks signe un disque délicat oscillant entre contemplation (parfait pour accompagner un été naissant) et tubes en puissance sans forcer (le superbe single "Margot" ou "Painted Indian").

Tides End est une promesse, un album nonchalant mais très soigné et délicat. Minks y navigue avec aisance et langueur. Bien sûr l'intéressé n'est pas indemne de toutes références, loin de là. Comme le label qui l'héberge il est question d'héritage d'une certaine Angleterre (Factory, Creation etc.) mais à RPUT nous avons le sentiment que l'intéressé mérite mieux que des comparaisons et trace sa propre voie avec ce très réussi second album.


jeudi 12 décembre 2013

The Resonars - The Greatest of (2013)

The Resonars est un groupe que nous ne citons pas assez souvent sur ce blog. Auteur de 6 albums en 15 ans (le dernier cette année chez Burger), l'homme orchestre Matt Rendon se voit gratifier d'un Greatest Songs chez Trouble in Mind (éditeur d'un EP 45 tours de l'intéressé en 2012). Ce disque panache les cinq premiers albums de l'intéressé avec un certain sens de l'équité. On trouve ainsi des extraits de ses excellents disques chez Get Hip, ses débuts chez Star Time ou ses aventures récentes du coté de Fullerton en Californie.

Bien qu'étant une compilation, le LP s'écoute comme un album, la formule Resonars n'a que peu évolué depuis ses débuts. Si la musique jaillit avec l'osmose d'un groupe soudé Matt Rendon est seul à la manœuvre avec son 4 pistes cassette, il s'enregistre à tous les instruments, harmonise avec lui même etc. Sous cet étendard (Matt a aussi participé à d'autres groupes comme les Knockout Pills) il explore les arcanes de la pop sixties anglaise et américaine. La batterie explosive des Who rencontre la voix sous helium des Hollies tandis que les guitares font souvent des œillades aux Byrds. Si Matt ne prétend pas réinventer la roue, il se dégage de ces quatorze titres une vraie cohérence et une personnalité qui lui est propre. L'intéressé injecte sa propre sensibilité à une musique codifiée mais pas guindée, il y a trop de fantaisie chez l'américain pour se cacher derrière des citations pesantes. La sélection est super cool et on retrouve beaucoup de mes morceaux fétiches comme "if he's so great" (Bright and Dark, 1999) ou "she's in love with her" (Lunar Kit, 2002). C'est aussi l'occasion de découvrir des morceaux de son premier disque introuvable mais qui pourrait être réédité sous peu selon mes informations. Les chansons récentes ("long long thoughts" éditée l'année dernière) ne montrent pas de signe de ralentissement de la part de Rendon toujours aussi inspiré quand il s'agit de jouer avec les références chéries des années soixante.

The Greatest Songs est une très belle introduction à un des francs tireurs les plus attachants du garage actuel. Un homme-orchestre qui doit autant à ses classiques 60s qu'aux techniques de studio issues des expérimentations d'Emitt Rhodes ou des Toms. Un esprit farceur dont la musique maline est un petit régal pour les esthètes.




mardi 10 décembre 2013

The Mantles - Long enough to leave (2013)

Requiem Pour un Twister adore The Mantles. RPUT adore Slumberland Records. Quel délice de voir les deux associés pour le second album des californiens ! On avait déjà évoqué cette très belle formation de garage-rock aux accents folk-rock à l'occasion de deux précédents singles (Bad Design chez Slumberland, et Raspberry Thighs chez SDZ), Long Enough To Leave est une nouvelle chance pour nous d'évoquer un des meilleurs groupes actuels de la scène de SF aux cotés de figures plus connues comme les Oh Sees, Fresh and Onlys ou Ty Segall

La signature sur un des labels emblématique d'indie-pop (aux cotés des assez fiables Captured Tracks) n'a rien de l'aléa. Les Mantles font le pont entre le garage-rock et une certaine idée de l'indie-pop, ce que des esprits pourraient qualifier un peu trop rapidement de garage-pop. Pas faux certes mais on perd ce qui fait le sel et la subtilité des américains. Les Mantles doivent autant aux Nuggets et Black Lips qu'aux Byrds, la scène Flying Nun (Clean et Bats), le Paisley Underground de Rain Parade ou les circonvolutions C86 de certaines formations comme les Dentists, Mighty Lemon Drops ou les Sea Urchins. Pourtant point de mimétismes chez les Mantles, leur son est unique, à la croisée des chemins peut-être, mais avec une forte personnalité. Ils ont une intensité, une hargne dans la voix (sur le premier disque elle  me faisait même penser aux Libertines), un art à eux d'égrainer les arpèges jangly de guitares.

La production du patron Kelley Stoltz amène la clarté nécessaire pour valoriser les mélodies lumineuses du groupe. Si le premier disque était violent dans ses intentions, celui semble apaisé et plus serein. Initialement on est presque déçu de ne pas retrouver cette virulence dans Long Enough To Leave et progressivement les choses se mettent en place. Les compositions surprennent par leur évidence et leurs qualités, l'éclat laisse place à l'âpreté diffuse de la musique du combo californien. La violence est toujours présente, mais comme réprimée par la limpidité que les Mantles essaient d'insuffler. Le disque est ramassé et condense le savoir-faire de la formation.

Long Enough to Leave est plus long à apprécier en bouche que son prédecesseur. Ce qu'il perd en violence initiale il le gagne en splendeur. Un disque au charme discret , de ceux qui ne veulent pas vous épater à tout prix mais cherche à s'insinuer en vous.


mardi 3 décembre 2013

The Proper Ornaments - Waiting for the Summer (2013)

The Proper Ornaments est un de mes groupes anglais chouchou depuis un an ou deux. J'avais été sous le charme de leur EP chez No Pain in Pop au point qu'il se classe troisième de notre top singles et EP en 2011. On leur avait aussi attribué une place de choix dans nos espoirs pour 2012 au coté de La Femme, Pendentif ou Fear of Men. Ces derniers ont publié en 2013 un "Early Fragments" compilations de morceaux parus en singles et EP avec des bonus, Waiting for the Summer en est assez proche. Sur 10 titres seuls deux sont des inédits, et 7 sont issus de leur premier single et leur EP.

Il y a un petit regret à voir un groupe aussi terrible sortir un disque presque en catimini, uniquement en CD. On en vient à se demander s'il s'agit d'un premier pas avant le grand saut (un véritable album) ou une façon de conclure une belle histoire avortée. Je croise les doigts pour que ce soit le début plus que la fin de quelque chose, ce groupe est trop fantastique pour en rester là. 

Waiting for the Summer est un rappel salutaire des qualités évidentes de ce duo, leur capacité à sortir des lignes de guitares sublimes et des harmonies jolies comme des cœurs. On retrouve avec plaisir en ouverture le single waiting for the summer  (dont je ne suis pas sûr qu'il ait été édité en 7' finalement ?), sa face B (géniale) étant absente du disque. L'ossature du disque tourne donc autour de l'EP chez No Pain In Pop, l'ensemble des cinq morceaux se retrouve idéalement placé dans le cœur du réacteur. Si la musique de Proper Ornaments louche parfois vers Veronica Falls (le projet principal de James) notamment dans cette façon de tricoter les guitares, la touche psychédélique et west coast rend ce projet unique et si attachant. On est sous le charme des arpèges jangly à la Byrds de Shining Bright ou Drop Off, des tournures psychédéliques de Recalling, des boites à rythmes bancales (à la Cleaners from Venus) de Waiting for the summer etc. Les deux titres inédits concluent le disque avec un certain brio mais sans répondre à nos questions sur l'avenir du groupe. Nervous Breakdown est une excellente chanson d'obédience acoustique, un titre dépouillé et délicat. Take a Break est mignonne mais sonne plus comme une ébauche qu'une ouverture vers un futur radieux. L'ajout des deux faces B inédites (imagination et Candy) récentes aurait amené un peu de consistance à l'ensemble.

On l'attendait avec énormément de patience cet album de The Proper Ornaments, mais on ne peut s'empêcher d'être un peu déçu malgré les qualités évidentes du disque, les morceaux sont géniaux et il fait du bien de le rappeler. Proper Ornaments est un super groupe mais on veut en entendre plus ! On espère donc revoir notre duo fétiche avec de nouvelles compositions très vite !




dimanche 1 décembre 2013

Yuppies - s/t (2013)

Les Yuppies existent depuis 2007 mais n'ont sorti leur premier album qu'en septembre 2013 par l'intermédiaire du label des mecs de Parquet Courts (oui ceux dont l'album de 2012 est dans tous les classements de 2013) Dull Tools.

Il y a ces disques que l'on attend et nous déçoivent et une catégorie plus rare des bonnes surprises sorties de nulle part. L'album des Yuppies entre clairement dans cette seconde catégorie. Je vais avoir du mal à décrire le son du groupe du Nebraska, mais ce n'est pas si loin des collègues Parquet Courts. Les Yuppies maitrisent comme eux l'art de la décharge sauvage art-punk. On pense à Wire qui se battrait avec Fugazi dans un ascenseur. Ce disque est un gros coup de boule dans le bide. C'est déglingué de partout, en roue libre sans tomber dans l'auto-indulgence. Les Yuppies te veulent du mal, mais pour ton bien, ils hérissent tes poils, tu en as des frissons. Les guitares tranchent les jugulaires pendant que la batterie te martèle le cerveau. Si tu pensais que la basse allait te sauver c'est raté, entends-tu tous ces cris ?

Le bonheur se trouve parfois dans la douleur semble dire ce disque. Masochiste ? Peut être mais que c'est bon !