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samedi 16 novembre 2013

The #1s - Sharon EP (2013)

Les #1s sont une formation powerpop de Dublin, un des rares groupes actuels que j'associe à la ville avec les September Girls et The Urges. Ils ont déjà sorti trois 45 tours (dont un split), celui ci est leur second, sorti il y a quelques semaines seulement sur deux labels: les allemands de Alien Snatch Records et les américains de Sorry State.

La pochette donne le ton, les 4 gaillards balancent une powerpop débauchée par le garage et le punk. "Sharon" et "Boy" sont des chansons uptempo et nerveuses très réussies. La première s'ouvre sur un riff bien senti, les choeurs en "woho" sont bien cools. Le titre évoque en filigrane les meilleures formations mod revival croisées avec les groupes actuels de powerpop dépositaires de l'esprit des Exploding Hearts. "Boy" maintient le rythme mais sur un registre plus joyeux aux inflexions 50s (pas si éloigné que ça de ce que faisaient les excellents Cave Weddings ou Harlem), une charmante chanson d'une minute et vingts deux secondes ! Le disque se conclue sur "Girl" un très jolie slow et l'un des meilleurs titres de l'EP (lequel choisir ?). Les #1s s'y montrent aussi à l'aise que sur les titres les plus enlevés.

The #1s est une formation à suivre pour les amateurs de powerpop, on est content de voir des groupes britanniques comme eux ou Virals s'attaquer au genre. Peut-on voir en eux des successeurs des Undertones qui savaient aussi conjuguer simplicité et fraicheur ? L'avenir nous le dira, mais cet EP est une très bonne entrée en matière !



mercredi 26 décembre 2012

Cold Warps - Don't Haunt Me, OK ? (2012)


Très sincèrement, je ne sais pas du tout comment je suis tombé sur ce single, de bandcamp en bandcamp, de label en label, de groupes « oh tiens c'est cool qu'est ce qu'ils ont fait d'autres » à groupes « scuzz-fuzz beach blasts garage / power pop ça pourrait être bien ça » ? Je ne sais pas, le fait est que je suis tombé sur la page du label qui a sorti ce single (Noyes), que j'ai cliqué sur le soundcloud et que l'effet fut immédiat, Cold Warps rentrent complètement dans la ligne éditoriale du blog. Ils jouent un garage/power pop incisif dans la lignée des Nerves, Beat ou Ramones (influences proclamées) mais aussi des Babies par exemple (évident sur la B-side, Stuck On A Island). Des deux singles sortis cette année, Slimer et Don't Haunt Me, Ok ? C'est ce dernier que je préfère à cause du son de guitare anguleux, qui lui donne un faux-air post-punk sur le riff de départ, puis les accords et le chant le mutent en une ritournelle garage sautillante et accrocheuse. Le Canada, le groupe vient d'Halifax, est très surprenant ces derniers mois, et ce n'est pas Sam Coffey & The Iron Lungs ou Mother's Children qui prétendront le contraire. Merci Internet encore une fois pour cette découverte impromptue. Cold Warps est un groupe à suivre et une des jolies petites surprises sorties de nulle-part de cette fin d'année.

Le disque est dispo depuis octobre dans la "subscription serie" de Noyes mais il est aussi disponible sur leur site internet à l'unité. Vous pouvez aussi trouver en téléchargement "pay what you want" la plupart de la discographie du groupe que je recommande chaudement sur leur bandcamp.

mercredi 12 décembre 2012

The Babies - Our House On The Hill (2012)



Tous ceux qui comme nous ont vu le groupe en vrai, sur scène, le confirmera, The Babies n'a (plus ?) rien d'un side-project pour le fun, Kevin Morby (Woods) et Cassie Ramone (Vivian Girls) l'ont muté en groupe à part entière,  avec son identité propre qui tient d'ailleurs très largement de Morby (Woods étant surtout le bébé de Earl et Taveniere). Ce n'est d'ailleurs pas un hasard s'ils font désormais partis du très prestigieux catalogue Woodsist du copain Earl et ne font plus dans le tourisme sur des labels variés.  

Comme tout le monde et à raison, j'étais tombé amoureux de premier album du groupe, truffé de petits tubes accrocheurs au charme fait maison, aux imperfections palpables, ce petit côté bancal qui fait que je m'en sens proche comme d'un bon pote à qui je raconte mes galères. Sur Our House On The Hill, si la production est nettement plus léchée, cette proximité ne s'est pas évanouie, au contraire, ce LP est incroyablement confortable, The Babies ne me malmènent que très peu (si ce n'est par des changements de rythmes périlleux -Aligator),  il tient chaud les soirs d'hiver, il me berce dans son tendre garage poppy (qui virerait presque indie-pop) et j'ai souvent envie de l'écouter pour me remettre d'une journée ennuyeuse ou harassante, ça me permet de me réapproprier l'espace, de me sentir chez moi. Les deux songwriters ont en plus particulièrement soigné le tracklisting qui file à la vitesse de la lumière avec une rare évidence, à peine chahuté en fin de face par le folk de Mean et Grave. Our House On The Hill est un disque homogène et très cohérent, bon du début à la fin, mais s'il n'a pas de ventre mou, il lui manque peut-être, et c'est sûrement là son seul défaut, un vrai single pour le porter, le tirer, le remettre au dessus de la pile ou pour que je puisse faire danser les minettes au Truskel ! Aussi excellents soient-ils, Moonlight Mile et Baby ne tiennent pas vraiment la comparaison avec Meet Me In The City ou All Things Come To Pass dans ce domaine. 

Plus homogène, plus sérieux, plus propre... Ahah ça pourrait-être la débandade, quand on commence à sortir ce genre d'adjectifs dans une chronique de deuxième album, ça sent en général, le sapin. Ne vous inquiétez, jetez-vous sur Our House On The Hill, c'est du bon Babies pur-jus comme on les aime, sans l'effet du surprise et sans le single monumental qu'ils devront bien nous pondre un jour, je sais qu'ils en sont capables. 


Le LP se trouve un peu partout, tentez votre chance au Silence de La Rue, à Pop Culture ou Gibert Joseph, Woodsist est un label très bien distribué vous savez.

mercredi 24 octobre 2012

Conjuguons la Pop #19 : interview avec Alex des Guillotines


Les Guillotines ont sorti un single sur mon label il y a un an, ils enregistrent ces temps ci de nouveaux morceaux. Ils défendent un garage-rock en français depuis 6 ans et sont en quelques sortes des cousins de Ponctuation ou du Kid & les Marinellis. J'ai le plaisir d'avoir pu discuter avec l'un des deux guitaristes chanteurs: Alexandre.

Salut Alex, peux-tu nous présenter le groupe ?
Salut Alex ! Les Guillotines c’est Marion à la batterie, Samy à la basse, ainsi que Yves à la guitare et au chant, et moi-même, au chant et à la guitare.
Yves et moi, on s’est rencontré à la sortie du lycée ; on voulait tous deux former un groupe de garage-punk, du coup, j’ai pris la basse. Quelques semaines plus tard, on s’est rendu compte que ça fonctionnait mieux avec deux guitaristes/chanteurs, j’ai alors repris la guitare.
Le fait de devenir un quatuor nous a amené à affiner notre son, délaissant l’approche Punk, pour se diriger, petit à petit, vers quelque chose de plus Pop.

Depuis quand existez-vous ?
La première mouture du groupe s’est formée en 2006, avant que Samy ne nous rejoigne en 2009, et Marion est aux fûts depuis Janvier 2012.
Apparemment, nous fonctionnons par cycles de 3 ans.

Vos premières compositions étaient-elles déjà en français ?
Oui, dès le départ, Yves et moi avions l’ambition d’écrire dans notre langue maternelle.

Comment écris-tu dans notre langue ?
Je n’aime pas raconter des histoires ; j’aime insinuer des images directement dans la tête des gens.
Mon délire, c’est que chacun puisse s’approprier  ces « éclairs », selon sa propre expérience.
Souvenirs d’enfance, échecs, doutes ou certitudes.
J’assemble des vignettes autour d’un thème, en essayant d’y mettre ce qu’il faut de personnel, dissimulé sous l’universalité de notre condition.
J’essaye d’écrire, comme d’autres font des puzzles.

Qu’est-ce qui t’inspire pour les textes ?
Je me sers de l’écriture pour mettre un point final aux idées fixes qui peuvent stagner dans ma tête…

Ton style est-il différent de celui d’Yves ?
Yves a un style beaucoup plus verbal que le mien : il utilise plus de mots.
Il aime employer un lexique léché, voir même parfois tombé en désuétude ; ce qui donne à ses textes/chansons, une certaine dimension nostalgique.
J’aime penser que chaque personne à son style d’écriture, conscient ou non, qui est quelque part le miroir de sa psyché.

Ecris-tu d’abord les textes ou la musique ? Comment s’articulent les deux ?
Je pars toujours d’un squelette de quelques phrases et d’une suite d’accord ; j’enrichis ensuite cette base, avec d’autres parties (refrain, pont, outro …).
Une fois que j’ai le plan du morceau, je finalise le texte.

Comment places-tu ta voix, as-tu des sources d’inspiration pour t’aider à chanter en français ?
Pas spécialement, bien que j’apprécie de nombreux groupes ou chanteurs francophones, j’ai plutôt tendance à m’inspirer des anglophones, la façon dont ils mâchent les mots, ou les étirent : ils n’hésitent pas a maltraiter la langue, pour le bien de la mélodie.
J’aime particulièrement les arrangements vocaux des Pixies.

Penses-tu que le français soit compatible avec le rock en général ?
C’est évident ! Il y a eu, et il y a encore, de nombreux groupes qui chantent en français.
En fait, tout est une question de mode(s) : dans les années 60, les chanteurs Yéyé adaptaient des standards anglophones, dans les années 80, la majorité des groupes de rock alternatif chantaient dans notre langue.
Mais depuis les années 90 et le début de la French Touch, la tendance est à l’anglais.
A coté de ça, au Québec, beaucoup d’artistes emploient le Français.

Fais-tu une différence (écriture, composition, production …) entre les chansons que tu destines aux Guillotines, et les autres ?
J’écris toutes mes chansons de la même manière, même si le résultat final est différent.
Seul, j’aime m’entourer de machines en tous genres : synthétiseurs analogiques, boites a rythme, sampleurs …
Je ne vois pas l’intérêt de défendre un autre projet, si c’est pour faire la même chose.

Comment une de tes compositions devient une chanson des Guillotines ?
En l’abandonnant au collectif.
Aucun d’entre nous ne pourrais composer une chanson des Guillotines, seul.

Considères-tu les Guillotines comme un groupe de Garage Rock ?
Je dirais plutôt que nous sommes un groupe de Pop, d’obédience Garage.

Avez-vous l’impression de faire parti d’une scène ?
J’ai plutôt l’impression de faire parti d’une secte !

De quels groupes vous sentez vous proches ?
De tous les groupes qui font de la musique référencée, mais originale, en Français.
Ca me fait plaisir de voir que des groupes comme Aline ou La Femme existent : ils font ce qu’ils ont envie de faire, et ils le font bien.
Nous sommes bien sûr aussi à l’écoute de ce qui se passe ailleurs, et Wavves, The Growlers ou encore les Triptides ont sortis des disques qui tournent pas mal sur nos platines.

Penses-tu que le français influence l’opinion que les gens ont de vous ?
Je l’espère ! C’est un choix artistique majeur, ça définit notre son, au moins autant que notre formation musicale.

Crois-tu que le français soit un frein pour être écouté à l’étranger ?
Je ne pense pas : j’ai déjà écouté du Punk Polonais, par curiosité, ou encore du Rock Brésilien, par exotisme.
On écoute de la musique pour les émotions qu’elle véhicule, pas foncièrement pour la langue employée, même si la compréhension du texte amène une profondeur supplémentaire.

Avec Les Guillotines, vous avez sorti un 45T il y a un an, peux-tu nous le présenter ?
« L’Aube/L’Absinthe » est sortie en septembre 2011, via le label Croque Macadam ; nous avions fait le choix de mettre une balade Pop en Face A, et une chanson plus frontalement Garage, en face B.
 
Avez-vous eu de bons retours dessus ?
Oui ! Sans vraiment nous y attendre, nous avons eu le droit à quelques lignes dans Magic et Rock’n’Folk, et à plusieurs articles sur la blogosphère.
Notre seul regret, c’est de ne pas avoir été pris pour cible par des « haters ».

Peut-on espérer une suite à ce premier simple ?
Nous enregistrons actuellement une dizaine de chansons, pour les proposer à des labels dans le courant de l’année 2013 ; l’objectif est de sortir plusieurs 45T, avant de retourner en studio, probablement pour enregistrer un format plus long.

Vos prochaines dates de concerts ?
Nous jouerons le 29 octobre à l’Espace B, avec les italiens The Barbacans, ainsi que No Whisky for Callahan, puis le 30 novembre avec The Kumari et les Daltons.
Nous espérons vous y retrouver, et avoir l’occasion de présenter de nouvelles chansons !

On peut acheter le 45 Tours sur Bigcartel et aussi bandcamp


L'illustration est de Marion Brunetto (son blog) également batteuse du groupe.