samedi 25 janvier 2014

Bilan 2013: ce qu'en retiennent les labels (2)

Le Turc Mécanique (facebook, bandcamp)
Je vais pas faire d'introduction, avec des conclusions qui se veulent universelles, voire sociétales, voire un peu connes. Simplement, je vais poser deux bases qui m'ont semblé essentielles par rapport à 2013.

D'abord, le fait que l'ancien monde semble continuer de patauger pour éviter de se noyer, que les organisations subventionnées, que les structures du droit d'auteurs et que nombre de nos prédécesseurs semblent définitivement perdus face à la réalité des différentes sphères de la musique. Qu'ils abdiquent enfin et que nous puissions reconstruire des choses plus pertinentes en lieu et place.

Ensuite, qu'artistiquement, nous n'avons plus à nous servir de longues vues pour lorgner sur les groupes américains, anglais, ou étrangers en général. Sans chauvinisme aucun, il suffit actuellement de se pencher sur nos scènes actuelles pour découvrir des artistes géniaux, souvent bien plus inventifs que des Jacuzzi Boys et consorts. Exemple parmi pleins d'autres.

A Paris, Yann Canevet a prouvé avec Venera 4, Future et Maria False que c'était sûrement l'un des musiciens les plus talentueux de sa génération, et son collectif, Nothing, avec Dead, Avgvst, Dead Horse One ou encore le petit dernier Marble Arch font la nique aux anglo-saxons sans se poser de question, en bossant avec rien.

En province aussi, le mot est large, il suffit de poser les yeux sur les différentes scènes dites « undergrounds » pour s’émerveiller. La haine des quatre diables de Strasbourg, la violence d'Harshlove, les velléités arty/lo-fi de mecs comme Zadrien Cocquart, Ventre de Biche etc... et tout ceci n'est qu'un tout petit extrait de ce tout ce qu'on aurait pu citer de fascinant.

Notre rôle, en tant que label, c'est maintenant de servir de curateurs, de marqueurs, de fonder à travers nos catalogues une espèce de compilation idéale. De rassembler ces artistes. Du côté du Turc Mecanique, cette année a posé les bases : on s'acharnera à soutenir tous les OVNIs sonores qui en vaudront la peine, comme on l'a montré avec Punks Are Fags, ces mecs qui mettent Martin Mystère en musique, ou Backt Mariah, qui invente une cold wave dansante à paillettes en se rêvant diva MTV. Il en va de même avec Last Night. C'est flippant de ce dire que ces trois gars proposent l'un des albums punk les plus puissant que j'ai entendu cette année, et qu'aucun label spécialisé n'a daigné le sortir. C'est peut être que le temps est plus au « Garage » optimiste, et qu'ils ont cette ambiance dark glauque, j'en sais trop rien. En tout cas, on le ressort dans une version un peu différente bientôt, en 12' et en coprod avec l'excellent label corbeau Manic Depression.

En tout cas, on a essayé plein de choses cette année, et l'an prochain s'annonce superbe. J'arrête ici de parler des groupes qu'on a défendu, vous avez le bandcamp, suffit de cliquer sur Play. Je préfère causer des labels qui travaillent à inventer le futur, ce que j'ose appeler une nouvelle génération.

D'abord, cette année, je pense qu'il fallait écouter vraiment en boucle les sorties d'Anywave. On adore travailler avec eux, ils ont un studio dont ils sortent des choses excellentes. Leurs 2 premières compilations sont d'une audace que j'ai vu nulle part ailleurs cette année, et le EP de People of Nothing, particulièrement la piste 1, A Break To Cry est incroyable. Et les artworks défoncent.

Dans le même esprit aventureux, tu as aussi Stellar Kinematics. Opale, Dorcelsius, leur compilation capsule, en tape. C'est visuellement très beau, la sélection est géniale, les choix sont méga risqués, et ça paie. Leurs mixtapes sont vraiment bien aussi, il manquerait plus qu'ils les sortent en cassette.

Y a eu aussi Fin de Siecle, qui m'ont rendu dingue avec Milan. C'était tellement inattendu que quand je l'ai vu à l'Espace B, j'ai fait un rejet. Et puis j'ai écouté le single : c'est du génie, les mecs réinventent le Dub, en mêlant tout ça à Suicide, les synthés etc... C'est sublime.

Yuk Fü ont aussi aligné les claques, avec Blackmail et le « Krystall » de Sydney Valette. La track est hyper intelligente, les remixes sont tops par Unison ou Gyrls, l'EP est superbe.

Après, RPUT pour Venera, évidemment. Et Croque Macadam et Howlin'Banana, vous êtes un peu nos « correspondants-guitare », quelque chose comme ça. L'album de Seventeen At This Time m'a aussi beaucoup touché, c'est clairement l'un des disques de l'année.

Sinon, j'ai de plus en plus l'impression que le format concert ennuie tout le monde, et qu'il faut rendre tout ça beaucoup plus marrant, festif, même quand c'est de la wave la plus plombée. En parlant de fête, je suis méga impressionné par le « clubbing queer », l’énergie qui se dégage d'une Kidnapp', d'une Sale, etc... Tout ceci n'est pas forcément musical, encore que, mais c'est impressionnant de voir l'engouement des participants. C'est très inspirant, je pense qu'on gagnerait parfois à décompresser, quitter l'immobilisme public-scène-artiste un peu chiant.

Sinon, du côté des médias, c'est cool aussi. Gonzai en version papier-décalé, Hartzine qui s'est définitivement imposé, Bong pour les guitares, Novorama, Ground Control to Major Tom, vous... La presse web française se porte de mieux en mieux, j'ai l'impression. Et la radio, avec Yummy pour les guitares et la Trayeuse Électrique pour les synthés, c'est inratable.

Et j'oublie plein de monde, hein ? J'ai l'impression qu'on a pas arrêté cette année.

2014 va vraiment être une grande fête, très bordélique, mais on risque de s'en rappeler, je pense.


Gone with the Weed (facebook, soundcloud)
Petite vue d'ensemble pour 2013, avec de plus en plus de monde aux concerts et des bons groupes de powerpop au nord comme au sud comme les Crusaders Of Love à Lille, Sun Sick et Departure Kids à Marseille, et nos petits chouchous de Skategang à Paris qui sont hors catégorie (n'est ce pas Alex...). 

Il y a eu un paquet de bon concerts à Paris cette année, on a particulièrement aimé Dead Gaze à la Méca, The Hussy et Dinosaur Jr. Mention spéciale pour le doublé gagnant Rat Columns et Rank/Xerox à Vincennes l'été dernier, et un super concert de Yussuf Jerusalem au Picolo à St Ouen. 

Au niveau des disques plutôt de super découvertes que des nouveaux bons albums de groupes qu'on connaissait déjà. Le maxi des australiens Lace Curtain sorti sur Mexican Summer, le premier album des Courtneys de Vancouver (Hockey Dad records) et l'album de Radioactivity avec des mecs de Marked Men, Bad Sports et Mind Spiders sur Dirtnap. L'excellent Lp de Youth Avoiders (Destructure / Build Me A Bomb) reste un des meilleurs albums de 2013 et fait du groupe un truc aussi bon sur disque qu'en concert. Sorti en décembre, le nouvel album solo de Jeffrey Novak (Cheap Time, Rat Traps) est vraiment hyper bien et mérite d'être écouté plus d'une fois, autant que la splendide pochette pompée à Bananamour de Kevin Ayers mérite d'être regardée. 

Si il y a pas mal de trucs à faire en ce moment à Paris c'est quand même pas un hasard, à noter le fait que l'équipe de l'Espace B a réussi à un faire un endroit au poil pour aller mater des concerts tant et si bien que Corentin Cariou semble s'être rapproché comme par magie du centre de Paris. 

Niveau labels Teenage Menopause tire bien son épingle du jeu avec un catalogue qui grossit et devient de plus en plus cool. Poliment a aussi sorti deux très bonnes cassettes (Dame Blanche et une chouette compile). On termine en vous faisant remarquer que Ether & Crac, l'émission de Maxime sur Radio Campus un lundi sur deux est probablement la meilleure solution pour écouter des trucs cools à la radio, ça l'a été pour 2013 et ça le sera sans aucun doute pour 2014. 

On regrette quand même la perte de deux groupes aussi différents que géniaux, la séparation des belges de Périphérique Est (mais leur super mini album sur Modern Action vient de sortir et ça rattrape un peu le coup) et le split de Sic Alps après plus de dix années à sortir des méga bons disques et à donner de super concerts.



2013 fut la deuxième véritable année pour WeWant2Wecord, notre label monté pour la beauté du geste, mais pas que...

On sait désormais un peu mieux ce qu’on veut qu’il soit, c’est-à-dire :
  • un label qui publie des disques qu’on aime, faits par des gens qu’on aime… Il n’y aura peut-être pas toujours une cohérence musicale dans nos choix de sorties mais il faudra absolument qu’il y ait ce côté humain.
  • un label qui ne soit pas un simple passe-temps, qui se satisfasse juste de ses sorties... On veut que ce soit potentiellement rentable (pas gagner d’argent mais équilibrer les budgets) et que cela serve aux artistes pour gagner en notoriété, tourner et enfin être signés sur un “vrai” label.
  • un label qui sorte des eps en cassette audio et tout le reste en vinyle.
Aussi, plus ça va, plus on est convainfesses d’être dans le vrai en organisant un festival annuel (le #1 Festival (bundy)) pour faire jouer, à Caen (14) et à la ville lumière (75), des groupes qu’on aime et notamment ceux dont on sort des disques -c’est d’ailleurs à ce moment là qu’on en vend le plus.
Aussi, ce festival est devenu un moyen pour nous de financer une partie des coups de pressage des vinyles -principalement grâce à la date Caennaise au Cargö. Ça fait un peu 2660° à la Live Nation mais bon, c’est comme ça…
On vient également de lancer une résidence bimestrielle au Motel, pour notamment 1) tisser des liens entre le un quatre et le sept cinq plus d’une fois par an et 2) boire des bières (83) plus ou moins à l’œil de façon plus régulière.
C’est cool.

S’il y a un truc chiant dans cette activité par contre, c’est bien la promo. Ça bouffe un temps incroyable, ça coûte de l’argent et c’est une sacrée source de frustration. Au début, ça nous énervait (euphémisme) de ne pas recevoir de retours, maintenant on arrive à prendre du refesse. On se dit qu’il doit manquer quelque chose dans notre manière de procéder, qu’il faut être patient, que c’est un métier, que ça portera ses fruits à long terme, ce genre de choses…
En tout cas, si vous avez des tuyaux, on est preneurs.

A l’origine, on n’était qu’un mp3 blog et le label, le festival… nous prennent tellement de temps que le blog est moins actif que dans les années 00’s.
On écrit moins mais on achète toujours autant de disques (de plus en plus d’américains, ce moins en moins d’anglais) et toujours aussi peu de trucs en digital (=rien).
On n’a d’ailleurs (comme tous les acheteurs de disques) quasiment acheté que du vinyle en 2013. Cependant, cela pourrait changer au vu des frais de ports faramineux dont il faut désormais s'acquitter pour en recevoir, des USA notamment.
Surtout qu’on reste attaché au CD. C’est pas si moche, un cd, et on a découvert certains de nos albums favoris dans ce format (on a plus de 30 ans)…
Au passage, vu comme les gens ont l’air de vouloir se débarrasser de leurs compact disques, il va y avoir de bonnes affaires à faire au niveau CD d’occaz en 2014 (on est prêts).

Pour en revenir au label, on va normalement sortir un LP, notre premier, en 2014.
Ce sera une réédition d’un disque qu’on a toujours aimé et qui est épuisé. Il n’y aura, a priori, pas le même travail de promo à fournir que si c’était le premier album d’un artiste qu’il faut faire découvrir, mais cela s’en approchera plus que de publier un 45 tours… Cette sortie pourrait s’avérer être une nouvelle expérience enrichissante (sauf au niveau pognon bien sûr) même si elle sera avant tout la concrétisation d’un projet qui nous tient à cœur (on est un peu des fillettes).
On va voir ce que ça changera au niveau de notre organisation et si on est capable de faire ça bien.
Si on estime que oui, on réfléchira à sortir des “premiers” albums…

En tout cas, 2014, tiens-toi prêt(e), on est chauds comme la Bretagne et ça va chier.

Les Roubinard Wigoler

mercredi 15 janvier 2014

Bilan 2013 : Les meilleurs albums de l'année (2/2)


1 Aline - Regarde Le Ciel (Accelera Son)
Regarde Le Ciel est le genre de disques avec lequel tu choisis tes copains. Aline a tout compris ou nous nous comprenons, je n'en sais rien. Le fait est, que Regarde Le Ciel, a et aura une résonance particulière pour nous, tout simplement parce qu'il réconcilie ce qui semblait inconciliable pour tous en France, alors pourtant que ça nous paraissait une évidence : la sensibilité et la mélancolie de Sarah Records, du C86 et des Smiths, notre belle langue trop souvent oublié du rock "made in France" et la trop sous-estimée pop (à guitares, pas Elli et Jacno quoi) française des années 80 comme Gamine, Les Avions, Les Calamités, Les Freluquets.
Romain Gueret et sa bande a écrit et sorti le disque que nous aurions rêver de faire.
L'interview d'Aline.


2 The Stevens - A History of Hygiene (Chapter Music)
Beaucoup de gens critiquent les tops, et ils n'ont pas tord quand l'exercice consiste à copier le voisin. En revanche les bilans peuvent devenir de très belles opportunités pour défendre des disques, et essayer encore une fois de les faire connaître. Etienne et moi sommes (nous l'espérons) dans cette seconde perspective. Notre top 10 est l'occasion de mettre en avant des disques coups de coeur. A History of Hygiene en est un énorme. Ce disque est génial et m'a accompagné une bonne partie de l'année. De l'indie-pop qui tire sur le lo-fi 90s mais avec une personnalité propre. Un album que j'ai envie d'offrir aux gens pour les embarquer avec moi. 




3 Homeshake - Homeshake Tape (Fixture)
Longtemps nous avons hésité pour la catégorie de ce disque. S'agit-il d'un EP ou d'un album ? Nous avons finalement opté pour l'album en estimant que le disque gagnerait en visibilité. Homeshake est un des sidemen de Mac De Marco. Sur cette cassette il vole clairement la vedette à son pote. C'est fantastique. Le son est amateur au possible mais comment ne pas être touché par la beauté de ces mélodies et cette voix aussi nonchalante que mélancolique? Homeshake Tape est un des plus beaux albums de 2013. Donnez lui une chance.



4 Scott & Charlene's Wedding - Any Port In A Storm (Fire)
Est-ce un disque de garage ? Est-ce un disque d'indie pop (ou rock) ? Je ne sais pas trop, sûr qu'on y entend du college rock 90 mais aussi un côté "Dunedin Sound" sans oublié un parler-chanter de story teller de la vie quotidienne qui n'est pas sans rappeler Dylan en moins frondeur. Vous vous doutez qu'avec ce genre de description le groupe rempli pile poil les critères de sélections précis pour plaire à Requiem Pour Un Twister. Dans le mille Emile.


5 Maston - Shadows (Trouble In Mind)
Le psychédélisme était le mot de 2013. Il y a des chances qu'en 2014 ce soit également le cas. Si nous avons été déçu par certains disques (à tel point qu'ils ne figurent pas dans ce top 50) d'autres nous ont émerveillés comme Shadows de Maston. Cet américain a pondu un disque transcendant ses influences. Un disque qui porte l'imaginaire loin et haut.


6 Jagwar Ma - Howlin' (Marathon Artists)
Juin 1997, la mythique Haçienda ferme définitivement ses portes, le club de Manchester sera a jamais ancré à la réconciliation quasi-impossible des popeux et des ravers. Dans un monde aussi segmenter et cliver que le nôtre, le club et ses DJs (ainsi que ses dealers d'acides) auront autant contribuer à la révolution techno qu'à la révolution indie, autant dire que c'est certainement l'un des lieux musicaux les plus important de notre ère. Si le terme "electro-rock" est fâcheusement galvaudé, presque une insulte pour nous (alors que nous aimons les deux mondes), or Jagwar Ma, à la manière des glorieux Happy Mondays et Stone Roses, réussi la synthèse idéale. Oui Howlin' est un disque revival baggy, mais putain qu'est ce que ça fait du bien d'entendre un groupe de rock qui sait faire de la musique électronique (à moins que ça soit l'inverse).



7 Dream Boys - s/t (Art Fag)
Ce blog est dévolue à la musique de genre. L'indie-pop est un de nos genres musicaux fétiches. Elle représente une pensée, une éthique au arrefour du DIY, la pop 60s des Byrds ou du Velvet, des idées du punk et post-punk et un tas d'autres trucs super cool à nos yeux. Dream Boys ont signé un disque indie-pop jangly , hymne à la 12 cordes aussi bandant que lumineux. RPUT aime les Dream Boys et l'indie-pop.
  

8 Thee Oh Sees - Floating Coffee (Castle Face)
Thee Oh Sees est un de nos groupes préférés depuis 4-5 ans, or jusqu'à maintenant, leurs sorties albums n'atteignaient pas toujours la qualité escompté (le très surestimé Carrion Crawler/The Dream) et certainement pas leurs prestations lives (cette année encore, celle du Trabendo, fut hallucinante), si on attend toujours d'eux l'album pierre angulaire, Floating Coffee s'en est vraiment approché. Thee Oh Sees ont rarement aussi bien tenu la longueur, ont rarement été aussi concis, efficace et complet, leur formule Garage-Kraut est vraiment maîtrisée à la perfection et ils peuvent même se permettre des formidables (Minautor) digressions. A notre avis, leur meilleur album depuis Help.


9 Orval Carlos Sibelius - Super Forma (Clapping Music)
Deux disques français dans le top 10 (dont le numéro un !), cinq de plus dans les 50, sans compter ceux qui s'en approchent. La France se porte très bien musicalement. On est par exemple tombé sous le charme de Super Forma magnifique disque psychédélique d'Orval Carlos Sibelius qu nous fait un effet un peu similaire à celui de Chris Cohen l'an passé: un pied dans la pop baroque, un autre dans le prog bizarre.



10 Boogarins - As Plantas que Curam (Other Music)
Invoquant le tropicalisme brésilien d'Os Mutantes ou de Sergio Mendes tout autant que le revival psych contemporain, le duo brésilien Boogarins fût l'une des plus belles découvertes surprises de l'année. Ah ce que la musique peut-être excitante lorsque le métissage, qui fait si peur à certaines franges extrême de notre beau pays, est intelligent ! Boogarins en sont la preuve : un groupe brésilien sorti sur un label new yorkais et adoubé par un blog français, la mondialisation a parfois du bon non ?

mardi 14 janvier 2014

Bilan 2013 : Top Album (1/2)

Voici venu le temps du top album, comme l'année dernière, on vous fait patienter le top 10 avec 40 autres albums qui nous ont plu. Comme chaque année, plein de choses à écouter, trop même, comme toujours des choix difficiles et des dilemmes. Nous avons tranchez, ce sont eux nos préférés. Comme toujours, notre choix se porte sur l'âme, les chansons, les couilles, est totalement subjectif et de mauvaise foi.

11 Dick Diver - Calendar Days (Chapter Music)
Voilà un Australien qui aurait du naître en Californie tant sa musique évoque le glorieux son jangly folk-rock étasunien. Malgré quelques chansons très agaçantes, Calendar Days est traversé par des chansons enivrantes, presque touchées par la grâce. Ce disque nous a tenu chaud tout l'hiver, nous faisant rêver à l'été indien et aux rayons du soleil couchant caressant le duvet de nos bras dénudés.

12 Jessica 93 - Who Cares ? (Teenage Menopause)
Boucles obsédantes, un album sombre à la violence contenue. Avec une mention aux deux morceaux en français.

13 The Lucid Dream - Songs Of Lies And Deceit (Great Pop Supplement)
Un de nos disques anglais favoris de l'année. Du shoegaze bien brutal mais inspiré mélodiquement. Mention au magnifique vinyle de Great Pop Supplement.
14 Foxygen - We Are The 21st Century Ambassador Of Peace And Magic (Jagjaguwar)
Ce groupe est fou, oui, il est siphonné du ciboulot, il n'a que faire des conventions et expérimente, parfois, on a l'impression qu'il ne sait pas où aller, perdu dans les méandres de leurs synapses, souvent tout ça conduit à une illumination, un moment magique puis, d'un coup, il peut retomber dans ses travers (le pastiche Rolling Stones). We Are The 21st Century machin est certes inégal, mais qui dans ses bons moments frise le sublime.

15 Triptides - Predictions (Stroll On)
On leur prédit un bel avenir à ces américains de Bloomington. Disque d'été à écouter même l'hiver.
16 Blackmail - Bones (Malditos)
Plus efficace que la josacine pour se démettre la cervelle.
17 The Mantles - Long Enough to Leave (Slumberland)
Les Mantles continuent leur trajectoire sans faute. Peut être l'un des groupes les plus méconnus et sous-estimés de la très riche scène de SF.

18 Halasan Bazar - Space Junk (Crash Symbols)
Zinzins de l'espace Danois en calvacade psych-folk-rock ? Attention, l'Ampli contre attaque.

19 Warm Soda - Someone For You (Castle Face)
On ne sait pas si Matthew Melton a trouvé quelqu'un pour lui mais ce Soda là n'est pas éventé.
20 The Courtneys - s/t (Hockey Dad)
Les années 90s, les chemises en jean, les cheveux longs, les casquettes, les jeans troués, les vans montantes, les copains, le skate, le surf, le punk-rock, le grunge, les t-shirts trop larges tie & dye, sub-pop, Slumberland, MTV, The Courtneys.
21 Bleached - Ride Your Heart (Dead Oceans)
Ce Blondisque est bien et javel dire à tout le monde.

22 Elephant Stone - s/t (The Reverberation Appreciation Society)
On se doute que les intéressés sont fans des Stone Roses, mais ils y mettent les formes. Un album psychédélique à la cool qui évoque autant le Madchester que la Californie voir l'Ecosse, le mieux c'est encore de l'écouter !

23 Holy Wave - Evil Hits (The Reverberation Appreciation Society)
Les 10 commandements du rock psychédélique nous ont emmenés sur le Mont Sinaï. Chantons leur un Alléluia.

24 Weekend - Jinx (Slumberland)
Weekend signe un des meilleurs disques édités par Slumberland cette année. Un Shoegaze puissant qui fait le pont entre Factory et Creation. Un album que l'on peut aussi écouter en semaine.

25 Joanna Gruesome - Weird Sister (Fortuna Pop)
Il est super ce deuxième album de Veronica Falls, ils ont changés de nom ?

26 Alba Lua - Inner Seasons (Roy Music)
27 Beaches - She Beats (Chapter Music)
28 Kelley Stoltz - Double Exposure (Third Man)
29 Wavves - Affraid of Heights (Mom+Pop)
30 Machinedrum - Vapor City (Ninja Tune)


31 The Sufis - Inventions (Ample Play)
32 Minks - Tides End (Captured Tracks)
33 Kaviar Special - s/t (Howlin Banana)
34 Fuzz - s/t (In The Red)
35 Jonathan Rado - Law and Order (Woodsist)


36 Beach Fossils - Clash the Truth (Captured Tracks)
37 Blackfeet Braves - s/t (Lolipop)
38 Proper Ornaments - Waiting For The Summer (Lo Recordings)
39 Kevin Morby - Harlem River (Woodsist)
40 Yuppies - s/t (Dull Tools)


41 Spray Paints - Rodeo Songs (S-S Records)
42 Burnt Ones - You'll Never Walk Alone (Burger Records)
43 Ty Segall - Sleeper (Drag City)
44 Night Beats - Sonic Bloom (The Reverberation Appreciation Society)
45 Soundcarriers - the Other world of (Great Pop Supplement)


46 The Mergers - Monkey See Monkey Do (Soundflat)
47 Mount Kimbie - Cold Spring Fault Less You (Warp)
48 Feeling of Love - Reward your Grace (Born Bad)
49 Cosmonauts - Persona Non Grata (Burger Records)
50 The History Of Apple Pie - Out Of View (Marshall Teller)


Ils ont été cités mais sont tombés au pied du podium : La Femme, Last Night, Dead Ghosts, Pins, La Luz, Dirbtombs, Mozes And The Firstborn, The Resonars, Jacco Gardner, Golden Grrrls, Ex Cops, Surf City, Veronica Falls, Mind Spiders, Pendentif, Bass Drum Of Death et Glitz

lundi 13 janvier 2014

Bilan 2013 : espoirs 2014 !

Venera 4
Alors en pleine convalescence d'une quasi-catastrophe, mes pérégrinations en ligne m'ont emmené un peu par hasard chez Venera 4. Coup de coeur immédiat, c'est quoi ce son, oh putain chaque chanson est un tube. Depuis Venera 4 et nous avons ouvert une relation particulière, oui ce sont mes petits protégés et vous verrez leur premier album (qui sera aussi notre premier album), attendu pour cette année, devrait en mettre plus d'un sur le cul !
Interview de Venera 4.


Moodoïd
Le psychédélisme était un temps fort de 2013 et le sera très certainement en 2014. Dans le registre barré et en roue libre on a adoré l'EP de Moodoïd et en particulier le brillant "Je suis la montagne". Si Moodoïd peut s'attendre à pas mal de concurrence il a pour lui une originalité et une fraicheur qui le distingue beaucoup, on apprécie aussi beaucoup l'usage du français, un aspect que nous défendons depuis longtemps à RPUT.
Chronique de l'EP


Pain Dimension
De la scène de Melun les Pain Dimension sont nos chouchous (même si Dusty Mush ne déméritent pas), encore pas mal influencé par Ty Segall on sent chez ces mecs là l'envie d'en découdre et un potentiel qu'ils n'ont pas encore fini d'explorer. Leur guitariste est un fanatique de guitare et de pédales de distorsion, on sent chez lui une envie et une curiosité qui laisse entrevoir de beaux lendemains pour ce très jeune groupe, on y croit énormément chez RPUT !

Volage
Qui aurait cru avant 2013, que la France deviendrait l'un des épicentres du garage ? Les ondes telluriques de San Francisco se sont propagées à grande vitesse à travers les mers, ont vites fait trembler les murs des caves françaises et ont créé un véritable raz de marrée. Cette vague de petits jeunes à la capilarité fournie se sont armés d'une fuzz et d'une guitare, pour nous jouer la bande son de notre ère. Il se passe quelque chose d'excitant en ce moment en  France et Volage en sont l'un des étendards.


Horrible Houses
La découverte de Daniel Johnsson m'a fait un peu le même effet que celle de Triptides, il y a presque 3 ans. Derrière ses faux semblants expérimentaux et lo-fi, probablement autant par nécessité que par choix, se cache une vraie évidence pop comme on les aime chez RPUT, quelque chose qui pourrait le situer dans les eaux troubles de l'international indie pop sensible, mélancolique et légèrement vrillé, proche d'un Ducktails ou d'un Martin Newell des années 2010. Vous risquez en tout cas d'en entendre parlé bientôt, si vous voyez ce que je veux dire.


Forever Pavot
Le renouveau psychédélique passera par la France par des formations comme Dorian Pimpernel ou Forever Pavot. Ce dernier a signé en 2013 un des plus prometteurs 45 tours de l'année. 4 titres évoquant autant les BO sixties que les obscurs 45 de garage californien. Le son est aussi intrigant que frais. Le nouveau single dévoilé ces derniers jours confirme les talents de l'intéressé.

The #1s
En deux 45tours et demi les #1s d'Irlande se sont imposés comme un des plus beaux espoirs de la powerpop. On attend beaucoup de ces petits gars qui œuvrent aussi à la production sur les singles de September Girls aidant ainsi toute une scène à se cimenter.

Departure Kids 
On pensait à Marseille pour Aline, il faudra aussi compter avec les mélodistes Departure Kids. Loin d'usurper leur nom ces Kids à peine dans la vingtaine peuvent compter sur des chansons parmi les plus inspirées que nous ayons écouté en matière de powerpop ces dernières années. Il y a du Real Kids chez eux, mais aussi du Beatles, la grande classe option Rickenbacker.
Chronique du single 

The Ar-Kaics
Leur single a fait l'effet d'une bombe qui explose à même vos tympans. On a pas entendu grand chose de plus salace et efficace en matière de garage-rock en 2013. She does those things to me est primitif, brutal et terriblement sexy. La fuzz la plus assassine de 2013 , on espère que ce single ne sera pas qu'un one shot et sera suivit d'autres salves tout aussi méchantes et bandantes.
Chronique du single


Morgan Delt
On a été subjugué tous les deux par le single de Morgan Delt sur TiM. Le type tord le psychédélisme et en tire quelque chose d'absolument unique, sauvage et déréglé. Il y a du mystère, de l'étrange dans la musique de ce mec. Son premier album sera certainement un des temps fort de 2014 comme le fut Shadows de Maston en 2013.
Chronique du single


Rappel:
Espoirs 2013 : Jacco Gardner / Pendentif / Ranch Ghost / Marc Desse / Sam Coffey and the Iron Lungs / Paradis / Superets / Cold Warps / Pale Spectres / Cracbooms

Espoirs 2012: Weird Dreams / Proper Ornaments / La Femme / 123MRK / Night Manager / Triptides / Beaters / Radar Eyes / Fear of Men / Pendentif

Jacco Gardner et La Femme ont sorti en 2013 des albums acclamés par la presse généraliste. Radar Eyes et Ranch Ghost ont édité des singles sur le label Requiem Pour un Twister. Triptides continu de tracer sa voie avec un dernier album en date très réussi (Predictions). On attend toujours les premiers LPs de Marc Desse ou Fear of Men. Sam Coffey a signé sur Southpaw, les Superets chez Entreprise. Pale Spectres a édité un nouvel EP sur un label espagnol, Proper Ornaments un album dans un relatif anonymat malgré d'évidente qualité. On est sans nouvelle de Cold Warps (à notre grand regret).

vendredi 10 janvier 2014

Bilan 2013: ce qu'en retiennent les groupes (2)


Superets
2013 a été une année faste pour nous, que ça soit en terme de rencontres, de musique et d'opportunités. Après l'expérience Croque Macadam ce fut au tour d'Entreprise de nous signer pour un EP et de pouvoir profiter de tous les moyens qu'ils nous offraient pour pouvoir accoucher d'un EP dont nous sommes très fiers (qui sortira à la fin du mois). Un tourneur nous à aussi pris sous son aile pour partir à l'assaut des salles de France et de Navarre.
2013 c'est aussi l'année ou Jean-Louis Brossard a fait le pari fou de nous programmer aux Transmusicales un samedi soir, à minuit dans un hall de 3000 places. Un choix qui en a laissé beaucoup perplexes, qui nous a légèrement fait peur, mais qui au final à donné notre plus beau et plus fou souvenir de concert.
2013 ça a aussi été 6 mois à Toulouse, loin de notre fief rennais, qui nous ont permis de travailler entre nous et de fréquenter des gens nouveaux et géniaux. Ça a été une année charnière, pas une fin mais un début.
Cette année Jagwar Ma aura ressuscité le baggy et le madchester pour notre plus grand bonheur. On a aussi découverts et rencontrés Oum Shatt, sorte de cousins allemands, entre surf et musique orientale. On aura encore pris une grosse claque avec le dernier opus de Primal Scream : It's Allright, It's Okay ou l'équation : "on invente rien de nouveau + on y met les tripes = la meilleure chanson de 2013".
Quant on a joué aux Vieilles Charrues, on a aussi vu Patrick Bruel et Marc Lavoine en concert. Ça restera un gros souvenir de 2013 parce que j'aurais jamais pensé voir ce genre de mecs en concert une fois dans ma vie.
Mention spéciale à Stéphane De Groodt, soit le retour des bons mots à la télé. Comme quoi on peut faire rire intelligemment.
Maintenant c'est 2014. Nous on l'abordera avec la sortie de notre EP, un peu de promo (Le Mouv, France Inter…) et on espère beaucoup de concerts avant tout.


Cheap Riot
Au niveau du groupe, ce fut une année on ne peut plus particulière puisque ce fut celle de sa création. Pas de passé pour CHEAP RIOT, seulement un futur plein de promesses ! Premières répétitions en quatuor vers février-mars, premiers pas sur scène en mai grâce aux sympathiques VINCE & THE LOST DELEGATION alors même que notre set atteignait difficilement sept morceaux ! Les choses se sont enchaînées bien vite sans que l'on ait le temps de réfléchir vraiment, enregistrement au studio Cargo de Montreuil, sur bande bien sûr, avec le crew Q-SOUNDS RECORDING. Nous retiendrons pour la fin de l'année le concert crapuleux au TIGRE CLUB, établissement plus connu pour sa pratique du proxénétisme musical que pour la générosité de son accueil, celui de L'ESPACE B avec les excellents CALYPSO et COSMONAUTS, ainsi que nos premières croisades provinciales dans le grand ouest en compagnie des foufous MANDALE et non moins joviaux BASTON. Une mention particulière à LA FERMETURE ECLAIR de Caen, parangon de la bonne soirée rock n' roll dont seule la province sait encore nous gratifier, et à la gargantuesque et délicieuse quiche lorraine du MELODY MAKER de Rennes. Nous pourrions également évoquer, en vrac, une superbe session photo sur le marché de la Place des Fêtes un dimanche matin, la funeste « pinte de trop » ingérée par un instrumentiste couru de Montreuil dans un estaminet breton ou l'acquisition, tardive mais nécessaire, d'amplis pour un groupe qui peut se targuer d'avoir donné ses cinq premiers concerts sans posséder le moindre matériel...

Top artistes :
REGAL, JACCO GARDNER, HOLOGRAMS, PERSONAL & THE PIZZAS, LES GRIS-GRIS, BASTON, REAL NUMBERS, THE RESONARS, DERRIERE

Concerts : 
KING KHAN & THE SHRINES, Trabendo
THE MASONCIS, Mécanique Ondulatoire
LES AGAMEMNONZ, International
LES SPADASSINS, Helsinki Club – Zurich
JACCO GARDNER, concert privé dans un gros loft de bâtard – Montreuil
PARQUET COURTS, Route du Rock – Saint Malo
THE GROWLERS, Mécanique Ondulatoire
FRUSTRATION, festival Europunk

Le futur de CHEAP RIOT :
  • un single sur un label indé de Montrouge...
  • plein de dates à Paris (le 11/01 au Lautrec, le 12/01 à L'Escale de Montreuil, le 16/01 à L'Alimentation Générale, le 20/03 à L'International...)
  • une première tournée digne de ce nom en province et ailleurs avec BASTON
  • une session d'enregistrement toulousaine avec LO'SPIDER
  • une batterie pour Margot
crédit photo Camille Cier







jeudi 9 janvier 2014

Bilan 2013: ce qu'en retiennent les labels (1/2)

Without My Hat (Olivier, Lyon)
Cette année 2013 pour Without My Hat Records aura eu deux facettes :
- l'une est très positive vu que j'aurai pu sortir 3 disques, qui plus est dans trois formats différents (un LP et un 45-tours en vinyle, un Ep en cd).
- l'autre a une forme de résignation devant l'échec « commercial » des sorties. Je n'ai jamais monté un label pour gagner ma vie (un parce que je sais que c'est impossible et deux parce que je n'en ai pas envie, je veux que cela reste un plaisir. J'ai un travail « classique » à côté qui me permet de financer, après quelques mois d'épargne, une nouvelle sortie. Et ce système me plait).
Or, dans cette aventure, l'investissement (financier et personnel) ne connait jamais de retour. Beaucoup de gens écoutent, ça c'est un fait. Mais peu achètent et soutiennent. 

Vous me direz, les labels et les disques à soutenir sont légions, et c'est évident. Mais c'est frustrant. Déprimant aussi, à voir les cartons de disques s'empiler dans l'appartement. Et financièrement pas du tout viable à long terme.

Et pourtant, l'envie est toujours là de continuer à « produire » de nouveaux groupes, à découvrir des chansons qui rendent dingue et avoir l'ambition de les faire écouter au plus grand nombre.

Plus généralement, j'ai trouvé que 2013 avait été une belle année au niveau musical. J'aime beaucoup l'élan pop à la française qui a emergé depuis 18 mois. Tout n'est pas bon certes, mais il y a toujours au moins quelques singles bien foutus à récupérer et à écouter jusqu'à plus soif. Bref, j'aime cette nouvelle ambition.

J'ai aussi beaucoup aimé recroiser la route d'artistes un peu oubliés : Joseph Arthur, Travis, Quasi, Turin Brakes, Six.by.Seven, Ed Harcourt, Califone ou Adam Green.
J'ai adoré découvrir San Fermin, Public Service Broadcasting, Fuzz, The Limiñanas, Minks ou Deafheaven.
J'ai bien aimé aussi la pop mainstream. Beaucoup plus pop que précédemment, bien produite, il y aura eu en 2014 de sacrés tubes à mes yeux. Et même si le bonhomme de l'année à ce niveau là est évidemment Pharrell (il aura été de partout celui là !), c'est Miley Cyrus qui va récolter les lauriers. Et quand bien même son album ne me plait pas, il aura au moins eu le bon gout de mettre au placard, espérons le indéfinimment, Lady Gaga et son eurodance plus dégueulasse de single en single. Un peu comme quand Nirvana avait détruit l'affreux édifice Guns'n'Roses en un Smells Like Teen Spirit (la comparaison est osée).
Par contre, j'ai beaucoup moins aimé le décès de Jason Molina qui a été un vrai choc et une grande tristesse.

A part ça, je cherche encore la signification à l'engouement autour de Fauve et encore plus de Woodkid (NDR: la même chez RPUT ), sorte de Marc Levy ou Guillaume Musso de la production musicale, où tout est factice et fait pour créer une émotion en toc.

Enfin, je désespère de voir les lignes éditoriales de beaucoup de webzines (qui suivent le très mauvais exemple des Inrocks.com) ou de blogs devenir de plus en lisses, sans prise de risque, sans aucun défrichage (alors qu'à la base, c'était ça le but d'un blog : parler de groupes qui n'ont pas accès aux médias) et surtout sans jamais de fond. Heureusement, il y en a qui font très bien leur « boulot » (et le votre en est un bel exemple). Je ne pense pas que ce soit nouveau mais j'en ai vraiment pris conscience cette année.
Et ce zapping incessant (de la news, aussitôt publiée, aussitôt périmée, toujours plus d'infos, d'exclus, etc) et auquel je participe également avec mon blog, ne nous voilons pas la face, commence à me fatiguer.

Mais derrière cette conclusion un peu morose, je ne le cache pas : j'ai adoré 2013, j'y ai découvert de bien belles chansons, j'ai pleuré sur des albums, j'ai adoré écrire sur certains et je suis fiers des trois disques que j'ai pu produire. Finalement, la vie n'est pas si moche.



Howlin' Banana Records (Tom, Paris)
Je trouve que la scène garage et tout ce qui gravite autour en France est super dynamique, beaucoup de nouveaux groupes, labels, promoteurs, zines, etc, et un peu partout, pas juste à  Paris. Plus de place dans les medias pour ce genre de musique aussi, y a qu'à voir la floppée de tops avec du Oh sees, Segall, etc dedans, y compris dans des medias mainstream, donc le contexte est top pour que cette scène émerge encore un peu plus. J'espère que tout ça va durer encore un peu, on verra bien!


Casbah Records (Julien, Lyon)
Coté radio nous avons étés un peu débordé (vrai découverte de cette année pour l’équipe) par la grosse vague psyché qui a déferlé dans notre petit monde underground sous la houlette des Ty Segall et son album Hair en collaboration avec White Fence mais aussi par les albums réussis de groupes anciennement plutôt garage comme Thee Oh sees (Floating Coffin) et Feeling of love.
L’équipe a donc ouvert ces bras aux mastondonte du genre et fut ravi de découvrir (enfin) les Black Angels (nous avons adoré indigo meadows qui visiblement a beaucoup déçu les fans de la première heures), Night Beats et autres groupes de label Reverberation Appreciation Society à Austin.
Concernant le garage (plus notre came) nous avons évidement craqué sur The Growlers, Le Kid et les Marinellis, Fidlar, Wavves.
Nous n’avons pas été déçu par les gros tels que Hanni El Katib, The Liminanas (Costa Blanca), The Dirtbombs et King Khan and his Shrines.
Plus personnellement je suis un amateur de punk et j’ai adoré le nouvel album des Mind Spiders, le disque des Shocked Minds, thee spivs ou l’ensemble des disques des Hex Dispenser.

Coté label nous avons été très fier de l’ensemble des groupes que nous avons sortie (Mesa Cosa, Owen Temple Quartet, The Futures Primitive et Bits of Shit) et surtout de la nouvelle collaboration avec Dangerhouse Skylab Records (label du disquaire Dangerhouse) et nous pouvons annoncer que nous allons sortir en co-production le premier LP des Rivals avec Mauvaise foi Records et le second LP des Cowbones  (groupe un peu dingue à cagoule).
De plus nous prevoyons de lancer une collection de LP proposant un melange de litterature et de rock garage (nosu travaillons à la conception d’un objet magnifique signé par un artiste en gatefold et exemplaire numerotée)

mercredi 8 janvier 2014

Bilan 2013 : Top labels

Il aurait été tentant de citer à nouveaux des labels des années précédentes tant certains se sont révélés en forme en 2013. Ainsi Trouble In Mind (top label 2011), Woodsist (top label 2012) ou Great Pop Supplement (2012) ont réalisé des disques somptueux cette année (Maston, Lucid Dream, Kevin Morby etc.) et on ne saurait que vous recommander de vous précipiter sur le catalogue il était cependant important pour nous de continuer à défricher en évoquant des nouveaux venus ou des labels historiques en renouveau. Voici notre top subjectif des labels de 2013.  

Chapter Music
Chapter Music a fêté ses 20 ans en 2012. Changer de décennie ne semble pas l'avoir freiner dans ses intentions, bien au contraire, le label australien a signé une année fabuleuse avec notamment de merveilleux disques des Stevens ou de Dick Diver. 2013 était placé sous le signe de la scène australienne et qui mieux que Chapter Music représente ce vent de fraîcheur qui souffle sur l'indie-pop depuis les antipodes ?




Reverberation Appreciation Society
Le revival psych rock doit beaucoup à ce label et à son proprio Christian Bland, il a nous dégôté une belle brochette de chevelus en goguette prêts à nous vriller l'esprit avec leur kaléidoscope. D'autant qu'en plus de Night Beats qu'on connaissait déjà, le label a sorti coup sur coup deux nouveaux groupes qui nous en mis plein la vue : Holy Wave et Elephant Stone, et si nous n'en avons par encore parlé, nous les avons pourtant largement rincé en 2013.


Lolipop Record
A l'instar de Captured Tracks, Burger est en train de devenir une super machine, des centaines de références, un travail (trop -à mon goût-) largement constitué d'édition cassettes de disques sortis par d'autres et un catalogue d'artistes piqués aux autres (Burnt Ones, Dead Ghosts,...). Si vous cherchez UN label dans le même esprit mais qui a gardé son travail de défrichage, c'est chez Lolipop Records qu'il faut aller voir maintenant, les sorties s’enchaînent, quasiment que des nouveaux venus et presque rien à jeter. Le label cassette de l'année sans hésitation.

Fire / Critical Heights
Fire Records est un de nos labels indie-pop historiques fétiches, ils avaient notamment les géniaux Close Lobsters au catalogue. Ils ont des goûts impeccables en matière de rééditions (Teenage Fanclub, The Boys, Television Personalities) mais surtout le label renoue avec ses premières amours via de nouvelles signatures excitantes comme Scott and Charlene's Wedding, Virginia Wing, Las Kellies, Surf City.


Castle Face Records
Castle Face contribue largement à la bonne santé de la scène de San Francisco, le catalogue du label est un véritable who's who avec des contributions de Ty Segall, Fuzz, White Fence, Warm Soda, Oh Sees, Total Control (oui, ils sont australiens), Fresh and Onlys etc. Qui plus est avec le premier Group Flex (sorti en 2012) ils ont marqué les esprits en proposant un des plus beaux objets musicaux de ces dernières années. Il était temps de les mettre à l'honneur sur le blog !