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vendredi 30 juin 2017

Achats Récents #12

Une spéciale Royaume Uni, Groovy Baby ! Les deux derniers disques ne furent pas édités en France à l'époque (d'où la présence de pressage anglais sans pochette).

Peut-on se lasser de Tom Jones ? Après une absence de quelques semaines, il revient dans notre rubrique Achats Récents plus fort que jamais le bougre ! Nous avions en effet évoqué l'excellente I've Got a Heart il y a un mois. Le Gallois a cependant plus d'un tour dans son sac à malice de faces B. Looking Out my Window (1968) est une autre tuerie groovy aux glorieux arrangements. Tom est dans la chanson, il emporte tout sur son passage. La rythmique tabasse sévère ! Très très bien. Pas si courant mais je suis sûr que les diggers du dimanche à la recherche de Dark Side Of The Moon ne penseront pas à le prendre, vous si maintenant !


Une autre face B de Tom Jones plutôt cool quoi que pas aussi dingue que Looking Out My Window : If I Had You sur l'EP Green, Green, Grass of Home paru en 1966. Un sympathique morceau groovy et assez beat dans l'esprit ! 


Like We Used To Be est un excellent Georgie Fame and the Blue Flames. Impossible de ne pas entendre l'influence de Mose Allisson sur le chant du britannique... Le jeu d'orgue est brûlant (inspiré probablement par Jimmy Smith, Booker T etc.), les cuivres rutilants (et utilisés avec goût ce qui n'est pas toujours le cas). Si Yeh Yeh qui l'a fait connaître était une reprise, voici un original de 1965 (signé de son vrai nom: Clive Powell) d'excellente facture à passer dans ses sets modernistes et sixties ! Promis on va essayer de ne pas remettre dix ans avant de reparler de l'un des meilleurs organistes mod anglais avec Brian Auger...



Dave Clark Five sont un groupe londonien de musique beat connu pour avoir inventé le Tottenham Sound une réponse au Mersey Beat des groupes liverpuldiens et plus particulièrement les Beatles ! Au delà de l'anecdote, le groupe est particulièrement populaire dans la première moitié des années soixante aux États-Unis, plus que dans leur pays natal en tout cas. La situation s'inverse vers 1967 grâce à des singles comme Everybody Knows. Particularité de la formation: la mise en avant du batteur Dave Clark, contribuant aussi à la particularité de leur son sur certaines de leurs chansons. Histoire d'être original, encore une fois, la face B retient particulièrement mon attention sur ce 45 tours. Concentration Baby est un morceau sauvage et brutal pas si éloigné des Troggs dans le délire hommes des cavernes qui martèlent leur batterie ! Dans une orgie de fuzz et orgue, pas de pitié, ça déménage ! Presque garage-rock non ? Le genre de morceau super cool et pas cher (comme le shame des DDDBM&T que j'évoquais l'autre jour dans la même session que le Tom Jones cité plus haut) à ajouter sans modération à sa collec' de rock 60s britannique !

jeudi 6 avril 2017

Claude Nougaro "Docteur"

Claude Nougaro n'avait jamais eu d'articles sur ce blog, il est temps de remédier à cela ! Je ne connais pas assez la carrière du Toulousain pour me lancer dans un descriptif complet de celle-ci, cependant notons que le chanteur sort son premier 45T en 1958 (ou 1959), il a alors 29 (ou 30) ans. Sa carrière démarre réellement à partir de 1962 quand Nougaro collabore alors avec Jacques Canetti, un des directeurs artistiques les plus importants de la France des trente glorieuses. Sans citer tout le CV de l'intéressé mentionnons qu'il a travaillé par exemple avec Boris Vian, Serge Gainsbourg, Jacques Brel, Aznavour, il a aussi créé la salle les 3 Baudets...excusez du peu ! 

Nougaro est régulièrement accompagné dans les années soixante par Maurice Vander (le père adoptif de Christian Vander, leader de Magma). Celui-ci s'entoure de la crème du jazz français, parmi eux un de mes organistes français fétiches: Eddy Louiss. Bien qu'arrangé par Vander, le musicien d'ascendance martiniquaise n'est pas crédité sur ce 45T de Nougaro, pourtant le Hammond y est particulièrement bien représenté avec un savoir faire évident. Le chanteur toulousain développe le long de ces quatre morceaux, une formule entre jazz, pop et chanson avec d'excellentes instrumentations démontrant la qualité des musiciens français de l'époque. Les textes de Nougaro sont soignés et intéressants, en particulier sur le superbe À Bout de Souffle évoquant un braquage haletant à la Bonnie & Clyde. Pourtant, le Toulousain ne sacrifie jamais au sens les mélodies et le rythmes, il garde une diction fluide et musicale. Je ne saurais dire si cette justesse de ton est une constante de Nougaro, en tout cas c'est quelque chose que j'apprécie beaucoup sur ce disque.  

L'autre temps fort du 45T est la reprise de Fever sous le nom de Docteur. Il existe de nombreuses reprises de cette chanson, devenu comme Louie Louie - dans un autre registre - un standard de la pop. J'ai un faible pour certaines versions (notamment la très beat des McCoys), Nougaro en fait une superbe interprétation. Sur un tempo modéré dansant, Nougaro est langoureux et sensuel, l'accompagnement musical est également fantastique: batterie jouée au balais, orgue hammond jazzy vif, percussions utilisées par touche... Docteur est un crescendo soyeux dans lequel Nougaro nous embringue jusqu'au dénouement.

jeudi 10 novembre 2016

Les indicatifs de Campus sur Europe 1

Si la libéralisation des ondes radios fut une des grandes mesures de Mitterrand, le monopole de l'état fut contesté des décennies auparavant, notamment par la station Europe 1 créé en 1955, l'une des plus célèbres radios périphériques avec par exemple RMC (Radio Monte Carlo) ou encore RTL (Radio Télé Luxembourg). Ainsi pour contourner l'interdiction, l'émetteur était installé en Sarre, une région allemande alors sous protectorat français. 

Parmi les émissions populaires auprès des jeunes sur la station figure certainement Salut Les Copains aussi connu sous le nom de SLC. Cette émission destiné principalement aux adolescents fut un des grands vecteurs de la musique yéyé en France. Ses présentateurs Daniel Filipacchi et Frank Ténot imposèrent un ton moins compassé et plus direct, ils diffusèrent aussi tous les nouveaux tubes de Johnny, Sylvie mais aussi parfois de la pop britannique... Au milieu des années soixante, SLC perdit de son influence, en effet progressivement les goûts du public jeune évoluèrent et cherchèrent des artistes peut-être un peu plus incisifs et personnels. L'émergence de Dutronc ou Antoine en 1966 exprime cette tendance: répertoire original, musique agressive, textes mordants et ironiques... En 1969, en pleine vague Musique Pop elle disparaît dans un relatif anonymat...depuis elle est devenue l'un des symboles forts de l'innocence de l'époque et certains de ses génériques, notamment le cultissime Last Night du fantastique groupe instrumental (backing band de Stax) de Memphis les Mar-Keys, résonnent toutes les semaines dans de nombreux mariages à travers la France au moment du madison

Une autre émission d'Europe 1 à destination des jeunes a tout pour retenir notre attention: Campus. Animé par le journaliste Michel Lancelot (décédé en 1984), elle exprime la quintessence des changements s'opérant entre 1968 et 1972 (ses années de diffusion), une période marquée par les révoltes étudiantes à travers le monde notamment le Printemps de Prague. Son ton plus mature transcendée par la contre-culture qui irrigue l'occident (beatniks et désormais hippie) séduisit les anciens auditeurs de SLC devenu de jeunes adultes, étudiants en fac pour certains d'entre eux. Les génériques de l'émissions sont particulièrement chouettes, on en recense trois, tous excellents (le premier d'entre eux avait d'ailleurs eu son article ici il y a presque dix ans et été cité une seconde fois il y a trois ans et demi...) et que je vais vous présenter.



Tiger de Brian Auger and The Trinity, paru en 1968, est un excellent morceaux groovy 60s porté par l'orgue hammond fiévreux d'un des plus doués représentant du genre anglais (Brian Auger), certainement plus percutant que son collègue Georgie Fame (que j'aime beaucoup par ailleurs). La performance vocale n'est pas fantastique (surtout si l'on compare avec les sorties accompagnées de l'incroyable chanteuse Julie Driscoll) mais le morceau fouraille suffisamment pour que ce détail n'en soit qu'un...



Le morceau est produit par Giorgio Gomelsky, décédé en début d'année dans un relatif anonymat...Ce personnage de l'ombre fut pourtant clef dans la British Invasion. Peut-être pas aussi important que ne le furent Brian Epstein et Andrew Loog Oldham managers respectifs des Beatles et des Stones lors de leurs ascensions, le Suisse d'origine géorgienne fut pourtant un maillon essentiel de l'époque. Premier imprésario des Stones il dirigea, suite à leur perte, les Yardbirds. Il produisit pas mal de disques, notamment pour des petits français comme Johnny Hallyday


Loin de s'arrêter après les sixties, l'intéressé embarqua en France à la fin de la décennie et fut impresario de Gong ou Magma. Il joua un rôle décisif dans la création d'un circuit de MJC pour les groupes progressifs de l'époque en France et enfin on le retrouvât à New York pote avec Bill Laswell alors en pleine création du groupe Material ! Bref, une figure de l'ombre dont le rôle essentiel pour la musique que nous aimons se devait d'être un peu plus mis en lumière et je suis content de pouvoir en dire un mot à l'occasion de cet article. Il fait un étonnant lien entre scène britannique sixties, rock progressif français et disco déviante new-yorkaise. Mais revenons-en à nos chers génériques de Campus !


La seconde saison de Campus se fit ainsi au son de Take One de The Golden Pot un 45 tours très apprécié des collectionneurs de jerks 60s. Instrumental frénétique marqué par le rythme et un orgue acide à souhait, le titre est enlevé et débridé. Discogs n'apporte que peu d'information sur le groupe dont voici l'unique sortie (il existe cependant un EP compilant les deux morceaux avec deux morceaux des Maledictus Sound, une rareté garantie !). La pochette fournit quelques informations sur le groupe mais elles pourraient être fausses... Enregistré le 25 avril 1969 au studio Regent New Sound (s'agit-il du même lieu que le Regent Sound Studio où les Stones firent leur premier album?) les deux morceaux sont signés par un certain Sean Garcia (organiste du groupe) et C. Payne, annoncé comme directeur musical. Sean Garcia serait-il Sylvain Garcia, un français dont les crédits dans la variété 70s française ne sont pas négligeables ? Une hypothèse à considérer ! À noter que la face B Motive sans être aussi folle que Take One se défend très bien dans le genre instrumental groovy nerveux et dansant !


Enfin finissons notre tour des génériques de Campus, par le dernier recensé d'entre eux qui accompagna l'émission en 1972 (mais extrait de l'album Devotion paru en 1970): Marbles de John McLaughling  un guitariste britannique dont le parcours mérite le détour...

Si le public ne le découvrit véritablement qu'à partir de la fin des années soixante avec les premiers albums sous son nom (Extrapolation en 1969 paru sur le label de...Giorgio Gomelsky), l'intéressé avait déjà un CV conséquent. Ainsi nous aurions pu l’apercevoir en compagnie du gratin de la scène blues londonienne notamment Graham Bond, Alexis Korner, Georgie Fame ou... Brian Auger. Il n'enregistra pas ou peu avec ces artistes (à l'exception de Graham Bond et Bowie apparemment) mais ces années lui permirent certainement de développer son style unique. Ainsi McLaughlin put devenir une des figures essentielles du jazz-rock en participant notamment à de nombreux classiques de Miles Davis dans sa période électrique tel que Bitches Brew.  

N'étant pas assez connaisseur du jazz-rock et de John McLaughlin je ne saurais vous dire en quoi Marbles est typique (ou non) de son style... En revanche le morceau entretien un dialogue intéressant avec ses deux prédécesseurs. Le début du morceau marqué par une séquence de batterie (jouée par Buddy Miles du Band of Gypsys d'Hendrix) où les toms sont mis en avant convoque take one. L'instrumentation conserve également une tonalité cohérente avec Tiger et Take One : l'orgue Hammond y tient une place de choix même si cette fois-ci la guitare se fait plus libre et psychédélique au confins du jazz et des musiques indiennes, une piste déjà prise quelques années plus tôt par les Byrds et leur monumental 8 miles High inspiré de Coltrane et Ravi Shankar.  Marbles, paru en 1970, présente aussi quelques similitude avec un disque sorti un an plus tôt: le premier album sans titre de Santana et notamment le fantastique Soul Sacrifice (youtube) dans un registre plus mouvant et chatoyant peut-être... 

Ainsi se clôt la saga Campus, une aventure radiophonique de 4 ans aux génériques mythiques et plus fantastiques les uns que les autres. Lequel est le meilleur d'entre eux ? Je vous laisse décider, en tout cas pour ma part je possède les trois en 45 tours.


mardi 17 mai 2016

Georges Raudi et son orchestre font groover la face B

Disque bien connu des bacs pas chers, ce 45T de Jacques Dutronc est plus mémorable pour sa face B instrumentale que le générique proposé en A. Si de 1966 à 1968 le parisien est au top de sa forme et presque toujours pertinent, par la suite les choses se compliquent: entre variété blague et bons morceaux ("à la queue les Yvelines" ou "Je suis content"), il devient plus difficile de s'y retrouver..."L'Arsène" est ainsi clairement sans grand intérêt, du Dutronc petit bras, loin de sa verve et la férocité des disques de ses classiques de 1966. Le 7 pouces présente néanmoins un réel intérêt grâce à "Stercock" un titre instrumental de bonne facture signé Georges Raudi et son Orchestre. Ce dernier, généralement orthographié Georges Rodi (voir sa page discogs), a participé à l'excellent groupe instrumental Les Schtrumpfs (discogs) en tant qu'organiste. Il pourrait avoir également participé au groupe progressif Sandrose (issu de la super formation Eden Rose), cependant il n'est pas crédité pendant l'enregistrement du LP, cette information reste donc conditionnelle.

La pratique consistant à caler un instrumental pour compléter un 45 tours semble assez commune. J'ai en tête au moins deux autres exemples. En 1966, les Blackburds occupent la moitié de l'EP "Noir c'est Noir" de Johnny, selon toutes vraisemblances pour des raisons assez dures (je vous laisse chercher l'information). La même année, le premier EP des Charlots (ex-Problèmes) comporte également son lot d'instrumentaux de bonne facture: à n'en pas douter au départ la chanson avec le fameux "Chauffe Marcel" était considérée comme une pure récréation et il n'avait pas été envisagé que le disque puisse autant cartonner (surtout que le groupe sérieux peinait à marcher comme les collègues de labels Dutronc ou Antoine). J'imagine donc qu'il a été pioché ou composé en vitesse des instrumentaux pour compléter le disque et pouvoir le sortir en EP... Ainsi il n'est même pas certain que les Problèmes jouent effectivement dessus ! 

Sur le 45T de Dutronc: pas de problèmes, l'auteur et interprète est bel et bien crédité, le fameux Georges Raudi que nous mentions au début de cet article. Je n'ai pas d'informations pour détermnier si le morceau est extrait de la BO de la série ou s'il a été spécialement composé pour le 45T. Peut-être s'agit encore une fois d'un morceau pioché quelque part pour remplir une face... Dans tous les cas, en 2016, il est possible de s'en réjouir car "Stercock" est la vraie surprise et la meilleure face de ce simple: un instrumental groovy dominé par un piano et d'excellente facture dans la veine du Googie Rene Combo ou de Booker T and the MGs par exemple. Le riff de guitare ressemble d'ailleurs pas mal à "Soul Finger" des Bar-Kays (moins l'instrumentation qui ne fait pas appel aux cuivres). Peut-être pas un indispensable mais un super titre que vous pouvez trouver très facilement pour une somme dérisoire !


jeudi 7 avril 2016

The Peddlers: Cool Britannia

Pas aussi connu que Georgie Fame ou Brian Auger, The Peddlers méritent pourtant une place dans le cœur des amateurs de jazz-soul groovy britannique. Reconnaissons que la discographie du trio est inégale et comportent pas mal de variété vieillotte de nos jours, pourtant ils ont quelques très bons morceaux à leurs actifs. Je vous mentionnais précédemment la superbe "Tell the world we're not in", ma chanson fétiche du groupe - dans sa version album (la version single comporte des cuivres qui gâchent une partie du plaisir) - j'ai eu l'occasion récemment de repérer aux moins deux autres faces B de simples qui méritent le détour. 

Parmi celles-ci "Horse's Collar", un instrumental écrit par l'organiste (et chanteur) Roy Phillips. 2 minutes et 5 secondes que l'on imagine volontiers semi-improvisées à la fin d'une session pour boucler la face B. Tant mieux pour nous ! Le morceau groove sévère, peut-être un peu difficile à danser mais c'est de l'excellente came pour se pavaner dans son plus beau costume.

lundi 12 août 2013

Playlist été #1 - Hammond Parfait

C'est l'été et j'ai un peu la flemme d'écrire de vrais articles (mais promis je vais en faire quelques uns j'ai beaucoup de disques sur le feux !). Pourquoi pas une playlist ? J'écoutais en boucle ce matin un super morceau des Peddlers , d'où l'envie de vous parler de l'orgue Hammond honorable.
Dans le panthéon des orgues Hammond est un peu Zeus, le B3 est une des Rolls Royce du genre, un truc aussi intransportable (quatre roadies ?) que soyeux et chaud en matière de son. Bien sûr les spécialistes vous diront qu'un Vox Continental ou un Farfisa ça pète, oui mais c'est plus criard et agressif, ça n'a pas le velouté unique de la grosse ber-trois dont l'association avec une cabine Leslie a tout du mariage d'amour.
En dix titres on va tenter d'explorer les contours délicieusement lascifs de la pop groovy et jazz-soul des années 60-70. Si tous ces morceaux n'ont probablement pas été enregistré avec le vénérable instrument ils partagent tous un savoir-faire du laidback prêt à vous donner des fourmis dans les gambettes, aujourd'hui grâce à des groupes comme les Spadassins on sait que la relève est assuré !

Brian Auger Tiger (1968)
Brian Auger est un des maîtres de l'orgue anglais avec Georgie Fame, il est un piètre chanteur (comme l'atteste d'ailleurs cette chanson) mais a eu la bonne idée d'enregistrer la plupart de ses disques avec l'aide de la fantastique Julie Driscoll, des reprises de Let the sunshine in ou encore l'incroyable season of the witch de Donovan transfiguré en une sensuelle ode poisseuse. Sur Tiger Auger s'éclate à imiter le rugissement du tigre sur son clavier chéri, c'est génial !


Georgie Fame Somebody Stole my Thunder (1969)
Comme Auger, Fame est meilleur organiste que chanteur mais le type a quand même une voix qui fait un peu plus illusion que son collègue ! Quand Fame enregistre Somebody stole my thunder sa meilleure période (sur Columbia avec les Blue Flames en backing band) est derrière lui mais il jette suffisamment d'énergie dans ce titre (où l'orgue n'est pas proéminent) pour le rendre irrésistible, probablement un des meilleurs de sa carrière !
Écouter sur Youtube.


The Peddlers Tell the World we're not in (1970)
Les Peddlers ne sont pas le groupe le plus cool de la terre, et ils ont pas mal de morceaux lounge un peu nases à leur répertoire, cependant il se glisse ici et là quelques petites pépites comme l'incroyable tell the world we're not in dont on préférera la version album sans les cuivres à l'édition single. Ce titre est un concentré de pop groovy avec un orgue déchaîné passé à la wha-wha, et pour une fois l'organiste en chef est aussi un remarquable chanteur !


Les Gottamou Gribouille (1966)
Les plus attentifs reconnaitront peut être la bouille de Nino sur la couv' de l'EP 45 tours. En effet derrière ce nom un peu curieux (tiré de "got to move") se cache un trio dans lequel joue Nino Ferrer à la basse et Estardy (aka Le Baron) à l'orgue ! Il existe deux 45 tours de cette formation, un vocal sur le thème du Monkiss et celui-ci dans la lignée de gens comme Jimmy Smith. Bien sûr l'orgue est un peu plus criard qu'un hammond mais voilà une tuerie groovy made in France qu'il était difficile de ne pas citer !

The Nilsmen Le Winston (1968)
Derrière ce nom se cache un groupe suédois dont je doute de l'existence réelle...J'opterai plus pour des mercenaires de studio mais qui sait ? Ce 45 tours (l'unique du groupe) est clairement orienté vers la promotion pour le tabac puisqu'une face est dédiée à Camel et l'autre à Winston ! Il n'empêche ce 2 titres carbure sévère en particulier la face dédié à Winston ! Ultra groovy et péchu, ce 45 tours se trouve pour une dizaine d'euros et fera danser vos copines mods !


Jimmy Smith The Cat (1964)
Il était difficile de faire l'impasse sur un des maitres de l'instrument: l'américain Jimmy Smith. Son touché est incroyablement léger et inspiré, un des dieux du Hammond. Sur la BO de The Cat il est accompagné par un autre dieu: Lalo Schifrin à qui l'on doit une autre célèbre BO (Mission Impossible). Autant dire que la rencontre entre deux génies a de quoi émoustiller les sens, et le résultat est à la hauteur des attentes: une explosion chat-oyante !

Toussaint McCall Shimmy (1967)
Probablement un de mes instrumentaux groovy favoris. Ce morceau est à la fois simple, avec énormément de feeling et très sauvage. Toussaint se fait juste accompagner d'un batteur, et les deux envoient la sauce à fond ! Il assure la basse grâce aux pédales de l'instrument ! Le reste de l'album qui a accompagné la sortie du 45 (face B d'ailleurs) me semble pas du même niveau, mais objectivement ce n'est pas grave quand on grave un truc aussi radical !


Booker T and the MG'S Outrage (1965)
Il aurait été difficile de faire l'impasse sur Booker T qui au même titre que Jimmy Smith est un des plus grands organistes de l'histoire de la musique pop. Si Jimmy Smith flirtait avec le jazz, le truc de Booker c'est la soul poisseuse. Membre du groupe maison du label STAX il a enregistré avec ses MGs quelques un des grands classiques du genre comme le fabuleux Green Onions ou Hip-Hug Her. Outrage est un peu moins connu mais c'est une grosse décharge prête à électriser le corps de haut en bas !

Serge Gainsbourg Requiem pour un Twister (1962)
Une de mes chansons favorites de Gainsbourg, qui  a également donné son nom à ce blog il y a maintenant six ans de cela. Il était difficile de faire l'impasse sur cette merveille de pop aux accents jazz et à l'orgue hammond époustouflant. Les textes sont fantastiques et derrière (comme toujours avec Serge) ça joue incroyablement bien ! C'est net et précis mais avec beaucoup de subtilité, bref c'est un des nombreux coups de maitres du génie de la pop française dont on ne parle pas assez souvent dans ces pages.

France Gall Jazz à Gogo (1964)
France Gall n'a pas attendu Gainsbourg pour exister et enregistrer de la pop de qualité, la preuve avec ce Jazz à gogo de 1964 co-écrit par son père (Robert Gall) et Alain Goraguer (également arrangeur / directeur musical de l'EP). Je suis très fan de France Gall dans les années 60, elle a réussi à avoir une discographie de très grande qualité et un succès public énorme. Que ce soit dans la pop pure jus ou du jazz chanté groovy elle a souvent su se montrer pertinente et juste. Ce morceau est terriblement cool !

mardi 23 octobre 2012

Conjuguons la Pop #18: Nino Ferrer - Enregistrement Public (1966)

Le hasard fait bien les choses, en rangeant mon bureau pour retrouver un truc je suis retombé sur la réédition cd d' Enregistrement Public de Nino Ferrer, l'occasion était trop belle pour ne pas la saisir: Nino est dans notre dossier Conjuguons la pop!

Que dire sur Nino? Oui je l'appelle Nino même si je ne le connais pas, et que je n'ai même pas eu conscience de sa mort quand il s'est suicidé en 1998. Je l'ai découvert bien plus tardivement en fait, quand mon intérêt pour les 60s en France a été décuplé par diverses sources (la Nuggets 2, le livre Antiyéyé), et depuis il fait parti de mes chouchous de cette époque au coté de Dutronc ou Polnareff. Nino Ferrer s'est semble-t-il toute sa vie senti incompris, en tout cas artistiquement parlant. Quand il écrivait des chansons aux textes subtiles, parfois acides et souvent remplis de non-sens (il faut écouter les textes fabuleux de Madame Robert par exemple) le grand public l'a associé à des hits novelty comme Mirza ou le Téléfon , pas nécessairement représentatifs de son répertoire. La blague s'est reproduite diverses fois, y compris dans les 70s quand Métronomie fait un bide mais qu'un single extrait de l'album (la maison près de la fontaine) devient un énorme succès. La grande méprise autour de Nino Ferrer est de la prendre pour un chanteur de variété rigolo alors que ce mec avait un amour profond pour la musique et aurait aimé être pris un peu plus au sérieux (et à juste titre, certains textes très premier degrés peuvent être particulièrement touchants).

Avant son virage progressif et rock des années soixante-dix Nino Ferrer était un gros fan de soul américaine, sa musique dans les 60s transpire souvent du son Stax (en particulier Otis Redding et Booker T and the MGs), du Rhythm n blues de Ray Charles ou James Brown. Cette facette est largement représentée dans Enregistrement Public. L'erreur serait de considérer ce disque comme de la variété, non Nino fait de la blue eyed soul et avec un talent stellaire. La formation faire la part belle aux cuivres et à l'orgue hammond inspiré de Bernard Estardy "le Baron" bien groovy et jazzy, on est jamais loin de Jimmy Smith ou Georgie Fame. Si ce live est probablement un faux comme de nombreux enregistrements publics de l'époque (enregistré en studio avec des rajouts de bruits de foule pour donner l'impression du direct) les musiciens se donnent à fond, la tension est presque palpable. Nino dirige les débats avec grâce et vigueur. Lui qui était si élégant (et en un sens il est tout autant mod que ne peut l'être Dutronc!) emporte tout sur son passage. Je veux être un noir est un aveux de sa part: il aurait aimé pouvoir chanter comme Ray Charles ou James Brown, cependant s'il n'a pas le coffre de ses idoles Nino n'en a pas moins une voix incroyable, on le sent sur le fil, profondément honnête, terriblement intense! Non Nino tu n'étais pas un noir mais tu avais saisi l'âme de la soul et tu es un de ceux qui l'a le mieux adaptée à sa culture de part le monde. Nino Ferrer se place très facilement parmi les meilleurs chanteurs blancs de son époque dans la catégorie des Eric Burdon, Reg King ou Steve Marriott. Des mecs capables de retranscrire l'intensité de la soul sans la copier de trop près.

Cet album est presque un sans-faute et s'écoute très bien d'une traite (deux pour les puristes: on doit retourner le disque entre les deux faces), c'est assez rare dans le paysage français 60s où les LP étaient souvent des compilations d'EP agrémentés de fillers histoire de combler les interstices. Il y a de nombreux moments de pure grâce. Il faut écouter par exemple "Pour oublier qu'on s'est aimé", à mon avis la meilleure version de cette chanson (il en existe trois: une antérieure avant son succès populaire, et une au début des 70s). Ce morceau est sincère, il est intense, le texte est très direct, pas d'ironie, pas de non-sens ici, juste Nino qui balance des mots de ses tripes. Il y a quelques reprises notamment le fameux Les Cornichons (l'original est instrumental de James Booker: Big Nick) ou une superbe version de It's Man's Man's Man's World de James Brown ( si tu m'aimes encore ), on est loin des insipides yéyés: Nino prend la chanson à bras le corps et se l'approprie. On trouve de nombreux classiques du répertoire du franco-italien sur cet LP: Mirza, Les Cornichons, La Bande à Ferrer, Oh Hé Hein Bon, Mme Robert etc.

Enregistrement Public est un vrai concentré du Nino Ferrer 60s et une merveilleuse introduction à ceux qui souhaiteraient se lancer dans la discographie d'un des chanteurs les plus mésestimés de France de ces 50 dernières années. Il démontre la possibilité de s'approcher de l'esprit de la musique Soul en français dans la langue. L'intensité que met Nino dans sa musique devrait inspirer plus d'un revivaliste soul qui s'attache parfois d'avantage à soigner les détails et l'apparence plutôt que se mettre en danger en chantant comme si plus rien d'autre ne comptait, comme si c'était la seule chose qui avait une vraie importance, et c'était le cas pour Nino Ferrer.

L'album a été réédité en vinyle et il est disponible pour une modeste somme en cd.


Nino Ferrer -  Pour oublier qu'on s'est aimé

vendredi 4 juillet 2008

it's summertime

A sa façon RPUT fête l'arrivée de l'été, avec 4 reprises de Summertime. Les Zombies se sont fait connaître grâce à ce titre à un concours style radio-crochet, leur version est mélancolique, avec un feeling jazzy apporté par le clavier de Rod Argent - le calme avant la tempête... On continue sur la reprise de George Benson qui pour l'occasion assure aussi la partie vocale (avec une certaine réussite), une version groovy et chaloupée qui donne irrémédiablement envi de danser. Puis l'on poursuit sur Billy Stewart probablement ma version préférée de ce morceau, en un mot, un seul: monumental. Si il y a quelques oubliés en soul Billy Stewart en fait parti, cette reprise le prouve, une carrière trop courte, stoppée par un accident de voiture, mais un talent évident et éclatant de toute part sur cette version de summertime incroyable - ça me retourne dans tous les sens à chaque fois. On fini avec une très bonne reprise ska par le groupe belge/rhodésien the Shake Spears, face a d'un single déjà évoqué ici même il n'y a pas si longtemps.

4 different & great covers of summertime. The Zombies won a battle of the band with their mellow version of it, so it appeared on their first LP in 1965. George Benson's rendition from 1966 lp "it's uptown" is groovy and makes us want to dance. Billy Stewart's one is my favorite, it blows my mind everytime i hear it - soul at it's best. We finish on the Shake Spears (a belgian / rhodesian beat-band, for more info see our previous post on them) cover, in a ska way, it's not good as the previous one, but it's still a very nice one.


mardi 13 mai 2008

the Peddlers - tell the world we're not in (1970)

The Peddlers est un trio anglais formé dans la premières des années 60 par deux anciens de groupes estampillés Joe Meek, cependant loin de faire de la beat ou du rock n roll, les trois se sont lancé dans une pop groovy jazzy de haute volée qui rappelle Georgie Fame ou Brian Auger. En 1970 sort "tell the world we're not in" extrait de la BO d'un obscure film anglais, mais parfaite BO du Swingin London, le morceau fut un tube à l'époque, enfiler votre beatles boots et à vous les heures de danses endiablés!

The Peddlers is a british trio formed around 63-64 by two ex members of Joe Meek's bands. They didn't chose to do beat or rock n roll music, but a kind of mix between pop music and groove-jazz, in a Brian Auger or Georgie Fame style. Tell the world we're not in is a track from 1970, and it's the perfect soundtrack for the Swingin London, get your beatles boots on and then dance until the morning!

écouter tell the world we're not in