mardi 10 décembre 2013

The Mantles - Long enough to leave (2013)

Requiem Pour un Twister adore The Mantles. RPUT adore Slumberland Records. Quel délice de voir les deux associés pour le second album des californiens ! On avait déjà évoqué cette très belle formation de garage-rock aux accents folk-rock à l'occasion de deux précédents singles (Bad Design chez Slumberland, et Raspberry Thighs chez SDZ), Long Enough To Leave est une nouvelle chance pour nous d'évoquer un des meilleurs groupes actuels de la scène de SF aux cotés de figures plus connues comme les Oh Sees, Fresh and Onlys ou Ty Segall

La signature sur un des labels emblématique d'indie-pop (aux cotés des assez fiables Captured Tracks) n'a rien de l'aléa. Les Mantles font le pont entre le garage-rock et une certaine idée de l'indie-pop, ce que des esprits pourraient qualifier un peu trop rapidement de garage-pop. Pas faux certes mais on perd ce qui fait le sel et la subtilité des américains. Les Mantles doivent autant aux Nuggets et Black Lips qu'aux Byrds, la scène Flying Nun (Clean et Bats), le Paisley Underground de Rain Parade ou les circonvolutions C86 de certaines formations comme les Dentists, Mighty Lemon Drops ou les Sea Urchins. Pourtant point de mimétismes chez les Mantles, leur son est unique, à la croisée des chemins peut-être, mais avec une forte personnalité. Ils ont une intensité, une hargne dans la voix (sur le premier disque elle  me faisait même penser aux Libertines), un art à eux d'égrainer les arpèges jangly de guitares.

La production du patron Kelley Stoltz amène la clarté nécessaire pour valoriser les mélodies lumineuses du groupe. Si le premier disque était violent dans ses intentions, celui semble apaisé et plus serein. Initialement on est presque déçu de ne pas retrouver cette virulence dans Long Enough To Leave et progressivement les choses se mettent en place. Les compositions surprennent par leur évidence et leurs qualités, l'éclat laisse place à l'âpreté diffuse de la musique du combo californien. La violence est toujours présente, mais comme réprimée par la limpidité que les Mantles essaient d'insuffler. Le disque est ramassé et condense le savoir-faire de la formation.

Long Enough to Leave est plus long à apprécier en bouche que son prédecesseur. Ce qu'il perd en violence initiale il le gagne en splendeur. Un disque au charme discret , de ceux qui ne veulent pas vous épater à tout prix mais cherche à s'insinuer en vous.


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