samedi 29 décembre 2012

The Hairs - Birds Shit Then Sing (2012)


Plus le temps passe plus j'ai un faible pour l'indie pop bancale, psych parce que lo-fi (ou l'inverse ?), bricolée avec un magneto, quelques instruments pas chers et diffusée à tirages confidentiels sur cassette. Ça tient sûrement d'une forme de snobisme, mais aussi que ça m'amuse énormément d'acheter des trucs sur un format obsolète, en parler avec trois personnes et les mettre sur des compilations pour ma girlfriend (soit tout le paradoxe de mettre de la musique pas vraiment sexy pour une fille qu'on veut séduire) ou dans des listes à la con façon High Fidelity. The Hairs qu'on a beaucoup vu cette année, notamment chez WeePop ou le single club de chez Odd Box a également sorti une cassette 2 titres chez Old Flame Records (CloudNothings, Total Babes, The Pharmacy...) limitée à 100 exemplaires. On retrouve donc ce goût prononcé pour les paroles à la con, les fringues de friperie, le look moitié ringard moitié cool et cette passion pour l'indie-pop néo-zélandaise 80s façon Flying Nun. La face A, Birds Shit Then Sing est cool mais me gène un peu à cause de sa boite à rythme caca d'oiseau. Par contre, j'adore vraiment la face B Finally !, qui bien enregistré, bien joué, bien chanté aurait presque pu être un tube, mais mal joué, mal enregistré, mal chanté comme ici devient encore plus un tube. Si vous n'avez rien compris à cette chronique, normal, c'est sûrement parce que j'assume mal d'aimer autant de la musique de gros nerd qui mangent bio et font du commerce équitable, ça nuit à mon image de mâle viril.

La cassette s'achète sur le site du label.

jeudi 27 décembre 2012

Wax Idols - Schedenfreude (2012)


De tous les groupes de filles (ou presque, leur batteur est un garçon), Wax Idols est un de mes groupes préférés (bon loin derrière Grass Widow quand même), certainement parce qu'elles ne se laissent pas au cliché je fais de la pop miaoumiaou ou du wouwou et qu'elles n'ont pas le mauvais goût de mettre « girls » à la fin de leur nom, c'est tellement facile (ça n'est drôle que quand ce sont des garçons qui le font, n'est ce pas Fungi Girls)... L'année dernière, j'avais, dans mon souvenir, beaucoup aimé leur album chez HoZac. En 2012, leur actualité a été moins intense avec ce seul single mais quel single. Vous vous souvenez cette époque ou l'on suivant tout les groupes post-punk anglais de la vague 2000 avec ferveur, qu'on s'est mis à mettre des creepers ou de pompes noires pointues et avoir une coupe au bol bizarre ou des lavallières parce que c'était le look à la londonienne, celui qu'avait Neils Children ou Ipso Facto, c'était le bon temps non ? D'autant qu'après, tout est parti en vrille, ils se sont tous pris pour des stars, des icônes batcaves ou des crooners corbeaux, virant du post-punk tranchant au mardi gras du baron samedi. Schedenfreude me fait un peu penser aux bons moments de cette période quand les riffs sont encore agressifs, l'attitude provocatrice et extrême, la musique belliqueuse et frénétique. Malheureusement, les anglais ont perdus cette volonté d'instantané, de spontanéité, tant pis pour eux, tant mieux pour Wax Idols qui nous a sorti ici un sacrément bon single.

Le disque est sorti au printemps dernier chez Suicide Squeeze mais il est malheureusement Sold Out. Avec un peu de chance, il doit peut-être rester une copie à Pop Culture.

mercredi 26 décembre 2012

Cold Warps - Don't Haunt Me, OK ? (2012)


Très sincèrement, je ne sais pas du tout comment je suis tombé sur ce single, de bandcamp en bandcamp, de label en label, de groupes « oh tiens c'est cool qu'est ce qu'ils ont fait d'autres » à groupes « scuzz-fuzz beach blasts garage / power pop ça pourrait être bien ça » ? Je ne sais pas, le fait est que je suis tombé sur la page du label qui a sorti ce single (Noyes), que j'ai cliqué sur le soundcloud et que l'effet fut immédiat, Cold Warps rentrent complètement dans la ligne éditoriale du blog. Ils jouent un garage/power pop incisif dans la lignée des Nerves, Beat ou Ramones (influences proclamées) mais aussi des Babies par exemple (évident sur la B-side, Stuck On A Island). Des deux singles sortis cette année, Slimer et Don't Haunt Me, Ok ? C'est ce dernier que je préfère à cause du son de guitare anguleux, qui lui donne un faux-air post-punk sur le riff de départ, puis les accords et le chant le mutent en une ritournelle garage sautillante et accrocheuse. Le Canada, le groupe vient d'Halifax, est très surprenant ces derniers mois, et ce n'est pas Sam Coffey & The Iron Lungs ou Mother's Children qui prétendront le contraire. Merci Internet encore une fois pour cette découverte impromptue. Cold Warps est un groupe à suivre et une des jolies petites surprises sorties de nulle-part de cette fin d'année.

Le disque est dispo depuis octobre dans la "subscription serie" de Noyes mais il est aussi disponible sur leur site internet à l'unité. Vous pouvez aussi trouver en téléchargement "pay what you want" la plupart de la discographie du groupe que je recommande chaudement sur leur bandcamp.

jeudi 20 décembre 2012

Frankie Rose - Know Me (2012)


En commençant à travailler sur notre retro 2012, j'ai repensé à un single vraiment important cette année dont nous n'avions pas encore parlé ! Si l'album est très en dessous des espérances et que le concert à l'Espace B frisait le naufrage du titanic, je garde toute confiance en Frankie Rose pour qu'elles maintiennent son bateau à flot sans avoir à utiliser ses flotteurs (blague misogyne pour un twister) et savez-vous pourquoi ? Parce qu'on est capable de pondre une telle tuerie, c'est qu'il doit certainement lui en rester sous le pied. Loin de ses débuts avec les Dum Dum Girls, elle a sorti l'un des plus réussis morceaux d'indie-pop eighties maniérée de l'année, un de ses trucs qui te donnent immédiatement envie de danser, idéal pour faire guincher les jeunes et les vieux entre un bon vieux Smiths ou un disque Sarah Records (The Wake vs Field Mice ?). D'ailleurs, le fait que j'en parle encore en décembre, montre que, bien que sorti en janvier, ce single a vraiment marqué mon année. Il est d'ailleurs devenu un morceau récurrent des soirées pop où je passe des disques !

Le disque se trouve probablement encore à Pop Culture, sinon sur le site de Slumberland et pour ceux qui n'ont pas de sous, on peut le télécharger gratuitement sur le lien soundcloud ci-dessous.

mercredi 19 décembre 2012

Eets Feats – Ghost Slacks (2012)


Dead Ghost, Ranch Ghosts, Ghost Slacks, le fantôme c'est une tendance lourde chez les garageux apparemment. Eets Feats est un groupe d'Austin Texas dont je ne sais absolument rien (ça arrive, on ne lit pas toujours la bio des groupes avant d'acheter leurs galettes n'est ce pas), à part qu'il est plutôt nouveau dans le game. Ils ont sorti leur premier disque, un split single chez Aye Aye Aye, il y a tout juste un an. Je les découvre à l'instant par l'intermédiaire de ce flexi single carrément cool sorti chez Rotted Tooth Recordings et acheter parce qu'il y en avait également un de Heavy Times et un de Cave dans le pack. Inutile de tergiverser plus que ça, très addictifs, les deux titres envoient du garage-punk trashos et lo-fi sur-gonflé à la testostérone surf, qui donne envie de se mettre les uns sur les autres et de cogner du relou de pogo.  Le riff du premier morceau est vraiment réussi et le chant félin sur Where's The Water At n'est pas sans rappeler les grognements et éructations psychédéliques de Cosmonauts sans le côté biker rincé au Jack Da, ou des Oh Sees pré-Kraut particulièrement nonchalants. Dans la série single qui défonce sorti de nulle-part, Eets Feats se pose bien en tout cas !

Ce disque se trouve chez Midheaven ou surtout directement chez Rotted Tooth Recordings et vous pouvez télécharger les deux morceaux sur les liens bandcamp ci-dessous. Ceci dit, vu la qualité des artworks sérigraphiés, je vous conseillerais bien de dépenser 5 balles intelligemment !

lundi 17 décembre 2012

Superets - l' Amour EP 7' (2012)

Seconde sortie de la fournée fin 2012 du label CroqMac , le premier EP des super Superets.

Si vous lisez ce blog, vous savez toute l'affection que je porte à la scène actuelle bretonne et ses nombreux talentueux groupes comme les Spadassins (dont on reparle très bientôt ! en concert à Paris en janvier et mars ! ), Sudden Death of Stars, Baston, 50 Miles from Vancouver, Combomatix etc. Depuis quelques mois un autre groupe de Rennes (via Montauban et Toulouse aussi) me plait beaucoup: Superets.

Les 4 mecs pratiquent une pop en français mêlant guitares surf, traits d'humour dutronesques et synthétiseurs antédiluviens. Je les ai enfin vu en concert fin novembre et c'était vachement cool (le reste de l'affiche aussi: Marc Desse et mes potes des Guillotines), cette soirée était une grande réussite sur un plan musical et humain.

Je suis fier d'aujourd'hui éditer leur première sortie en format vinyle 45 Tours (il est blanc et à deux cents copies, la pochette est signée de Pauline Henric). La première fois que j'ai entendu l' Amour (en version démo) j'ai souri bêtement, le morceau était tellement évident et cool, c'était pour moi la face A ! Dans sa version définitive le morceau garde toute sa puissance et sonne avec la même évidence et spontanéité, n'hésitez pas à checker le clip aux papiers peints kaléidoscopiques ! Parachute sur la face B a été transfiguré pendant son passage en studio, le morceau a pris de l'ampleur. Il me plait beaucoup, les nappes de synthés sont sublimes, la construction en crescendo est géniale. Le son a quelque chose d'enveloppant et aérien. Le travail sur cette chanson (aussi bien écriture que production et choix des sons) est fantastique.

Si vous souhaitez en savoir plus sur le groupe vous pouvez relire l'interview sur le blog, ou pourquoi pas celle réalisée par le Mouv', à noter que les loustiques sont en concert le 21 décembre à l'Espace B !

Ah et puisque nous sommes dans une société capitaliste et matérialiste vous pouvez toujours acheter le 45 tours édité sur mon label via bandcamp (à l'unité) ou bigcartel (en bundle): ça marche aussi si vous êtes passionnés et/ou fétichistes du vinyle. Si vous êtes de la génération Y ou Z vous pouvez aussi télécharger légalement l' EP chez les revendeurs autorisés.




dimanche 16 décembre 2012

Frowning Clouds - Propellers 7' (2012)

Choisir de poster les Frowning Clouds après les Allah Las n'a rien d'un hasard ! Les australiens partagent avec les californiens cette approche très puriste du son.

Pour le moment la discographie des Frowning Clouds est impeccable, leur dernier single (all night long) était une tuerie aussi bien niveau compo que production ! L'annonce d'un nouveau single était donc une nouvelle fichtrement excitante. Propellers est à la hauteur de l'attente même si ce titre n'est pas aussi immédiat que son prédécesseur. Sur un tempo assez lent et poisseux les australiens balancent un riff assez vicelard, les choeurs sur le refrain en "ouhou" sont réjouissants. Ce que le titre perd en efficacité il le gagne en subtilité, c'est un super morceau. La face B "bad vibes" est presque aussi cool et complète le single à merveille.

On ne remerciera jamais assez Saturno d'éditer de super singles que ce soit les Frowning Clouds ou d'autres formations de kangourous comme les Cobwebbs ou les Living Eyes



vendredi 14 décembre 2012

Allah Las - s/t (2012)

Il y a quelques jours j'ai enfin pu voir les Allah Las en concert, en première partie de Nick Waterhouse. Un pote m'a dit qu'il avait trouvé ça tellement bien exécuté et nickel au niveau du son qu'il s'était demandé si ce n'était pas du playback, je crois que cette anecdote résume assez bien le paradoxe Allah Las.

Après avoir excité un maximum la blogosphère via un super single sur Pres Records (label de Nick Waterhouse sur lequel il a aussi auto-édité son propre premier 45), ils ont enchainé sur un très bon tell me what's on your mind quelques mois plus tard sur IL (qui accueille devinez qui ? oui Nick Waterhouse ah ah). Bref les attentes étaient assez élevées pour cet album, enfin au moins pour ceux comme moi qui avait été séduit par les 45.

Les Allah-Las ont choisi l'option garage-rock "puriste", ils ont LE SON de guitare qui tue. Un espèce de machin tout droit sorti de 1965 d'une obscure face B d'un single compilé sur une BFTG. Ils ont une appétence pour les sonorités folk-rock et twangy qui les rend assez uniques dans la scène actuelle. Disons que ce qu'ils tirent de leurs amplis et leurs guitares se situerai à mi-chemin entre des Growlers en moins branleurs et plus propre sur soit, et un truc plus détendu du gland que les Young Sinclairs.

A vrai dire leur force, est aussi leur principale faiblesse: ils sont clean et mou en permanence. Parfois on aimerait que les mecs sortent un peu de leur schéma "t'as vu on est californien mec, on fume des oinj toute la journée en branchant ta copine". Ceci dit on peut aussi saluer les gars d'avoir fait un album de garage-rock sans aucun titre rentre-dedans, c'est presque un exploit en 2012 quand d'autres font la course aux plus grand nombres de variations de You Really Got Me. Ce coté propre a aussi son charme, on y ressent la douceur de vivre californienne, mais parfois on aimerait peut être un peu plus de sueur, de danger, de frustration. Ce disque est résolument gentil, si hargne il y a, elle est bien dissimulé sous ces guitares impeccables même si parfois on entend heureusement de la morgue et de l'arrogance dans les voix.

Je crois que ma chronique donne le sentiment que je suis mitigé à propos de ce disque. Je le trouve quand même cool, je l'ai acheté et je le regrette pas. A mon avis les Allah-Las ont une qualité pour eux, ils savent écrire de super chansons. On peut reprocher que le disque soit un peu linéaire et sur le même moule tout au long des deux faces, mais les types écrivent quelques titres de premières bourres, quelques choses de franchement accrocheurs sans jamais tomber dans le vulgaire. Les Allah-Las sont élégants, ils le sont tellement qu'ils ne sortent pas souvent de leur zone de confort. 

Je crois que ce disque peut aller chercher un public pas aussi puriste et chiant que moi, et très franchement je lui souhaite. Cet album a beaucoup de qualité, maintenant je ne peux m'empêcher que les mecs valent mieux que faire des clips un peu facile avec des couleurs saturées et des coins arrondies. Quand ils balancent des "vis-à-vis" des "tell me what's on your mind" ou des "Catalina" j'ai envie de croire que les mecs ont avenir aussi doré qu'un couché de soleil sur le pacifique depuis une plage de Californie (oui c'est cliché). 



mercredi 12 décembre 2012

The Babies - Our House On The Hill (2012)



Tous ceux qui comme nous ont vu le groupe en vrai, sur scène, le confirmera, The Babies n'a (plus ?) rien d'un side-project pour le fun, Kevin Morby (Woods) et Cassie Ramone (Vivian Girls) l'ont muté en groupe à part entière,  avec son identité propre qui tient d'ailleurs très largement de Morby (Woods étant surtout le bébé de Earl et Taveniere). Ce n'est d'ailleurs pas un hasard s'ils font désormais partis du très prestigieux catalogue Woodsist du copain Earl et ne font plus dans le tourisme sur des labels variés.  

Comme tout le monde et à raison, j'étais tombé amoureux de premier album du groupe, truffé de petits tubes accrocheurs au charme fait maison, aux imperfections palpables, ce petit côté bancal qui fait que je m'en sens proche comme d'un bon pote à qui je raconte mes galères. Sur Our House On The Hill, si la production est nettement plus léchée, cette proximité ne s'est pas évanouie, au contraire, ce LP est incroyablement confortable, The Babies ne me malmènent que très peu (si ce n'est par des changements de rythmes périlleux -Aligator),  il tient chaud les soirs d'hiver, il me berce dans son tendre garage poppy (qui virerait presque indie-pop) et j'ai souvent envie de l'écouter pour me remettre d'une journée ennuyeuse ou harassante, ça me permet de me réapproprier l'espace, de me sentir chez moi. Les deux songwriters ont en plus particulièrement soigné le tracklisting qui file à la vitesse de la lumière avec une rare évidence, à peine chahuté en fin de face par le folk de Mean et Grave. Our House On The Hill est un disque homogène et très cohérent, bon du début à la fin, mais s'il n'a pas de ventre mou, il lui manque peut-être, et c'est sûrement là son seul défaut, un vrai single pour le porter, le tirer, le remettre au dessus de la pile ou pour que je puisse faire danser les minettes au Truskel ! Aussi excellents soient-ils, Moonlight Mile et Baby ne tiennent pas vraiment la comparaison avec Meet Me In The City ou All Things Come To Pass dans ce domaine. 

Plus homogène, plus sérieux, plus propre... Ahah ça pourrait-être la débandade, quand on commence à sortir ce genre d'adjectifs dans une chronique de deuxième album, ça sent en général, le sapin. Ne vous inquiétez, jetez-vous sur Our House On The Hill, c'est du bon Babies pur-jus comme on les aime, sans l'effet du surprise et sans le single monumental qu'ils devront bien nous pondre un jour, je sais qu'ils en sont capables. 


Le LP se trouve un peu partout, tentez votre chance au Silence de La Rue, à Pop Culture ou Gibert Joseph, Woodsist est un label très bien distribué vous savez.

mardi 11 décembre 2012

CRM005: Triptides - Bright Sky / Darling (2012)

Comme vous le savez probablement déjà , Croque Macadam est une émanation de ce blog (ce site étant tenu par mon frère et moi même, CroqMac étant mon projet personnel). Le label continue son bout de chemin avec pas moins de 6 sorties prévue jusqu'à janvier prochain (dont deux en collaboration avec mon frère et son propre label du même nom que ce blog). 4 sont d'ores et déjà disponibles  notamment un nouveau 45 Tours des Triptides édité à 200 exemplaires.

Triptides est un groupe qui nous tient beaucoup à cœur ici, on les a interviewés il y a un an de cela, et ils étaient le premier groupe étranger à sortir quelque chose sur mon label (le sublime et toujours disponible going under / outlaw ) en décembre 2011. Ils ont récemment sorti leur second album, sur un label anglais (Stroll On Records), en format CD et digital (si tenter que l'on puisse parler de "format" pour le digital ...). Le résultat est franchement cool et dans la lignée de leur premier album Psychic Summer. 

Bright Sky ouvre Sun Pavilion. Dès que j'ai entendu la démo j'ai eu envie de le sortir en 45 Tours. On a décidé avec le groupe de mettre un titre inédit en face B (absent des albums), et arrêté notre choix sur le très beau morceau Darling

La face A est un des titres les plus indie-pop du groupe, j'adore le coté rêche de la guitare en particulier quand elle s'emballe à la fin. Darling sur l'autre face du vinyle est un titre au tempo détendu avec une petite ambiance fifties pastelle très cool. La chanson ne trouvait pas sa place dans l'album car sa couleur était un peu différente, du coup c'était parfait pour un 45 tours où l'on peut se permettre de "rompre" le flux entre deux faces. D'ailleurs par certains aspects ce 45 Tours renoue avec la tradition ancestrale du morceau rapide associé au slow.

La pochette reprend la typographie du premier 45 Tours créée par mon frère, le graphisme a été confié à Kalem qui fait pas mal de flyers pour Vicious Soul (des organisateurs de concerts qui font un super travail) et je trouve le résultat superbe! Je profite de ce paragraphe pour le remercier de nouveau !

On peut acheter individuellement le 45 Tours sur Bandcamp, et puis on peut aussi le prendre en bundle avec le premier 45 du groupe sur big cartel (une riche idée: économie de frais de port et sur les disques).

Face A

Face B




dimanche 9 décembre 2012

Burnt Ones - Meet The Golden One (2012)


Je ne vous en parle que maintenant de Burnt Ones et c'est un vrai scandale ! Sachez-le, ils font parti de ces groupes que j'aime vraiment bien, de mes petits chouchous pour tout vous dire. Et pourquoi ? Parce que c'est un groupe qui prend de vrai parti pris sonore et musical. S'il ne fait aucun doute que le groupe pompe outrageusement l'héritage glam, T-Rex en tête, j'aime leurs façons d'avoir des batteries en carton qui sonnent comme des sons de boites à rythmes cheap sous-mixées, de faire dans le psychédélique trompe-l'œil grâce cette voix baignées de reverb et qui donne parfois dans un coup d'échos à bandes et ces choeurs sous hélium. Ça donne un glam rock extra-terrestre, sexuel, un peu con, forcément théâtral et amusant, comme devrait toujours l'être le glam rock en fait. Sur ce single sorti en début d'année, le premier depuis le super album Black Teeth & Golden Tongues, la face A, Meet The Golden One est un mid-tempo chaudcacao où la fuzz te bourdonne dans la tronche avec au fond une chorale de travesti, le deuxième, LUV, fait encore monter ton niveau d'hormone dans une bonne vieille chanson d'amour, de « je te veux » comme on les aime toujours, celle qui te fait regarder cette fille ondulant court-vêtue à l'autre bout de la piste de danse avec ton regard le plus perçant et vicelard (un jour il faudrait que j'arrête de ne m'adresser qu'aux garçons, mais excusez-moi, je ne sais pas vraiment ce qu'est d'être une fille et d'écouter des chansons licencieuses). 

Vous pouvez acheter le disque, sorti avec les toujours pertinents Burger Records, sur le site du groupe (n'hésitez pas à grouper vos achats avec leurs autres disques, tous aussi bons !).

PS : leur "rare" et très bon premier single est également en téléchargement gratuit ici.

vendredi 7 décembre 2012

Hybu - 1994 (2012)


Petite pause autopromo. 1994 sera ma deuxième composition originale qui sortira en 2012, j'y explore mes penchants House 90s et y exprime mon amour pour les stabs dubby, les basses fréquences saccadées et les cuts de voix largement inspirés de mon cher Todd Edwards. Ce morceau est donc un hommage à certains de mes premiers émois électroniques et une ode à un dancefloor à la tension sexuelle palpable et aux corps juvéniles qui se collent entre eux. J'ai essayé de faire la bande son de vos histoires d'amours d'une nuit, celles embrumées dans le voile des effluves de vodka-tonic, des rythmiques répétitives et d'une luminosité trop faible interrompue par les clignotements hypnotiques des strobos. Bisou Câlin et tout et tout.

ça sort le 12.12.12 (6.6.6 x 2 ?) sur le compilation Destinations Vol.2 du super label de San Francisco (quoi encore ?! oui oui, cette ville est partout) Hot N Heavy Recordings

mercredi 5 décembre 2012

Ranch Ghost - New News (2012)


C'est marrant, il y a des disques comme ça qu'on laisse traîner à côté du tourne-disque et qu'on se retrouve à écouter souvent, très souvent, très très souvent... C'est exactement le cas de ce 45 tours de Ranch Ghost, pris un peu au pif sur Jeffery Drag, car je voulais le split Turbo Fruits / Bad Cop. Au final, si ça ressemble parfois beaucoup à du Black Lips ou les disques Slovenly, à l'instar des canadiens Sam Coffey & The Iron Lungs, je ne cesse de me le remettre encore et encore, la faute a un morceau titre fort efficace, balançant vaillamment ces saillies de guitares pseudo-country au milieu d'un rock poisseux et terreux qui fleure bon la cave sordide et humide d'un tripot de Nashville. New News est forcément la plus réussie des deux, mais The Water, même si elle commence comme un plagiat/hommage à What I'd Say ne démérite pas. Je ressens, en tout cas, un certains potentiel chez ce groupe de Nashville, ville très en verve ces derniers temps (qui après détroit et SF, est en train de devenir l'une des nouvelles plaques tournantes de la bonne came ricaine) et si, je ne peux être sûr que ce groupe percera un jour, ils nous réserveront certainement quelques bons vinyles (je n'ai pas encore eu l'occasion d'entendre celui sur Cass) à faire écouter au moment de la pause clope aux filles/garçons que vous faîtes monter dans votre garçonnière/chambre. 


lundi 3 décembre 2012

The Unwed Teenage Morthers - S/T (2012)



Bizarrement, bien avant de connaître (et adorer) Bass Drum Of Death, j'ai d'abord écouté l'autre groupe de leur batteur Colin Sneed, The Unwed Teenage Mothers. A l'époque de leur premier 45 tours sur Tic Tac Totally, les mères adolescentes jouent un pop-punk garage country-sant déglingué et soyons honnête, de seconde division, en passant au long format, le groupe a fait de considérable progrès et leur disque (qui a la particularité étrange d'être gravé à l'identique sur les deux faces) est vraiment cool. 

Les voilà de retour, 2 ans après avec cet EP, sur la très bonne petite structure Speakertree (responsable du super split Lilys / Big Troubles dont on parlera sûrement bientôt), nous les reconnaissons à peine, fini le lo-fi, ils ont largement injectés de la (power)pop dans leur garage, (presque) fini les taches d'huiles et la crasse, bonjour les guitares claires et les compositions plus ambitieuses. J'en vois déjà certains me faire les gros yeux, vous inquiétez pas, il y a toujours un peu de fuzz. C'est d'ailleurs, leur morceau le plus excité qui remporte le plus mon adhésion : Why Does It Have To Be Tonight, il saura idéalement accompagné vos camaraderies viriles imbibées et vos virées rigolardes. Mais je ne voudrais que vous conseillez d'également retourner la face et mettre le diamant sur FFI, c'est pop, c'est fringuant et ça donne envie de remuer la tête gaiement.

ça se trouve à Pop Culture (Paris) et sur le site du label

  

mardi 27 novembre 2012

Interview: Pendentif


En octobre le blog avait pris des couleurs francophones, parmi les groupes que nous rêvions d'interviewer se trouvait Pendentif. On est donc SUPER HEUREUX d'accueillir dans ces pages le groupe bordelais qui avait réalisé un de nos EP favoris en 2011.

Pouvez-vous nous présenter Pendentif ?
Pendentif est un groupe de pop française qui existe depuis 2010, on a sorti un EP en 2011 et enchaîné une cinquantaine de concerts.

Comment est né le groupe ? 
On est surtout une bande de potes, on s'est retrouvés sur ce projet à un moment où certains d'entre nous avaient arrêté leur précédent groupe. On a proposé à Cindy qui n'avait jamais chanté de venir faire des essais sur une chanson que l'on avait composée sans but précis, et on a tout de suite été impressionnés par la façon dont sa voix collait et révélait l'univers de celle ci, le morceau s'appelait pendentif, le groupe était né.

Présentez nous les membres de Pendentif 
Cindy (chant), Benoit (guitare/chant), Mathieu (basse/choeurs), Ariel (clavier/guitare/chant), Jonathan (batterie/choeurs).
 
Êtes-vous dans d'autres formations en parallèle ?
Oui, Mathieu et Benoit jouent dans Middle Class, influencé par l'indé 90's de Yo La Tengo aux Pixies, Jonathan joue dans un projet qui s'appelle Gatha avec également une chanteuse et Ariel prépare secrètement un nouveau groupe.




Vous avez sorti votre premier EP en 2011 sur le label La Bulle Sonore
 
Comment avez vous enregistré ces 4 titres ?
Ce premier Ep a été enregistré à la maison dans nos chambres et nos salons respectifs, on a tout fait nous même, de la production à la conception visuelle.
 
Quels ont été les retours sur ce disque ?
C'est Renaud de la Bulle Sonore qui s'est chargé de la promotion de ce EP sur le net et on a eu d'excellents retours sur les blog spécialisés en France, et un peu partout en Europe, cela nous à permis d'aller au Printemps de Bourges, de trouver un éditeur, de lancer vraiment le groupe donc...
 
Le sortir en vinyle représente-t-il quelque chose de particulier pour vous ?
On est contents d’avoir commencé la discographie du groupe  avec un vinyle. L'objet correspond bien au travail artisanal qui a été fait sur ces premières chansons, il y a une spontanéité et une fraicheur et le format a permis de mettre en avant les visuels et de poser l'univers du groupe. On l'a produit à 500 exemplaires qui se sont bien écoulés et dans quelques temps il aura ce petit coté collector qu'on aime tant lorsqu’on possède le premier vinyle d'un de ses groupes préférés.



Cet été vous avez publié Jerricane
 
Un mot sur le clip ?
Là aussi c'est un objet artisanal, On a fait ce clip en petit comité avec un photographe (Steven Monteau), il est venu avec son Canon 5D et un réflecteur, il avait repéré quelques lieux dans la banlieue bordelaise via GoogleEarth.
Ce qui est marrant dans ce clip c'est qu'il y'a une ambiance très plage alors que tout a été réalisé dans des anciennes carrières en périphérie de l'aéroport et une usine chimique désaffectée. Nous avions fait une listes d'accessoires récupérés chez nous, acheté quelques pétards, et les actions ont été définies de manière instinctive en arrivant sur les lieux. Cela nous correspond bien car on a grandi dans des quartiers périurbains où tu te construis ton univers, ton terrain de jeu avec les moyens du bord. A l'époque on
transformait le centre commercial du coin en skatepark, là on  s'est servi de ces lieux pour mettre en scène notre musique. Ce morceau part d'un jeu de mot peu bête "le sahara ça sert à rien" qui est un pied de nez aux groupes de pop qui jouent beaucoup avec l'univers du désert pour donner de la profondeur à leur musique, et en effet pas besoin de prendre l'avion pour aller au Maroc, en resserrant un peu le cadre derrière l'aéroport on y était déjà.
 
Comment s'est déroulé l'enregistrement ?
Jerricanne a été enregistré dans un studio près de bordeaux donc de manière un peu plus professionnelle, et aussi plus live car sur le 1er EP tout avait été fait sur ordinateur notamment les batteries.
Nous avons travaillé avec un réalisateur qui s'appelle Antoine Gaillet et cette session était également un test pour savoir si ça collerait avec lui pour la réalisation de notre prochaine de l'album.
Nous avons eu un très bon feeling, il a travaillé notamment avec M83, Herman Düne ou François and the Atlas Mountain pour les groupe que nous aimons et donc cela correspond bien à ce que notre musique.
 
Avez-vous enregistré d'autres titres à cette occasion ?
Oui, nous avons surtout enregistré des titres qui était sur le 1er Ep notamment "Pendentif" dont la nouvelle version nous a vraiment plu, avec un coté plus électro et Riviera  qui par contre n'a pas bien passé cette étape live car elle perdait en fraicheur, ce premier enregistrement nous a permis de comprendre que chaque morceau devait être réalisé de manière différente, et que pour certains il ne fallait pas trop s'éloigner de la conception de départ c'est à dire ce coté "bricolé" qui était la marque de fabrique du premier EP.

Quelle évolution voyez-vous entre Riviera et Jerricane ?
Au niveau de la production Jerricane est plus musclée car elle est passée entre les main d'Antoine Gailet, sinon ce sont deux morceaux qui sont dans la même veine.

Vous avez enregistré il y a quelques semaines votre premier album

 
Comment s'est déroulé l'enregistrement ?
On s'est enfermé pendant 15 jours avec Antoine Gaillet dans ce même studio, à la campagne, on a pris le temps d'expérimenter pas mal de choses, enregistré de nouveaux morceaux jamais joués sur scène.
Certains ont même été terminés pendant la session (écriture, arrangements),  on est allé vers des choses plus électro, groovy, basé sur la basse, (sur certaines songs, on est moins dans un enthousiasme collectif : certaines ont été écrites pour la chanteuse (aspect plus sexy)
On a travaillé dans une ambiance détendue avec un gros rythme de travail tout de même…  

Avez-vous déjà une date de sortie ?
non, pas de date exacte, mais il sortira courant 2013
 
Vous venez de Bordeaux, comment y est la scène ?
la scène y est assez dynamique, beaucoup de groupes font parler d'eux en ce moment.

Vous sentez-vous proches d'autres formations (françaises ou non) ?
On a fait quelques dates avec les Cracbooms, François & the atlas mountain, Petit Fantôme , ce sont des groupes qu'on apprécie particulièrement.
 
Est-ce que chanter en français est important pour vous ?
C'est une évidence, nos groupes précédent étaient également en français. On aime bien le chalenge que ça représente car c'est un peu plus difficile à faire sonner. Mais on apprécie pas une chanson pour la langue dans laquelle elle est chantée mais pour l'émotion, le groove et l'enthousiasme qu'elle procure.

Comment écrivez-vous les textes ?
On part de la musique, c'est elle qui va guider les mélodies de chant, on shoot à l'instinct un yaourth en franglais. Quelques mots apparaissent d'eux même et ce sont eux qui vont guider le reste du texte, il faut que ça coule, que ça soit naturel, il ne faut pas que l'auditeur se sente enfermé par les mots comme quand on écoute une song en anglais. Les textes doivent permettre de se laisser aller au groove et de se créer sa propre histoire.

Certains thèmes vous tiennent-ils à cœur ? 
Comme je te le disais on ne choisit pas forcément de thème c'est la musique que l'on produit qui va les révéler.
Sur le nouvel album il y aura une chanson qui s'appelle "Panache" et qui parle d'une free party organisée sous un autoroute à laquelle on a participé la nuit de l'éclipse solaire de 1999, ambiance, dansons une dernière fois avant la fin du monde…
"Ondine" une sorte de funk froide qui aux dire de nos amis fait penser musicalement à Gainsbourg période "Lemon Incest" et "You're Under Arrest", une fille tue son mec pour que leur amour dure à jamais, un classique romantique.
Une chanson dansante "pas encore de titre…" écrite spécialement pour Cindy, où il est question d'un mec qui la désire mais qui n'arrivera jamais à l'avoir.
Et aussi la "Mafia douce", celle qui te taxe par petite touche, on en dira pas plus.
Nous n'avons  pas encore de titre pour l'album mais ça parlera, de nuits, de danse, de rues et d'amour.

Et vos influences musicales ?
En ce moment on écoute plein de choses  : Mac Demarco, Beach House, Tennis, Grizzly Bear, Hot Chip, The Bewitched Hands, Kindness, Damien, Arnaud Fleurent Didier, Mathieu Boogaerts, Lafayette, Paradis, Arne Vizon, Pavement, Toro y Moi, Real Estate, etc.
 
Vos prochaines dates de concert ?
Le mois prochain on joue dans un tout petit club à Bordeaux (50 places) et cinq jours plus tard on joue à l’Olympia (NDR: avec la Grande Sophie le 23 novembre dernier) ! 

Pendentif sera également à l'affiche d'une soirée gratuite à la Flèche d'Or ce jeudi 29 novembre.


jeudi 22 novembre 2012

Triptides - Sun Pavilion (2012)

Lundi sortait le second album de Triptides, intitulé Sun Pavilion, en CD (pas de vinyle malheureusement) chez Stroll On Records (un label anglais). Si vous êtes un lecteur régulier de ce blog je suppose que vous êtes déjà assez familiers avec la musique de cet excellent groupe de Bloomington dans l'Indiana. En effet entre le 45 Tours et l'interview, leur nom a souvent été mentionné ici depuis un an et des poussières.

L'album s'ouvre sur un des morceaux les plus éblouissants de Triptides, le bien nommé Bright Sky. Dès les premières notes on est happé par les accords de guitares balancés avec fracas. Le titre navigue à vue entre indie-pop nerveuse et la pop ensoleillée - marque de fabrique du groupe. L'album se conclue sur un très réussi Silhouette à la longueur généreuse (plus de 5 minutes, pour un groupe plus habitués aux morceaux de moins de deux minutes !) mais absolument pas redondant. Au contraire Triptides profite d'avoir le temps pour installer quelque chose de plus lancinant et les arrangements assez délicats explorent des facettes moins connue du groupe. Entre les deux extrêmes, 9 chansons et une interlude. 

Sur Sun Pavilion Triptides reste Triptides et impossible de manquer leur touche personnelle, leur style. On est dans la continuité des deux EPs et surtout de Psychic Summer. Cependant n'allez pas croire que le groupe fait du surplace, on sent que le son est un peu plus soigné que sur les précédentes livraisons et surtout que le groupe s'affranchit parfois du son surf, pour mieux y revenir de temps en temps (comme sur le très cool Overboard). Ce qui surprend ici ce sont des morceaux plus psychédélique et pop, bien sûr il y avait déjà de telles choses sur les précédents, mais c'est peut être encore plus prononcé ici sur des titres comme Voices , un de mes morceaux favoris sur Sun Pavilion. L'usage régulier du phaser ne manquera pas de valider la comparaison avec Real Estate, et en particulier leur premier album chez Woodsist. 
Petite nouveauté, Triptides explore les sonorités de la boite à rythme sur un excellent sun / shine dont les inflexions ont presque quelque chose de trip hop, cette piste est néanmoins peut être inspirée des excellents Cleaners from Venus dont nous adorons aussi la musique. Autre nouveauté non négligeable, un titre construit autour d'une guitare acoustique, le charmant Undone, une belle réussite. L'association guitare sèche avec une guitare électrique jouée au bottleneck (ou quelque chose s'en approchant) me fait immédiatement penser à Try Again de Big Star bien que les titres soient très différents dans leurs natures. Il faut aussi mentionner le superbe English Rain dont les arpèges ont presque cette sonorité jangly que j'apprécie tant. Il est immédiatement suivi d'un des titres les plus nerveux du disque (avec Bright Sky) le bien nommé Shark Attack.

Sun Pavilion est une confirmation pour Triptides, confirmation de leur capacité à faire de super morceaux à un rythme plus que soutenu ! Il laisse entrevoir des pistes intéressantes pour le groupe qui pourrait à l'avenir développer ses sensibilités, les nourrir pour les faire grandir. Peut être que Sun Pavilion manque d'un ou deux titres aussi évidents et accrocheurs que ne pouvait l'être un Going Under par le passé, mais il est plus équilibré que Psychic Summer et à part un titre qui me laisse un peu de marbre (Graveyard) il est vraiment super.

On peut l'acheter en CD via Stroll On Records, et sinon on reparle de Triptides très bientôt pour l'édition en 45 Tours de Bright Sky.


mardi 20 novembre 2012

The Cry! - s/t (2012)

Voilà un disque que l'on ne risque pas trop de voir passer dans les bilans de fin d'année. Un petit disque de powerpop comme il en passe de temps en temps, de nouveaux venus de Portland (cette ville est-elle la future nouvelle SF ?), les Cry! . Si la powerpop n'a jamais été un genre rétrograde s'adaptant à son époque sans jamais renier son essence, elle préfère miser sur la spontanéité et de bonnes chansons plutôt que les effets de manche qui séduisent souvent des journalistes musicaux blasés et en recherche d'un truc "nouveau" (qui ne l'est pas tant que ça une fois la baudruche dégonflé). 

Cette humilité on la retrouve dans le disque des Cry! voilà un charmant plaisir que ce disque à la pochette très stylisée édité par le label Taken By Surprise (qui a aussi édité un autre excellent groupe de powerpop: les Mother's Children d'Ottawa). Je ne sais pas comment les mecs voient leur musique, je me doute qu'ils sont conscients qu'ils ne vont pas devenir les nouvelles idoles des filles qui passent dans my super sweet sixteen avec ces 12 titres sur lesquels soufflent pourtant l'esprit de la jeunesse, de la joie de vivre et tout. Ce disque procure beaucoup de plaisir, un plaisir simple et sans arrière pensée, un truc sur lequel on a envie de sourire de se balancer d'un coté à l'autre en rythme, de danser ou sautiller ! Ce disque est en fait une sorte d'antidote aux disques chiants pétris d'intentions pompeuses mais incapable de les assumer. Là les mecs ne revendiquent rien à part des histoires d'amours foireuses, et se contentent de balancer une sauce que l'on connait bien, mais il n'empêche que le plat est très gouteux et on se jette dessus pour s'en resservir. 

Douze chansons et autant de petites vignettes pop balancée avec l'insolence de la jeunesse dans l'ambiance d'une soirée un peu trop alcoolisée. La recette est connue de tous: une base rythmique bien pêchu à la Real Kids, des soupçons de Girls Group (avec plein de ouhou), un trait de merseybeat, quelques gouttes d'innocence 50s et un peu de hargne punk pour rendre le tout un peu plus épicé et consistant en bouche. Moins influencés que d'autres formations actuelles powerpop par le glam (Mother's Children ou Biters par exemple), les Cry! rappelleraient peut être plus les glorieux Exploding Hearts, ou peut être dans leurs délires les plus girls group les Thee Makeout Partys, on peut trouver pire comme patronage non ? En tout cas moi je les trouve vraiment cool ces petits gars, leur album est sacrément chouette. Pas le genre de LP que l'on peut glorifier certes, mais celui que l'on va écouter tout le temps en secret sans le dire aux potes de peur de passer pour une midinette. Pourvu qu'un jour les vraies (midinettes) tombent sur des groupes comme les Cry ! et les propulsent dans une dimension qui leur iraient si bien. Promis bientôt je chronique (ou pas) un disque chiant qui fera bien devant vos invités.




PS: si vous voulez en savoir plus sur la powerpop, écoutez ce chouette podcast consacré à cette super musique, merci à Boris de m'avoir invité pour parler d'un de mes genres musicaux fétiches !

PS2: J'en profite aussi pour remercier très chaleureusement Rock à La Casbah une super émission (et un excellent label) qui m'a donné l'occasion de sélectionner une dizaine de titres (dont évidemment un peu de powerpop comme les Fevers ou les Vertebrats) afin de présenter ce blog et le label

Un grand grand merci donc à Rock à la Casbah et Yummy.

mercredi 14 novembre 2012

Wet Illustrated - Scorpio Wings (2012)




Encore un disque sorti par Infinity Cat, le succès grandissant de Jeff The Brotherhood ne semble en tout cas pas freiné l'évolution de label ! Et quel beau choix que Wet Illustrated ! Une fois à Pop Culture, Fred me dit, vas-y tiens écoute ça, c'est encore un nouveau groupe de San Francisco, l'album est sorti l'année dernière sur True Panther Sounds, on était complètement passé à côté et après de nombreuses écoutes ici, on peut vous assurer qu'il aurait trouvé une place flatteuse dans notre top de l'année.

Si leur premier single a été produit par Tim Cohen, que certains membres ont enregistrés pour Ty Segall, Wet Illustrated s'illustre (ohoh) par une approche bien plus déviante, pop et presque arty du garage évoquant en vrac l'indie pop néo-zélandaise, la power pop et des gros relents 90s. Soit exactement tout ce qu'on aime chez Requiem Pour Un Twister. Ça me rappelle légèrement le groupe pré-Woods dont faisait parti Jeremy Earl et Jarvis Taveniere, Meneguar que j'aimais beaucoup, tiens encore un concert vu à la flèche d'or de la grande époque dans un public très clairsemé, et qui m'avait bel effet. Les deux faces sont excellentes y compris la reprise de Nikki Sudden (en solo, bien avant sa période Creation, entre Swell Maps et les Jacobites). Scorpio Wings est donc un single fort recommandable et nous attendons la suite avec impatience.

Infinity Cat n'étant pas distribué en Europe, on trouve le disque sur le site du label.

lundi 12 novembre 2012

Acid Baby Jesus - Hospitals (2011)


Slovenly est devenu maître de l'international garage, avec, si j'ai bien compris, des succursales situées un peu partout, des Etats-Unis à la Greece en passant par l'Italie, on est plus du tout surpris de les voir dégotés des garage band exotiques. Les grecques d'Acid Baby Jesus n'est pas non plus né de la dernière pluie acide, les Inch Allah en ont déjà d'ailleurs parlé pour leur cassette autoproduite, c'est là que j'ai découvert le groupe. Depuis, j'ai trouvé les disques, assez longtemps après leurs sorties d'ailleurs chez les copains Born Bad.

A défaut de parler de l'album parce que je suis une grosse feignasse et qu'en ce moment, je me fais une session de rattrapage des formats courts, voici le Hospitals EP sorti en avril 2011. Si j'émets quelques doutes sur le face B, très black lips de seconde division (malgré la bonne blague de l'écho au moment ou le chanteur dit « space », genre d'effet que je pourrais moi même utiliser), la double face A fait bien twister. Hospitals, son riff psychobilly, son rythme binaire et ses saillies fuzz fait son petit effet mais c'est surtout la A2 qui m'emballe. It's On Me transpire le vice et la sueur avec son riff d'ouverture pervers et ses complaintes quasi érotiques en font une chanson saisissante et licencieuse, le genre de trucs qui donnerait de l'eczéma à tout bon catholique.

Le groupe sort bientôt une collaboration avec Hellshovel sur le même label que vous pouvez écouter ici.

samedi 10 novembre 2012

Peach Kelli Pop - Panchito Blues II (2012)


Infinity Cat est le label monté par les frères Jeff The Brotherhood (encore un groupe dont nous n'avons jamais vraiment parlé) et leur papa. Ils tiennent le pavé de Nashville, Tennessee balançant les pépites rock'n roll à un rythme effréné. L'année dernière quand les frérots étaient venus par chez nous, sur la table de merchandising, on y avait trouvé deux flexi disques (oui oui des flexi) qui aujourd'hui valent une fortune. Depuis, ils ont sortis un troisième dans la série, cette fois ci signé par Peach Kelli Pop, originaire d'Ottawa, elle est désormais relogée en Californie. En attendant donc son prochain album chez les toujours aussi pertinents Burger Records (quelle surprise !), voici de quoi vous faire patienter... 1 minutes et 18 secondes AHAH. 

Peach Kelli Pop balance la pop de plage de girls group, vaguement lo-fi dans une veine assez Best Coast du début ou Bleached ou des copains Triptides, c'est super rapide, c'est super efficace, ça donne envie de danser comme un couillon, faire du surf, draguer des minettes et boire des caipi en terrasse. C'est parfait pour l'été et donc d'autant plus indispensable au mois de novembre quand il commence à faire gris, froid et qu'on a déjà sorti le manteau de laine.

Ça s'achète sur le site du chat infini. Ouai, c'est un peu cher pour une simple chanson (quoique que ça peut être l'occasion de prendre plein d'autres trucs chez eux), alors vous pouvez aussi dépenser 1$ sur le bandcamp de la minette.


jeudi 8 novembre 2012

The Feeling Of Love / Ty Segall - Tour Split (2012)


Je me suis lancé dans la chronique de ce split single sans faire un tour sur le net et surtout sans faire un tour sur les blogs amis pour me rendre compte qu'en fait tous nos copains avaient chroniqués ce single (Walking With The Beast, Raw Power, Styrofoam Drone ou The Drone et Get Bent), c'est con... Mais bon maintenant que j'y suis.

Les deux groupes ont tournés ensemble au printemps derniers et ça été l'occasion pour le label/boutique Permanent de Chicago de sortir ce joli split des cartons avec un morceau de chaque. Contrairement à ce que disent les autres blogs, il a quand même été pressé à 750 exemplaires, ce qui en fait une pièce pas si rare (à moins que vous ayez la version jaune du vinyle), bien qu'apparemment il vous faudra débourser désormais autour de 10 balles pour l'avoir chez vous.

J'ai une très nette préférence pour la face Feeling Of Love (dont nous n'avons jamais parlé bizarrement) I Could Be Better Than You But I Don't Wanna Change explore toujours son garage-kraut-psych perché et très efficace. Disons que le formidable groupe de Metz (découvert pour ma part à un concert à la Flèche d'Or en mars 2010 où je m'étais jeter sur le merchandising après les avoir entendus), ne s'est pas contenté de refourgué une B-side mais un vrai bon morceau de son catalogue. Contrairement au Ty Segall, sûrement en pleine préparation de son Twins à l'époque qui a laché It's A Problem, probable chute de Goodbye Bread, ou du moins d'une session enregistrée à ce moment là tant son approche est assez semblable. Ça reste Ty Segall quand même, c'est très loin d'être nul, mais s'il y a match, c'est The Feeling Of Love qui le remporte haut la main (d'ailleurs la pochette côté Feeling Of Love est elle aussi plus réussie !).


mardi 6 novembre 2012

Dillard and Clark - The Fantastic Expedition of (1968)

Vous le savez probablement si vous êtes un fidèle lecteur de RPUT mais je nourris une obsession pour les Byrds depuis quelques années déjà. Détail amusant je n'ai chroniqué à ce jour aucun disque des Oyseaux dans ces pages. Quand on tombe dans la marmite folk-rock de LA on finit toujours par écouter les nombreux disques solos (ou non) des diverses membres des Byrds avant ou après leur passage dans la mythique formation. Ainsi après s'être drogué à 5D ou Notorious attaque-t-on la discographie de David Crosby ou celle de Gene Clark.

Tiens on va justement parler de ce cher Eugene pas le moins doué du lot, mais peut être l'un des plus mal lotis en terme de succès post-byrd avec Gram Parsons. Pourtant l'intéressé avait tout pour lui: un regard ténébreux, une voix chaude et profonde et un songwritting impeccable. Pendant ses années au coté de Crosby, Hillman, Clarke et McGuinn  il est le principal compositeur du groupe et signe des classiques comme 8 miles high ou i'll feel a whole lot better. Si les Byrds se remettent du départ de Clark , l'inverse est un peu moins vrai en terme de succès commercial. Gene Clark n'a pas réussi à faire LE disque pour faire décoller sa carrière solo, résultat des courses sa discographie est aussi erratique que brillante. Les connaisseurs apprécient en particulier No Other et son prédécesseur  sans titre mais dit "White Light", cependant on aurait tord de sous-estimer les premiers disques en solo. On vous a déjà vanté les mérites de son premier album accompagné des Gosdin Brothers qui s'est pris en pleine gueule 5D des Byrds et n'a pas pu creuser son trou. Le scénario se répète pour le disque suivant. Gene co-signe l'album avec Doug Dillard banjoïste émérite (décédé dans un relatif anonymat en mai dernier) et ancien membres des ... Dillards, très bon groupe dont il faudra que je vous parle un jour aussi. 

Si les deux posent fièrement sur la pochette sur un side-car, The Fantastic Expedition of Dillard and Clark est un disque à la couleur bucolique et rural, tout juste éclairé de quelques flashs de modernités.  Je ne suis au départ pas forcément fan de la musique folk et traditionnelle américaine, mais à force d'écouter les Byrds et quand on sait d'où ils viennent, il y a un moment où on finit par se dire qu'en fait c'est probablement trop cool et qu'on devrait mettre ses a priori de coté et mettre les mains dans le cambouis du moteur (ah ah). La tonalité de cet album est bien plus acoustique que son prédécesseur. Il y n'y a - me semble-t-il - qu'un morceau accompagné d'une batterie "rock" et encore elle est utilisée avec beaucoup de parcimonie dans un registre presque abstrait (posée par touches). Le disque fait la part belle aux banjos, mandolines et guitares sèches. Le truc pourrait devenir aride entre les mains de certains mais pas celles de Gene. Son songwritting américain pop est immanquable et les harmonies des deux larrons  illuminent les compositions. Doug Dillard est un virtuose du banjo, son jeu donne le vertige mais ne tombe jamais dans la puérile (et stérile) démonstration. Les 9 morceaux sont extraordinaires, d'une sincérité étourdissante, ils sont beaux et arrangés avec élégance. Difficile de dégager des titres forts tellement l'ensemble est homogène mais j'ai un faible pour les morceaux d'ouverture de chaque face. "Out on the side" est une fabuleuse chanson de coin de feux, on imagine le vent s'engouffrer dans des tumbleweeds virvoltant pendant que le feux crépite et les bûches se consument. Les claviers en arrière plan (un orgue chantant et un piano discret) sont magnifiques, et comme d'hab il y a ces harmonies stellaires dont l'intéressé est coutumier. Le solo de guitare est génial, dépouillé pour en tirer son intensité, rien ne manque tout est là. "With care from someone" a quelque chose à voir avec les Beatles sans que je puisse identifier clairement quoi, peut être que Gene prend quelques intonations proches de Macca pour les verser dans une chanson de cowboys fiers. Encore une fois cette chanson brille de mille feux, les entrelacs de banjos, mandolines ou ce qui me semble être un harmonica forment un ensemble cohérent dans lequel chacun s'imbrique comme un pavé dans la chaussée. 

Si Fantastic Expedition n'est pas le disque le plus reconnu de Gene Clark il n'en demeure pas moins un fabuleux témoignage de la grâce de Gene Clark ici magnifiée par le jeux brillant de Doug Dillard, un superbe disque pour l'été, mais en hiver il passe aussi très bien.

Bonne nouvelle l'album a été réédité par Sundazed, et on peut même l'acheter sur amazon


Dillard & Clark - With Care from Someone  

samedi 3 novembre 2012

Rat Columns - Sceptre Hole (2012)

Parfois on a un coup de mou, on a besoin de coller une rustine sur notre âme défaillante, de quelques choses pour nous toucher , nous interpeller, nous faire sentir vivant, et dans ces cas là on est bien content de trouver un disque aussi bancal mais fantastique que ce premier album de Rat Columns.

Le mec derrière ce projet est un australien immigré à San Francisco, autant dire "mot compte double" au scrabble du bon goût. Il gagne encore des points en étant membre de Total Control et des excellents Rank Xerox (dont on a adoré le premier album l'année dernière). Mais les beaux pédigrées ne font pas toujours les meilleurs disques... Arrêtons de suite le suspens "Sceptre Hole" est un super disque, le genre de truc qui me scotche et dont je peux écouter la face B trois fois de suite sans me lasser et à chaque fois me laisser totalement submerger par la musique.

La face A est bizarre, elle est sombre, un peu vaporeuse, assez expérimentale, et parfois très aride. De cet espèce de magma entrain de figer ressort l'ultra nerveux et punk "death is leaving me" qui ressemble à un croisement dans une crypte entre Total Control et un groupe C86. "Flowers around me" enfonce le clou quand "Nearsighted" ralenti le rythme et offre une pause bienvenue. Les deux derniers morceaux sont exigeants, ils sont étranges, un peu bancal mais ont une sorte de charme bien à eux.

On retourne le disque et on démarre sur une boucle de guitare d'une trentaine de secondes, elle pose l'ambiance, et pourtant qui pourrait s'attendre à "ashes of a rose" derrière ? Titre magnifique gorgé de guitares claires qui tirent sur l'indie-pop mais avec ce goût du précipice, de l'abîme, de la mise en danger. 2 minutes 12 où l'on ne se sent jamais dans sa zone de confort mais toujours dans une sorte d'entre deux. Le morceau séduit par sa beauté et sa spontanéité, comme une fleur qui pourrait se faner d'une seconde à l'autre et retourner à l'état de néant. L'enchainement avec "Opaque Eyes" est parfait, la chanson est nerveuse mais garde cette sensibilité pop délicate et subtile que l'on a peur de perdre en s'en saisissant. "Frozen Over" a une dimension quasi-épique mais ne fuyez pas cette chanson est super. "This Night Mocks Lovers" a recourt à pas mal de sonorités synthétiques mais reste emprunt de cette délicatesse caractéristique de la face B. La ligne de basse sinueuse a cette sonorité très médium que l'on retrouve aussi dans beaucoup de disques post-punk.

Sceptre Hole est un disque exigent mais pas aride, quand on l'apprivoise il se révèle être subtile, élégant et beau.

Le disque est sorti chez Smart Guy.