lundi 29 février 2016

Santa-Maria : donne moi ton hippy

Comme vous le savez, malgré son inactivité incompréhensible ce blog affiche fièrement près de 9 années au compteur. Inégal dans son rythme, j'ai récemment eu l'envie de m'y remettre histoire de partager mes nouvelles découvertes (ou celles que je gardais précieusement sous le coude) et les dévoiler sous un angle que j'espère intéressant... J'ai déjà évoqué par le passé (en avril 2008! nous sommes si vieux...) le groupe français Santa-Maria pour un autre de leur 45 tours paru la même année (1971): "Je pleure sur un air de Bach" et sa superbe face B heavy "La Terre Brûlée". On prend les mêmes et on recommence: victoire par KO du revers sur le tube ! "Elle" est ainsi un slow typique de cette époque tandis que "Donne moi ton cœur et ta fleur" est la vraie bonne surprise du disque: de la pop psychédélique groovy avec un texte génialement naïf (quoi qu'un brin coquin sur le refrain non?). Je ne dispose malheureusement pas de tellement plus d'informations sur le groupe (si vous passez par ici les gars n'hésitez pas à nous en apprendre plus en commentaire!) si ce n'est qu'ils ont au moins quatre 45 tours à leur actif. Je n'ai pas encore écouté "Judas" mais "La Fille d'Aladin" (youtube) est également très chouette !

La bonne nouvelle, "Donne moi ton cœur et ta fleur" est un classique de "bacs pas chers", vous devriez le trouver assez facilement pour quelques pièces... On remerciera la collection "Antar" qui comporte de nombreuses pépites de cet acabit (voir meilleures encore) comme Chaps, Majority One ou encore le fameux (et un peu rincé) "Send me a Postcard" des Shocking Blue... À vous donc cette excellente curiosité orgue et fuzz à tous les étages !  


samedi 27 février 2016

Les Homards Violets: Homard m'a tuer

Un mini événement pour les amateurs de disques français sixties sérieux ! Caméléon réédite l'EP des Homards Violets ! La plupart des productions des années soixante français furent enregistrées dans les studios de gros labels comme Polydor, Barclay's, Vogue... Y compris une majorité des très rares et collectionnées ! Conséquence: les productions avec un son plus rugueux moins policées ne sont pas légion dans nos contrées. Parmi les rares exceptions les sorties de JBP de Lyon et DMF de Normandie, deux labels montés par des passionnés qui ont documenté leur région dans les années 60s et donc publié une quantité importante de groupes beat (les Fraises des Bois, les Bourgeois de Calais, Les Senders, Les Shattels pour en citer des vraiment bons/intéressants). La majorité des sorties n'est pas toujours d'un intérêt musical génial, beaucoup de groupes de reprises dans un anglais approximatif (et jouer avec tout autant d'aisance) mais elle donne aussi un excellent témoignage de l'impact qu'eut la British Invasion dans l'Hexagone...Certaines présentent même un charme proche des Shaggs dans leur innocence !

Le(s) Homard(s) Violet(s) est une autre histoire. Leur unique EP publié de leur vivant et paru en 1967 (après un premier single deux titres - pas mal - paru uniquement à 5ex et réédité depuis) comportent 4 titres originaux en français ! La pochette ambitieuse de Dieter Volroff (dont c'est à ma connaissance la seule réalisation ?) donne le ton: un surréalisme âpre et belliqueux. Les lyonnais ne sont pas là pour vous caresser dans le sens du poil mais vous provoquer ! Le contenu musical est à la hauteur de la pochette, deux morceaux se dégagent particulièrement "le sadique" et "le clodo". "Le Sadique" ferait très certainement le bonheur des scénaristes de séries criminelles actuelles... La musique évoque le R&B des Stones quand les textes ont un certain humour grinçant les rapprochant de "à dégager" des Fleurs de Pavot (dans leur provocation) en plus trash encore. "Le Clodo" est le chef d’œuvre de l'EP et une véritable pièce maîtresse du rock français. Un mur de feedback digne de "My Friend Jack" des Smoke, des paroles caustiques mais drôles, la chanson est d'une violence et une originalité rare dans le paysage français de l'époque. Si la production est un peu plus lo-fi que les contemporains britanniques, voilà un 45 tours qui se hisse sans problème au niveau des raretés freakbeat si vénérées (notamment de ce coté-ci de la manche). Bref on aime à dire pour se moquer des groupes français qu'ils sont comme le vin anglais (ou comme Rock & Roll de Lennon hihi), une bien belle preuve du contraire ! On ne saura probablement jamais le fin mot sur "Omar m'a tuer" mais les Homards Violets étaient en tout cas de sacrés tueurs (au sens figuré même s'ils avaient des haches et des crans d'arrêt sur scène !). 

jeudi 25 février 2016

The Raspberries: gardiens powerpop

Dimanche dernier je regardai nonchalamment Capital sur M6, je fus particulièrement surpris de reconnaître les premières notes du riff de "Go all the way" des Raspberries dans une bande annonce pour une émission quelconque. Ce classique ultime de 1972 de la powerpop à la télévision française, quelle révolution ! En y réfléchissant bien, mon petit doigt m'a susurré à l'oreille la présence de la dite chanson dans un énorme blockbuster en 2014: Les Gardiens de la Galaxie. Cette rédemption d'un classique du genre par la culture mainstream en rappelle une autre: l'usage de "Baby Blue" en 2013 dans le dernier épisode de Breaking Bad. D'un coup ce morceau retrouvait ses attributs de tube pourtant effacé par les décennies d'ignorance... 

Badfinger et les Raspberries ont plus que cette réhabilitation en commun: ils sont, au coté de Big Star, Blue Ash ou Todd Rundgren, les premiers véritables groupes powerpop (bien que le terme sera effectif qu'à la fin des 70s via le militantisme de Greg Shaw et Bomp). Ils expriment d'ailleurs à mon sens mieux que quiconque à cette époque la quintessence du genre. En effet, les gallois comme les américains combinent à la perfection les éléments du style: des riffs musclés (powerchords?) à mi-chemin entre les Who (circa "I can't explain") et le hard-rock 70s (j'ai toujours trouvé qu'il existait une parenté entre "go all the way" et "alright now" de Free par exemple) avec une sensibilité British Invasion prononcée (harmonies vocales, d'excellentes accroches...). Dans les grandes lignes les Raspberries pourraient être les Small Faces 70s (plus que les Faces en tout cas!), Badfinger les Beatles (plus que les Wings ou John Lennon !). 

La powerpop est un genre génial et encore assez peu connu en France, aux USA j'ai le sentiment que le travail de labels actuels comme Burger ou Captured Tracks (qui réédite les excellents Milk N Cookies) porte ses fruits et d'un intérêt pour le genre. Parmi mes derniers coups de cœur: l'excellent album des EZTV porté par le superbe single "dust in the sky".  Il existe une scène française autour d'excellents groupes comme les Protokids, Crusaders of Love ou Departure Kids mais elle est plutôt confidentielle (comparée à la scène psyché ou garage en tout cas), d'autant plus qu'une partie des groupes en question est inactive ou joue très peu.

Revenons-en à "go all the way", c'est loin d'être mon Raspberries préféré ! Le groupe de Cleveland, fusion de deux groupes locaux très cool (The Choir "it's cold outside" et Cyrus Erie "get the message") a en effet enregistré une quantité incroyable de bons singles ("Let's Pretend" , "Overnight Sensation" évoqué ici même il y a ...8 ans et demi !). Si le riff de "go all the way" est absolument génial et prend tout de suite aux tripes mais j'ai toujours trouvé le refrain un peu niais... Je lui préfère largement "Tonight" (que je viens d'ailleurs récemment de trouver en 45T pressage français hihi) qui constitue selon moi un parfait équilibre entre énergie et sensibilité pop, bref l'essence de la powerpop ! 


mardi 23 février 2016

Heaven 17: TB or not TB

Dans le dernier Trax, deux pages étaient consacrées à la mythique Roland TB303, l'un des instruments électroniques les plus fondateurs de la house et techno au même titre que les TR808/909. Produite entre 1982 et 1983 cette bassline à destination des guitaristes pour répéter (et produite en même temps que la TR606) fut un énorme échec commercial... Le son irréaliste, le séquenceur très particulier furent probablement les principales raisons de ce sabordage économique pour la marque culte japonaise. Pourtant, l'instrument après avoir fait le bonheur des soldeurs, se retrouva entre les mains de quelques mecs géniaux et désargentés de Chicago (Phuture: Herbert J, Spanky et bien sûr DJ Pierre) qui inventèrent l'Acid House ! Ce séquenceur mal-fichu (et ses capitales fonctions "slide" et "accent"), ce son résonant absolument démoniaque (merci le filtre très particulier de la bécane: un passe-bas avec une pente de 18 dB) furent alors les guides d'une résurrection spirituelle et psychédélique...

Si "Acid Tracks" est le morceau fondateur de l'Acid House ("I've lost control" de Sleezy D peut lui contester le titre!), beaucoup d'amateurs considèrent que "Ten Ragas To A Disco Beat" de Charanjit Singh comme peut-être l'exemple le plus probant de proto-acid house. Publié en 1982 selon la plupart des sources (discogs indique néanmoins 1983 ce qui aurait son importance comme on va le voir), c'est en tout cas une écoute intrigante  à défaut d'être si excitante que ça (désolé mais ça reste très kitsch non?). En tout cas, si la TB303 n'a pas marqué au départ la musique pop comme le Jupiter 8 ou la LinnDrum (qui étaient littéralement partout) je relève malgré tout quelques usages dans des tubes de l'époque, deux de 1982 me semblent particulièrement notables: "Rip it Up" d'Orange Juice et "Let me go" d'Heaven 17. J'aurais tendance qu'ils précèdent au niveau sortie "Ten Ragas" mais ils sont en revanche plus pop et classique dans leur usage du petit synthé de Roland (et donc techniquement moins proto-acid house !). Les écossais d'Orange Juice dégaine ainsi un de leurs plus grands singles avec une basse absolument fantastique programmée sur la petite boite argenté qui évoque curieusement "Chameleon" d'Herbie Hancock (qui n'a pas été programmé sur une TB303 évidemment). Autre usage dans un tube pop, les britanniques d'Heaven 17 et leur classique "let me go". Ce groupe fondé par deux ex-Human League (Martyn Ware et Craig Marsh) et Glenn Gregory au chant utilise ainsi la TB303 comme un gimmick tout au long du morceau, son usage s'apparente alors d'avantage à une séquence électronique comme pourrait en proposer Kraftwerk (une de leurs grandes influences même si ici déjà plus diluées que dans leurs premiers disques). Cet élément acide et presque menaçant tranche avec une production électronique soyeuse (pas si éloignée que ça d'ABC) et une composition qui une fois joué au piano pourrait tout à fait prétendre être un classique soul. Heaven 17 ont ainsi su trouver un équilibre entre pop et expérimentation en enregistrant ce classique absolu de la synth-pop. Enfin terminons ce petit texte sur les usages pop de la TB303 dans les années précédents la house en mentionnant l'incroyable "program for light"  de Section 25 (un groupe de Factory Records) de 1984: ce morceau sans être tout à fait de la techno (ou de la house) en prend dangereusement le chemin: instrumental, abstrait, mental et vrillé. Moins cité que "looking for the hilltop (megamix)" il est pourtant plus élégant et fin. N'hésitez pas à citer d'autres morceaux utilisant une TB303 dans ces années là (82-85) !

dimanche 21 février 2016

L'abbé Noel Colombier: Jerk la pierre

1968...le Printemps de Prague, les révoltes estudiantines en France, Amérique du Nord... et un abbé chante une ode à la tolérance face à l'adultère ! décidément une drôle d'année ! Il s'appelle Noël Colombier et est bien connu des milieux catholiques (plutôt progressistes) pour sa production musicale importante notamment dans les années 60/70 sur de nombreux labels spécialisés (Pastorale et Musique, Unidisc...). 

Cette année là, AZ, une maison de disque généraliste importante, publie ainsi un 4 titres du religieux, évoluant largement dans la chanson française comme le suggère "Merci Brassens". L'abbé y croque des personnages, les incitant à la tolérance et bienveillance. Les textes sont drôles et réussis à défaut d'être portés par une musique exceptionnellement dynamique...à une exception près, l'incroyable "jette la pierre" un jerk endiablé (hihi) où un orgue possédé (hihi) croise le fer avec guitares et flûtes. Aux manettes, nous ne sommes guère surpris de retrouver Bernard Gérard, un nom bien connu des amateurs de 60s pour sa participation à la magnifique BO de "Ne Nous Fâchons Pas" ("Rosbif Attack" etc.). Les disques catholiques français même s'ils n'ont pas la richesse des disques "Xian" (christian avec X pour cross) américains ou anglais (pas mal de disques de beat chrétiens!) réservent de très belles surprises d'une époque où le rapport entre séculier et religion était peut être moins tendu qu'aujourd'hui. J'aurais ainsi certainement l'occasion d'en évoquer d'autres de la même période... Pour ceux qui ne pourraient attendre la compilation Alleluia Garanti offre quelques pistes intéressantes et une bonne introduction aux saintes écritures pop !

    

vendredi 19 février 2016

Space: l'espace d'un instant

La French Touch des années 90 fut à bien y regarder une nouvelle vague de musique électronique façonnée en France. En effet, une vingtaine d'années plus tôt, la France découvrait le synthétiseur aux rythmes (plus ou moins) effrénés de Jean Michel Jarre, Space Art (à ne pas confondre avec), Space... Bien sûr les vrais savent l'importance d'Heldon, Richard Pinhas, Vidéo-Aventures et quelques autres mais ces derniers n'eurent pas le même succès populaire, ils ne marquèrent donc pas autant l'imaginaire collectif bien que leur rôle en terme d'expérimentation puisse s'assimiler à celui qu'eut le Velvet pour les punks: des gens qui donnent envie à d'autres gens de faire à leur tour de la musique.

L'électronique est un genre qui en France semble avoir été très tôt associé à la notion de futur, je ne sais pas si c'est autant généralisable ailleurs (ce n'est pas tellement le cas en Allemagne par exemple)... Space représenterait ainsi une vision optimiste naïve voir un brin kitsch de l'avenir quand Pinhas en serait une face plus sombre et déglinguée abreuvée à la Science Fiction "New Wave" de Norman Spinrad ou Michel Jeury. En tenues de cosmonautes anonymes (un look proche des Rockets) Didier Marouani (aka Ecama) et les autres membres de Space connaissent un énorme succès international avec leur single "Magic Fly" et l'album du même titre. Je ne goûte pas tous les morceaux, c'est souvent un brin trop "disco cheesy sexy" pour mes oreilles d'esthète snob mais certains morceaux un charme suranné et gardent une partie de leur aura notamment "Magic Fly", odyssée disco cosmique avec une ligne de basse morodoresque et des nappes plongées dans des tourbillons de phasers... L'espace d'un instant et pour le prix d'un café plongez dans le cosmos de votre enfance. Un programme peut-être déjà proposé par Rekal Inc !


mercredi 17 février 2016

Marc Aryan: n'est pas un bon à rien

Henry Markarian plus connu sous le nom de Marc Aryan (quel jeu de mot!) est un chanteur de variété des années 60-70 très populaire en France (particulièrement dans le nord semble-t-il) et en Belgique. Il s'y établit d'ailleurs là bas dès 1963 créant un studio dans lequel une partie du dernier LP de Marvin Gaye sera enregistré avec la contribution méconnue mais essentiel du Belge Freddy Cousaert figure incontournable des "Popcorn Oldies", ce cousin continental de la Northern Soul ! 

Revenons en à Marc: d'une famille d’immigrés arméniens mais de nationalité libanaise, il naquît à Valence et tenta de se lancer dans la chanson à 18 ans. Après de multiples refus de la part des éditeurs, il prît l'initiative de créer son propre label (Markal) au début des années 60 (vers 1963 probablement - wikipedia évoque 1969: cela semble faux car certaines références du label sont  plus anciennes). Il obtînt un succès considérable avec le slow "Katy" l'établissant définitivement dans le game de la variété. Sa voix très particulière entre orient et occident avec un trémolo chevrotant peut autant séduire que laisser circonspect, en revanche l'indépendance du bonhomme vis à vis du système est aussi admirable qu'intéressante pour nous. Marc Aryan a eu le bon goût de laisser ici et là des morceaux étonnants au delà du prisme de la variété pure et dure... La plus connue de ces chansons est certainement "Liberté" la face B du slow (assez difficile à écouter pour le rockeur que je suis) "La Lettre". Évoluant quelque part entre "Superstition" de Stevie Wonder (le riff de clavier et la rythmique en sont clairement inspirés) et "Venus" de Shocking Blue (citée dans la seconde partie), voilà une chouette face B de Marc Aryan à se mettre dans les esgourdes: il marque des points ! Vous pourriez être tentés d'imaginer qu'il s'agit de la seule intéressante du bonhomme (comme cela arrive si souvent en variété de ces années là honnêtement), ce n'est pas le cas (je vous laisse le plaisir de les découvrir), Marc Aryan n'est certainement pas un bon à rien !


mardi 16 février 2016

Monty: plus yeh yeh que yéyé

Jacques Bulostin est-il un trésor caché de la pop française sixties? Vous connaissez mon intérêt de longue date pour les disques de l'hexagone de cette période si particulière, pourtant je n'avais jamais réellement pris le temps d'écouter Monty...Son image de jeune premier renvoie immédiatement à celle de Frank Alamo temple de la niaiserie et toute l'horreur yéyé (quoi qu'on doit probablement pouvoir sauver une ou deux choses chez lui comme le "mods & rockeurs" de Sardouille). Pourtant Monty, à bien des égards, est un cas à part dans la pop française: il a la classe et des arrangements qui  tabassent. Il y a bien sûr pas mal d'adaptations (le lot de nombreux d'entre eux, avant que la classe 66 ne vienne foutre le dawa et redistribuer les cartes) mais elles balancent, ça joue ! L'intéressé a aussi écrit de super originaux d'ailleurs ("j'ai traversé l'enfer" et sa fuzz bien sentie)... 

Entre 1964 et 1966 chaque EP de Monty contient donc au moins un (très) bon morceau ("que me reste-t-il", "même si je suis fou"...), bonne nouvelle: ils sont courants et donc peu chers (à part "j'ai traversé l'enfer" bien que simple à trouver à moins de 10€ en réalité). Prenons par exemple "Un verre de Whisky" - un disque de 1964 que l'on voit assez régulièrement à quelques euros (0,5-1,2...) - il s'agit d'une excellente adaptation de "Can I Get a Witness" classique Motown écrit par les immenses Holland-Dozier-Holland et interprété avec une certaine sensualité par Marvin Gaye... Le petit français se défend très bien face à l'ancien boxer américain, plus nerveuse et jazzy sa version tient très bien la comparaison. Monty y est élégant et sobre, son vibrato pastel  y faisant des merveilles. Le répertoire rhythm and blues qu'explore Monty dans les premiers eps lui convient particulièrement bien, il évoque ainsi un croisement heureux entre Ray Charles, Dion et Georgie Fame. À ce difficile exercice du chant en Français Monty adapte avec ses mots, les fait sonner sans forcer ni chercher l'absolue fidélité à l'originale: une excellente stratégie. Bien que le reste de l'EP soit assez anodin, "Un verre de Whisky" est une excellente cover faisant honneur à l'original dont l'orgue plus proche de... "yeh yeh" que des yéyés ! Oserions nous dire que Monty est esthétiquement plus proche de la musique qu'écoutaient les mods que Dutronc?