mardi 31 décembre 2013

Jonathan Rado - Law and Order (2013)

Derrière cette pochette me faisant terriblement penser à Badfinger on trouve Jonathan Rado des Foxygen (dont l'album va se retrouver dans la moitié des top de blog pop dont probablement le nôtre). Ce disque solo a été édité par le toujours classe label Woodsist dont on suit ici les sorties avec beaucoup de plaisir (Real Estate, Art Museums, Woods, Babies, etc.).

Law and Order évoque énormément un collègue de label: White Fence. Comme le néo-californien Jonathan Rado a la fâcheuse habitude de saborder ses morceaux voir des les pourrir. Il partage aussi ce goût pour un psychédélisme teinté de folk bancal. Dans le genre inécoutable, on zappera sans scrupule les inaudibles "looking for a girl like you" ou "i wanna feel it now" pour cause de saturation, on peut aussi se passer de la très anodine conclusion "pot of gold" délire 80s boursouflé. Ces morceaux plombent et cassent le rythme d'un disque qui méritait mieux que ça, car Jonathan Rado est capable de petites merveilles de pop psychédélique. "Hand in Mine" est un très joli duo évoquant un Sonny and Cher sous LSD, "Faces" est une magnifique ode au folk-rock californien tandis que "Oh Suzanna" nous transporte en plein Londres plongé dans les volutes de Mellotron. On retiendra aussi les charmantes "all the lights went out in Georgia" ou "Would you always be at home". 

Law and Order est un disque frustrant. Jonathan Rado donne l'impression de se saborder volontairement pour ne pas se prendre trop au sérieux, c'est dommage car il y a là matière à un très grand disque et on doit se contenter d'un bon (voir très bon) album. On le recommande tout de même aux amateurs de pop psychédélique lysergique et acide, à condition d'être à coté de la platine pour bouger le saphir de temps en temps.


lundi 30 décembre 2013

Volage - Maddie EP (2013)

En juillet dernier la Psychotic Reaction faisait jouer les excellents Volage avec Pain Dimension et Travel Check. Howlin' Banana a récemment réédité leur premier EP (Maddie) initialement sorti en cassette sous la forme d'un beau dix pouces blanc avec un nouveau morceau inédit. Une excellente occasion de chroniquer ce très bon premier disque.

Le vinyle s'ouvre sur méga-tubesque "not enuff", un des temps fort du disque. Un concentré de garage hyper accrocheur, pas trop propre sur lui et séduisant. Les Volage y vont à l'énergie mais sans jamais négliger les mélodies. "Many Hopes" renouvelle une seconde fois l'exploit, une autre excellente chance qui démontre les dispositions pop du groupe. "Wall of Smoke" et "I'm a Fool" confirment les qualités de la formation. On est un peu moins séduit par "Bob is alive" plus confus mais le nouveau titre inédit "heart healing" est très encourageant pour un album qui s'annonce selon les intéressés influencé par les Beatles (et franchement j'ai hâte d'entendre ce que cela donne !).

Maddie garde toute sa fraîcheur et son intensité initiale. Ce premier EP place Volage dans les groupes garage français à suivre, en espérant qu'ils arrivent à transformer ce premier essaie un excellent album.


 


dimanche 29 décembre 2013

Fuzz - Live in San Francisco (2013)

Ty Segall en plus de tourner incessamment (deux passages à Paris en 2013 !) est ultra-productif au niveau discographique. Cette année il a sorti un nouvel album en solo (Sleeper, Ty Segall acoustique et dépouillé) et un second avec son groupe Fuzz, un trio dans lequel il assure la batterie et le chant. Si on ajoute ce live, l'album des versions démos de Twins (Gemini) et un second live (pirate cette fois-ci) cela fait 5 lp en un an , pas mal pour un type qui n'a même pas trente ans au compteur.

Live in San Franscico est un mini album de 4 titres (pour environ 20 minutes !). Trois sont extraits des 45 tours et n'ont pas été repris sur l'album (les deux faces du premier single chez Trouble in Mind ainsi que la géniale face B "you won't see me" ). Le concert est enregistré depuis la table de mixage, le son est excellent, probablement meilleur que les premiers enregistrements en solo de Ty ! La prestation est incendiaire , ça barde dans tous les sens, chacun faisant son boulot à merveille. Il y a beaucoup de vie et d'énergie dans ce disque. Fuzz permet à Ty et ses potes de se muer en un Black Sabbath sous influences punk, grunge et garage. C'est absolument jouissif: gros riffs bien gras, soli dégoulinant, batterie frénétique et basse caverneuse sont de la partie.

A l'heure d'internet et de la multiplication des videos amateurs de live sur youtube on pourrait se poser la question de l'intérêt d'éditer un live en vinyle. Écoutez le disque et vous aurez la réponse. Ce groupe est taillé pour le live, et l'enregistrement rend justice à une prestation terrible. Indispensable pour les fans de Ty Segall, et excellent pour les autres (même si on leur recommande plutôt l'album évidemment).


samedi 28 décembre 2013

Thee Oh Sees - Floating Coffin (2013)

il y a quelques jours ces chers Oh Sees annonçaient un hiatus à durée indéterminée, une sorte de position intermédiaire entre la vie et la mort. Un album est prévu pour l'année prochaine mais j'imagine que le groupe n'ira pas le défendre dans une tournée marathon comme nous en avions pris l'habitude ces dernières années. 

Floating Coffin ultime lp à ce jour est aussi un de mes favoris même si comme ses prédécesseurs, il ne donne pas toute la mesure du talent de la formation américaine ni ce que représente l'expérience OCS en live. Il y a quelques choses de frustrant avec les albums des californiens, ce sentiment que le groupe est capable de mieux. Floating Coffin est un excellent disque, un des meilleurs sorties cette année, il sera même très bien placé dans mon top personnel. Le groupe est génial et probablement un des meilleurs de notre époque, il lui manque encore ce grand disque pour achever la concurrence et ce, malgré une discographie sans faute. Ce disque alterne entre les classiques cavalcades garage-motoriques qui font le succès des lives du groupe et quelques fulgurances mélodiques psychédéliques de premier ordre. Parmi mes titres favoris sur cette nouvelle livraison il y a le génial "minotaur" qui clôt le disque, une magnifique chanson pop, je suis également fan de "no spell" qui évoque les Byrds de 8 miles high croisés avec une formation germanique de Krautrock.   

Au moment de rédiger notre bilan les Oh Sees ne figureront encore une fois pas dans notre top 10 se contentant d'une place d'honneur, un crève-cœur quand on considère à quel point ce groupe aura marqué ma vie musicale depuis trois quatre ans. Les Oh Sees sont un groupe fantastique et Floating Coffin est peut être à ce jour un des plus beaux témoignages discographiques même si on espère toujours que le suivant sera ce grand disque qui les rendrait éternels aux yeux de tous (et pas uniquement les miens).


vendredi 27 décembre 2013

Last Night - Secret Tape (2013)

Last Night est un trio parisien composés d'ex-membres des Cavaliers ou de Fix-It. Ils ont sorti un premier 45 tours suivi de cet album en cassette édité par Le Turc Mécanique, un label de Bourg La Reine.

La pochette pourrait laisser entrevoir un disque de post-punk ou de art-rock, il n'en est rien, les Last Night pratique un punk sauvage et méchant. En 9 titres ramassés et concis le groupe s'impose comme un des fers de lance du genre en France, à la fois classique et personnel. Le dixième morceau est une petite escapade plus électronique, une piste intéressante mais un peu moins convaincante et jouissive que les brulots en formation guitare/basse/batterie.

A ma connaissance il n'y a pas tant que ça de formations punk françaises en service, une raison de plus de s'intéresser à ces mecs qui balancent une première cassette vraiment cool.



lundi 23 décembre 2013

The Stevens - a History of Hygiene (2013)

Dans notre précédent article (Dick Diver) nous évoquions la très belle année de Chapter Music. A History of Hygiene, premier album des Stevens confirme la très bonne santé d'une scène indie-pop australienne excitante et sacrément cool.

Quand la plupart des groupes se contentent d'une douzaine de chansons les Stevens en enquillent 24, mais rassurez vous, la plupart entre une et deux minutes. A History of Hygiene évoque tout autant les héros du coin (la scène voisine néo-zélandaise autour du label Flying Nun) qu'un certain son indie américain, soit une certaine idée du lo-fi et de la pop. On pense ainsi à Pavement, Guided By Voices ou Sex Clark Five qui rencontreraient The Clean, The Chills et The Bats. Les Stevens ont cette faculté d'ébaucher des chansons brillantes en quelques coups de crayon et laisser en l'état. La nature est profondément pop mais les guitares se font tour à tour jangly ou carrément abrasives sans perdre de vue les mélodies, gracieuses et intelligentes. Chaque morceau recèle du petit élément pour le rendre excitant et cool.

The Stevens signent un des meilleurs albums d'indie-pop de l'année. Un LP ancré dans une tradition 80s-90s mais avec sa personnalité propre et un vrai sens des mélodies. On espère le faire connaître tant il épouse la philosophie de ce blog à des milliers de kilomètres d'un certain "indie" qui tapine le like.





vendredi 20 décembre 2013

Dick Diver - Calendar Days (2013)

L'heure est au bilan un peu partout. Du coté de RPUT on attendra le début de l'année pour vous dévoiler notre analyse de 2013. Sans trop en dévoiler on a été cette année impressionné par la vigueur de la scène australienne et en particulier par les sorties du label Chapter Music parmi lesquelles le second album des excellents Dick Diver.

Calendar Days est un disque troublant, il alterne entre chansons mièvres et pures merveilles d'orfèvrerie. Le disque démarre péniblement mais enquille ensuite trois chansons limpides et brillantes. Dans les mauvais moments on a envie d'arrêter le disque et de coller un disque bien violent et bourrin sur la platine (au hasard le disque de Fuzz) mais la minute suivante on est époustouflé par la beauté d'une chanson pop limpide aux guitares cristallines. Dick Diver évoque alors le meilleur d'une tradition pop australienne et néo-zélandaise (Go Betweens, The Bats etc. et aujourd'hui Twerps, The Stevens, Scott & Charlene's Wedding). Que j'aime ce groupe quand ils pondent des "Lime Green Shirt" "Bondi 98" "Alice" "Calendar Days" ou "Water Damage" etc. moins quand ils balancent des "Boys" ou des "Blue and that". L'un dans l'autre nous préférons retenir de ce disque ses purs moments de grâce qui effacent les petits égarement ponctuels du groupe.

Dick Diver signe un disque inégal mais lumineux et majestueux dans ses meilleurs moments. Un très bel album à découvrir tout comme l'ensemble de cette fascinante scène pop australienne.



samedi 14 décembre 2013

Minks - Tides End (2013)

2012 avait été un excellent cru pour Captured Tracks grâce notamment à deux supers albums de Mac Demarco et Chris Cohen, ce dernier nous enthousiasmant particulièrement. On a eu le sentiment que 2013 fut plus calme pour les new yorkais, pour ma part j'ai surtout envie de retenir le second album de Minks, Tides End.

Si Factory Records est des modèles assumées du label américain, il est probable que New Order soit dans l'esprit de Minks au moment d'enregistrer le successeur de By The Hedge. Tides End est une ode à la synth-pop mâtinée d'indie-pop, on navigue quelque part entre 1983 et 1988 pour les influences sans pour autant s'y perdre, Minks est contemporain. L'équilibre entre guitares ligne claire, synthés analogiques et voix diaphane est aussi précaire que joli. Le disque a un tempo lent, presque langoureux, pas de démonstration de force pompière ici. Bien loin des standards d'un genre très souvent médiocre et putassier Minks signe un disque délicat oscillant entre contemplation (parfait pour accompagner un été naissant) et tubes en puissance sans forcer (le superbe single "Margot" ou "Painted Indian").

Tides End est une promesse, un album nonchalant mais très soigné et délicat. Minks y navigue avec aisance et langueur. Bien sûr l'intéressé n'est pas indemne de toutes références, loin de là. Comme le label qui l'héberge il est question d'héritage d'une certaine Angleterre (Factory, Creation etc.) mais à RPUT nous avons le sentiment que l'intéressé mérite mieux que des comparaisons et trace sa propre voie avec ce très réussi second album.


jeudi 12 décembre 2013

The Resonars - The Greatest of (2013)

The Resonars est un groupe que nous ne citons pas assez souvent sur ce blog. Auteur de 6 albums en 15 ans (le dernier cette année chez Burger), l'homme orchestre Matt Rendon se voit gratifier d'un Greatest Songs chez Trouble in Mind (éditeur d'un EP 45 tours de l'intéressé en 2012). Ce disque panache les cinq premiers albums de l'intéressé avec un certain sens de l'équité. On trouve ainsi des extraits de ses excellents disques chez Get Hip, ses débuts chez Star Time ou ses aventures récentes du coté de Fullerton en Californie.

Bien qu'étant une compilation, le LP s'écoute comme un album, la formule Resonars n'a que peu évolué depuis ses débuts. Si la musique jaillit avec l'osmose d'un groupe soudé Matt Rendon est seul à la manœuvre avec son 4 pistes cassette, il s'enregistre à tous les instruments, harmonise avec lui même etc. Sous cet étendard (Matt a aussi participé à d'autres groupes comme les Knockout Pills) il explore les arcanes de la pop sixties anglaise et américaine. La batterie explosive des Who rencontre la voix sous helium des Hollies tandis que les guitares font souvent des œillades aux Byrds. Si Matt ne prétend pas réinventer la roue, il se dégage de ces quatorze titres une vraie cohérence et une personnalité qui lui est propre. L'intéressé injecte sa propre sensibilité à une musique codifiée mais pas guindée, il y a trop de fantaisie chez l'américain pour se cacher derrière des citations pesantes. La sélection est super cool et on retrouve beaucoup de mes morceaux fétiches comme "if he's so great" (Bright and Dark, 1999) ou "she's in love with her" (Lunar Kit, 2002). C'est aussi l'occasion de découvrir des morceaux de son premier disque introuvable mais qui pourrait être réédité sous peu selon mes informations. Les chansons récentes ("long long thoughts" éditée l'année dernière) ne montrent pas de signe de ralentissement de la part de Rendon toujours aussi inspiré quand il s'agit de jouer avec les références chéries des années soixante.

The Greatest Songs est une très belle introduction à un des francs tireurs les plus attachants du garage actuel. Un homme-orchestre qui doit autant à ses classiques 60s qu'aux techniques de studio issues des expérimentations d'Emitt Rhodes ou des Toms. Un esprit farceur dont la musique maline est un petit régal pour les esthètes.




mardi 10 décembre 2013

The Mantles - Long enough to leave (2013)

Requiem Pour un Twister adore The Mantles. RPUT adore Slumberland Records. Quel délice de voir les deux associés pour le second album des californiens ! On avait déjà évoqué cette très belle formation de garage-rock aux accents folk-rock à l'occasion de deux précédents singles (Bad Design chez Slumberland, et Raspberry Thighs chez SDZ), Long Enough To Leave est une nouvelle chance pour nous d'évoquer un des meilleurs groupes actuels de la scène de SF aux cotés de figures plus connues comme les Oh Sees, Fresh and Onlys ou Ty Segall

La signature sur un des labels emblématique d'indie-pop (aux cotés des assez fiables Captured Tracks) n'a rien de l'aléa. Les Mantles font le pont entre le garage-rock et une certaine idée de l'indie-pop, ce que des esprits pourraient qualifier un peu trop rapidement de garage-pop. Pas faux certes mais on perd ce qui fait le sel et la subtilité des américains. Les Mantles doivent autant aux Nuggets et Black Lips qu'aux Byrds, la scène Flying Nun (Clean et Bats), le Paisley Underground de Rain Parade ou les circonvolutions C86 de certaines formations comme les Dentists, Mighty Lemon Drops ou les Sea Urchins. Pourtant point de mimétismes chez les Mantles, leur son est unique, à la croisée des chemins peut-être, mais avec une forte personnalité. Ils ont une intensité, une hargne dans la voix (sur le premier disque elle  me faisait même penser aux Libertines), un art à eux d'égrainer les arpèges jangly de guitares.

La production du patron Kelley Stoltz amène la clarté nécessaire pour valoriser les mélodies lumineuses du groupe. Si le premier disque était violent dans ses intentions, celui semble apaisé et plus serein. Initialement on est presque déçu de ne pas retrouver cette virulence dans Long Enough To Leave et progressivement les choses se mettent en place. Les compositions surprennent par leur évidence et leurs qualités, l'éclat laisse place à l'âpreté diffuse de la musique du combo californien. La violence est toujours présente, mais comme réprimée par la limpidité que les Mantles essaient d'insuffler. Le disque est ramassé et condense le savoir-faire de la formation.

Long Enough to Leave est plus long à apprécier en bouche que son prédecesseur. Ce qu'il perd en violence initiale il le gagne en splendeur. Un disque au charme discret , de ceux qui ne veulent pas vous épater à tout prix mais cherche à s'insinuer en vous.


mardi 3 décembre 2013

The Proper Ornaments - Waiting for the Summer (2013)

The Proper Ornaments est un de mes groupes anglais chouchou depuis un an ou deux. J'avais été sous le charme de leur EP chez No Pain in Pop au point qu'il se classe troisième de notre top singles et EP en 2011. On leur avait aussi attribué une place de choix dans nos espoirs pour 2012 au coté de La Femme, Pendentif ou Fear of Men. Ces derniers ont publié en 2013 un "Early Fragments" compilations de morceaux parus en singles et EP avec des bonus, Waiting for the Summer en est assez proche. Sur 10 titres seuls deux sont des inédits, et 7 sont issus de leur premier single et leur EP.

Il y a un petit regret à voir un groupe aussi terrible sortir un disque presque en catimini, uniquement en CD. On en vient à se demander s'il s'agit d'un premier pas avant le grand saut (un véritable album) ou une façon de conclure une belle histoire avortée. Je croise les doigts pour que ce soit le début plus que la fin de quelque chose, ce groupe est trop fantastique pour en rester là. 

Waiting for the Summer est un rappel salutaire des qualités évidentes de ce duo, leur capacité à sortir des lignes de guitares sublimes et des harmonies jolies comme des cœurs. On retrouve avec plaisir en ouverture le single waiting for the summer  (dont je ne suis pas sûr qu'il ait été édité en 7' finalement ?), sa face B (géniale) étant absente du disque. L'ossature du disque tourne donc autour de l'EP chez No Pain In Pop, l'ensemble des cinq morceaux se retrouve idéalement placé dans le cœur du réacteur. Si la musique de Proper Ornaments louche parfois vers Veronica Falls (le projet principal de James) notamment dans cette façon de tricoter les guitares, la touche psychédélique et west coast rend ce projet unique et si attachant. On est sous le charme des arpèges jangly à la Byrds de Shining Bright ou Drop Off, des tournures psychédéliques de Recalling, des boites à rythmes bancales (à la Cleaners from Venus) de Waiting for the summer etc. Les deux titres inédits concluent le disque avec un certain brio mais sans répondre à nos questions sur l'avenir du groupe. Nervous Breakdown est une excellente chanson d'obédience acoustique, un titre dépouillé et délicat. Take a Break est mignonne mais sonne plus comme une ébauche qu'une ouverture vers un futur radieux. L'ajout des deux faces B inédites (imagination et Candy) récentes aurait amené un peu de consistance à l'ensemble.

On l'attendait avec énormément de patience cet album de The Proper Ornaments, mais on ne peut s'empêcher d'être un peu déçu malgré les qualités évidentes du disque, les morceaux sont géniaux et il fait du bien de le rappeler. Proper Ornaments est un super groupe mais on veut en entendre plus ! On espère donc revoir notre duo fétiche avec de nouvelles compositions très vite !




dimanche 1 décembre 2013

Yuppies - s/t (2013)

Les Yuppies existent depuis 2007 mais n'ont sorti leur premier album qu'en septembre 2013 par l'intermédiaire du label des mecs de Parquet Courts (oui ceux dont l'album de 2012 est dans tous les classements de 2013) Dull Tools.

Il y a ces disques que l'on attend et nous déçoivent et une catégorie plus rare des bonnes surprises sorties de nulle part. L'album des Yuppies entre clairement dans cette seconde catégorie. Je vais avoir du mal à décrire le son du groupe du Nebraska, mais ce n'est pas si loin des collègues Parquet Courts. Les Yuppies maitrisent comme eux l'art de la décharge sauvage art-punk. On pense à Wire qui se battrait avec Fugazi dans un ascenseur. Ce disque est un gros coup de boule dans le bide. C'est déglingué de partout, en roue libre sans tomber dans l'auto-indulgence. Les Yuppies te veulent du mal, mais pour ton bien, ils hérissent tes poils, tu en as des frissons. Les guitares tranchent les jugulaires pendant que la batterie te martèle le cerveau. Si tu pensais que la basse allait te sauver c'est raté, entends-tu tous ces cris ?

Le bonheur se trouve parfois dans la douleur semble dire ce disque. Masochiste ? Peut être mais que c'est bon !



vendredi 29 novembre 2013

Morgan Delt - Barbarian Kings (2013)


2100, la race humaine est quasi anéantie, elle vit ses derniers instants agonisants sur les cendres d'un monde autrefois prospère, les illuminatis, les chemtrails, le réchauffement climatique, la fin des énergies fossiles, tout ça c'était vrai. Apple, Facebook et Google ont fusionnés et sont devenus le grand souverain interplanétaire, nous avons envoyer les parias, les minorités ethniques et les bagnards peupler la lune et mars, au travail la racaille... Pourtant, sur Terre, vivent reclus des petites communautés peuplant l'oekoumène des terres connues, les montagnes, les îles, les déserts de glace, de sel ou de sables. Terrés dans ces lieux, ces quelques êtres humains insoumis et libres se passent et se racontent les bandes d'une civilisation désormais révolue, voulant garder la mémoire, préserver l'Histoire et peut-être, transmettre ces objets, livres, enregistrements à leur progéniture. C'est elle, qui peut-être après le Jour du Grand Bug, repeuplera lentement une planète épuisée et désœuvrée mais toujours vivace, se nourrissant d'herbes, d'insectes de culture vivrière et de cueillette. Parmi ces objets, un trésor, une relique qu'on se passe sous le manteau, un microsillon qu'on écoute soigneusement une aiguille grattant sa surface. Il vous envoie au milieu de l'espace planer dans les paradis artificiels, nul besoin d'avoir été dans l'Espace ou de potion de guérisseur pour voir les étoiles. Ce disque, c'est Morgan Delt – Barbarian Kings. 



Disque SOLD OUT malheureusement, achetez l'album qui devrait sortir au mois de janvier chez TROUBLE IN MIND.

mercredi 27 novembre 2013

Juniore - Christine 7' (2013)

Il y a un an 3rd Side lançait un label frère, Entreprise dont la vocation est d'explorer les méandres de la scène française francophone underground. Dans la foulée du succès de l'EP de La Femme dans la série Le Podium, le label parisien a été un peu par hasard au première loge de cette nouvelle scène et s'est pris de passion pour celle-ci jusqu'à s'y consacrer pleinement. Aujourd'hui le label propose un catalogue de plus en plus riche et varié avec des incursions dans le psychédélique (Moodoïd) ou le yéyé comme ce 45 tours de Juniore.

Derrière ce pseudo on retrouve Anna Jean épaulée par Samy Osta qui avaient sorti sous le nom de Domingo un LP en 2008 sur 3rd Side. Depuis Samy Osta a collaboré très régulièrement avec le label notamment sur la série Le Podium, jusqu'à produire l'album de La Femme sorti chez Born Bad.

Christine est une chanson yéyé délicatement produite. La fuzz fait son petit effet et amène une touche d'acidité bienvenu dans une composition légère et fort bien arrangée (mention aux basses au médiator qui donne tout de suite cette couleur BO sixties). Le timbre de voix d'Anna Jean est diaphane et évoque une Françoise Hardi produite par Gainsbourg. On est clairement dans le registre Femmes de Paris, mais fait avec goût et de fraîcheur. Classique donc mais charmant. La face B confirme la bonne impression laissée par Christine, Dans le Noir évolue peu ou prou dans les mêmes sphères, le theremin (joué par Sasha de La Femme) apporte une petite touche de folie donnant ma préférence à cette dernière.

Juniore propose un premier 45 tours solide qui ravira les fans de pop française sixties. Les deux chansons sont excellentes bien que peut être un soupçon trop dans les canons du genre,  attendons l'album pour être surpris et peut être même ébloui, le potentiel est là en tout cas.



lundi 25 novembre 2013

The Choosers - Hanging up on you 7' (2013)

La mondialisation et l'internet ont bouleversé vos habitudes. Au lieu de regarder vidéo-gag sur vos téléviseurs dernier cri Thomson vous êtes entrain de faire une overdose de chats mignons sur l'écran de votre samsung. Un gouffre aussi profond que la différence entre le 51 et le Ricard. Néanmoins reconnaissons à ces changements de bons aspects, quand par exemple un groupe japonais chantant en anglais (The Choosers) sort un 45 tours sur un label autrichien (Bachelor), une découverte faite par l'intermédiaire du camarade Albert.

Hanging up on you fait écho au merveilleux classique des Nerves (Hangin' on the telephone), un choix volontaire et assumé de la part des japonais qui s'inscrivent dans la powerpop pure jus. L'art de s'inspirer sans tomber dans le pastiche est délicat mais les japonais maitrisent à merveille en proposant une très bonne chanson , ultra catchy et mélodique dans la pure tradition merseybeat passée au shaker 70s. Les harmonies sont soignées, la mélodie colle aux dents comme du caramel, c'est sucré à souhait mais difficile de ne pas se laisser tenter... La face B est un peu moins réussie mais rien de honteux non plus, disons qu'on la repassera moins souvent que l'excellente surprise en A.

Les Choosers signent un excellent 45 tours qui ravira les fans de powerpop. Pas le 45 tours de l'année peut être mais un shot euphorique de pop qui émoustillera les sens des fans du genre.


samedi 23 novembre 2013

Triptides - Predictions (2013)

L'été 2011 fut bercé par Psychic Summer, le premier album (après deux EP) des Triptides. Dans la foulée nous avions interviewé le groupe puis sorti un 45 tours (leur premier vinyle) en décembre de la même année. Près de deux ans se sont écoulés. Le groupe a sorti un autre 45 chez moi, un album chez Stroll On (dans la lignée du premier) et revient ces jours-ci sur le label anglais avec leur troisième LP Predictions, le premier à être enregistré en studio après deux années à explorer les possibilités des Tascam 8 Pistes. 

Set you free ouvre l'album de la plus belle des manières, ce titre sonne comme une profession de foi. La chanson démarre dans la pure tradition Triptides mais une accélération digne des meilleurs rave-up des Yardbirds emballe la machine et envoie le titre dans une autre dimension. Prediction amène les Triptides dans un domaine moins exploré de leur part: la pop baroque. Le titre évoque ainsi des groupes les Zombies ou Left Banke (on pense ainsi à l'excellente face B garagy i' haven't got the nerve), un super morceau arrangé avec un certain sens du détail (même si je crois que je préfère légèrement la version démo). Can you see me évoque la rencontre entre le surf et le psychédélisme déjà à l'oeuvre dans leurs premiers EP. Couch Surfer est un ancien morceau revisité pour l'occasion, la chanson y perd sa boite à rythme au profit d'un tempo plus élevé, le titre y gagne en précision ce qu'il perd en charme lo-fi (qui évoquait en filigrane les Cleaners from Venus, un des groupes fétiches de Glenn), je crois que j'aime autant les deux versions, chacune ayant des qualités. Night Owl reprend l'approche de Set you free, le morceau démarre assez tranquillement avant d'embrayer sur un final apocalyptique, la recette est connue mais reste ultra efficace. Sundown est un des titres les plus jolis du disque avec une guitare clean magnifique. Tapestry est également un de mes morceaux favoris, une chanson jangly dans la pure tradition qui aurait encore gagné à être joué à la douze cordes. J'adore quand Triptides s'aventure dans la pop influencée par les Byrds, leur précédent disque contenait déjà le magnifique english rain, et il y a dans les démos un morceau très prometteur. Visions évoque le spectre de Real Estate, un morceau délicat légèrement psychédélique et onirique. Predictions se conclue sur le charmant My love , chanson dépouillée dont l'instrumentation n'est pas si éloignée de mes morceaux favoris de Big Star, une piste que pourrait éventuellement emprunter le groupe ?

Predictions est le premier album de Triptides enregistré en condition studio. Le groupe y gagne en précision et profite des possibilités supplémentaires pour soigner le son et les arrangements. Loin d'être une révolution ce disque est un pas supplémentaire dans la bonne direction pour un de nos groupes fétiches. Il ouvre beaucoup de possibilités à la formation. Peut être le meilleur album pour découvrir ce super groupe encore trop méconnu en France. On espère que le LP y sera un peu distribué.



jeudi 21 novembre 2013

Weekend - Jinx (2013)

Weekend joue ce soir à l'Espace B avec les excellents Venera 4, l'occasion de revenir sur leur second album Jinx édité cette année par le très fiable Slumberland Records.

Je vous avouerai que j'étais un peu passé à coté du premier LP du groupe. J'ai failli en faire de même avec ce second album si la vigilance de mon disquaire favori (Pop Culture) n'avait pas eu raison de moi. Le disque m'a pris par surprise et fait un effet comparable au second LP de Violens l'année dernière avec lequel il partage pas mal de points communs d'ailleurs. 
Weekend évolue dans un shoegaze sombre faisant le pont entre le début des 80s et la fin de la décennie, un peu comme une synthèse inédite entre Factory et Creation. Les lignes de basses sinueuses et mélodiques d'inspiration New Order se fracassent contre un mur de guitares. La production est soignée et très réussie donnant l'ampleur nécessaire à ces très bonnes chansons. Il se dégage de l'ensemble une cohésion rare, et l'impression d'être face à un bloc. Pourtant le disque est très accessible et on rentre facilement dedans.

Slumberland s'est fait piqué ses groupes stars (Crystal Stilts) mais comme Captured Tracks l'année dernière, les bonnes surprises sont à chercher du coté des noms moins connus. Jinx est un super disque et un magnifique témoignage de la vitalité d'un de nos labels favoris de tous les temps et dont la place au coté de Factory ou Creation est déjà assurée à nos yeux.

mardi 19 novembre 2013

Interview Forever Pavot


Forever Pavot, un nom dont il émane du mystère, le brouillard s'épaissit encore quand on entend la musique du français (chronique de l'EP), on se devait de mener l'enquête et d'interroger Émile, le cerveau de ce braquage sonore réalisé dans les règles de l'art.

Quelle est la genèse de Forever Pavot ?
J'enregistre des compos sous ce nom depuis maintenant 3 ans,au début je voulais surtout expérimenter l'enregistrement sur bande, j'ai donc commencé sur un 4 pistes K7 puis j'ai acheté un 8 pistes à bande, je me suis cherché pendant un bon moment, j'ai commencé par des compos garage pour m'amuser, mais aussi des morceaux juste avec mes synthés analogique…Je suis donc arrivé a un mix entre des BO de films et de la musique 60's. j'avais fait presser une cinquantaine de 45 tours pour mes amis et moi, puis on m'a contacté pour le ressortir et faire des concerts donc il a fallu s'organiser.

Comment différencies-tu tes interventions dans Arun Tazieff et Forever Pavot ?

Je suis uniquement claviériste dans Arun Tazieff, c'est un travail collectif, comparé au Pavot qui est vraiment mon projet perso dans lequel je contrôle tout.

Tu sembles être particulièrement influencé par les BO de films et notamment des Giallo italiens ?
Oui je suis passionné par les compositeurs de musique de films en général. Bruno Nicolai et Morriconne me fascinent complètement, ces mecs là ont écrit une quantité invraisemblable de morceaux. Il y a un coté parfois très sacré dans la musique italienne qui la rend terrorisante je trouve , j'adore ça , les choeurs d'église, les clavecins, les fuzz qui baignent dans la reverb'. Mais des compositeurs français comme Alain Goraguer, De Roubaix ou Vannier me passionnent tout autant.

Ta musique est essentiellement instrumentale, est-ce un choix volontaire de ta part ?

J'essaye de faire 50/50, j'adore les BO, les disques de Library donc ca paraissait logique qu'une partie de mon travail soit instrumentale. J'ai eu du mal à assumer ma voix pendant un bon moment, j'essaye d'en ajouter de temps en temps. Je ne suis pas du tout fermé a quoi que ce soit, peut être même que je chanterais en français un jour. Mon premier Ep était très instrumental, le 2nd l'est beaucoup moins et l'album sera un mix des 2.

De quelles formations actuelles te-sens tu proche ?
Aquaserge sans hésitations, ils ont tout compris, Ils m'ont apporté énormément, autant musicalement qu'humainement.
Le travail d'Anthony-Cedric Vuagniaux ou Fred Pallem me parle beaucoup pour la passion des vieilles BO, et ce que font  aujourd'hui The Superimposers ou même Jacco Gardner ne me parait pas si éloigné de ce que j'essaye de proposer même si je suis dans un registre beaucoup moins pop.

As-tu l'impression que le psychédélisme intéresse davantage en ce moment ?
Oui c'est évident, à partir du moment où tu as des pubs dans les rues d'un parfum qui joue sur cette vague là, c'est que ça intéresse vraiment beaucoup…Après le terme psychédélisme est utilisé un peu a toutes les sauces, dès qu'il y a un peu de reverb sur une voix ou du delay sur quoique ce soit c'est psyché… Je suis partagé mais si ça peut permettre aux gens d'être curieux et de découvrir des artistes intéressants c'est cool. Entendre Tame impala à la radio quand je fais mes courses au supermarché il y a bien pire non ?

Quels retours as-tu sur ce premier EP ?
Les chroniques sont plutôt bonnes, j'ai reçu beaucoup de soutien dans le milieu des collectionneurs/diggers bien friands du délire Library/BO. Notamment grâce à mon ami Damien 45addict de La Rochelle, Dj/vendeur de disques rares, grâce à lui le disque est tombé à plusieurs reprises entre de bonnes mains. Cela nous a permis de faire une petite tournée en France et quelques dates en Allemagne ainsi que de super rencontres.

Comment s'est fait le rapprochement avec le label Frantic Records ?
Bart et moi venons de La Rochelle, Nous nous connaissons depuis un moment, notamment parce qu'il sort avec une de mes meilleurs potes.
C'est un mec passionné, qui se bouge. Après avoir écouté mon EP autoproduit il m'a proposé de le ressortir avec 2 morceaux supplémentaires, j'étais ravi de le faire avec lui. On partage beaucoup de choses tous les deux, on se poke régulièrement sur Facebook.


Un mot sur le graphisme de la pochette ?
C'est mon pote Marc Zory-Casali qui l'a réalisé (membre d'Arun Tazieff),  un mec très doué en graphisme et illustration. Il joue également de la basse sur le morceau le Pénitent le passe. J'avais dans l'esprit de faire quelque chose en rapport avec la mer (Christophe Colomb etc.)Il a eu l'idée de dessiner ce bateau un peu naïf.

As-tu une nouvelle sortie en vue (EP ou LP) prochainement ?
Je sors un nouvel EP 2 titres sur un label anglais "The Sound Of Salvation" en janvier.
Et j'espère sortir l'album courant 2014.

Tu enregistres seul mais en live Forever Pavot devient un groupe soudé, que peux tu nous dire sur les musiciens qui te rejoignent en concert et donnent vie à ta musique ?
Ce sont mes amis depuis longtemps, Cedric et Benoit jouent avec moi dans Arun Tazieff. Arnaud jouait déjà avec Cedric dans d'autres formations, il paraissait logique que l'on joue tous ensemble. À la base j'avais envisagé que le line-up change régulièrement, faire jouer les amis musiciens de mon entourage mais ce n'est pas si évident pour le moment. De toute façon ils savent tous les trois qu'ils sont sur la sellette, je leur mets régulièrement des notes afin d'entretenir un malaise entre nous, on verra bien s'ils s'améliorent au 3ème trimestre.

As-tu quelques souvenirs mémorables de concert à nous raconter ?
Pas vraiment lors d'un concert, mais une petite anecdote d’après concert.
A Nantes en rentrant après notre concert on se baladait dans les rues et on est tombé sur une voiture qui miaulait. Un petit chaton était coincé dans le moteur d'une voiture, on a passé 1 heure à essayer de le faire sortir… on a laissé un mot sur le pare-brise afin que le propriétaire ne démarre pas et ouvre son capot. On est tombé sur un fait divers un mois plus tard racontant une histoire similaire, une nana avait conduit avec un chaton dans son moteur pendant 100km en Bretagne, en arrivant le chat était encore en vie, miraculé. On ne saura jamais si c'était notre chaton.

As-tu des concerts de prévus prochainement ?
Oui, pour la sortie du prochain EP nous sommes en train de booker une petite tournée en France/Belgique/Allemagne pour janvier/février et quelques dates au Royaume-Uni en mars. Les dates seront annoncées très prochainement.

samedi 16 novembre 2013

The #1s - Sharon EP (2013)

Les #1s sont une formation powerpop de Dublin, un des rares groupes actuels que j'associe à la ville avec les September Girls et The Urges. Ils ont déjà sorti trois 45 tours (dont un split), celui ci est leur second, sorti il y a quelques semaines seulement sur deux labels: les allemands de Alien Snatch Records et les américains de Sorry State.

La pochette donne le ton, les 4 gaillards balancent une powerpop débauchée par le garage et le punk. "Sharon" et "Boy" sont des chansons uptempo et nerveuses très réussies. La première s'ouvre sur un riff bien senti, les choeurs en "woho" sont bien cools. Le titre évoque en filigrane les meilleures formations mod revival croisées avec les groupes actuels de powerpop dépositaires de l'esprit des Exploding Hearts. "Boy" maintient le rythme mais sur un registre plus joyeux aux inflexions 50s (pas si éloigné que ça de ce que faisaient les excellents Cave Weddings ou Harlem), une charmante chanson d'une minute et vingts deux secondes ! Le disque se conclue sur "Girl" un très jolie slow et l'un des meilleurs titres de l'EP (lequel choisir ?). Les #1s s'y montrent aussi à l'aise que sur les titres les plus enlevés.

The #1s est une formation à suivre pour les amateurs de powerpop, on est content de voir des groupes britanniques comme eux ou Virals s'attaquer au genre. Peut-on voir en eux des successeurs des Undertones qui savaient aussi conjuguer simplicité et fraicheur ? L'avenir nous le dira, mais cet EP est une très bonne entrée en matière !



jeudi 14 novembre 2013

Departure Kids - First 7' (2013)

On essaie tant bien que mal de consulter l'ensemble de nos courriels sur la boite mail du blog à tel point que cela en est parfois désespérant. Il y a les groupes qui citent leurs formations préférées (en général des trucs archi-évidents à la lisière du mainstream mais avec une street cred quand même) sans soucis de cohérence, le syndrome dit de l'annonce musicien de RnF. Tu as aussi des gens qui veulent révolutionner la musique en mélangeant si possible les deux genres qui iraient le moins bien ensemble (cas vécu: dubstep et rock n roll), le résultat est souvent à  l'inverse des espérances des intéressés. 

Oui plonger dans ses e-mails promo est une quête, celle de l'aiguille dans la botte de foin, la perle au milieu des huitres pas fraiches. On le fait parce que parfois elle est là, cachée entre deux e-mails promotionnels pour un remix d'un tube de pop de Lama del Rey et d'une vidéo super novatrice tournée avec un Canon 5D. 
Voilà comment je suis tombé sur les Departure Kids. Des mecs d'une petite vingtaines d'années de Marseille potes avec les Kaviar Special de Rennes (via le 94) et Sun Sick. Après une première cassette en split avec les bretons ils viennent d'éditer un premier 45 tours trois titres sur leur propre label Rat Pop.

"Oh Please" engage la discussion et très vite le sujet tourne autour de notre amour pour la pop des Beatles, quand ils pondaient deux albums par ans entre les tournées. Dès que l'accord est égrainé on se fait happé par le charme de la chanson. Les types ont compris l'essence de la powerpop, il émane de ce morceau ce qui nous rend si accroc du Fab Four ou des Flamin' Groovies période Shake some Action, un truc ultra mélodique et accrocheur, une vraie sensibilité contrebalancée par une énergie débordante. Cette chanson est fantastique. 
"Whore like you" enfonce le clou avec un riff bien costaud évoquant la filière Raspberries-Badfinger comme leur descendance actuelle (Mother's Children). Le morceau envoie un cran d'énergie au dessus d' "Oh Please" sans que les Departure Kids renient leur amour de la mélodie. Un super morceau au potentiel de tube évident (si les radios et les médias se décident à faire une petite place à la powerpop). 
Le 45 tours se conclue sur la balade "She's gone" au charme surannée, dans les tons pastels. L'orgue part en vrille dans le dernier tiers ajoutant un petit grain de folie à cette chanson très classique (mais fort chouette).

Leur split K7 (que l'on a découvert en même temps que le 45) montrait déjà de bonnes dispositions mais était peut être encore un peu trop influencé par des groupes comme les Strokes. Sur ce premier 45 les Departure Kids font un sacré bon en avant et signe un magnifique EP de pure pop pour les gens de maintenant. Incontestablement un des meilleures surprises que j'ai eu cette année !  




 

mardi 12 novembre 2013

The Wind - Where It's at with the Wind (1982)

Il y a bien longtemps que ce blog n'a pas fait honneur à une petite obscurité de ces 50 dernières années. On est largement à flux tendu sur les nouveautés (avec le retard inévitable quand on attends d'avoir les disques entre les mains pour les écouter) du coup les oldies de derrière les fagots passent un peu à la trappe à mon grand regret ! The Wind est un groupe de pop de Floride des 80s. Ils ont sorti un premier album en 1982 (que nous chroniquons aujourd'hui) suivi d'un EP deux ans plus tard (Guest of the Staphs) et un dernier LP en 1986 pour le fameux label garage rock Midnight Records (le plutôt cool Living in a new World). 

Vous le savez peut-être mais la fin des 70s et le début des 80s constitue un petit d'âge d'or pour la powerpop et plus généralement la pop nerveuse et mélodique. On trouve ainsi moult obscurités fascinantes à évoquer dans ces pages entre 1976 et 1982 (rassurez-vous: avant et après aussi !). Where it's at with the Wind est assez typique de l'époque, le groupe fait clairement une fixette sur un fameux combo liverpuldien:  les Beatles. Les Wind ont donc un sens de la mélodie qui ne laissera pas insensibles les amateurs des Poppees, Toms ou Pleasers qui cultivaient également la ressemblance avec le mythique groupe. Ceci dit il serait un peu injuste de faire des Wind de vulgaires pasticheurs, il y a bien sûr de la fantaisie typiquement merseybeat dans leur musique mais je crois qu'on peut leur laisser le bénéfice du doute dans leurs motivations. Leur amour de la pop nerveuse 60s ne les conduit pas non plus vers une imitation canada dry bas de gamme. Les types ont une fraîcheur et un sens de la composition qui les rendent sacrément attachants et charmants. En 14 titres les mecs évoquent clairement une powerpop débarrassée de ses prétentions new wave sans pour autant sonner datée. Il y a quelques incursions dans un univers soul plutôt réussies (comme "you changed") mais bien sûr les Wind ne sont jamais aussi à l'aise et cool qu'en balançant de petites vignettes pop aussi éphémères que réjouissantes, des petits morceaux d'énergie jubilatoire à consommer dans les 24 heures mais pour longtemps si vous avez une appétence pour ces choses là.

Vous pourrez vous procurer un original pour une quarantaine d'euros (bien dépensés si vous aimez la powerpop fraîche et légère), ou une réédition pour la moitié du prix (chez Vinyl Countdown). Pour les amateurs de digital le groupe vend aussi l'album sur son bandcamp. Where It's at the Wind est une jolie obscurité à placer pas très loin du premier album des Toms dans la catégorie "on fait du merseybeat dans les 80s" ou quelque chose approchant !


mercredi 6 novembre 2013

Europunk

Dimanche, pas grand chose à faire à part chopper des vinyles aux puces ou trainer dans une expo... Tiens pourquoi pas aller à Europunk présentée à la cité de la musique de la Villette et initialement à la Villa Medicis à Rome. En changeant de pays, l'exposition auparavant présentée dans le cadre des arts visuels s'est enrichie pour coller avec l'orientation du lieu.

Le punk a la côte dans le milieu de l'art ces temps-ci. Linder Sterling a eu sa rétro il y a peu au musée d'art moderne et Raymond Pettibon est actuellement exposé dans une galerie parisienne. Si on ajoute à cela l'intérêt croissant du marché pour l'art brut (quitte à en détourner le sens comme dans la récente exposition à l'Hôtel de Ville) il y a de quoi voir des velléités du milieu d'échapper à l'art contemporain (ou du moins sa partie visible et médiatique). Cela se comprend aisément par certains aspects: on trouve dans le punk ou l' art brut bien plus de violence et de spontanéité que dans l’œuvre provoc' facile d'un Damien Hirst dont on espère que l'histoire ne fera pas grand cas (c'est malheureusement mal parti entre nous). Il y a une certaine ironie à voir une culture anti-etablishment se faire récupérer par celui-ci. Il est également amusant de constater que l'état file des subventions à des expos qui affichent des symboles tabous quand il interdit dans le même temps les concerts d'un groupe jouant sur ces mêmes codes avec un flou troublant analogue. Mais revenons en à nos moutons et cette exposition parisienne...


A l'origine de cette rétrospective la volonté d'un commissaire (Eric De Chassay) d'appréhender le punk comme un mouvement artistique en soit (qualifié par l'intéressé de "dernière avant garde du XXème siècle"). Il a donc été décidé de ne pas différencier les œuvres uniques des objets industriels, ni distinguer les démarches artistiques réfléchies des créations plus spontanées et anarchiques. Ainsi à quelques mètres de distance se côtoient les fanzines "à la main" et particulièrement artisanaux de Sniffin' Glue et les magazines bien plus professionnels (mais néanmoins originaux et décalés) de Bazooka. On trouve aussi dans les vitrines nombres d'affiches promotionnelles et bien sûr de disques vinyles. Les amateurs apprécieront la malice de gens qui se penchent sur des pochettes de groupes dont ils n'ont jamais écouté la musique (en espérant secrètement qu'un certain nombre d'entre eux auront envie de le faire ensuite!). Les vinyles comme les animaux ne sont jamais mieux que dans leur milieux naturel: un bac de disques à coté d'une platine, cependant on ne peut nier la force graphique de certaines pochettes notamment celles de Peter Saville pour Joy Division ou Linder Sterling pour les Buzzcocks.
L'approche a le mérite d'englober diverses approches d'un mouvement dont la cohérence tiens plus dans le nihilisme (ou une forme d'humour/critique/ironie/démarche Dada) que dans une tentative de création d'une esthétique précise. Europunk arrive assez bien à retranscrire le bouillonnement prolixe de l'époque.

la fameuse illustration de Peter Saville pour Unknown Pleasures
de Joy Division. Un enregistrement de Pulsar.

L'exposition est conçue en un enchevêtrement de salles aux thématiques plus ou moins précises. Ces dernières sont soudées par une grande frise chronologique reprenant les grandes dates du punk en Europe mises en perspectives avec des faits historiques et politiques contemporains. Cette dorsale permet d'un peu mieux comprendre le mouvement, et même si on regrette certaines choses (une faute d'orthographe à Rhythm and Blues par exemple, l'absence de mention des Nuggets pourtant fondatrice) elle permettra aux novices d'en savoir un peu plus sur l'émergence du punk. Cet ajout est un des points forts de l'exposition qui manque par ailleurs souvent d'un peu plus d'explications pédagogiques. On aurait aimé ainsi avoir quelques éclairages sur des personnalités fortes du punk européens comme Vivienne Westwood, Peter Saville ou Linder Sterling, dont les contributions artistiques au "mouvement" sont essentielles.

Certaines salles sont bien conçues, on pense à Bazooka ou les Sex Pistols / Jamie Reid. D'autres me semblent un peu plus légères (notamment celle consacrée au Post-punk qui s'arrête sur la très arbitraire date de 1980). J'ai eu du mal à distinguer l'approche heuristique de l'ensemble, il m'a semblé que cela était un peu fouillis. Certes le mouvement de part sa nature joyeusement bordélique est difficile à organiser, mais un peu de tri aurait largement bénéficier à la compréhension didactique du mouvement punk pour les non-experts. En terme de quantitatif on reste aussi un peu sur sa faim même si l'ajout d'un jukebox et de la projection du film (passionnant) Rude Boys sont de belles réussites.

 La pochette d'Orgasm Addic premier single des Buzzcocks pour la major UA, 
un collage de Linder Sterling.

Peut-être que la thématique en elle même (Europunk) pose des problèmes: doit on séparer le punk européen du punk nord-américain ? Passer sous silence la scène du CBGB permet-il de comprendre l'émergence en Europe de cette musique? Est-ce que l'exposition traite avec assez de profondeur le punk continental ? En effet le punk anglais se taille la part du lion dans l'exposition, à juste titre peut-être (après tout le punk n'aurait jamais eu une telle force si la jeunesse anglaise ne s'en était pas emparée) mais nous privant d'explications bienvenues sur un pan de ce mouvement nettement moins connu. On peut aussi se demander s'il était nécessaire de faire une exposition sur le punk. Après tout comme le suggère dans le bancal Rétromania Simon Reynolds, muséifier une musique en fait une langue morte. Le lieu contourne la remarque d'une manière intelligente en programmant en parallèle des affiches punk associant groupes historiques (Buzzcocks) et renouveau actuel (Holograms). 

Europunk est une exposition intéressante mais bancale. On apprécie l’interactivité (les stands pour faire ses badges etc.), l'absence de hiérarchisation des sources, l'éclairage bienvenu sur Bazooka ou Jamie Reid. On regrettera le traitement parfois un peu léger d'autres noms importants et le petit manque de pédagogie de l'ensemble malgré une très bonne frise chronologique et la présence d'un jukebox qui permet de ressentir ce mouvement autrement que par son aspect visuel. Une bonne balade pour un dimanche en somme mais à compléter par la lecture d'England's Dreaming et pourquoi pas de Please Kill Me !

9 euros jusqu'au 19 janvier.

lundi 4 novembre 2013

Moodoïd - EP (2013)


La France construit peu à peu son monument psychédélique. Peut-être moins orthodoxes et plus iconoclastes que certains de leurs homologues européens, nos compatriotes n'hésitent pas à chatouiller les dangereux territoires de l'œkoumène kaléidoscopique : le prog-rock, à l'instar de Orval Carlos Sibelius et Forever Pavot, Pablo Padovani alias Moodoïd fait parti de ceux là. 

Là où Moodoïd innove, c'est que contrairement au reste de la scène psych nationale (en plus de ceux déjà cités : Wall Of Death, Dorian Pimpernel et Sudden Death Of Stars), il est l'un des premiers à utiliser le français ! Si les paroles sont presque secondaires, quoique maniant avec succès les allégories, la poésie de l'absurde et les références cinématographiques (Jodorowsky), elles viennent surtout illustrer le propos instrumental. Extrêmement exigeante, le partie instrumentale fourmille de détails, d'effets, de couches et de sur-couches, oh une sitar, des nappes de cordes par ici, des chœurs baignés de reverb là. Le charme de Moodoïd est aussi dans cette surcharge rococo, dans ces volutes mélodiques et ces virées tiers-mondistes qui pourtant ne font pas oublier le propos pop (les immenses Je Suis La Montagne, Je Sais Ce Qui Tu Es, malgré ses 7 minutes). Félicitons à ce titre la production de mon ami Adrien Pallot dont le travail, exemplaire en tout point, a du lui donner des sueurs froides. 

Comme beaucoup, je n'ai pas voulu y croire, agacé par le bruit fait autour de lui, mais je dois m'y contraindre, cet EP de Moodoïd est absolument fascinant, malgré le morceau gwadada (De Folie Pure, intéressant mais un peu trop). La France peut hisser son étendard sur son monument psychédélique, nous pouvons partir à la conquête du monde. Tremble Jacco Le Batave, tremble. 

PS paresseux :
Pablo Padovani est le fils du jazzman Jean-Marc Padovani et le guitariste de Melody's Echo Chamber.
Kevin Parker est à la table de mixage du disque.


Le disque est sold-out mais faites le tour des disquaires parisien, il en reste sûrement quelques copies  égarées.
Ou sinon bandcamp d'Entreprise pour le digital.

samedi 2 novembre 2013

Halasan Bazar - How to be ever happy ? (2012)

Halasan Bazar est un projet solo qui prend la forme d'un excellent groupe sur scène. Le danois à travers ses deux disques (how to be ever happy en 2012 et space junk cette année) ajoutent deux belles briques à l'édifice psychédélique qui se construit un peu partout en ce moment y compris donc en Europe continentale (Jacco Gardner aux Pays Bas ou Orval Carlos Sibelius en France). 

Ces dernières semaines How to be ever happy a été un de mes disques de chevet. Même si comme White Fence les disques ne donnent pas la mesure des live ce premier album (uniquement sorti à l'origine sous forme de cassette et réédité depuis en cd) a beaucoup de charmes et de qualités pour lui. Le chant est un peu hésitant mais pas de quoi vous détourner d'un disque chatouillant les cimes. Le bougre est inspiré, il a le don de trouver des arpèges de guitare somptueux évoquant parfois en filigrane un Nick Drake qui aurait pris de l'helium. Les arrangements façonnés avec amour sont un régal, ils  ne détournent pas l'attention mais aident au contraire à se focaliser sur la beauté des mélodies et les trouvailles de composition du bonhomme. Titres après titres on pense avoir trouvé le meilleur morceau et à chaque fois on est surpris et séduit par les idées les changements d'accords, les mélodies, les sons etc. Il y a une aisance du discours psychédélique chez ce danois, les guitares se font soyeuses, fuzz ou jangly, les orgues crient comme des bons vieux farfisa, les batteries accompagnent le mouvement. On navigue quelque part entre la Californie des sixties et notre bonne vieille Europe de maintenant avec délicatesse.

How to be ever happy est un magnifique disque, une fois acclimatée à la voix vous devriez percevoir la grâce mélodique du bonhomme qui mérite qu'on s'y penche très sérieusement. On va suivre l'intéressé de très près (et probablement vous reparlez de son second album tout aussi méritant à l'occasion). 


 

jeudi 31 octobre 2013

Jagwar Ma - Howlin (2013)

Jagwar Ma n'est peut être pas un groupe que vous auriez imaginé évoqué dans ces pages. En effet même si nous étions des fans de la première heure de Foals, le patronage du groupe depuis longtemps perdu à nos yeux n'affichait rien qui vaille. Le soupçon de hype et de buzz n'est jamais loin et sur RPUT on se méfie de ces choses là, pourtant quand les disques sont bons il est hors de question pour nous de bouder notre plaisir ou faire nos conards de snob. Du coup vous avez déjà une petite idée de notre opinion sur Howlin le premier album des australiens, ils ont passé l'épreuve de ciblage impitoyable que nous pratiquons (avec un acharnement certain) dans ce lieu.

Howlin' est un des disques les plus jouissifs de l'année, en moins d'une heure les australiens font revivre le Madchester avec une aisance stupéfiante. Ici point de plans repiqués poussifs ou de clins d'oeil trop appuyés, les deux mecs derrière ce nom énigmatique semblent avoir compris l'essence de cette musique: un hédonisme dont la seule limite est le ciel (ou votre fatigue). Ils naviguent avec aisance dans les eaux de Stone Roses ou Happy Mondays, croisent le fer avec les Chemical Brothers (sur le tube en puissance uncertainty) et harmonisent comme les Beach Boys (le très mignon Come save me). Le disque a parfois des allures d'un banquet dionysien  voir d'une auberge espagnole. Comme les camarades de Tame Impala le disque prend des allures de mille-feuilles, parfois cela ne fonctionne tout simplement pas, et à d'autres l'album trouve son rythme de croisière et garde le cape suffisamment longtemps pour nous puissions aussi profiter du voyage. L'orgie de samples, de breaks , de lignes de synthé acide évoquent les grandes heures du big beat de Fatboy Slim, Lo Fidelity All Stars ou Bentley Rhythm Ace et bien entendu les voisins kangourous de The Avalanches. Au milieu de ce bazar de rythmes chaloupés, de sonorités 808, de guitares psychédéliques émergent de véritablement bonnes chansons comme let her go, man i need ou that loneliness

Howlin' a les défauts d'un premier disque, un fourre-tout parfois un peu en roue libre mais qui dans ses bons moments prend l'allure d'une fête sans gueule de bois le lendemain. On préfère retenir cela de ce disque attachant avec des défauts mais aussi des moments de bravoure ! A quand les rockeurs sur la piste de danse ?