dimanche 1 juillet 2007

40ème anniversaire du Summer of Love


Pour la majorité d'entre vous, c'est désormais les vacances, en d'autres termes l'été, cette période idéale pour réécouter les merveilles de la sunshine pop si tentait qu'il existe une période moins propice à l'écoute de cette musique. Il est donc temps de ressortir vos Beach Boys, Mamas & The Papas, Turtles et autres perles dorées, mais surtout de redécouvrir, sinon de célébrer le rock psychédélique puisque nous fêtons cette année le 40ème anniversaire du Summer of Love. C'est sans conteste l'événement le plus marquant et le plus important des sixties. Comme son nom l'indique, l'été 1967 était celui de l'amour, de la paix, plus largement encore de la liberté mais surtout celui de l'utopie.

C'est alors par milliers que les jeunes et les moins jeunes entreprennent une migration vers le paradis, dont l'épicentre est bien sûr Haight Ashbury, le quartier hippie de San Francisco. Rapidement, mais aussi pour une durée assez courte, la population de la ville augmente d'environ 80 000 personnes. Quoi qu'il ne serait pas tout à fait idiot d'affirmer que cet été a commencé très tôt, dès janvier en fait, puisqu'on sentait déjà quelque chose monter, un truc qui a vraiment explosé avec le festival de Monterey (la meilleure affiche de tous les temps). Cette époque bénie par les dieux du psychédélisme, John Cipollina, Jimi Hendrix, Janis Joplin, Jerry Garcia ou encore Grace Slick était celle du rêve, probablement de l'illusion, mais tout cela n'enlève rien à son intensité, à son caractère si exceptionnel. La consommation de drogue était légion, et participait à l'illusion, mais elle a profondément marqué la musique, et ça c'était bien réel, et c'était vachement bon. La mode de l'époque c'était aussi de porter des fleurs, d'avoir des grands cheveux, un look ultra flashant, de percevoir la musique en tant que couleurs, sans oublier bien sûr, de se tourner vers le mysticisme orientale. Bref, c'est l'histoire d'une contre culture absolument fabuleuse, dont l'ampleur, d'un point de vue musicale est absolument phénoménale. Mais sa portée a été encore plus grande que cela, bouleversant l'art dans sa globalité. On pense bien sûr aux fameuses affiches psychédéliques (Rick Griffin, George Hunter, Wes Wilson, etc.) annonçant tel ou tel concert, mais également au cinéma. Des films comme Easy Rider, Zabriskie Point ou More sont devenus d'énormes classiques et comme tous les classiques ils peuvent plaire à monsieur tout le monde. A côté de cela il y avait bien sûr un cinéma plus underground, aussi plus amateur, et sans doute moins accessible, mais qui mérite vraiment une reconnaissance. Le plus célèbre film underground, c'est bien sûr The Trip, film passionnant parce qu'il permet de saisir l'esprit de l'époque et qu'il fait également office de témoignage. Pour le scénario, c'est peut être un peu léger puisque c'est l'histoire d'un type qui part en voyage. Mais attention, ça n'a rien à voir avec le tourisme. Voilà c'est tout ça le Summer Of Love. Il y avait aussi cette idée de changer le monde, de vivre autrement et il y avait une grosse composante anarchiste. On faisait l'amour, on vivait en communautés, on voulait la paix, la liberté, rien à dire, c'était une belle philosophie. Mais il y a eu le réveil, et c’était tout de suite moins cool, assez brutal d'ailleurs.

Dès l'automne, San Francisco commence à se vider, et petit à petit, les hippies rentrent chez eux. On ne sait pas trop pourquoi mais certains soupçonnent la rentrée des classes et d'autres encore, l'arrivée de la pluie. Plus sérieusement, tout mouvement est fait pour mourir, il n'était donc pas anormal que cette vague perde de sa superbe. C'est donc la fin du mouvement hippie, et plusieurs signes semblent alors le suggérer. D'abord, il s'avère que Manesh Yogi, le copain ou le maître spirituel des Beatles n'est qu’un escroc. Quant à la consommation de drogue elle est de plus en plus sanctionnée et beaucoup d'artistes vont en connaître les conséquences, tant physiques que morales. On peut voir dans l'été de l'amour, l'apogée et la mort du mouvement hippie mais il va s'écouler un certain temps avant que l'on s'aperçoive de l'explosion. Grâce à ce décalage temporel, l'étoile va encore briller une dernière fois à l'occasion du festival de Woodstock. Ce qui va faire prendre conscience de la fin du mouvement, c'est bien sûr l’incident à Altamont mais surtout les morts de Jimi Hendrix, Janis Joplin ou encore Jim Morrison.

Si je n'ai fait référence qu'aux USA, et peut être même uniquement à la Californie, il est bien évident que le Summer of Love à eu un impact mondial et particulièrement au royaume de sa majesté. Mais l'essentiel du phénomène, c'est bien en Californie. J'espère que vous célèbrerez ce 40ème anniversaire du Summer of Love. Sachez qu'à cette occasion, Arte va diffuser pendant deux mois, des documents, des reportages, et même des films sur l'époque bénie des 60's. C'est donc un rendez-vous incontournable pour cet été, et si vous partez quelque part, n'oubliez pas de programmer vos magnétoscopes! Toujours à cette occasion, il va y avoir des expositions un peu partout. Essayez de vous renseigner. Et surtout, Peace & Love! Et puis sinon, allez faire un tour sur le site d'Arte, ils ont fait quelques compilations, pas trop mal d'ailleurs!

Et en cadeau, un bootleg du Quicksilver Messenger Service, une piste de 26 minutes! Bon c'est pas officiel et donc il y a un soufle. Mais c'est pas n'importe quoi! C'est le Quicksilver Messenger Service!

écouter who do you love

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