Parfois les réseaux sociaux ne servent pas qu'à perdre du temps au boulot au lieu de bosser, on peut se retrouver sans toujours le vouloir à des conversations intéressantes, et hop une fois de temps en temps on récupère des références de groupes. Dans certains cas on va se renseigner et on se laisse tenter, d'autres fois ces bouteilles à la mer finissent comme des lettres mortes. Compte tenu de mon introduction, vous savez déjà comment j'ai découvert les Sadies, au cours d'une discussion animée qui me semble-t-il était partie d'une photo postée par un de mes contacts de disques vinyles (plutôt bons) trouvés en bas de chez lui. Le hasard m'a donc mis sur la route de ces canadiens et j'ai eu envi cette fois de tenter le coup, donc petit passage par allmusic pour savoir quels disques écouter, avec amazon en parallèle, et hop je me retrouve à commander le dernier en 33 tours.
Darker Circles est un disque d'alternative country / country rock pure jus, de la musique dans la lignée des Byrds et autres Gram Parsons, mais avec néanmoins une petite touche de modernité même si les Sadies n'ont pas la jeunesse et la fougue d'un Goodnight Loving ou leurs collègues Midwest Beat. Cet album est dans l'ensemble solide, j'ai une préférence pour la seconde face, et notamment les merveilleux morceaux "postcards" (logiquement choisi en single) "idle tomorrows" ou "violet and jeffrey lee" qui me parlent énormément. Bref ce premier aperçu me semble concluant du coup je pense me plonger dans le reste.
The See See est une formation officiellement anglaise car installée là bas, mais ses membres viennent d'un peu partout dans le monde, et d'au moins trois continents différents: Suède, USA, Nouvelle Zélande, Angleterre... Ils ont aussi pas mal bourlingué dans différentes formations appréciées et relativement réputées que j'ai un peu la flemme d'énumérer et que vous pourriez connaître ou non, mais certaines me semblent quand même assez connues, mais peu importe il vaut mieux ce connaitre sur les See See en eux même plutôt que sur les mérites de leurs cv respectifs. Les See See ont démarré leur carrière discographique en 2008 mais je dois dire que je n'ai entendu parler du groupe que très récemment, quelques semaines tout au plus quand j'ai appris l'existence du concert en fait. Ils ont donc sorti quelques singles (4 si j'ai bien compté), et un album dont je vais vous parlez aujourd'hui: late morning light.
Quand j'ai entendu parlé de leur passage à Paris je suis allé à la pêche aux infos, j'ai entendu mentionner des noms comme les Byrds, Buffalo Springfield, des genres comme folk rock, country rock ou pop psyché, ça m'a suffisamment intrigué pour aller sur youtube et écouter un titre qui m'a lui même convaincu d'aller les voir en live. Ce morceau c'est "keep your head", qui je crois est aussi mon préféré sur l'album, il m'a accroché direct l'oreille (et le cerveau). Je peux maintenant vous dire que les noms et diverses étiquettes mentionnées à leur sujet sont tout à fait justes même s'il mérite mieux qu'être réduit à une somme d'influences balancées en vrac. Les See See ont en effet commis avec ce premier lp un très bon ensemble de chansons dont très peu se révèlent être dispensables (je suis pas fan de deceiver retriever et je crois que c'est tout).
Soyons honnête ce disque ne va pas révolutionner la face du monde, mais bon, il colle parfaitement avec mes envies actuelles, il s'inscrit en effet tout à fait dans cette réappropriation d'un héritage américain comme sont en train de le faire outre-Atlantique les excellents Goodnight Loving ou Midwest Beat et ça me touche forcément. Je pense que leur musique plaira aussi à des gens qui aiment des groupes comme The Coral, The Thrills, The Shins, Beachwood Sparks ou les Waxwings (ce qui est assez logique)! Voilà que je me remets à faire des listes, c'est injuste pour les See See, leur disque est tout simplement excellent, classique certes mais plein de belles chansons de cowboys psychédéliques, je ne vais pas toutes les citer, mais il faut donner une chance à "powers of ten", "half a man and a horse's head" "tomorrow come today" "and i wonder" etc. Ce disque risque de malheureusement passer relativement inaperçu en France, et c'est tout à fait injuste, car c'est un disque sincère, frais et remplies de belles mélodies, ah et ils sont super en live!
Au moment où j'écris ces lignes, je ne sais toujours pas quoi penser de Dye it Blonde, le second album des Smith Westerns, et ce malgré je dirai une bonne dizaine d'écoutes. Le premier lp nous avait pas mal enchanté avec ces bombinettes pop punk sous forte influence glam (en particulier Marc Bolan) le tout emballé dans un fracas lo-fi, à la limite de l'exagéré parfois d'ailleurs. On les attendait donc avec impatience en concert avant Wavves (quelle affiche hein?), et en fait bah c'était pas terrible, on se demandait ce qu'était devenu cette bande de morveux plein de hargne, au lieu de ça les mecs avaient l'air un peu paumés et précieux et surtout ils sonnaient affreusement mou, on s'est plutôt fait chier donc.
Mon état d'esprit quand à ce nouvel album était nécessairement négatif, impression confirmée par une interview donnée dans magic dont je me rappelle plus vraiment des détails, mais qu'en gros le lo-fi était plus une nécessité qu'un vrai choix esthétique, mini déception surtout quand les gaziers parlent de sonner comme de la britpop. La fin de l'année nous a permis d'enfin écouter un titre du dit disque, un titre balancé dans le top de pitchfork, j'avais envi de détester, mais au lieu de ça, je l'ai trouvé vraiment bien, pop et sucré au possible oui, mais bien foutu et excitant. Tout cela m'a amené à prendre l'arrivée de cet album avec une relative curiosité entre les quelques déceptions et les choses plus encourageantes, et je crois que l'avoir écouté ne va pas forcément me permettre de trancher.
Un de mes fournisseurs réguliers de disques à prix honnête du coté du boulevard saint michel, n'a pas attendu la sortie française (et moi non plus, il ne sort qu'en avril je crois, quelle blague) pour le vendre en import, à un prix tout à fait raisonnable (je crois 12€), du coup je me suis laissé tenté, et une fois rentré chez moi j'ai balancé le disque sur la platine. Première chose qui surprend c'est le son, les SW voulaient abandonner le lo-fi, bah ouai ils sont même allés à l'opposé, la production est soyeuse, elle charme les oreilles, et elle en fait presque trop je serais tenté de dire même si je dois reconnaître que des vrais partis pris ont été effectués. Si Wavves avait fait une transition en douceur, trouvant un équilibre malin entre le lo-fi foutraque de ces débuts et une prod plus convenable pour vendre aux masses (et aussi mettre en valeur ces chansons, argument plus intéressant), chez les SW on ne trouve plus une seule trace de leurs saturations crados de leur disque chez les géniaux Hozac. Au lieu de ça le son de ce disque me ferait presque penser à ELO, ce qui n'est pas une insulte vu que j'aime beaucoup ce groupe.
Evidemment, une production n'est rien sans des chansons, l'album démarre sur les chapeaux de roue, avec le fameux titre placé en éclaireur: week end. Je trouve pas ça faire play de nous balancer en pleine poire ce qui en définitive constitue la meilleure chanson de l'album, un vrai petit tube, un truc qui mériterait en tout cas d'avoir sa place dans la playlist de oui fm et d'en chasser les merdes intolérablement mauvaises que l'on peut souvent entendre dans les radios rock françaises. Still new, le second morceau est presque aussi cool, l'album démarre bien, mais je trouve que la suite se gâte, sans que je puisse vraiment identifier de mauvais morceaux. Ils sont tous assez cool, mais je sais pas, une impression de lassitude, en particulier à partir de la moitié du disque me gagne progressivement.
Je crois tout simplement que le disque cherche à en faire trop, c'est trop sucré, trop précieux, trop gnangnan, j'ai du mal à croire que j'écris un truc comme ça, mais là je frôle la crise de foie (ou foi, au choix) vraiment trop de glucoses comme ces chœurs d'enfants n'ayant pas mués sur "all die young". Du coup voilà où j'en suis, je ne sais pas quoi penser de ce disque, ai-je réussi à passer outre ma première mauvaise impression pour vraiment m'immerger dans ce disque? Mon opinion va-t-elle changer dessus? peut être bien oui, en tout cas, je le trouve pas mal cet album, mais peut être que j'attendais mieux de ce groupe qui était un des plus prometteurs et cool de la vague lo-fi. Évidemment au fond je leur en veux peut être de quitter le navire avec un canot de sauvetage, j'en viens à penser qu'il renie un peu leu premier essaie, ça doit jouer dans ma perception de ce disque, ou pas. Il est peut être tout simplement vraiment "trop", en tout cas je pense continuer d'en écouter certaines malgré tout, parce qu'il y a des trucs super bien ici et là, même si je reste un peu en "demi-molle" sur ce coup (pardon pour cette vulgarité).
Golden Grrrls sont une nouvelle formation intéressante qui nous vient d'Ecosse (Glasgow précisément). Leur discographie comportement pour le moment une split cassette sur le label Suplex d'un des membres de Fair Ohs, et donc ce 45 tours (pochette sérigraphiée bien chouette) sur Night School, un nouveau label (deux sorties). Beaches la face A rappelle quelques camarades britanniques, en particulier les sus-mentionnés Fair Ohs pour cet équilibre sur le fil entre mélodies ensoleillées tropicalistes et une certaine approche punk bruitiste (mais pas trop quand même ). Les Golden Grrls y ajoutent un soupçon de pop notamment par les jolies harmonies de filles. La Face B est carrément plus twee / noisy pop, elle me rappelle des choses comme Summer Cats, en particulier leur dernier single sur Slumberland, vous pouvez également écouter ce morceau sur leur soundcloud. Voici un premier 45 tours tout à fait charmant que vous pouvez vous procurez sur le site du label, les deux faces sont vraiment cool.
Vous me lirez samedi après midi, mais j'écris ces quelques lignes vendredi soir, en revenant du concert de La Femme. Je les avais déjà vu deux fois, mais cette fois-ci c'était autre chose, c'était terrible. La Femme s'est amélioré en live, et leur set est toujours aussi rempli de tubes potentiels (sur la planche, mais aussi anti-taxi et plein d'autres). L'ambiance était survoltée, j'ai vraiment eu l'impression d'assister au début de quelque chose, j'ai envi d'y croire, je sais pas si on peut mieux résumer le truc que comme ça "y croire". J'ai du mal à rédiger quelque chose avec un début et une fin, je crois que je suis trop enthousiaste, car il faut dire que ce soir La Femme a vraiment assuré et mis tout le monde dans sa poche, y compris moi, et pas qu'un peu, du coup j'ai envi de parler d'eux à la terre entière. Allez acheter leur EP 4 titres, il est vachement bien, très très prometteur, il est disponible (à Paris) chez Born Bad ou Gibert, le disque vinyle est tout blanc, et en gros vous vous ferez un bien fou car après cela vous ferez peut être aussi parti de ceux qui ont envi d'y croire! Bon je vous laisse, je vais dormir, je suis littéralement en bouilli.
Je suis toujours un peu circonspect quand il s'agit d'écouter le nouvel album d'un gars qui a 35 ans de carrière musicale derrière lui, il y a cette petite appréhension d'être déçu et que cela vienne même jusqu'à faire déprécier des disques que l'on a tant aimé C'est vrai que ce doute est peut être encore plus valable en concert où les groupes qui ont enregistré à 20 ans affichent maintenant deux ou trois fois plus en âge , en kilo, mais pas en cheveux.
La pochette rappelle la fameuse couverture du numéro de Who Put the Bomp consacré à la power pop. Paul Collins annonce la couleur, il est le roi, et effectivement, il peut très largement prétendre au trône sur l'ensemble de sa carrière, notamment pour le merveilleux premier album de The Beat et l'ep génialissime des Nerves. Question: que reste-t-il à prouver à un mec comme ça? Je ne sais pas, probablement rien, il a déjà sa place dans mon panthéon personnel et celui de beaucoup d'autres amateurs (éclairés) de pop.
On attend plus vraiment ces disques, et on redoute même à les écouter pour les raisons que j'évoquais plus haut, la peur de casser un mythe. Croyez moi ou non, bah Paul Collins son nouvel album(chez Alive, label fondé par un frenchy et lié à la galaxie Bomp) il est vachement bien! OK le gaillard a un peu moins de cheveux, il a aussi une voix plus "mature" (pour reprendre un terme politiquement correct dont abusent les marketeux), mais il y a bien un truc qu'il n'a pas perdu, c'est sa touche pour écrire des chansons pop vibrantes. King of Power Pop regorge de bonnes chansons, celles très simples mais qui fonctionnent, qui ne semblent pas forcées ou volontairement aguicheuses. Elles sont justes terriblement accrocheuses et fraiches, elles débordent d'un enthousiasme simple et sincère.
Jim Diamond aux manettes a assuré un très beau boulot, le disque sonne sans chichi, direct, viscéral sans être trop confus, du rock n roll sans un gramme de gras superflu, et juste ce qu'il faut de sueur. Les deux invités de choix (Nikki des Corvettes, et Wally Palmar des Romantics) apportent leur petites touches sur les morceaux "c'mon let's go" et "do you wanna love me" mais ne volent pas la vedette à Paul Collins qui de toute façon est vraiment en très bonne forme.
Deux reprises en disent un peu plus sur les influences du bonhomme. The letter est emprunté aux Box Tops d'Alex Chilton, Paul Collins la chante de la bonne voix, celle qui sent le whisky, mais c'est pas le morceau que je préfère. L'autre reprise est empruntée aux Flamin' Groovies MK2, et qui plus est c'est un de mes morceaux favoris: you tore me down, du coup je ne suis guère objectif, en tout cas je pense que je préfère le traitement folk-rock de la chanson par Yo La Tengo, mais cette version est un hommage touchant. Les 9 autres titres originaux sont excellentissimes même si je note une petite baisse de régime au deux tiers (ou peut-être est-ce moi qui suis moins attentif?) . très franchement une fois que Paul Collins avait balancé les 7 premiers morceaux j'étais tellement convaincu que ce petit coup de mou ne risque pas de baisser mon enthousiasme pour ce disque, car oui répétons le: Paul Collins se porte musicalement comme un charme et il a toujours l'arme secrète pour faire fondre le cœur des poppeux dans mon genre.
Brown Recluse ne sont pas des inconnus sur ce blog, j'ai déjà eu l'occasion d'évoquer en aout dernier leur ep sur slumberland sorti en 2009. Si tout va bien leur premier album devrait voir le jour très vite (il est prévu pour Mars en principe) et je l'attends avec beaucoup d'intérêt notamment grâce à ce mini-lp sorti en janvier et dispo gratuitement sur bandcamp. Panoptic Mirror Maze c'est 9 morceaux, en réalité 6 (les trois autres étant des interludes plus ou moins intéressantes) autour de l'excellent titre "memory museum". Le titre nous rappelle immédiatement au bon souvenir de leur précédent ep, soit une pop d'obédience 60s bien gaulée avec une profusion de chœurs, de cuivres, de rhodes douillets et tout un tas de réjouissance du même ordre. La nouveauté réside peut être plus dans les 5 autres chansons, on y ressent toujours cette touche 60s, des traits de bossa ou de pop sous influence, mais c'est étonnamment électronique, dans les arrangements, la batterie, etc. Le feeling est définitivement moins organique que sur leur précédente production, mais étonnamment ça fonctionne très bien et je suis assez charmé par un titre comme "mirror mansion" qui me rappelle curieusement I Monster, en peut être moins électronique/sample.
Je crois que je fais une légère fixette sur la scène de Milwaukee, notamment sur les excellents Goodnight Loving ou the Midwest Beat, un de mes derniers coups de cœur. Autre formation de la ville, les Sugar Stems (avec deux Flips et un Goodnight Loving) font dans la power pop autour de voix féminines (et parfois des garçons). Sweet sounds of sort en Europe sur Bachelor (Humms, Cave Weddings, Powerchords, Personal and the Pizzas...) et sur Dusty Medical Records aux USA (Goodnight Loving, Midwest Beat, Stick N Stones...). Le disque est une grosse sucrerie, mais sacrément bien fichu, parfait pour un dimanche après midi où il fait moche pour se remonter le moral. 14 titres aucun mauvais morceaux et une profusion de jolies mélodies et de bonne humeur, bref un disque charmant et coloré, à l'image de la pochette.
Mon nouvel EP How To Look Primitive vient de sortir, accompagné de remixes de mes copains Ophex et Max Le Daron. Je suis particulièrement fier de cette sortie, la troisième sous mon seul nom. Vous remarquerez que ça n'a rien à voir avec ce dont nous parlons la plupart du temps (à savoir de la pop music), mais pour moi, ces deux activités sont largement corrélées.
La sortie a déjà reçu le soutien de pas mal de DJ et producteurs cools comme : Todd Edwards, Hackman, KingThing, Dev79, Hat+Hoodie, Flore, Blnd!, BD1982, Pixelord, Tvyks, Tom Budiansky, Whyrez, Price...
My new EP, How To Look Primitive is now out (exlcusively on beatport at the moment), it comes with the originals How To Look Primitive and the highly supported Ficciones. This is my third release on my name Hybu (i mean i had more release as remixers or part of compilation) and I'm pretty proud of it. By the way, it always get the supports from a lot of nice names like : Todd Edwards, Hackman, KingThing, Dev79, Hat+Hoodie, Flore, Blnd!, BD1982, Pixelord, Tvyks, Tom Budiansky, Whyrez, Price...
Serais-je en train de vieillir? En tout cas mes goûts prennent des tournants inattendus, et si le Alexandre d'il y a 4-5 ans regardait celui d'aujourd'hui, il lui dirait sûrement un truc du genre "mec t'as pas le droit, comment tu fais pour passer de ça à the Creation, tu tournes mal!". Enfin j'exagère un peu, le processus d'évolution est somme toute naturel, et évidemment j'adore toujours les Creation, mais c'est pas avec l'album et les quelques singles qu'ils ont fait que je vais rassasier mon besoin de découverte permanent qui heureusement est jusqu'ici une constante. Venons en au groupe dont je voulais vous parler: Bread, ça ne me mange pas de pain d'enfin les mentionner et peut être même que vous devrez y remplir quelques nourritures spirituelles ou plus simplement votre dose de drogue quotidienne.
Bread c'est un peu l'archétype du groupe soft rock californien 70s, la musique à papa pour conduire sur l'autoroute direction les vacances, un truc pas prise de tête, pas franchement viscéral, plutôt bon teint, mais agréable en principe. En gros un truc que je devrais détesté mais c'est pas du tout le cas ce premier LP sorti en 1969, je dois dire que je le trouve même super bien. Pour me justifier disons que c'est peut être pas l'idée que je me fais du soft rock, on est encore dans les années 60s, la production bien que raffinée reste dépouillée (pas de lick de guitares bien baveux etc.). Pour moi ce disque est avant tout un pure produit de Los Angeles, et si les Bread ne sont pas aussi viscéraux et incisifs (et brillants) que d'autres mythiques formations du coin (qui commencent avec des B par exemple) ils ont en commun cette approche mêlant la pop à des influences plus roots comme la country ou le folk. Ce Bread va aussi taper du coté de CSN, c'est d'ailleurs à mon avis la référence la plus proche que je lui connaisse, et elle n'est pas pour me déplaire vu que je trouve les deux premiers opus du supergroupe géniaux. Il y a 3-4 morceaux très moyens, ou disons franchement anodins, mais dans le reste il y a du vraiment bien, de la pop ciselée en passant par du folk rock aux harmonies évoquant les Hollies , c'est un bel album de pop 60s à redécouvrir.
RPM / Cherry Red ont récemment réalisé une double compilation sur la scène suédoise 80s garage rock, intitulé "A Real Cool Time Revisited", version améliorée (revisited) de l'originale sortie à l'époque et que l'on peut trouver en cherchant un peu sur la toile (et que j'ai acheté en vinyle à Born Bad pour 5€, j'étais content). Parmi les morceaux forts de la comp' figure cet excellent titre des Backdoor Men intitulé "out my mind" découvert grâce à l'excellent blog Flower Bomb Songs. Les Backdoor Men n'ont pas sorti grand choses, deux singles il me semble, ensuite certains membres du groupe ont formé les Creeps qui ont eu un certain succès à l'époque et dont le premier album est recommandé.
The Backdoor Men were recently comped on A Real Cool Time Revisisted, a compilation about the 80s swedish garage scene, inspired by a disc released at that time. I discovered them because of the excellent blog Flower Bomb Songs and found a copy of it soon after in "Plus de bruit" in Paris (excellent place to find garage revival stuff in Paris). The Backdoor Men only released two singles during their heyday to my known, then they became the Creeps, but it's another story!
Si vous nous lisez régulièrement, ce qui voudrait dire qu'on ne dit pas que des conneries sans intérêt (et serait donc assez rassurant), vous avez sûrement vu notre top album 2010. Y figurait le troisième album des Fresh & Onlys de San Francisco, intitulé Play it Strange et sorti sur l'excellent (et très fiable) label In The Red (Dirtbombs, Strange Boys, the Intelligence, Cheap Time etc.). F&O sont surproductifs en plus des trois lp, ils ont sorti une multitude de 45 tours, ep, et leur chanteur, Tim Cohen, trouve encore avec tout ça le temps de sortir des albums solos vraiment intéressants (le dernier en date cette année sur Captured Tracks). A se demander comment ils font pour produire autant de musique et continuer malgré tout à faire des disques réussis.
Play It Strange marque une évolution intéressante de la formation, les F&O restent fidèles à leur base garage lo-fi mais se permettent des écarts vers des sonorités country-rock/folk-rock que je leur connaissais pas, un truc qui me touche particulièrement ces temps-ci. Le disque est presque un sans faute. Je ne suis pas un méga fan de "tropical island suite", je ne trouve pas les 7 minutes justifiées même si elles passent bien. "Who needs a man" n'est pas non plus une de mes favorites, ça ressemble à du Franz Ferdinand (comme l'on fait remarqué très justement Planetgong) et bien que j'adore ce groupe, le morceau ne trouve pas sa place dans le séquençage et l'ambiance globale. A part ces petites remarques mineures Play It Strange est un excellent album, bourrée de chansons pop super comme "waterfall" (très bon choix de single), "summer of love" "until the end of time" "fascinated" et à peu près la moitié des titres que je n'ai pas encore cités...
Autant dire que même si je n'en parle pas avec le brio que ce disque mériterait, Play It Strange m'a beaucoup touché, j'adore sa couleur, je trouve que Tim Cohen et sa bande sont de fins mélodistes, l'ensemble sonne juste et me parle beaucoup, c'est le genre de disque que j'espère entendre en 2011.
Jonny? Bon vous vous doutez qu'il ne s'agit pas de notre gloire nationale, en fait ce Jonny là n'est même pas français mais nous vient de l'autre coté du channel, c'est en effet un side-project monté par Norman Blake (Teenage Fanclub, Écosse) et Euro Childs (Gorky's Zigotic Mynci, Pays de Galles) Je vous avouerai que je connais Gorky's Zigotic Mynci que de nom, et apparemment je ferai bien de m'y pencher d'après ce qu'on en m'en a dit jeudi soir, mais par contre je crois que vous connaissez déjà ce que je pense de Teenage Fanclub. Sans être un connaisseur absolu de leur longue discographie (pas encore pas encore), je suis super fan (un peu comme tout le monde j'imagine) de leur classique bandwagonesque et j'ai pas mal apprécié leur dernier effort shadows sorti l'année dernière. Bref du coup je suis bien content de retrouver un duo avec un des mecs de TFC derrière, et le disque est à la hauteur de ce que j'en espérais.
Ceux qui attendent un disque du calibre de Bandwagonesque ou Songs from Northern Britain seront peut être déçus, mais les autres y trouveront leur compte, je l'espère en tout cas car c'est un disque frais, léger et super chouette. Jonny ne fait pas dans l'épate gratuite, Euro et Norman se contentent de faire ce qu'ils savent faire: de la bonne pop. C'est à la fois peu et beaucoup, peu parce que ces deux mecs sont probablement parmi les plus grands talents de ces deux dernières décennies, beaucoup car finalement faire des bonnes chansons pop c'est pas donné à tout le monde malgré l'apparente simplicité de la tâche. Jonny a pris le parti d'un classicisme 60s assumé mais pas revivaliste pour autant. En lisant les chroniques ici et là, j'ai eu l'impression que revenaient souvent les Byrds, Beatles, Beach Boys, c'est pas faux, mais on est loin du pastiche, ça sonne bien plus comme Teenage Fanclub en fait, plutôt bon signe a priori.
Ce premier album a des allures de récréation, mais comme les types derrières ne sont pas des manchots, on peut aussi en profiter. Ce disque est humble et c'est probablement son plus gros défaut, mais une fois que l'on dépasse cette modestie et que l'on entre dans les chansons on se rend compte que parmi les 13 titres, il y en a peu de franchement raté (j'ai même apprécié l'épopée kraut-pop "cave dance" pas si loin que ça de Stereolab) et surtout un bon paquet de très réussies. Histoire d'en mentionner quelques unes: le super single "candyfloss", le countrysant "i'll make her my best friend" , l'amusante "bread" (qui me rappelle un morceau des Stories à cause du clavecin) ou encore la très jolie "circling the sun". Jonny à défaut de révolutionner l'année risque bien de la rendre plus agréable. Jonny - i'll make her my best friend