Affichage des articles dont le libellé est swingin london. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est swingin london. Afficher tous les articles

lundi 14 novembre 2016

Henri Salvador "Carnaby Street"

Ayant une fascination récente pour Henri Salvador (qui a déjà fait l'objet de deux autres articles cette année pour son disque avec Michel Legrand et Boris Vian et son classique dystopique de 1968 Bêta Gamma L'ordinateur) je continue avec un autre de ses très bons morceaux: Carnaby Street

Sorti en 1967, il s'agit du seul vraiment bon morceau de l'EP, les trois autres chansons étant dans le registre parodique habituel de l'intéressé mais plutôt pas dans les réussites (car certaines des parodies s'avèrent à mon sens très bonnes). Pas d'accent créole ou de martien à signaler, juste la voix de crooner de Salvador qui s'en donne à cœur joie sur un excellent morceaux groovy 100% Swingin London, au texte (signé de l'un de ses deux grands complices Bernard Michel) léger et amusant. Le morceau n'a pas été enregistré de l'autre coté de la Manche mais en France avec en backing band l'excellent groupe de Jacques Denjean dont l'esprit était de s'inspirer des fameux Mar-Keys de Memphis. Jacques Denjean mérite donc aussi toute votre attention si jamais vous cherchez des disques français 60s en broc car certaines de ses productions propres sont très recherchées et à raison (par exemple la superbe Névrose à écouter sur youtube). 


jeudi 10 novembre 2016

Les indicatifs de Campus sur Europe 1

Si la libéralisation des ondes radios fut une des grandes mesures de Mitterrand, le monopole de l'état fut contesté des décennies auparavant, notamment par la station Europe 1 créé en 1955, l'une des plus célèbres radios périphériques avec par exemple RMC (Radio Monte Carlo) ou encore RTL (Radio Télé Luxembourg). Ainsi pour contourner l'interdiction, l'émetteur était installé en Sarre, une région allemande alors sous protectorat français. 

Parmi les émissions populaires auprès des jeunes sur la station figure certainement Salut Les Copains aussi connu sous le nom de SLC. Cette émission destiné principalement aux adolescents fut un des grands vecteurs de la musique yéyé en France. Ses présentateurs Daniel Filipacchi et Frank Ténot imposèrent un ton moins compassé et plus direct, ils diffusèrent aussi tous les nouveaux tubes de Johnny, Sylvie mais aussi parfois de la pop britannique... Au milieu des années soixante, SLC perdit de son influence, en effet progressivement les goûts du public jeune évoluèrent et cherchèrent des artistes peut-être un peu plus incisifs et personnels. L'émergence de Dutronc ou Antoine en 1966 exprime cette tendance: répertoire original, musique agressive, textes mordants et ironiques... En 1969, en pleine vague Musique Pop elle disparaît dans un relatif anonymat...depuis elle est devenue l'un des symboles forts de l'innocence de l'époque et certains de ses génériques, notamment le cultissime Last Night du fantastique groupe instrumental (backing band de Stax) de Memphis les Mar-Keys, résonnent toutes les semaines dans de nombreux mariages à travers la France au moment du madison

Une autre émission d'Europe 1 à destination des jeunes a tout pour retenir notre attention: Campus. Animé par le journaliste Michel Lancelot (décédé en 1984), elle exprime la quintessence des changements s'opérant entre 1968 et 1972 (ses années de diffusion), une période marquée par les révoltes étudiantes à travers le monde notamment le Printemps de Prague. Son ton plus mature transcendée par la contre-culture qui irrigue l'occident (beatniks et désormais hippie) séduisit les anciens auditeurs de SLC devenu de jeunes adultes, étudiants en fac pour certains d'entre eux. Les génériques de l'émissions sont particulièrement chouettes, on en recense trois, tous excellents (le premier d'entre eux avait d'ailleurs eu son article ici il y a presque dix ans et été cité une seconde fois il y a trois ans et demi...) et que je vais vous présenter.



Tiger de Brian Auger and The Trinity, paru en 1968, est un excellent morceaux groovy 60s porté par l'orgue hammond fiévreux d'un des plus doués représentant du genre anglais (Brian Auger), certainement plus percutant que son collègue Georgie Fame (que j'aime beaucoup par ailleurs). La performance vocale n'est pas fantastique (surtout si l'on compare avec les sorties accompagnées de l'incroyable chanteuse Julie Driscoll) mais le morceau fouraille suffisamment pour que ce détail n'en soit qu'un...



Le morceau est produit par Giorgio Gomelsky, décédé en début d'année dans un relatif anonymat...Ce personnage de l'ombre fut pourtant clef dans la British Invasion. Peut-être pas aussi important que ne le furent Brian Epstein et Andrew Loog Oldham managers respectifs des Beatles et des Stones lors de leurs ascensions, le Suisse d'origine géorgienne fut pourtant un maillon essentiel de l'époque. Premier imprésario des Stones il dirigea, suite à leur perte, les Yardbirds. Il produisit pas mal de disques, notamment pour des petits français comme Johnny Hallyday


Loin de s'arrêter après les sixties, l'intéressé embarqua en France à la fin de la décennie et fut impresario de Gong ou Magma. Il joua un rôle décisif dans la création d'un circuit de MJC pour les groupes progressifs de l'époque en France et enfin on le retrouvât à New York pote avec Bill Laswell alors en pleine création du groupe Material ! Bref, une figure de l'ombre dont le rôle essentiel pour la musique que nous aimons se devait d'être un peu plus mis en lumière et je suis content de pouvoir en dire un mot à l'occasion de cet article. Il fait un étonnant lien entre scène britannique sixties, rock progressif français et disco déviante new-yorkaise. Mais revenons-en à nos chers génériques de Campus !


La seconde saison de Campus se fit ainsi au son de Take One de The Golden Pot un 45 tours très apprécié des collectionneurs de jerks 60s. Instrumental frénétique marqué par le rythme et un orgue acide à souhait, le titre est enlevé et débridé. Discogs n'apporte que peu d'information sur le groupe dont voici l'unique sortie (il existe cependant un EP compilant les deux morceaux avec deux morceaux des Maledictus Sound, une rareté garantie !). La pochette fournit quelques informations sur le groupe mais elles pourraient être fausses... Enregistré le 25 avril 1969 au studio Regent New Sound (s'agit-il du même lieu que le Regent Sound Studio où les Stones firent leur premier album?) les deux morceaux sont signés par un certain Sean Garcia (organiste du groupe) et C. Payne, annoncé comme directeur musical. Sean Garcia serait-il Sylvain Garcia, un français dont les crédits dans la variété 70s française ne sont pas négligeables ? Une hypothèse à considérer ! À noter que la face B Motive sans être aussi folle que Take One se défend très bien dans le genre instrumental groovy nerveux et dansant !


Enfin finissons notre tour des génériques de Campus, par le dernier recensé d'entre eux qui accompagna l'émission en 1972 (mais extrait de l'album Devotion paru en 1970): Marbles de John McLaughling  un guitariste britannique dont le parcours mérite le détour...

Si le public ne le découvrit véritablement qu'à partir de la fin des années soixante avec les premiers albums sous son nom (Extrapolation en 1969 paru sur le label de...Giorgio Gomelsky), l'intéressé avait déjà un CV conséquent. Ainsi nous aurions pu l’apercevoir en compagnie du gratin de la scène blues londonienne notamment Graham Bond, Alexis Korner, Georgie Fame ou... Brian Auger. Il n'enregistra pas ou peu avec ces artistes (à l'exception de Graham Bond et Bowie apparemment) mais ces années lui permirent certainement de développer son style unique. Ainsi McLaughlin put devenir une des figures essentielles du jazz-rock en participant notamment à de nombreux classiques de Miles Davis dans sa période électrique tel que Bitches Brew.  

N'étant pas assez connaisseur du jazz-rock et de John McLaughlin je ne saurais vous dire en quoi Marbles est typique (ou non) de son style... En revanche le morceau entretien un dialogue intéressant avec ses deux prédécesseurs. Le début du morceau marqué par une séquence de batterie (jouée par Buddy Miles du Band of Gypsys d'Hendrix) où les toms sont mis en avant convoque take one. L'instrumentation conserve également une tonalité cohérente avec Tiger et Take One : l'orgue Hammond y tient une place de choix même si cette fois-ci la guitare se fait plus libre et psychédélique au confins du jazz et des musiques indiennes, une piste déjà prise quelques années plus tôt par les Byrds et leur monumental 8 miles High inspiré de Coltrane et Ravi Shankar.  Marbles, paru en 1970, présente aussi quelques similitude avec un disque sorti un an plus tôt: le premier album sans titre de Santana et notamment le fantastique Soul Sacrifice (youtube) dans un registre plus mouvant et chatoyant peut-être... 

Ainsi se clôt la saga Campus, une aventure radiophonique de 4 ans aux génériques mythiques et plus fantastiques les uns que les autres. Lequel est le meilleur d'entre eux ? Je vous laisse décider, en tout cas pour ma part je possède les trois en 45 tours.


mardi 8 novembre 2016

David Bowie, 1965!

Nous n'avons jamais évoqué à travers un article dédié David Bowie sur ce blog. Difficile d'écrire quelque chose d'intéressant et pertinent sur l'intéressé: beaucoup de grandes plumes ont analysé sa musique bien mieux que je ne pourrais le faire. Ainsi comme de nombreux autres monuments de la musique pop telle que nous la défendons ici, il fallait trouver un angle différent dans l'esprit du blog. Ainsi quoi de mieux que d'évoquer le Bowie méconnu du milieu des années 60 avant son lancement en orbite avec la sublime Space Oddity ?

Bowie enregistre en 1964 son premier single à 17 ans sous son véritable nom de famille: Davie Jones & The King Bees. La face A Liza Jane (youtube), signée de l'intéressé, est un sympathique morceau de R&B assez typique de l'époque proche de l'esprit des Animals mais peut-être pas aussi brutal et rocailleux que les géniaux prolos de Newcastle... Des premiers pas honorables mais néanmoins pas en première ligue de la très relevée British Beat. Toujours sous son véritable nom mais avec deux autres groupes, il enregistre deux singles pour Parlophone en 1965 (récemment compilé pour le RSD en 2013). Ces deux 45 Tours démontrent l'intérêt du britannique pour le mouvement mod, comme le suggère d'ailleurs la photo utilisée pour illustrer la réédition. 

Le mouvement mod fut une école pour nombre de stars de la pop anglaise (Rod Stewart) et eu un rôle décisif sur une autre figure glam importante des 70s: Marc Bolan. Je ne pense pas que l'évolution de Bowie et Bolan de faces mods à créatures glam androgynes soit un hasard: bien que très différent dans l'apparence, les deux mouvements portent en eux des caractéristiques communes autour de l'esthétisme, la sape, la théâtralité et le besoin de se (re)créer soi même. Mais revenons en aux deux simples...

Typiques de leur époque, ils montrent cependant un Bowie déjà très doué. Avec les Manish Boys, Davy Jones écrite l'excellente Take my Tip . Elle évoque notamment Manfred Mann (youtube) dans le soin apporté à apporter à faire coïncider l'énergie du rock et le groove du jazz... L'autre single est un changement d'orientation assez radicale (mais dans l'air du temps) vis à vis des deux premières sorties. Ainsi, accompagné des Lower Third, Bowie donne dans la déflagration pop art / freakbeat avec You've got a habit of Leaving. Enregistré par Shel Talmy (un génie vénéré par tous les amateurs sérieux de rock 60s britannique) la chanson évoque ainsi logiquement d'autres projets ayant impliqué le producteur américain à commencer par les premiers singles des Who (comme le grandiose anyway, anyhow, anywhere) et bien sûr plus tard les fantastiques The Creation (youtube). 

En 1966 Davy Jones devient David Bowie afin de ne pas être confondu avec le musicien des Monkees. Il tire son nom d'un pionnier américain (James Bowie) qui lui même a donné son patronyme à un célèbre couteau ! Il enregistre trois autres singles pour PYE (The Kinks) dans la mouvance R&B/mod, ils sont aussi, dans l'ensemble, de très bonne facture. Pour son premier album chez Deram Bowie change radicalement de style en s'orientant vers un style inspiré du Music Hall qui me laisse particulièrement indifférent et sans plus de succès que ses 6 singles précédents... Il faudra attendre 1969 pour que le chanteur s'envole en orbite avec une fantastique chanson amenée à devenir un de ses standards.

 

mardi 13 mai 2008

the Peddlers - tell the world we're not in (1970)

The Peddlers est un trio anglais formé dans la premières des années 60 par deux anciens de groupes estampillés Joe Meek, cependant loin de faire de la beat ou du rock n roll, les trois se sont lancé dans une pop groovy jazzy de haute volée qui rappelle Georgie Fame ou Brian Auger. En 1970 sort "tell the world we're not in" extrait de la BO d'un obscure film anglais, mais parfaite BO du Swingin London, le morceau fut un tube à l'époque, enfiler votre beatles boots et à vous les heures de danses endiablés!

The Peddlers is a british trio formed around 63-64 by two ex members of Joe Meek's bands. They didn't chose to do beat or rock n roll music, but a kind of mix between pop music and groove-jazz, in a Brian Auger or Georgie Fame style. Tell the world we're not in is a track from 1970, and it's the perfect soundtrack for the Swingin London, get your beatles boots on and then dance until the morning!

écouter tell the world we're not in