jeudi 30 juin 2011

Spongetones - she goes out with everybody (1982)

Ces derniers temps l'actualité musicale m'a tellement pris de temps que je ne fais pas assez de disques plus anciens à mon goût, petite tentative de rétablissement de l'équilibre naturel de ce blog aujourd'hui avec les Spongetones. J'ai découvert "she goes out with everybody" sur la compilation Children of the Nuggets, ces 4 cds ont mis un peu de temps à me charmer mais ils y sont parvenus, en tout cas ce morceau là m'a tout de suite taper dans l’œil: qui peut résister à un hommage aussi frais et réussi des Beatles? Une récente commande sur eBay m'a rappelé au bon souvenir de ce morceau et j'ai eu envi de le partager avec vous aujourd'hui, l'autre face du single ("here i go again") est également très bonne. Chose amusante le label (ripete) qui a sorti ce disque est spécialisé apparemment en "carolina beach music" et "shag dance", je ne sais pas trop ce que c'est par contre! En attendant je vous laisse écouter cette délicieuse sucrerie powerpop sortie en 1982, je vais essayer de récupérer les albums du groupe mais la mission ne semble pas évidente malheureusement à moins d'y mettre le prix fort.

Download exlovers Blowing Kisses


The Spongetones - she goes out with everybody

mardi 28 juin 2011

Vivian Girls - share the joy (2011)

Les Vivian Girls ont été un peu malgré elles aux avants postes du phénomène "groupes de filles" qui a traversé 2010 et continue de remplir l'actualité 2011. Prenez des filles mignonnes mais un peu freaky (avec des tatouages et des guitares danelectro), un son un peu lo-fi, des harmonies vocales et une louche de 60s (girls group, garage, surf...) et hop on a une des tendances fortes de ces dernières années, je dois reconnaître que je suis plutôt fan en général. Je crois cependant que réduire les Vivian Girls à une recette ou une tendance serait une grossière erreur, ces filles là méritent bien plus qu'être un phénomène passager et ce troisième album en est à mon sens une preuve éclatante.

La pochette de Share the Joy est dessinée par Cassie, la guitariste et chanteuse principale, elle exprime bien l'état d'esprit du groupe, proche de l'art brut et parfois des Shaggs: oser même si parfois on se plante, essayer de garder un peu de magie et naïveté dans un monde parfois trop cynique. Évidemment à la différence de l'Art Brut qui est une démarche spontanée et cathartique chez les Vivian cette approche est consciente et recherchée mais elles n'en gardent pas moins une vraie fraicheur et une sincérité émane de leurs morceaux tout au long de ce troisième album.

The Other Girls ouvre l'album et résume la philosophie des trois jeunes femmes: le morceau dure 6 minutes et des poussières, prend un faux départ et se permet un solo à la limite de la justesse, mais ça se tient, on est happé et subjugué. C'est un geste fort de leur part de placer un tel morceau d'entrée de jeux. Si share the joy peut être un peu dur à écouter d'une traite il n'en reste pas moins un disque courageux, aventureux, sur l'équilibre, à chaque fois proche de l'explosion en vol mais arrivant à se rattraper in extremis dans un looping de haute voltige. Voilà pourquoi je trouve ce disque des Vivian Girls vraiment au dessus de nombreux disques actuels, elles ne prétendent pas révolutionner la musique avec des concepts aussi fumeux que vains mais se mettent en danger en permanence, osent se montrer faible et à nue dans leur musique. En cela je les trouve proche aussi d'une certaine idée que je me faits de l'indie pop 80s (C86 tout ça tout ça). Alors oui parfois je trouve que le rendu est pas au top et peut agacer, mais quand ça fonctionne c'est vraiment beau.

Le single "i heard you say" est une des plus belles chansons sortie cette année, elle garde du mystère, toujours sur le fil elle ne s'écroule pas et trouve toujours un moyen de nous surprendre. "Light in your eyes" est un autre pure moment de bravoure, il clôt l'album sur une note plus que positive pour l'avenir, le riff de guitare est fantastique, tout comme la construction épique mais pas dans le mauvais sens que peut prendre parfois ce terme. Notons aussi une très bonne reprise des sous-estimés Green On Red. La production, signée d'un des membres de Woods est très réussie, elle met en valeur les harmonies vocales des Vivian ainsi que le jeux de guitare très particulier de Cassie (par instant proche du folk rock), il rend justice à la musique sans trop la polir.

Je ne sais pas si Share the Joy est le disque que je vais me passer le plus souvent sur la platine, celui que je vais avoir le plus envi d'écouter d'une traite, mais je sais aussi que les Vivian Girls ont osé faire un truc différent, essayé d'amener de nouvelles choses dans leur musiques, osé prendre des risques, se mettre en danger, et même parfois se planter. Elles sont humaines, ne cherchent pas à le masquer, moi je crois sincèrement en leur volonté d'explorer de nouvelles voies, elles signent un des meilleurs disques de cette année.

Vivian Girls - I Heard You Say by flogase

dimanche 26 juin 2011

Kids on a Crime Spree - sweet tooth (2011)

Les Kids on a Crime Spree sont une nouvelle formation mais ses membres ne sont pas des nouveaux venus dans le (petit) monde de l'indie pop, leur leader Mario Hernandez fut dans un certain nombre de groupes parmi lesquels Ciao Bella ou From Bubblegum to sky, pour ma part je découvre l'intéressé par l'intermédiaire de cet ep sur Slumberland.

Le concept d'EP est intéressant et je suis heureux que les labels y fassent de plus en plus souvent (de nouveau) appel, c'est un format qui permet de tester des choses, une orientation nouvelle pour un groupe, des titres un peu différent du reste du catalogue. Un single se doit d'avoir un titre très fort, le truc qui emballe dès la première écoute, un EP peut se permettre de faire une proposition sur plusieurs chansons pour développer un climat ou un état d'esprit sans plus tomber dans l'exigence d'un album en terme de construction. Bref c'est typiquement un intermédiaire entre le single et l'album, mais pas de façon négative. 8 titres ça commence à faire pas mal, on flirte avec le format album, comment juger un disque doit-on le voir comme un EP ou un LP?

We love you so bad me pose en tout cas cette question et je ne sais pas comment y répondre. En tant qu'EP je le trouve prometteur et intéressant, en tant qu'LP je lui reprocherais de ne pas me sembler assez cohérent. Je trouve que le disque part dans pas mal de directions, on sent certes une touche spectorienne sur de nombreux morceaux (aussi bien niveau prod que mélodies), et on ne peut aussi s'empêcher de penser à TPOBPAH sur certains titres mais je trouve qu'il n'y a pas forcément un fil directeur le long de ces 8 titres même si pris individuellement ils sont très chouettes. Si l'on considère qu'il s'agit d'un premier essai , We love you so bad est cependant une belle collection de chansons pop accrocheuses, sweet tooth est en particulier très réussi. Par ailleurs "to mess with dynamite" me fait penser à un morceau mais je n'arrive plus à me souvenir lequel, mais j'y trouve du "come saturday" et aussi un peu de Ramones (d'autres fans de Spector, ceci expliquant peut être cela). Ces 8 titres constituent une belle carte de visite à voir ce que tout cela donnera sur un format plus long.

Kids On A Crime Spree - Sweet Tooth by Slumberland Records

achat:
Slumberland / Amazon / Pop Culture

jeudi 23 juin 2011

Exlovers - Blowing Kisses (2011)



Dans la famille groupe-dont-on-avait-oublié-l'existence-et-je-ne-suis-pas-sûr-que-ça-me-plairait-encore-maintenant donnez-moi  Exlovers. Responsables de deux singles et un ep en 2008 - 2009, oulah ouai ça fait longtemps... 2 ans putain, deux bons singles et un bons EP donc d'indie pop guitare sèche voix filles garçons cools mais pas révolutionnaire. Les revoici de retour en 2011 avec cet excellent petit single (quasi-introuvable d'ailleurs scrogneugneu) sur le label Young And Lost Club (qui était bien mieux avant, scrogneugneudeux). Pour résumer et simplifier, c'est vraiment un super single des Pains Of Being Pure At Heart, au moment où justement les TPOBPAH sont en train de sombrer avec leur album produit avec des gros doigts boudinés. Toujours pas de révolution en vue, mais une super chanson, dansante, très agréable a écouté et que je me remets souvent depuis que j'ai chroniqué le single sur SOV. Je me disais que vu vos lubbies, ça devrait vous aussi vous interpeler.

In the forgotten-band-that-maybe-we-will-don't-like-anymore-today bands, here is Exlovers. The english bands had done three really good singles back in the days, around 2008-2009, which means, very long time ago.At that moment, their music was kind of cute acoustric driven male/female voices cute indie pop. But this year, they decided to put a tiger in their guitars and released this addictive single on Young And Lost Club (which even more lost each month) with limited released (...erm I missed it... too bad). We could resume this as a super Pains Of Being Pure At Heart single when actually TPOBPAH are less relevant than ever, thanks to their strange producer artistic choice (Flood ?! seriously ?!! a U2 producer ?!). So Here is Exlovers - Blowing Kisses and it's defenitly (mind) blowing and addictive, give them a chance !

Download exlovers Blowing Kisses


Exlovers - Blowing Kisses

mardi 21 juin 2011

Twerps - she didn't know (2011)

Les amateurs de musique le savent: le 21 juin est probablement la seule journée de l'année où on ne pas sortir pour écouter de la musique, à moins d'être masochiste et aimer entendre des reprises de Téléphone, Police ou Muse... Moi je vous recommande de rester à la maison, de prendre un pot de glace et mater un dvd, autre possibilité: explorer les archives de RPUT ou ce nouveau sujet sur Twerps. Encore une découverte faite chez le disquaire: le single tournait sur la platine, et hop je l'ai pris! Twerps est un groupe australien, ils ont déjà sorti deux ou trois singles, et si vous voulez tout un tas d'infos sur eux, vous pouvez envisager d'aller jeter un coup d’œil à cette interview qui me semble très bien fichue. Des trois titres "she didn't know" est ma favorite. Je trouve la guitare pas très éloignée de Gloria mais j'aime bien ce qu'en fait le groupe, c'est contemporain, dans un style pas trop éloigné des groupes lo-fi US (par exemple les Mantles). J'ai un autre single du groupe beaucoup plus indie-pop, très chouette aussi, j'en parlerai peut être aussi un de ces 4. En attendant on peut profiter de cet excellent "she didn't know".

Twerps - she didn't know


Group Tightener /

dimanche 19 juin 2011

Crystal Stilts - half a moon (2011)

Crystal Stilts, après un premier album en 2008, nous avait séduits grâce à deux superbes singles sortis en 2009 et 2010: love is a wave et shake the shackles. In love with oblivion - dont la pochette est très belle - est parvenu il y a quelques semaines (début mai) entre nos mains, tient-il les promesses lancées par les deux magnifiques singles?

La première écoute fut un peu laborieuse, très sincèrement. J'ai eu l'impression de tomber sur une sorte de bloc compact et impénétrable. Je me suis quand même accroché, peut-être parce que j'ai senti que je ne devais pas en rester là, et bien m'en a pris, ce disque se révèle excellent sur la longueur. Shake the Shackles avait annoncé la couleur niveau production mais se révèle aussi être un, si ce n'est le, temps fort du disque. Il est logique de balancer en simple le morceau le plus accrocheur pour attraper quelques personnes au passage, mais ça donne une impression bizarre à l'écoute de l'album dans la foulée qui du coup m'est apparu comme un peu trop uniforme. Cette impression est renforcée par un chant caverneux dans la pure tradition Ian Curtis, cette comparaison est un peu facile mais tellement justifiée, qui oserait prétendre que l'influence majeur pour le chant n'est pas le groupe de Manchester? Heureusement le groupe ne se contente pas de pondre un post-punk générique entendu au moins 100 fois ces 5 dernières années.

Le premier album était déjà dans autre chose, avec ses guitares abrasives dont le son ne manquait pas d'évoquer le milieu des années 80 et les premières armes du shoegaze. La nouveauté de In Love with Oblivion est aussi à chercher du coté des guitares qui se font parfois étonnamment claires, voir jangly. Impossible alors de ne pas penser au garage 60s voir aux Byrds, mais comme chez d'autres formations actuelles que j'apprécie (les Mantles) revus au prisme des 80s (la scène néo-zélandaise, et certains groupes Paisley Underground). Les Crystal Stilts insufflent leur propre touche à tout-cela et sonnent surtout comme eux même et ce, malgré des influences indéniables.

Le songwritting est de bonne tenue, mais il y a quelques longueurs, notamment un "alien rivers" intéressant mais dont la durée rend l'écoute pesante. "Sycamore tree" est en revanche une des belles réussites de ce disque, tout en tension la chanson explose sur un refrain libérateur, la construction est superbe, le son captivant, voir obsédant. "Though the floor" a un potentiel de single proche de celui de "shake the shackles", on ne s'étonnera guère du choix du label de l'avoir porté au format 45 tours en split avec leurs amis de Comet Gain sur l'autre face. "Silver sun" est d'une obscure clarté évoque le meilleur de Rain Parade qui aurait troqué son chanteur pour un fan de cold-wave, le contraste créé est étonnant. "Half a moon" est un des titres les plus garage de l'album, cet excellent morceau évoque les recherches surf opérées sur "love is a wave".

In love with Oblivion n'est peut-être pas l'album définitif que pourrait faire Crystal Stilts mais il constitue un excellent successeur à leur lp de 2008. Après une première impression d'uniformité, le disque gagne à chaque écoute une certaine profondeur et se révèle être une réussite sans cependant exclure quelques digressions superflues. Pour les parisiens ils sont ce soir en concert à la maroquinerie, et je crois qu'ils tournent un peu partout en France aussi, allez les voir.

Crystal Stilts - half a moon


SLUMBERLAND / Hands & Arms

mercredi 15 juin 2011

Dum Dum Girls - wrong feels right (2011)

On avait quitté les Dum Dum Girls il n'y a pas si longtemps que ça sur un premier album intitulé "I will be", inégal dans le brillant comme le dispensable, mais globalement attachant et encourageant. Dee Dee nous revient cette fois ci avec un EP 4 titres, une bonne occasion de prendre la température avant un nouveau long jeux.

Première surprise: la production est un peu plus avenante et moins sèche que sur l'album. Il est vrai que le coté bricolé et bancale du lo-fi a un charme inégalable mais les Dum Dum Girls gèrent très bien cette amélioration sonore, c'est bien dosé et intelligemment fait: on reste dans un esprit proche d' I will Be tout en apportant des petites touches bienvenues de nouveautés. Niveau chansons les trois morceaux originaux sont excellents. La face A concentre les titres les plus uptempo "wrong feels right" et "he gets me wrong", très réussis, on apprécie la petite touche sonore presque shoegaze du morceau titre. La seconde face s'ouvre sur un morceau au tempo bien plus lent, il est tout à fait charmant, et constitue un bon contrepoint aux deux autres chansons, reste le 4ème titre... une reprise des Smiths. Elle est tout à fait dispensable et n'apporte rien ni aux Smiths ni aux Dum Dum Girls qui nous ont habitué à mieux réussir leurs covers (la magnifique interprétation de "baby don't go" sur le premier lp).

Si l'on regrette le choix trop évident de la reprise (pourquoi pas un titre moins connu de cette formation essentielle?) les trois nouvelles chansons sont plus qu'encourageantes, elles sont vachement cool. Enfin notons que la pochette de l'ep est soignée (un beau carton) avec un bon mp3, des petits détails certes, mais ça renforce la bonne impression générale.


Dum Dum Girls - Wrong Feels Right by subpop

lundi 13 juin 2011

Dreamdate - pyramids (2011)

Aller régulièrement chez son disquaire (ou un de ses, pour ceux qui ont plusieurs fournisseurs) présente des avantages, certes on en sort jamais tout à fait indemne au niveau du portefeuille, mais pour le reste c'est toujours un plaisir et une source de découvertes à chaque passage. L'une de celles ci se trouve être Dreamdate, une formation indie pop de SF, dont le troisième album Melody Walk, est sorti il y a quelques mois chez Tic Tac Totally, label que l'on suit d'assez près. J'ignorais jusqu'à l'existence de ce groupe avant d’apercevoir la pochette chez pop culture, elle m'a intrigué, tout comme le très rapide descriptif qu'avait mis Fred pour inciter les curieux à en savoir plus , du coup j'ai sorti les disques et j'ai demandé à pouvoir en écouter un petit bout, ça m'a suffisamment plu pour que je reparte avec.

Une fois chez moi, Melody Walk a tenu ses promesses, ce n'est pas forcément un disque impressionnant au sens où il ne cherche pas à renouveler la grammaire de quoi que ce soit, mais c'est un très bel album, une de mes vraies bonnes surprises de 2011. L'album est une bouffée d'air frais. Certes Dreamdate reste attaché à une certaine forme d'indie pop, mais ce disque sensible vaut mieux qu'une petite place dans un tout petit rayon, car Melody Walk est un album attachant et finalement assez personnel, qui ne vire jamais au pastiche ou à l'exercice de style, n'hésitant pas à convoquer des éléments de country sur le premier morceaux de la face B par exemple. Les sentiments y tiennent une place prépondérantes sans jamais virer à un pathos écœurant, au contraire Dreamdate fait preuve de beaucoup de finesse pour saisir les sensations.

Soyons clair, même si vous faites une overdose de "groupes de filles" n'hésitez pas à jeter une oreille sur Melody Walk, car Dreamdate y propose une jolie succession de chansons pop sensibles, sincères, pour le moment une de mes plus jolies découvertes depuis le début de l'année, un disque simple et dont il émane une certaine beauté.

Dreamdate - pyramids


Tic Tac Totally

vendredi 10 juin 2011

Phil Wilson - found a friend (2010)

Phil Wilson était le leader des June Brides, un des groupes les plus programmés par Alan McGee autour de 1984, ils n'ont pourtant jamais signé de disques chez Creation (voir à ce sujet le blog de Pol Dodu encore une fois) du moins pas en tant que groupe car Phil Wilson fera quelques singles dans la seconde moitié des 80s pour le label britannique. Plus de 20 ans ce sont écoulés, Phil Wilson sort enfin son premier album (God Bless Jim Kennedy) sur un label américain: les fans d'indie pop de Slumberland. La structure prouve encore une fois par ce choix courageux leur volonté de défendre une certaine idée de la musique (et de la pop).

Il n'est jamais simple de juger de la prestation d'un artiste ou groupe ayant passé un certain âge, la pop sied tellement bien à la jeunesse, peut-on l'envisager pratiquée par des gens ayant déjà des carrières bien remplies derrières eux? Pourtant certains arrivent à garder (ou retrouver) ce "knack" , cette étincelle qui fait jaillir de si belles choses de ce bout de bois avec des cordes dessus, comme ce très réussi dernier album de Paul Collins qui le voyait revenir à des sommets proches de ses deux premiers albums: l'enthousiasme, et la magie de chansons qui fonctionnent. Je crois que Phil Wilson a, comme Paul Collins, réussit son pari de retrouver cette foi en la musique pop et lui insuffler la vie, une nouvelle fois. Évidemment les deux ne pratiquent pas la même discipline. L'américain officie dans la powerpop directe, tandis que l'anglais propose à travers God Bless Jim Kennedy une indie pop délicate, parfois accompagnée de cuivres ou cordes sans jamais se laisser emporter dans un tourbillon d'arrangements dénaturant les chansons.

Quelques vrais réussites émaillent ce disque de "found a friend" en passant par "pop song#32" ou "small town". On souhaite à tous le monde d'aussi bien évoluer avec le temps que Phil Wilson qui semble avoir gardé sa sensibilité et son don pour les mélodies intacts, un bel album, attachant et charmant.

Phil Wilson - found a friend


SLUMBERLAND / Hands & Arms

mercredi 8 juin 2011

Jasmine Minks - cut me deep (1988)

Jeudi dernier avait lieu la première française du documentaire sur Creation Records au festival "filmer la musique" à la gaité lyrique. Je n'ai pas encore vu le film en question, je me suis contenté d'aller ce soir là voir un Ty Segall loin d'être aussi brillant qu'au point FMR, la faute peut être à des soucis techniques. Enfin revenons à nos moutons: 1984, les Jasmine Minks signent la 4ème sortie du label d'Alan McGee nommé en référence à un groupe mod 60s: Creation, oui, ce même label que l'on encense aujourd'hui par un documentaire projeté dans une salle culturelle étatique et subventionnée. A l'époque, c'était pas le même délire je suppose, le label en était à ces débuts, amateurisme, bricolage: sur les premiers disques Alan mettait les vinyles dans les pochettes lui même.

Les écossais étaient dans l'aventure à ses tous débuts mais n'eurent pas la chance de faire une carrière aussi glorieuse que la structure qui les accueillait, pourtant les types étaient doués, c'est en tout cas ma conclusion à l'écoute de cette compilation bancale (et à la limite de l'opération commerciale non?) sorti en 1991 et comprenant des titres divers et variés enregistrés entre 1984 et 1988. On y trouve un bon quota de leur premier mini-lp, quelques morceaux des lps suivants, et des titres de singles (notamment les faces A des deux premiers si j'ai bien regardé). Pas nécessairement l'idéal pour découvrir un groupe mais bon on fera avec.

Cut Me Deep, sorti en 1988 est peut être le morceau le plus tubesque du disque, une tuerie indie pop dont les arpèges de guitare tirent irrémédiablement vers les Byrds sans que jamais cela ne soit qu'un pastiche ou un hommage trop scolaire, on est dans l'appropriation. Initialement sorti en 1987 sur un ep en version live, il était également prévu d'en faire un single dans les règles de l'art mais les Jasmine Minks n'ont semble-t-il pas réussi à venir à bout de l'enregistrement de la nouvelle version. Pour la postérité on se contentera donc de la version studio de l'album, celle ici présentée également, elle est déjà sacrément bonne en l'état...

Somers Town est un morceau de 1984 sorti sur le premier 12 inches du groupe, un mini album dont Alan McGee a semble-t-il modifié le tracklisting (viré "cold heart" et remplacé par des titres du second single si j'ai bien suivi) au détriment de la cohérence. Reste que ce morceau est absolument génial, il est teigneux, on ressent une certaine influence punk et post-punk, tout en gardant une petite touche 60s délicieuse mais jamais invasive. L'ensemble sonne de façon tout à fait unique, et c'est vachement bien.

Tout cela pour vous dire que j'espère bien vous reparler de cette formation prochainement, avec peut être plus de détails, en tout cas ce Soul Train malgré son incohérence m'a introduit à un très bon groupe qui aurait certainement mérité mieux... Par ailleurs j'espère que Pol Dodu passera dans les parages (en fait j'en doute pas trop) et amènera quelques précisions ou corrections, car je sais qu'il est très fan des Jasmine Minks!

Jasmine Minks - Somers Town (1984)


Jasmine Minks - cut me deep (1988)

dimanche 5 juin 2011

Zebrassieres - beach fight (2010)

Je vous en parlais il y a deux jours, comme les White Wires les Zebrassieres ont sorti un disque sur le label Going Gaga, en l'occurrence, gooey zoo un mini-lp 8 titres "one sided" (ils sont tous gravés sur la même face, je suppose pour des questions de coûts de pressage). Ils sont canadiens et partagent régulièrement la scène avec les excellents Mother's Children. Là où les seconds privilégient un son (en partie) inspiré du début des 70s les Zebrassieres regarde du coté du punk 77 sans cependant mettre de coté les mélodies. En gros ça va vite c'est concis, efficace, avec plein de synthés / clavier (ce qui donne une petite touche new wave) mais ça reste profondément pop. On attend maintenant le groupe sur un format plus long (un "vrai" LP) pour se faire une idée plus précise mais ce premier disque est une très bonne carte. Il manque comme chez White Wires un ou deux morceaux moins "rentre dedans" pour casser un peu le rythme, ceci dit c'est quand même pas mal engager cette affaire.

Beach Fight by zebrassieres

BANDCAMP

vendredi 3 juin 2011

White Wires - is everything square (2008)

En cherchant quelques infos sur les White Wires j'ai appris deux choses: 1) ils sont canadiens 2) avant de sortir chez douchemaster en 2009 leur premier album avait été édité dans leur pays par le label going gaga l'année précédente. Pas sûr que ces données vous semblent capitales, mais elles me parlent dans la mesure où je comptais également faire un sujet sur une autre formation canadienne évoluant dans un registre pas si lointain: les Zebrassieres dont le disque est sorti chez, je vous le donne en mille... Going Gaga. Les chiens ne font pas des chats parait un dicton approprié, ceci dit on pourra se contenter aussi d'un "tout est relié" (et pas besoin d'internet pour cela).

Bon hé bien tout cela ne vous avance par contre pas tellement sur la nature musicale de ce groupe nord américain... Là je vais sortir une autre référence, du label américain qui a réédité le disque: Douchemaster. Bad Sports est le groupe qui me vient le plus à l'esprit à l'écoute de girly girly girly , disons que l'album des américains est peut être un peu plus varié mais ça ne retire rien aux mérites des canadiens qui se débrouillent très bien dans ce registre garage-pop punk-lo-fi efficace, tendu mais toujours mélodique. Détail amusant les deux groupes suivent une trajectoire proche: un premier album sur douchemaster et un second sur dirtnap. Ce n'est pas non plus très étonnant que les White Wires aient sorti un 45 chez Trouble In Mind, il y a une certaine parenté avec les CoCoComa que j'ai eu l'occasion de vous mentionner par le passé. Les 9 titres sont balancés sont à fond la caisse, on aurait aimé parfois que les White Wires lèvent un peu le pied pour proposer un ou deux morceaux plus variés, mais ça reste une entreprise assez jouissive, un truc parfais pour se décrasser les neurones le matin ou les oublier le soir.

White Wires - is everything square


DOUCHEMASTER