mardi 27 novembre 2012

Interview: Pendentif


En octobre le blog avait pris des couleurs francophones, parmi les groupes que nous rêvions d'interviewer se trouvait Pendentif. On est donc SUPER HEUREUX d'accueillir dans ces pages le groupe bordelais qui avait réalisé un de nos EP favoris en 2011.

Pouvez-vous nous présenter Pendentif ?
Pendentif est un groupe de pop française qui existe depuis 2010, on a sorti un EP en 2011 et enchaîné une cinquantaine de concerts.

Comment est né le groupe ? 
On est surtout une bande de potes, on s'est retrouvés sur ce projet à un moment où certains d'entre nous avaient arrêté leur précédent groupe. On a proposé à Cindy qui n'avait jamais chanté de venir faire des essais sur une chanson que l'on avait composée sans but précis, et on a tout de suite été impressionnés par la façon dont sa voix collait et révélait l'univers de celle ci, le morceau s'appelait pendentif, le groupe était né.

Présentez nous les membres de Pendentif 
Cindy (chant), Benoit (guitare/chant), Mathieu (basse/choeurs), Ariel (clavier/guitare/chant), Jonathan (batterie/choeurs).
 
Êtes-vous dans d'autres formations en parallèle ?
Oui, Mathieu et Benoit jouent dans Middle Class, influencé par l'indé 90's de Yo La Tengo aux Pixies, Jonathan joue dans un projet qui s'appelle Gatha avec également une chanteuse et Ariel prépare secrètement un nouveau groupe.




Vous avez sorti votre premier EP en 2011 sur le label La Bulle Sonore
 
Comment avez vous enregistré ces 4 titres ?
Ce premier Ep a été enregistré à la maison dans nos chambres et nos salons respectifs, on a tout fait nous même, de la production à la conception visuelle.
 
Quels ont été les retours sur ce disque ?
C'est Renaud de la Bulle Sonore qui s'est chargé de la promotion de ce EP sur le net et on a eu d'excellents retours sur les blog spécialisés en France, et un peu partout en Europe, cela nous à permis d'aller au Printemps de Bourges, de trouver un éditeur, de lancer vraiment le groupe donc...
 
Le sortir en vinyle représente-t-il quelque chose de particulier pour vous ?
On est contents d’avoir commencé la discographie du groupe  avec un vinyle. L'objet correspond bien au travail artisanal qui a été fait sur ces premières chansons, il y a une spontanéité et une fraicheur et le format a permis de mettre en avant les visuels et de poser l'univers du groupe. On l'a produit à 500 exemplaires qui se sont bien écoulés et dans quelques temps il aura ce petit coté collector qu'on aime tant lorsqu’on possède le premier vinyle d'un de ses groupes préférés.



Cet été vous avez publié Jerricane
 
Un mot sur le clip ?
Là aussi c'est un objet artisanal, On a fait ce clip en petit comité avec un photographe (Steven Monteau), il est venu avec son Canon 5D et un réflecteur, il avait repéré quelques lieux dans la banlieue bordelaise via GoogleEarth.
Ce qui est marrant dans ce clip c'est qu'il y'a une ambiance très plage alors que tout a été réalisé dans des anciennes carrières en périphérie de l'aéroport et une usine chimique désaffectée. Nous avions fait une listes d'accessoires récupérés chez nous, acheté quelques pétards, et les actions ont été définies de manière instinctive en arrivant sur les lieux. Cela nous correspond bien car on a grandi dans des quartiers périurbains où tu te construis ton univers, ton terrain de jeu avec les moyens du bord. A l'époque on
transformait le centre commercial du coin en skatepark, là on  s'est servi de ces lieux pour mettre en scène notre musique. Ce morceau part d'un jeu de mot peu bête "le sahara ça sert à rien" qui est un pied de nez aux groupes de pop qui jouent beaucoup avec l'univers du désert pour donner de la profondeur à leur musique, et en effet pas besoin de prendre l'avion pour aller au Maroc, en resserrant un peu le cadre derrière l'aéroport on y était déjà.
 
Comment s'est déroulé l'enregistrement ?
Jerricanne a été enregistré dans un studio près de bordeaux donc de manière un peu plus professionnelle, et aussi plus live car sur le 1er EP tout avait été fait sur ordinateur notamment les batteries.
Nous avons travaillé avec un réalisateur qui s'appelle Antoine Gaillet et cette session était également un test pour savoir si ça collerait avec lui pour la réalisation de notre prochaine de l'album.
Nous avons eu un très bon feeling, il a travaillé notamment avec M83, Herman Düne ou François and the Atlas Mountain pour les groupe que nous aimons et donc cela correspond bien à ce que notre musique.
 
Avez-vous enregistré d'autres titres à cette occasion ?
Oui, nous avons surtout enregistré des titres qui était sur le 1er Ep notamment "Pendentif" dont la nouvelle version nous a vraiment plu, avec un coté plus électro et Riviera  qui par contre n'a pas bien passé cette étape live car elle perdait en fraicheur, ce premier enregistrement nous a permis de comprendre que chaque morceau devait être réalisé de manière différente, et que pour certains il ne fallait pas trop s'éloigner de la conception de départ c'est à dire ce coté "bricolé" qui était la marque de fabrique du premier EP.

Quelle évolution voyez-vous entre Riviera et Jerricane ?
Au niveau de la production Jerricane est plus musclée car elle est passée entre les main d'Antoine Gailet, sinon ce sont deux morceaux qui sont dans la même veine.

Vous avez enregistré il y a quelques semaines votre premier album

 
Comment s'est déroulé l'enregistrement ?
On s'est enfermé pendant 15 jours avec Antoine Gaillet dans ce même studio, à la campagne, on a pris le temps d'expérimenter pas mal de choses, enregistré de nouveaux morceaux jamais joués sur scène.
Certains ont même été terminés pendant la session (écriture, arrangements),  on est allé vers des choses plus électro, groovy, basé sur la basse, (sur certaines songs, on est moins dans un enthousiasme collectif : certaines ont été écrites pour la chanteuse (aspect plus sexy)
On a travaillé dans une ambiance détendue avec un gros rythme de travail tout de même…  

Avez-vous déjà une date de sortie ?
non, pas de date exacte, mais il sortira courant 2013
 
Vous venez de Bordeaux, comment y est la scène ?
la scène y est assez dynamique, beaucoup de groupes font parler d'eux en ce moment.

Vous sentez-vous proches d'autres formations (françaises ou non) ?
On a fait quelques dates avec les Cracbooms, François & the atlas mountain, Petit Fantôme , ce sont des groupes qu'on apprécie particulièrement.
 
Est-ce que chanter en français est important pour vous ?
C'est une évidence, nos groupes précédent étaient également en français. On aime bien le chalenge que ça représente car c'est un peu plus difficile à faire sonner. Mais on apprécie pas une chanson pour la langue dans laquelle elle est chantée mais pour l'émotion, le groove et l'enthousiasme qu'elle procure.

Comment écrivez-vous les textes ?
On part de la musique, c'est elle qui va guider les mélodies de chant, on shoot à l'instinct un yaourth en franglais. Quelques mots apparaissent d'eux même et ce sont eux qui vont guider le reste du texte, il faut que ça coule, que ça soit naturel, il ne faut pas que l'auditeur se sente enfermé par les mots comme quand on écoute une song en anglais. Les textes doivent permettre de se laisser aller au groove et de se créer sa propre histoire.

Certains thèmes vous tiennent-ils à cœur ? 
Comme je te le disais on ne choisit pas forcément de thème c'est la musique que l'on produit qui va les révéler.
Sur le nouvel album il y aura une chanson qui s'appelle "Panache" et qui parle d'une free party organisée sous un autoroute à laquelle on a participé la nuit de l'éclipse solaire de 1999, ambiance, dansons une dernière fois avant la fin du monde…
"Ondine" une sorte de funk froide qui aux dire de nos amis fait penser musicalement à Gainsbourg période "Lemon Incest" et "You're Under Arrest", une fille tue son mec pour que leur amour dure à jamais, un classique romantique.
Une chanson dansante "pas encore de titre…" écrite spécialement pour Cindy, où il est question d'un mec qui la désire mais qui n'arrivera jamais à l'avoir.
Et aussi la "Mafia douce", celle qui te taxe par petite touche, on en dira pas plus.
Nous n'avons  pas encore de titre pour l'album mais ça parlera, de nuits, de danse, de rues et d'amour.

Et vos influences musicales ?
En ce moment on écoute plein de choses  : Mac Demarco, Beach House, Tennis, Grizzly Bear, Hot Chip, The Bewitched Hands, Kindness, Damien, Arnaud Fleurent Didier, Mathieu Boogaerts, Lafayette, Paradis, Arne Vizon, Pavement, Toro y Moi, Real Estate, etc.
 
Vos prochaines dates de concert ?
Le mois prochain on joue dans un tout petit club à Bordeaux (50 places) et cinq jours plus tard on joue à l’Olympia (NDR: avec la Grande Sophie le 23 novembre dernier) ! 

Pendentif sera également à l'affiche d'une soirée gratuite à la Flèche d'Or ce jeudi 29 novembre.


jeudi 22 novembre 2012

Triptides - Sun Pavilion (2012)

Lundi sortait le second album de Triptides, intitulé Sun Pavilion, en CD (pas de vinyle malheureusement) chez Stroll On Records (un label anglais). Si vous êtes un lecteur régulier de ce blog je suppose que vous êtes déjà assez familiers avec la musique de cet excellent groupe de Bloomington dans l'Indiana. En effet entre le 45 Tours et l'interview, leur nom a souvent été mentionné ici depuis un an et des poussières.

L'album s'ouvre sur un des morceaux les plus éblouissants de Triptides, le bien nommé Bright Sky. Dès les premières notes on est happé par les accords de guitares balancés avec fracas. Le titre navigue à vue entre indie-pop nerveuse et la pop ensoleillée - marque de fabrique du groupe. L'album se conclue sur un très réussi Silhouette à la longueur généreuse (plus de 5 minutes, pour un groupe plus habitués aux morceaux de moins de deux minutes !) mais absolument pas redondant. Au contraire Triptides profite d'avoir le temps pour installer quelque chose de plus lancinant et les arrangements assez délicats explorent des facettes moins connue du groupe. Entre les deux extrêmes, 9 chansons et une interlude. 

Sur Sun Pavilion Triptides reste Triptides et impossible de manquer leur touche personnelle, leur style. On est dans la continuité des deux EPs et surtout de Psychic Summer. Cependant n'allez pas croire que le groupe fait du surplace, on sent que le son est un peu plus soigné que sur les précédentes livraisons et surtout que le groupe s'affranchit parfois du son surf, pour mieux y revenir de temps en temps (comme sur le très cool Overboard). Ce qui surprend ici ce sont des morceaux plus psychédélique et pop, bien sûr il y avait déjà de telles choses sur les précédents, mais c'est peut être encore plus prononcé ici sur des titres comme Voices , un de mes morceaux favoris sur Sun Pavilion. L'usage régulier du phaser ne manquera pas de valider la comparaison avec Real Estate, et en particulier leur premier album chez Woodsist. 
Petite nouveauté, Triptides explore les sonorités de la boite à rythme sur un excellent sun / shine dont les inflexions ont presque quelque chose de trip hop, cette piste est néanmoins peut être inspirée des excellents Cleaners from Venus dont nous adorons aussi la musique. Autre nouveauté non négligeable, un titre construit autour d'une guitare acoustique, le charmant Undone, une belle réussite. L'association guitare sèche avec une guitare électrique jouée au bottleneck (ou quelque chose s'en approchant) me fait immédiatement penser à Try Again de Big Star bien que les titres soient très différents dans leurs natures. Il faut aussi mentionner le superbe English Rain dont les arpèges ont presque cette sonorité jangly que j'apprécie tant. Il est immédiatement suivi d'un des titres les plus nerveux du disque (avec Bright Sky) le bien nommé Shark Attack.

Sun Pavilion est une confirmation pour Triptides, confirmation de leur capacité à faire de super morceaux à un rythme plus que soutenu ! Il laisse entrevoir des pistes intéressantes pour le groupe qui pourrait à l'avenir développer ses sensibilités, les nourrir pour les faire grandir. Peut être que Sun Pavilion manque d'un ou deux titres aussi évidents et accrocheurs que ne pouvait l'être un Going Under par le passé, mais il est plus équilibré que Psychic Summer et à part un titre qui me laisse un peu de marbre (Graveyard) il est vraiment super.

On peut l'acheter en CD via Stroll On Records, et sinon on reparle de Triptides très bientôt pour l'édition en 45 Tours de Bright Sky.


mardi 20 novembre 2012

The Cry! - s/t (2012)

Voilà un disque que l'on ne risque pas trop de voir passer dans les bilans de fin d'année. Un petit disque de powerpop comme il en passe de temps en temps, de nouveaux venus de Portland (cette ville est-elle la future nouvelle SF ?), les Cry! . Si la powerpop n'a jamais été un genre rétrograde s'adaptant à son époque sans jamais renier son essence, elle préfère miser sur la spontanéité et de bonnes chansons plutôt que les effets de manche qui séduisent souvent des journalistes musicaux blasés et en recherche d'un truc "nouveau" (qui ne l'est pas tant que ça une fois la baudruche dégonflé). 

Cette humilité on la retrouve dans le disque des Cry! voilà un charmant plaisir que ce disque à la pochette très stylisée édité par le label Taken By Surprise (qui a aussi édité un autre excellent groupe de powerpop: les Mother's Children d'Ottawa). Je ne sais pas comment les mecs voient leur musique, je me doute qu'ils sont conscients qu'ils ne vont pas devenir les nouvelles idoles des filles qui passent dans my super sweet sixteen avec ces 12 titres sur lesquels soufflent pourtant l'esprit de la jeunesse, de la joie de vivre et tout. Ce disque procure beaucoup de plaisir, un plaisir simple et sans arrière pensée, un truc sur lequel on a envie de sourire de se balancer d'un coté à l'autre en rythme, de danser ou sautiller ! Ce disque est en fait une sorte d'antidote aux disques chiants pétris d'intentions pompeuses mais incapable de les assumer. Là les mecs ne revendiquent rien à part des histoires d'amours foireuses, et se contentent de balancer une sauce que l'on connait bien, mais il n'empêche que le plat est très gouteux et on se jette dessus pour s'en resservir. 

Douze chansons et autant de petites vignettes pop balancée avec l'insolence de la jeunesse dans l'ambiance d'une soirée un peu trop alcoolisée. La recette est connue de tous: une base rythmique bien pêchu à la Real Kids, des soupçons de Girls Group (avec plein de ouhou), un trait de merseybeat, quelques gouttes d'innocence 50s et un peu de hargne punk pour rendre le tout un peu plus épicé et consistant en bouche. Moins influencés que d'autres formations actuelles powerpop par le glam (Mother's Children ou Biters par exemple), les Cry! rappelleraient peut être plus les glorieux Exploding Hearts, ou peut être dans leurs délires les plus girls group les Thee Makeout Partys, on peut trouver pire comme patronage non ? En tout cas moi je les trouve vraiment cool ces petits gars, leur album est sacrément chouette. Pas le genre de LP que l'on peut glorifier certes, mais celui que l'on va écouter tout le temps en secret sans le dire aux potes de peur de passer pour une midinette. Pourvu qu'un jour les vraies (midinettes) tombent sur des groupes comme les Cry ! et les propulsent dans une dimension qui leur iraient si bien. Promis bientôt je chronique (ou pas) un disque chiant qui fera bien devant vos invités.




PS: si vous voulez en savoir plus sur la powerpop, écoutez ce chouette podcast consacré à cette super musique, merci à Boris de m'avoir invité pour parler d'un de mes genres musicaux fétiches !

PS2: J'en profite aussi pour remercier très chaleureusement Rock à La Casbah une super émission (et un excellent label) qui m'a donné l'occasion de sélectionner une dizaine de titres (dont évidemment un peu de powerpop comme les Fevers ou les Vertebrats) afin de présenter ce blog et le label

Un grand grand merci donc à Rock à la Casbah et Yummy.

mercredi 14 novembre 2012

Wet Illustrated - Scorpio Wings (2012)




Encore un disque sorti par Infinity Cat, le succès grandissant de Jeff The Brotherhood ne semble en tout cas pas freiné l'évolution de label ! Et quel beau choix que Wet Illustrated ! Une fois à Pop Culture, Fred me dit, vas-y tiens écoute ça, c'est encore un nouveau groupe de San Francisco, l'album est sorti l'année dernière sur True Panther Sounds, on était complètement passé à côté et après de nombreuses écoutes ici, on peut vous assurer qu'il aurait trouvé une place flatteuse dans notre top de l'année.

Si leur premier single a été produit par Tim Cohen, que certains membres ont enregistrés pour Ty Segall, Wet Illustrated s'illustre (ohoh) par une approche bien plus déviante, pop et presque arty du garage évoquant en vrac l'indie pop néo-zélandaise, la power pop et des gros relents 90s. Soit exactement tout ce qu'on aime chez Requiem Pour Un Twister. Ça me rappelle légèrement le groupe pré-Woods dont faisait parti Jeremy Earl et Jarvis Taveniere, Meneguar que j'aimais beaucoup, tiens encore un concert vu à la flèche d'or de la grande époque dans un public très clairsemé, et qui m'avait bel effet. Les deux faces sont excellentes y compris la reprise de Nikki Sudden (en solo, bien avant sa période Creation, entre Swell Maps et les Jacobites). Scorpio Wings est donc un single fort recommandable et nous attendons la suite avec impatience.

Infinity Cat n'étant pas distribué en Europe, on trouve le disque sur le site du label.

lundi 12 novembre 2012

Acid Baby Jesus - Hospitals (2011)


Slovenly est devenu maître de l'international garage, avec, si j'ai bien compris, des succursales situées un peu partout, des Etats-Unis à la Greece en passant par l'Italie, on est plus du tout surpris de les voir dégotés des garage band exotiques. Les grecques d'Acid Baby Jesus n'est pas non plus né de la dernière pluie acide, les Inch Allah en ont déjà d'ailleurs parlé pour leur cassette autoproduite, c'est là que j'ai découvert le groupe. Depuis, j'ai trouvé les disques, assez longtemps après leurs sorties d'ailleurs chez les copains Born Bad.

A défaut de parler de l'album parce que je suis une grosse feignasse et qu'en ce moment, je me fais une session de rattrapage des formats courts, voici le Hospitals EP sorti en avril 2011. Si j'émets quelques doutes sur le face B, très black lips de seconde division (malgré la bonne blague de l'écho au moment ou le chanteur dit « space », genre d'effet que je pourrais moi même utiliser), la double face A fait bien twister. Hospitals, son riff psychobilly, son rythme binaire et ses saillies fuzz fait son petit effet mais c'est surtout la A2 qui m'emballe. It's On Me transpire le vice et la sueur avec son riff d'ouverture pervers et ses complaintes quasi érotiques en font une chanson saisissante et licencieuse, le genre de trucs qui donnerait de l'eczéma à tout bon catholique.

Le groupe sort bientôt une collaboration avec Hellshovel sur le même label que vous pouvez écouter ici.

samedi 10 novembre 2012

Peach Kelli Pop - Panchito Blues II (2012)


Infinity Cat est le label monté par les frères Jeff The Brotherhood (encore un groupe dont nous n'avons jamais vraiment parlé) et leur papa. Ils tiennent le pavé de Nashville, Tennessee balançant les pépites rock'n roll à un rythme effréné. L'année dernière quand les frérots étaient venus par chez nous, sur la table de merchandising, on y avait trouvé deux flexi disques (oui oui des flexi) qui aujourd'hui valent une fortune. Depuis, ils ont sortis un troisième dans la série, cette fois ci signé par Peach Kelli Pop, originaire d'Ottawa, elle est désormais relogée en Californie. En attendant donc son prochain album chez les toujours aussi pertinents Burger Records (quelle surprise !), voici de quoi vous faire patienter... 1 minutes et 18 secondes AHAH. 

Peach Kelli Pop balance la pop de plage de girls group, vaguement lo-fi dans une veine assez Best Coast du début ou Bleached ou des copains Triptides, c'est super rapide, c'est super efficace, ça donne envie de danser comme un couillon, faire du surf, draguer des minettes et boire des caipi en terrasse. C'est parfait pour l'été et donc d'autant plus indispensable au mois de novembre quand il commence à faire gris, froid et qu'on a déjà sorti le manteau de laine.

Ça s'achète sur le site du chat infini. Ouai, c'est un peu cher pour une simple chanson (quoique que ça peut être l'occasion de prendre plein d'autres trucs chez eux), alors vous pouvez aussi dépenser 1$ sur le bandcamp de la minette.


jeudi 8 novembre 2012

The Feeling Of Love / Ty Segall - Tour Split (2012)


Je me suis lancé dans la chronique de ce split single sans faire un tour sur le net et surtout sans faire un tour sur les blogs amis pour me rendre compte qu'en fait tous nos copains avaient chroniqués ce single (Walking With The Beast, Raw Power, Styrofoam Drone ou The Drone et Get Bent), c'est con... Mais bon maintenant que j'y suis.

Les deux groupes ont tournés ensemble au printemps derniers et ça été l'occasion pour le label/boutique Permanent de Chicago de sortir ce joli split des cartons avec un morceau de chaque. Contrairement à ce que disent les autres blogs, il a quand même été pressé à 750 exemplaires, ce qui en fait une pièce pas si rare (à moins que vous ayez la version jaune du vinyle), bien qu'apparemment il vous faudra débourser désormais autour de 10 balles pour l'avoir chez vous.

J'ai une très nette préférence pour la face Feeling Of Love (dont nous n'avons jamais parlé bizarrement) I Could Be Better Than You But I Don't Wanna Change explore toujours son garage-kraut-psych perché et très efficace. Disons que le formidable groupe de Metz (découvert pour ma part à un concert à la Flèche d'Or en mars 2010 où je m'étais jeter sur le merchandising après les avoir entendus), ne s'est pas contenté de refourgué une B-side mais un vrai bon morceau de son catalogue. Contrairement au Ty Segall, sûrement en pleine préparation de son Twins à l'époque qui a laché It's A Problem, probable chute de Goodbye Bread, ou du moins d'une session enregistrée à ce moment là tant son approche est assez semblable. Ça reste Ty Segall quand même, c'est très loin d'être nul, mais s'il y a match, c'est The Feeling Of Love qui le remporte haut la main (d'ailleurs la pochette côté Feeling Of Love est elle aussi plus réussie !).


mardi 6 novembre 2012

Dillard and Clark - The Fantastic Expedition of (1968)

Vous le savez probablement si vous êtes un fidèle lecteur de RPUT mais je nourris une obsession pour les Byrds depuis quelques années déjà. Détail amusant je n'ai chroniqué à ce jour aucun disque des Oyseaux dans ces pages. Quand on tombe dans la marmite folk-rock de LA on finit toujours par écouter les nombreux disques solos (ou non) des diverses membres des Byrds avant ou après leur passage dans la mythique formation. Ainsi après s'être drogué à 5D ou Notorious attaque-t-on la discographie de David Crosby ou celle de Gene Clark.

Tiens on va justement parler de ce cher Eugene pas le moins doué du lot, mais peut être l'un des plus mal lotis en terme de succès post-byrd avec Gram Parsons. Pourtant l'intéressé avait tout pour lui: un regard ténébreux, une voix chaude et profonde et un songwritting impeccable. Pendant ses années au coté de Crosby, Hillman, Clarke et McGuinn  il est le principal compositeur du groupe et signe des classiques comme 8 miles high ou i'll feel a whole lot better. Si les Byrds se remettent du départ de Clark , l'inverse est un peu moins vrai en terme de succès commercial. Gene Clark n'a pas réussi à faire LE disque pour faire décoller sa carrière solo, résultat des courses sa discographie est aussi erratique que brillante. Les connaisseurs apprécient en particulier No Other et son prédécesseur  sans titre mais dit "White Light", cependant on aurait tord de sous-estimer les premiers disques en solo. On vous a déjà vanté les mérites de son premier album accompagné des Gosdin Brothers qui s'est pris en pleine gueule 5D des Byrds et n'a pas pu creuser son trou. Le scénario se répète pour le disque suivant. Gene co-signe l'album avec Doug Dillard banjoïste émérite (décédé dans un relatif anonymat en mai dernier) et ancien membres des ... Dillards, très bon groupe dont il faudra que je vous parle un jour aussi. 

Si les deux posent fièrement sur la pochette sur un side-car, The Fantastic Expedition of Dillard and Clark est un disque à la couleur bucolique et rural, tout juste éclairé de quelques flashs de modernités.  Je ne suis au départ pas forcément fan de la musique folk et traditionnelle américaine, mais à force d'écouter les Byrds et quand on sait d'où ils viennent, il y a un moment où on finit par se dire qu'en fait c'est probablement trop cool et qu'on devrait mettre ses a priori de coté et mettre les mains dans le cambouis du moteur (ah ah). La tonalité de cet album est bien plus acoustique que son prédécesseur. Il y n'y a - me semble-t-il - qu'un morceau accompagné d'une batterie "rock" et encore elle est utilisée avec beaucoup de parcimonie dans un registre presque abstrait (posée par touches). Le disque fait la part belle aux banjos, mandolines et guitares sèches. Le truc pourrait devenir aride entre les mains de certains mais pas celles de Gene. Son songwritting américain pop est immanquable et les harmonies des deux larrons  illuminent les compositions. Doug Dillard est un virtuose du banjo, son jeu donne le vertige mais ne tombe jamais dans la puérile (et stérile) démonstration. Les 9 morceaux sont extraordinaires, d'une sincérité étourdissante, ils sont beaux et arrangés avec élégance. Difficile de dégager des titres forts tellement l'ensemble est homogène mais j'ai un faible pour les morceaux d'ouverture de chaque face. "Out on the side" est une fabuleuse chanson de coin de feux, on imagine le vent s'engouffrer dans des tumbleweeds virvoltant pendant que le feux crépite et les bûches se consument. Les claviers en arrière plan (un orgue chantant et un piano discret) sont magnifiques, et comme d'hab il y a ces harmonies stellaires dont l'intéressé est coutumier. Le solo de guitare est génial, dépouillé pour en tirer son intensité, rien ne manque tout est là. "With care from someone" a quelque chose à voir avec les Beatles sans que je puisse identifier clairement quoi, peut être que Gene prend quelques intonations proches de Macca pour les verser dans une chanson de cowboys fiers. Encore une fois cette chanson brille de mille feux, les entrelacs de banjos, mandolines ou ce qui me semble être un harmonica forment un ensemble cohérent dans lequel chacun s'imbrique comme un pavé dans la chaussée. 

Si Fantastic Expedition n'est pas le disque le plus reconnu de Gene Clark il n'en demeure pas moins un fabuleux témoignage de la grâce de Gene Clark ici magnifiée par le jeux brillant de Doug Dillard, un superbe disque pour l'été, mais en hiver il passe aussi très bien.

Bonne nouvelle l'album a été réédité par Sundazed, et on peut même l'acheter sur amazon


Dillard & Clark - With Care from Someone  

samedi 3 novembre 2012

Rat Columns - Sceptre Hole (2012)

Parfois on a un coup de mou, on a besoin de coller une rustine sur notre âme défaillante, de quelques choses pour nous toucher , nous interpeller, nous faire sentir vivant, et dans ces cas là on est bien content de trouver un disque aussi bancal mais fantastique que ce premier album de Rat Columns.

Le mec derrière ce projet est un australien immigré à San Francisco, autant dire "mot compte double" au scrabble du bon goût. Il gagne encore des points en étant membre de Total Control et des excellents Rank Xerox (dont on a adoré le premier album l'année dernière). Mais les beaux pédigrées ne font pas toujours les meilleurs disques... Arrêtons de suite le suspens "Sceptre Hole" est un super disque, le genre de truc qui me scotche et dont je peux écouter la face B trois fois de suite sans me lasser et à chaque fois me laisser totalement submerger par la musique.

La face A est bizarre, elle est sombre, un peu vaporeuse, assez expérimentale, et parfois très aride. De cet espèce de magma entrain de figer ressort l'ultra nerveux et punk "death is leaving me" qui ressemble à un croisement dans une crypte entre Total Control et un groupe C86. "Flowers around me" enfonce le clou quand "Nearsighted" ralenti le rythme et offre une pause bienvenue. Les deux derniers morceaux sont exigeants, ils sont étranges, un peu bancal mais ont une sorte de charme bien à eux.

On retourne le disque et on démarre sur une boucle de guitare d'une trentaine de secondes, elle pose l'ambiance, et pourtant qui pourrait s'attendre à "ashes of a rose" derrière ? Titre magnifique gorgé de guitares claires qui tirent sur l'indie-pop mais avec ce goût du précipice, de l'abîme, de la mise en danger. 2 minutes 12 où l'on ne se sent jamais dans sa zone de confort mais toujours dans une sorte d'entre deux. Le morceau séduit par sa beauté et sa spontanéité, comme une fleur qui pourrait se faner d'une seconde à l'autre et retourner à l'état de néant. L'enchainement avec "Opaque Eyes" est parfait, la chanson est nerveuse mais garde cette sensibilité pop délicate et subtile que l'on a peur de perdre en s'en saisissant. "Frozen Over" a une dimension quasi-épique mais ne fuyez pas cette chanson est super. "This Night Mocks Lovers" a recourt à pas mal de sonorités synthétiques mais reste emprunt de cette délicatesse caractéristique de la face B. La ligne de basse sinueuse a cette sonorité très médium que l'on retrouve aussi dans beaucoup de disques post-punk.

Sceptre Hole est un disque exigent mais pas aride, quand on l'apprivoise il se révèle être subtile, élégant et beau.

Le disque est sorti chez Smart Guy.





jeudi 1 novembre 2012

Interview : Jacco Gardner


Tout simplement notre coup de coeur de cette fin d'année, si nous avions raté la sortie de son premier single, le second sorti chez Trouble In Mind nous a vite mis sur la piste de ce petit prodige de la Pop Baroque et Psych. Jacco Gardner a des doigts d'or, ses deux singles sont absolument sublimes. Ici, nous croyons énormément à son avenir et c'est pour ça que nous voulions absolument l'interviewer !

Easily, one of our crush of the year, we missed his first spanish-released single but since the release of his TiM second SP, we went crazy about Jacco Gardner. This is exactly the kind of music we love, Baroque & Psych Pop with a golden touch. A incredibly sensitive and smart music that go straight to heart and makes you want to listen to it during hours just laying down on your bed, the stereo going loud shrouding you in the sound.


Hi Jacco, can you introduce your solo project ?
Well it started out as a 60's influenced psychedelic baroque pop studio project but now I'm also doing live shows with a 4-piece band. I'm currently finishing an album with songs written and performed by me, with exception of the drums which are played by good friend Josh van Tol

Can you tell us how did you come into making Music and writing songs ?
My family influenced me in this. I'm the youngest of two brothers and a sister, they had been playing instruments before me, so it seemed natural to start playing instruments as well.
I started writing songs when I joined my first band when I was about 13 years old.

What inspires you while writing songs ?
While writing songs I get inspired by interesting chord structures that I'm trying out while playing an instrument. Sometimes playing some chords and trying out a melody can really set a mood which I will then try to work out more clearly.

You are also part of a freakbeat duo called The Skywalkers, what made you want to go solo ?
I was actually already doing things as a solo act before The Skywalkers but I had never released anything solo. The Skywalkers were the first project I started taking more seriously. After a while of playing with The Skywalkers I felt the urge to finish the songs I had written for my solo project and make an album, that's when I picked that up again.

- Are you still making music with The Skywalkers or are you going to focus on Jacco Gardner at the moment ?
For the moment I am more focused on my Solo Project and it feels like it will remain that way. The Skywalkers was a short lived project, a lot of fun, but there are not enough ambitions there.

What is your creative process, how do you write songs ?
Well like I said before, chord structures inspire me and I start trying out melodies and then write lyrics to them. Sometimes it starts just with lyrics though. Or I hear a chord structure in a song with a completely different context and I think it would work great with another feel and instrumentation. Then I might "steal" some chords here and there and turn it into something new.

What's your secret to create this warm sixties sound ?
Tape machines and tube preamps. I mix my music digitally, on my laptop, but surrounding that I am using a lot of analog gear to process the sound. Tape echo machines, tape machines, tube preamps, spring reverbs, things like that.
Also it's a matter of what you want. I think I would be able to achieve a pretty warm sound by just using plugins in my computer as long as I hear the right sound in my head.


What instruments do you use ?
I mostly work on a basic instrumentation like acoustic or electric guitar with drums and bass. Then I add layers of more unusual instruments like harpsichord, mellotron, optigan, organs, sometimes synths even.

What's your live set ? are you by yourself ?
I'm doing live shows now with a 4-piece band. Jos van Tol on drums, Keez Groenteman on guitars and Jasper Verhulst or Hugo van de Poel on bass.

What are your biggest influences ?
Curt Boettcher, Syd Barrett, Brian Wilson, The Zombies

Here at Requiem Pour Un Twister are big fan of the nederbiet / psych scene in your country, acts like Q65, Boudewijn de Groot, Shocking Blue, Dragonfly... do these people had an influence on your music ? Anything to advice we should know ?
Actually the guy who recorded Q65, Golden Earrings, Dragonfly etc is a great friend of mine called Jan Audier. He also did part of the mastering process on all my recordings. I wrote my graduation paper on the recording techniques used on those bands in the Nederbiet scene where I met him. There are some great compilations out there with Nederbiet bands on it like "Waterpipes & Dykes" and a lot more, really worth checking out to discover some of the more unknown bands of that scene. One band I really enjoy that you might not know is "The Mega's" from Rotterdam.

Tell me about about Dutch garage / psych / beat music scene  nowadays ? Again, tell us if we had to listen some things we may don't know !
Nowadays there is nothing interesting happening in the dutch garage/psych scene. Not that I know of anyway, maybe I've missed something of course.

Have you ever think about singing in Dutch ?
This was never an option. English has always felt so natural to me that I've never really considered singing in Dutch. I also really prefer the sound of English so I don't think singing in Dutch will ever happen for me.

How did you get in contact with the amazing label Trouble In Mind ?
They found me after I released my first 45 on the Spanish Action Weekend Records called "Clear The Air". I did some promotion for that single and it got shared by many people including The Horrors which helped a lot. I think that little bit of promotion made it more easy for Trouble In Mind to find my music.


You released two singles this year, what's next for you ? any album in the making ?
Yes, I'm currently adding the finishing touches to a full-lenght. This will be released on two labels including Trouble In Mind around January/February 2013, more information on this very soon! Also the live shows are getting more and more and we're planning a tour in the US next spring..

Thanks you so much for your time !
No problem !

Le fabuleux premier single de Jacco Gardner est de nouveau disponible chez Sunny Day Records / Action Weekend Records (avec un nouvel artwork). On en a trouvé aussi quelques copies chez notre vendeur préféré Pop Culture à Paris. Allez-y c'est vraiment grand. Quant au second, c'est sorti chez Trouble In Mind et c'est donc "disponible" (s'il en reste) chez tous les gens qui reçoivent le label.