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dimanche 29 décembre 2013

Fuzz - Live in San Francisco (2013)

Ty Segall en plus de tourner incessamment (deux passages à Paris en 2013 !) est ultra-productif au niveau discographique. Cette année il a sorti un nouvel album en solo (Sleeper, Ty Segall acoustique et dépouillé) et un second avec son groupe Fuzz, un trio dans lequel il assure la batterie et le chant. Si on ajoute ce live, l'album des versions démos de Twins (Gemini) et un second live (pirate cette fois-ci) cela fait 5 lp en un an , pas mal pour un type qui n'a même pas trente ans au compteur.

Live in San Franscico est un mini album de 4 titres (pour environ 20 minutes !). Trois sont extraits des 45 tours et n'ont pas été repris sur l'album (les deux faces du premier single chez Trouble in Mind ainsi que la géniale face B "you won't see me" ). Le concert est enregistré depuis la table de mixage, le son est excellent, probablement meilleur que les premiers enregistrements en solo de Ty ! La prestation est incendiaire , ça barde dans tous les sens, chacun faisant son boulot à merveille. Il y a beaucoup de vie et d'énergie dans ce disque. Fuzz permet à Ty et ses potes de se muer en un Black Sabbath sous influences punk, grunge et garage. C'est absolument jouissif: gros riffs bien gras, soli dégoulinant, batterie frénétique et basse caverneuse sont de la partie.

A l'heure d'internet et de la multiplication des videos amateurs de live sur youtube on pourrait se poser la question de l'intérêt d'éditer un live en vinyle. Écoutez le disque et vous aurez la réponse. Ce groupe est taillé pour le live, et l'enregistrement rend justice à une prestation terrible. Indispensable pour les fans de Ty Segall, et excellent pour les autres (même si on leur recommande plutôt l'album évidemment).


mardi 10 décembre 2013

The Mantles - Long enough to leave (2013)

Requiem Pour un Twister adore The Mantles. RPUT adore Slumberland Records. Quel délice de voir les deux associés pour le second album des californiens ! On avait déjà évoqué cette très belle formation de garage-rock aux accents folk-rock à l'occasion de deux précédents singles (Bad Design chez Slumberland, et Raspberry Thighs chez SDZ), Long Enough To Leave est une nouvelle chance pour nous d'évoquer un des meilleurs groupes actuels de la scène de SF aux cotés de figures plus connues comme les Oh Sees, Fresh and Onlys ou Ty Segall

La signature sur un des labels emblématique d'indie-pop (aux cotés des assez fiables Captured Tracks) n'a rien de l'aléa. Les Mantles font le pont entre le garage-rock et une certaine idée de l'indie-pop, ce que des esprits pourraient qualifier un peu trop rapidement de garage-pop. Pas faux certes mais on perd ce qui fait le sel et la subtilité des américains. Les Mantles doivent autant aux Nuggets et Black Lips qu'aux Byrds, la scène Flying Nun (Clean et Bats), le Paisley Underground de Rain Parade ou les circonvolutions C86 de certaines formations comme les Dentists, Mighty Lemon Drops ou les Sea Urchins. Pourtant point de mimétismes chez les Mantles, leur son est unique, à la croisée des chemins peut-être, mais avec une forte personnalité. Ils ont une intensité, une hargne dans la voix (sur le premier disque elle  me faisait même penser aux Libertines), un art à eux d'égrainer les arpèges jangly de guitares.

La production du patron Kelley Stoltz amène la clarté nécessaire pour valoriser les mélodies lumineuses du groupe. Si le premier disque était violent dans ses intentions, celui semble apaisé et plus serein. Initialement on est presque déçu de ne pas retrouver cette virulence dans Long Enough To Leave et progressivement les choses se mettent en place. Les compositions surprennent par leur évidence et leurs qualités, l'éclat laisse place à l'âpreté diffuse de la musique du combo californien. La violence est toujours présente, mais comme réprimée par la limpidité que les Mantles essaient d'insuffler. Le disque est ramassé et condense le savoir-faire de la formation.

Long Enough to Leave est plus long à apprécier en bouche que son prédecesseur. Ce qu'il perd en violence initiale il le gagne en splendeur. Un disque au charme discret , de ceux qui ne veulent pas vous épater à tout prix mais cherche à s'insinuer en vous.


vendredi 14 décembre 2012

Allah Las - s/t (2012)

Il y a quelques jours j'ai enfin pu voir les Allah Las en concert, en première partie de Nick Waterhouse. Un pote m'a dit qu'il avait trouvé ça tellement bien exécuté et nickel au niveau du son qu'il s'était demandé si ce n'était pas du playback, je crois que cette anecdote résume assez bien le paradoxe Allah Las.

Après avoir excité un maximum la blogosphère via un super single sur Pres Records (label de Nick Waterhouse sur lequel il a aussi auto-édité son propre premier 45), ils ont enchainé sur un très bon tell me what's on your mind quelques mois plus tard sur IL (qui accueille devinez qui ? oui Nick Waterhouse ah ah). Bref les attentes étaient assez élevées pour cet album, enfin au moins pour ceux comme moi qui avait été séduit par les 45.

Les Allah-Las ont choisi l'option garage-rock "puriste", ils ont LE SON de guitare qui tue. Un espèce de machin tout droit sorti de 1965 d'une obscure face B d'un single compilé sur une BFTG. Ils ont une appétence pour les sonorités folk-rock et twangy qui les rend assez uniques dans la scène actuelle. Disons que ce qu'ils tirent de leurs amplis et leurs guitares se situerai à mi-chemin entre des Growlers en moins branleurs et plus propre sur soit, et un truc plus détendu du gland que les Young Sinclairs.

A vrai dire leur force, est aussi leur principale faiblesse: ils sont clean et mou en permanence. Parfois on aimerait que les mecs sortent un peu de leur schéma "t'as vu on est californien mec, on fume des oinj toute la journée en branchant ta copine". Ceci dit on peut aussi saluer les gars d'avoir fait un album de garage-rock sans aucun titre rentre-dedans, c'est presque un exploit en 2012 quand d'autres font la course aux plus grand nombres de variations de You Really Got Me. Ce coté propre a aussi son charme, on y ressent la douceur de vivre californienne, mais parfois on aimerait peut être un peu plus de sueur, de danger, de frustration. Ce disque est résolument gentil, si hargne il y a, elle est bien dissimulé sous ces guitares impeccables même si parfois on entend heureusement de la morgue et de l'arrogance dans les voix.

Je crois que ma chronique donne le sentiment que je suis mitigé à propos de ce disque. Je le trouve quand même cool, je l'ai acheté et je le regrette pas. A mon avis les Allah-Las ont une qualité pour eux, ils savent écrire de super chansons. On peut reprocher que le disque soit un peu linéaire et sur le même moule tout au long des deux faces, mais les types écrivent quelques titres de premières bourres, quelques choses de franchement accrocheurs sans jamais tomber dans le vulgaire. Les Allah-Las sont élégants, ils le sont tellement qu'ils ne sortent pas souvent de leur zone de confort. 

Je crois que ce disque peut aller chercher un public pas aussi puriste et chiant que moi, et très franchement je lui souhaite. Cet album a beaucoup de qualité, maintenant je ne peux m'empêcher que les mecs valent mieux que faire des clips un peu facile avec des couleurs saturées et des coins arrondies. Quand ils balancent des "vis-à-vis" des "tell me what's on your mind" ou des "Catalina" j'ai envie de croire que les mecs ont avenir aussi doré qu'un couché de soleil sur le pacifique depuis une plage de Californie (oui c'est cliché). 



mardi 6 novembre 2012

Dillard and Clark - The Fantastic Expedition of (1968)

Vous le savez probablement si vous êtes un fidèle lecteur de RPUT mais je nourris une obsession pour les Byrds depuis quelques années déjà. Détail amusant je n'ai chroniqué à ce jour aucun disque des Oyseaux dans ces pages. Quand on tombe dans la marmite folk-rock de LA on finit toujours par écouter les nombreux disques solos (ou non) des diverses membres des Byrds avant ou après leur passage dans la mythique formation. Ainsi après s'être drogué à 5D ou Notorious attaque-t-on la discographie de David Crosby ou celle de Gene Clark.

Tiens on va justement parler de ce cher Eugene pas le moins doué du lot, mais peut être l'un des plus mal lotis en terme de succès post-byrd avec Gram Parsons. Pourtant l'intéressé avait tout pour lui: un regard ténébreux, une voix chaude et profonde et un songwritting impeccable. Pendant ses années au coté de Crosby, Hillman, Clarke et McGuinn  il est le principal compositeur du groupe et signe des classiques comme 8 miles high ou i'll feel a whole lot better. Si les Byrds se remettent du départ de Clark , l'inverse est un peu moins vrai en terme de succès commercial. Gene Clark n'a pas réussi à faire LE disque pour faire décoller sa carrière solo, résultat des courses sa discographie est aussi erratique que brillante. Les connaisseurs apprécient en particulier No Other et son prédécesseur  sans titre mais dit "White Light", cependant on aurait tord de sous-estimer les premiers disques en solo. On vous a déjà vanté les mérites de son premier album accompagné des Gosdin Brothers qui s'est pris en pleine gueule 5D des Byrds et n'a pas pu creuser son trou. Le scénario se répète pour le disque suivant. Gene co-signe l'album avec Doug Dillard banjoïste émérite (décédé dans un relatif anonymat en mai dernier) et ancien membres des ... Dillards, très bon groupe dont il faudra que je vous parle un jour aussi. 

Si les deux posent fièrement sur la pochette sur un side-car, The Fantastic Expedition of Dillard and Clark est un disque à la couleur bucolique et rural, tout juste éclairé de quelques flashs de modernités.  Je ne suis au départ pas forcément fan de la musique folk et traditionnelle américaine, mais à force d'écouter les Byrds et quand on sait d'où ils viennent, il y a un moment où on finit par se dire qu'en fait c'est probablement trop cool et qu'on devrait mettre ses a priori de coté et mettre les mains dans le cambouis du moteur (ah ah). La tonalité de cet album est bien plus acoustique que son prédécesseur. Il y n'y a - me semble-t-il - qu'un morceau accompagné d'une batterie "rock" et encore elle est utilisée avec beaucoup de parcimonie dans un registre presque abstrait (posée par touches). Le disque fait la part belle aux banjos, mandolines et guitares sèches. Le truc pourrait devenir aride entre les mains de certains mais pas celles de Gene. Son songwritting américain pop est immanquable et les harmonies des deux larrons  illuminent les compositions. Doug Dillard est un virtuose du banjo, son jeu donne le vertige mais ne tombe jamais dans la puérile (et stérile) démonstration. Les 9 morceaux sont extraordinaires, d'une sincérité étourdissante, ils sont beaux et arrangés avec élégance. Difficile de dégager des titres forts tellement l'ensemble est homogène mais j'ai un faible pour les morceaux d'ouverture de chaque face. "Out on the side" est une fabuleuse chanson de coin de feux, on imagine le vent s'engouffrer dans des tumbleweeds virvoltant pendant que le feux crépite et les bûches se consument. Les claviers en arrière plan (un orgue chantant et un piano discret) sont magnifiques, et comme d'hab il y a ces harmonies stellaires dont l'intéressé est coutumier. Le solo de guitare est génial, dépouillé pour en tirer son intensité, rien ne manque tout est là. "With care from someone" a quelque chose à voir avec les Beatles sans que je puisse identifier clairement quoi, peut être que Gene prend quelques intonations proches de Macca pour les verser dans une chanson de cowboys fiers. Encore une fois cette chanson brille de mille feux, les entrelacs de banjos, mandolines ou ce qui me semble être un harmonica forment un ensemble cohérent dans lequel chacun s'imbrique comme un pavé dans la chaussée. 

Si Fantastic Expedition n'est pas le disque le plus reconnu de Gene Clark il n'en demeure pas moins un fabuleux témoignage de la grâce de Gene Clark ici magnifiée par le jeux brillant de Doug Dillard, un superbe disque pour l'été, mais en hiver il passe aussi très bien.

Bonne nouvelle l'album a été réédité par Sundazed, et on peut même l'acheter sur amazon


Dillard & Clark - With Care from Someone  

samedi 24 septembre 2011

The Nashville Ramblers - the Trains (1986)

Les Nashvilles Ramblers sont un groupe de San Diego encore en activité occasionnellement. Formés de Carl Rusk (Mystery Machine), Tom Ward (Gravedigger V) et Ron Silva (Crawdaddys) ils n'enregistrent qu'une poignée de titres dont deux seulement seront publiés à l'époque sur une compilation "mod" anglaise. Ugly Things répare aujourd'hui cette injustice en sortant un 45 tours du groupe comprenant l'un des deux titres (the trains) ainsi qu'un inédit des mêmes sessions (une reprise des Golliwogs, le groupe pré-CCR).

The Trains est une super chanson, elle évoque aisément des groupes merseybeat comme les Beatles ou les Searchers, le solo de guitare est remarquable et apporte une petite touche Byrds (on pense à celui de I feel a whole lot better). Le titre plus qu'un pastiche ou un hommage est une vraie perle pop premier degrés et on ne peut que remercier les mecs de chez UT de donner accès à ce petit trésor caché sous format vinyle, alors qu'il n'était jusqu'ici dispo (en dehors de la sortie originale) qu'en cd sur une compilation Bomp (roots of powerpop) et la children of nuggets de Rhino. Achetez-le et demandez à UT de faire le même traitement à Mystery Machine un autre groupe de Carl Rusk qui mérite également d'être remis en lumière. Vous trouverez aussi plus d'info sur ce groupe dans le dernier numéro de Shindig, celui avec Left Banke en couv' (ça fait deux bonnes raisons de le lire).

Nashville Ramblers - the Trains

mardi 8 mars 2011

Bread - London Bridge (1969)

Serais-je en train de vieillir? En tout cas mes goûts prennent des tournants inattendus, et si le Alexandre d'il y a 4-5 ans regardait celui d'aujourd'hui, il lui dirait sûrement un truc du genre "mec t'as pas le droit, comment tu fais pour passer de ça à the Creation, tu tournes mal!". Enfin j'exagère un peu, le processus d'évolution est somme toute naturel, et évidemment j'adore toujours les Creation, mais c'est pas avec l'album et les quelques singles qu'ils ont fait que je vais rassasier mon besoin de découverte permanent qui heureusement est jusqu'ici une constante. Venons en au groupe dont je voulais vous parler: Bread, ça ne me mange pas de pain d'enfin les mentionner et peut être même que vous devrez y remplir quelques nourritures spirituelles ou plus simplement votre dose de drogue quotidienne.

Bread c'est un peu l'archétype du groupe soft rock californien 70s, la musique à papa pour conduire sur l'autoroute direction les vacances, un truc pas prise de tête, pas franchement viscéral, plutôt bon teint, mais agréable en principe. En gros un truc que je devrais détesté mais c'est pas du tout le cas ce premier LP sorti en 1969, je dois dire que je le trouve même super bien. Pour me justifier disons que c'est peut être pas l'idée que je me fais du soft rock, on est encore dans les années 60s, la production bien que raffinée reste dépouillée (pas de lick de guitares bien baveux etc.). Pour moi ce disque est avant tout un pure produit de Los Angeles, et si les Bread ne sont pas aussi viscéraux et incisifs (et brillants) que d'autres mythiques formations du coin (qui commencent avec des B par exemple) ils ont en commun cette approche mêlant la pop à des influences plus roots comme la country ou le folk. Ce Bread va aussi taper du coté de CSN, c'est d'ailleurs à mon avis la référence la plus proche que je lui connaisse, et elle n'est pas pour me déplaire vu que je trouve les deux premiers opus du supergroupe géniaux. Il y a 3-4 morceaux très moyens, ou disons franchement anodins, mais dans le reste il y a du vraiment bien, de la pop ciselée en passant par du folk rock aux harmonies évoquant les Hollies , c'est un bel album de pop 60s à redécouvrir.


Bread - London Bridge

samedi 10 octobre 2009

the Rubinoos - hard to get (1977)

Taper Rubinoos dans google est une expérience intéressante, en dehors de quelques liens officiels, la première information qui saute aux yeux concernent un cas de plagiat avec une célèbre chanteuse... c'est fort dommage de ne retenir que cela de cette excellente formation de Power Pop américaine de Berkeley!
Ils se forment en 1970 et se font la main sur des covers de morceaux 50s et 60s option Bubblegum. Quand la californie carbure à l'Acid (rock) les Rubinoos déversent des tonnes de sucre dans leurs concerts! A Frisco, au Fillmore le public n'apprécie guère leur reprise des Archies et le fait savoir en balançant des bananes au groupe... mais il en faudrait plus pour arrêter les Rubinoos, surtout que les temps changent, le rock craignos et balourd laisse gentiment la place au punk, compact et direct, une aubaine pour toutes les formations Power Pop. Les 3 minutes dans ta face, retrouvent leur légitimité c'est le moment pour les californiens de sortir de la tanière. Si la première tentative ne rencontre pas son public, dès le second disque (une superbe reprise de Tommy James) le groupe trouve une résonance internationale et particulièrement chez nos voisins britons qui en font un petit tube! Cependant le label, essuie quelques problèmes logistiques (un succès trop tôt?) , et le groupe loupe le coche malgré un potentiel évident (comme en témoigne hard to get si dessous!).
Après ce premier épisode en dent de scie, le deuxième album devait consacré nos Rubinoos en stars, avec un tube potentiel immense - i wanna be your boyfriend - ce même morceau qui a du passer dans les oreilles d'une canadienne acnéique quelques années plus tard... cependant, le disque ne rencontre pas son public, et même si le groupe remet le couvert par la suite, c'est en quelque sorte la fin de cette ascension qui malheureusement n'a pas atteint (commercialement) les hauteurs espérées...
Bon avec tout ça j'ai pas vraiment parler de la chanson d'aujourd'hui "hard to get" le troisième single du groupe (si j'ai bonne mémoire), un titre original, le riff de départ ressemble à une version funky de "september gurls" de Big Star, ensuite ça se déroule à merveille, à base de clavinet et d'harmonie pop bref c'est funky et guimauve!


the Rubinoos - hard to get

dimanche 1 juillet 2007

40ème anniversaire du Summer of Love


Pour la majorité d'entre vous, c'est désormais les vacances, en d'autres termes l'été, cette période idéale pour réécouter les merveilles de la sunshine pop si tentait qu'il existe une période moins propice à l'écoute de cette musique. Il est donc temps de ressortir vos Beach Boys, Mamas & The Papas, Turtles et autres perles dorées, mais surtout de redécouvrir, sinon de célébrer le rock psychédélique puisque nous fêtons cette année le 40ème anniversaire du Summer of Love. C'est sans conteste l'événement le plus marquant et le plus important des sixties. Comme son nom l'indique, l'été 1967 était celui de l'amour, de la paix, plus largement encore de la liberté mais surtout celui de l'utopie.

C'est alors par milliers que les jeunes et les moins jeunes entreprennent une migration vers le paradis, dont l'épicentre est bien sûr Haight Ashbury, le quartier hippie de San Francisco. Rapidement, mais aussi pour une durée assez courte, la population de la ville augmente d'environ 80 000 personnes. Quoi qu'il ne serait pas tout à fait idiot d'affirmer que cet été a commencé très tôt, dès janvier en fait, puisqu'on sentait déjà quelque chose monter, un truc qui a vraiment explosé avec le festival de Monterey (la meilleure affiche de tous les temps). Cette époque bénie par les dieux du psychédélisme, John Cipollina, Jimi Hendrix, Janis Joplin, Jerry Garcia ou encore Grace Slick était celle du rêve, probablement de l'illusion, mais tout cela n'enlève rien à son intensité, à son caractère si exceptionnel. La consommation de drogue était légion, et participait à l'illusion, mais elle a profondément marqué la musique, et ça c'était bien réel, et c'était vachement bon. La mode de l'époque c'était aussi de porter des fleurs, d'avoir des grands cheveux, un look ultra flashant, de percevoir la musique en tant que couleurs, sans oublier bien sûr, de se tourner vers le mysticisme orientale. Bref, c'est l'histoire d'une contre culture absolument fabuleuse, dont l'ampleur, d'un point de vue musicale est absolument phénoménale. Mais sa portée a été encore plus grande que cela, bouleversant l'art dans sa globalité. On pense bien sûr aux fameuses affiches psychédéliques (Rick Griffin, George Hunter, Wes Wilson, etc.) annonçant tel ou tel concert, mais également au cinéma. Des films comme Easy Rider, Zabriskie Point ou More sont devenus d'énormes classiques et comme tous les classiques ils peuvent plaire à monsieur tout le monde. A côté de cela il y avait bien sûr un cinéma plus underground, aussi plus amateur, et sans doute moins accessible, mais qui mérite vraiment une reconnaissance. Le plus célèbre film underground, c'est bien sûr The Trip, film passionnant parce qu'il permet de saisir l'esprit de l'époque et qu'il fait également office de témoignage. Pour le scénario, c'est peut être un peu léger puisque c'est l'histoire d'un type qui part en voyage. Mais attention, ça n'a rien à voir avec le tourisme. Voilà c'est tout ça le Summer Of Love. Il y avait aussi cette idée de changer le monde, de vivre autrement et il y avait une grosse composante anarchiste. On faisait l'amour, on vivait en communautés, on voulait la paix, la liberté, rien à dire, c'était une belle philosophie. Mais il y a eu le réveil, et c’était tout de suite moins cool, assez brutal d'ailleurs.

Dès l'automne, San Francisco commence à se vider, et petit à petit, les hippies rentrent chez eux. On ne sait pas trop pourquoi mais certains soupçonnent la rentrée des classes et d'autres encore, l'arrivée de la pluie. Plus sérieusement, tout mouvement est fait pour mourir, il n'était donc pas anormal que cette vague perde de sa superbe. C'est donc la fin du mouvement hippie, et plusieurs signes semblent alors le suggérer. D'abord, il s'avère que Manesh Yogi, le copain ou le maître spirituel des Beatles n'est qu’un escroc. Quant à la consommation de drogue elle est de plus en plus sanctionnée et beaucoup d'artistes vont en connaître les conséquences, tant physiques que morales. On peut voir dans l'été de l'amour, l'apogée et la mort du mouvement hippie mais il va s'écouler un certain temps avant que l'on s'aperçoive de l'explosion. Grâce à ce décalage temporel, l'étoile va encore briller une dernière fois à l'occasion du festival de Woodstock. Ce qui va faire prendre conscience de la fin du mouvement, c'est bien sûr l’incident à Altamont mais surtout les morts de Jimi Hendrix, Janis Joplin ou encore Jim Morrison.

Si je n'ai fait référence qu'aux USA, et peut être même uniquement à la Californie, il est bien évident que le Summer of Love à eu un impact mondial et particulièrement au royaume de sa majesté. Mais l'essentiel du phénomène, c'est bien en Californie. J'espère que vous célèbrerez ce 40ème anniversaire du Summer of Love. Sachez qu'à cette occasion, Arte va diffuser pendant deux mois, des documents, des reportages, et même des films sur l'époque bénie des 60's. C'est donc un rendez-vous incontournable pour cet été, et si vous partez quelque part, n'oubliez pas de programmer vos magnétoscopes! Toujours à cette occasion, il va y avoir des expositions un peu partout. Essayez de vous renseigner. Et surtout, Peace & Love! Et puis sinon, allez faire un tour sur le site d'Arte, ils ont fait quelques compilations, pas trop mal d'ailleurs!

Et en cadeau, un bootleg du Quicksilver Messenger Service, une piste de 26 minutes! Bon c'est pas officiel et donc il y a un soufle. Mais c'est pas n'importe quoi! C'est le Quicksilver Messenger Service!

écouter who do you love