jeudi 18 octobre 2012

Conjuguons la Pop #14 : Interview avec le Kid et les Marinellis


Au moment où je vous écris je découvre seulement l'album du Kid et les Marinellis après leur super single sorti en 2009. On est heureux d'avoir pu interviewer ces mecs dans notre dossier conjuguons la pop, les premiers morceaux que j'entends à l'instant sont vraiment très bons et à la hauteur des deux titres que nous avions évoqué il y a quelques temps. Je veux ce disque !

Pouvez-vous nous présenter Le Kid et les Marinellis ?
Boîte de Pandore au couvercle égaré, contingent pentacéphale, le bastion Marinelli étonnera toujours par son habileté à insulter le contentieux moral bourgeois: le bon sens. Une bête à chasser en troupeau, il va sans dire. Cedric, J-F,Rülf,Olivier, Ben 

Comment est né le groupe ? Êtes-vous dans d'autres formations en parallèle ?
Nous sommes des amis de longue date, pour les autres formations, JET 5 et Shortpants Romance

Le Kid je crois savoir que tu es fan de Dutronc non ? La "Françoise" de "T'es pas d'ici" est-elle une référence au français ? 
Françoise est vraiment la Françoise Hardy ! Mais pour le Fan, je suis plus « FAN » de Antoine que de Dutronc.

Écoutez vous également des groupes francophones canadien des sixties comme les Misérables ?
Les groupes comme Les Misérables, Les Lutins, Les Sinners, etc. font partie d’un culte qui est probablement beaucoup plus grand à l’étranger qu’au Québec. La preuve a été faite dans le passé par le biais de copies pirates de ces albums sur des labels européens.
En fait, mis à part Les Sinners qui furent immortalisés au cinéma par Jacques Godbout, le reste des groupes québécois plus « garage » (notons aussi au passage Les Sextants, Les Atomes, Les Loups, etc.) de cette époque demeure très obscure et n’intéresse que le bout de l’ongle d’une minorité de soi-disant « amateurs » de garage qui préfère généralement le confort des références faciles dont elle est gavée. Il faut également mentionner en parlant des Sinners qu’Arthur, leur guitariste vedette (ex-Jaguars ayant également joué avec Robert Charlebois), est toujours actif, ce qui leur confère un peu de mine dans le crayon.

Quelles sont vos autres influences ?
Rolling Stones, Demons Claws, Antoine...et plus

Le choix du français a-t-il été délibéré dès le départ ?
Oui, la langue que nous parlons.

Avez-vous rencontré des difficulté à utiliser cette langue ?
Non

Quel rapport entretiennent les groupes québécois avec la langue française ?
Il y a un malaise ambiant, c’est palpable. Langue du rock, langue pas-rock, langue de bois, langue dans la poche, rock n’ roll et pauvreté… qui sait ? Cette obsession de se dire que ça ne se fait pas, du rock n’ roll dans sa propre langue, si elle n’est pas l’Anglais à tout le moins, c’est un complexe qui donne une belle couleur à l’expression « la sacralisation de l’écrasement ».

Pensez-vous qu'il soit différent de celui que nous avons en France ?
Ce serait matière à réflexion, mais la dynamique géographique et politique dans laquelle nous évoluons a une incidence certaine. Couplez le tout au manque d’intérêt que notre génération a envers la culture québécoise (cinéma, musique, arts, etc.), c’est pas mal une recette gagnante pour passer à autre chose. Si tu veux une analogie facile, dis-toi que 70% des québécois n’ont probablement pas vu plus de 3 films parmi les 10 plus importants de notre répertoire cinématographique, et que pire encore, sur ces 10 films, il est probable que près de la moitié n’ait même été sous-titrée afin d’être disponible ailleurs dans le monde.

Comment la langue est perçu au Canada dans la musique ? et à l'étranger ? 
Il serait trop facile de dire que les anglo-saxons n’ont rien à cirer du fait français et de nos quelques arpents de neige. Ce qui fait la beauté des communautés musicales communément appelées « sous-cultures » c’est qu’on s’y retrouve par choix et qu’on y reste par goût et par intérêt. Ceux qui choisissent de venir nous voir, d’acheter les disques et les autres babioles sont là parce qu’ils peuvent partager une certaine vision de ce que l’on fait, et cela transcende bien souvent les questions linguistiques. Si c’est le premier pas vers une affirmation de l’existence d’une culture distincte, vivante et apte au dialogue, c’est déjà très bien.
  
Comment voyez vous l'évolution de la scène garage canadienne ?
Nous la voyons de loin… avec des jumelles que l’on jettera bientôt afin de ne plus prendre la mauvaise habitude d’épier le voisin. « Tu ne convoiteras point la maison de ton prochain ; tu ne convoiteras point la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, ni aucune chose qui appartienne à ton prochain.

De quels groupes vous sentez-vous proche ?
UBT et Man Legs


Votre premier single est sorti en 2009 votre album sort cette année, que s'est-il passé entre temps?
Des changements, le band a changé les 2 guitaristes .. on a enregistré

Comment s'est fait le rapprochement avec P Trash ?
Un simple E-mail, il nous connaissait déjà, il avait acheté un grand nombre de 45tours

Vos projets ?
Sortir un autre 45 tours, enregistrer pour un prochain album et oui surement une tournée européenne !

En France nous connaissons assez mal la scène canadienne, quelques recommandations à nous faire ?
Allez vers ce qui vous semble le plus niché, laissez les comparaisons de côté, si quelqu’un vous parle du « son montréalais », ne lui adressez plus la parole en premier.



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