J'ai super la flemme de faire l'historique des Osmonds un groupe de frangins qui chantent à la télé depuis les années cinquante et lancé comme réponse aux Jackson 5 au début des seventies... Il s'agit d'un groupe américain de pop bubblegum dans la pure tradition du genre (Monkees, Bay City Rollers etc.) généralement assez tiède et anodin. Il y a cependant quelques bons morceaux, j'en connais en au moins deux que je vais vous présenter aujourd'hui, peut être en existe-t-il d'autres ?
Le premier est certainement le plus connu et identifié des deux: Crazy Horses , un tube de 1972, extrait de l'album du même nom (un de leurs plus personnels). Le titre est une charge contre la pollution des voitures, une préoccupation encore nouvelle à l'époque mais déjà dans l'air du temps comme en témoignent certains films de science fiction contemporains comme Silent Running (1972) ou Soleil Vert (1973). La chanson ne fait pas dans la dentelle proposant un hard rock puissant, groovy et énergique. Si les cuivres rendent la chose un peu plus acceptable, voilà une performance assez sauvage et remuante à sauver du bac à daube de votre disquaire !
Autre bonne surprise à sauver dans le répertoire de nos américains bien sous tout rapport: leur reprise de Fever. Et oui ! Encore une ! Impossible de se lasser de cette chanson non ? Sorti en 1974 sur l'album Love Me For A Reason et en Face B du 45T du même titre, les Osmonds amènent la chanson dans un registre funk teinté de soul psychédélique du plus bel effet. Certes la prestation vocale n'est pas nécessairement à la hauteur de ce qu'auraient pu faire un groupe Motown mais c'est quand même fort sympathique cette affaire ! Les arrangements sont très cool et bien fichus (guitare wah-wah, clavinet, flûte...).
Les Osmonds s'inspirent, avec une certaine réussite de formations vocales noires comme les Chi-Lites, les Temptations (Papa Was A Rolling Stone) ou encore les O'Jays (les premières notes de basse évoque For The Love Of Money). D'une certaine façon Fever actualise, avec l'apport du funk, la musique que jouaient les frères dans les années cinquante: le style Barbershop. En effet, au delà de l'instrumentation typée soixante-dix, la structuration des voix (baryton, ténor, soliste...) renvoie aux origines vocales du groupe, un point commun avec les groupes soul psychédélique qui s'ils s'éloignent du Doo Wop (genre lui même inspiré du Barbershop) n'en gardent pas moins une répartition des voix proche.