vendredi 21 juin 2013

The Proper Ornaments - Waiting for the Summer 7' (2013)

On avait laisser Proper Ornaments fin 2011 sur un magnifique EP qui avait su conquérir nos petits cœurs de midinette (3ème de notre bilan singles !). A un concert de Veronica Falls James nous avait annoncé la sortie prochaine (cela devait être en septembre 2012) d'un album, et puis plus rien... Jusqu'à un beau jour de juin où on apprend par l'intermédiaire d'un de nos blogs favoris (Finest Kiss) la sortie imminente d'un 45 tours sur un label anglais (Lo Recordings). La nouvelle se confirme, et mieux encore, le fameux album se précise, autant dire que tout ceci nous laisse dans une attente insoutenable que nous essaierons de faire passer en buvant beaucoup de bières et en allant à plein de concerts (si possible un autre jour que la fête de la musique).

Waiting for the Summer ouvre les festivités, sur une boite à rythme antédiluvienne et chancelante les Proper Ornaments égrainent des arpèges de guitares électriques claires comme de l'eau de roche. La voix est trainante mais les harmonies soignées, l'ensemble dégage cet air de torpeur qui prend au corps quand les thermomètres grimpent et les jupes se raccourcissent. On pense au Velvet qui danserait un slow avec les Byrds sous l’œil vigilant des Cleaners from Venus chargés de surveiller les mains baladeuses. Le groupe en resterait là on serait déjà comblé mais les mecs remettent le couvert avec Candy. La pauvre est expédiée en 1 minutes et 25 secondes, à peine le temps de se mettre dedans et pouf c'est déjà fini ! Mais contrairement à l'adage ("plus c'est long plus c'est bon") cette minute et demi est absolument délicieuse et constitue une pièce de choix à ajouter à la collection de perles du groupe. Les Proper Ornaments se prennent pour des châtelains et piquent aux Zombies quelques unes de leurs astuces pour mieux les ramener à la vie quelque part du coté de la Californie. 

L’Angleterre a connu des temps meilleurs, mais Proper Ornaments pourraient bien redonner avec quelques autres (Virals) des couleurs à l'Union Jack. Ce magnifique 2 titres dans la continuité de leur précédent EP sorti il y a deux ans affole nos sens et nous baigne dans une joie aussi intense que longue. On veut écouter l'album ! 



mercredi 19 juin 2013

Love Dance - Elevate 7' (2013)

Beko après avoir sorti 100 singles et ep en digital s'est lancé dans les vinyles et les mini CDr. Parmi leurs premières sorties se trouve Elevate, un excellent 45 Tours 2 titres des norvégiens (de Bergen) Love Dance. A ma connaissance les intéressés n'ont sorti qu'un seul EP en digital avant cette sortie physique (dont on recommande en particulier le morceau Bergen again).

Safe Sounds est un petit tube indie-pop aux inflexions 80s, on pense à The Cure (pour la guitare), New Order, ABC (en plus sombre) et pas mal d'autres choses circa 1985. La production est soyeuse et rutilante, les synthétiseurs sont utilisés avec goût et délicatesse. Clairement un des meilleurs singles que j'ai entendu cette année. La face B ineptitude dude est un peu moins réussie mais n'en reste pas moins une charmante excursion. 

Beko se positionne comme un des labels français les plus intéressants, on sent chez eux une véritable exigence dans les sorties. On est particulièrement fan de ce 45 des norvégiens de Love Dance qui plaira probablement aux adeptes du label Captured Tracks (Craft Spells).



vendredi 14 juin 2013

Beach Vacation - Maritime EP

Certains jours tout semble aller de travers, le boulot, les filles etc. Et puis par le hasard d'un lien facebook d'une personne avisée (merci!) on tombe sur un groupe totalement inconnu de nos services. En se baladant sur ce même réseau social on apprend que ces Beach Vacation sont au lycée et ont quelque chose comme 16 ans. On se dit que tout n'est pas totalement perdu (sauf peut être en France où les groupes du même âge sont encore majoritairement bloqués sur Muse ah ah, pire encore: certains plus vieux aussi).

Beach Vacation annonce la couleur dès la pochette et le nom. Ils ne font pas non plus mystère de leurs influences ("heavily influenced by Wild Nothing, Beach Fossils and Craft Spells" peut-on lire sur leur présentation). Les mecs ne mentent pas sur la marchandise, on entend clairement quelques un des fleurons de Captured Tracks dans leur musique, on pourrait y ajouter pour faire bonne mesure du Real Estate, Triptides (la voix), Pendentif, et quelques autres (y compris Aline dans les arpèges). Leur musique respire l'été, les vagues, la chaleur, les plages de sables blancs. Elle sent l’insouciance et la légèreté de la jeunesse, les amourettes à la piscine, la peau légèrement hâlée par le soleil. 

Ils n'ont que 16 ans mais maitrisent déjà avec beaucoup d'aisance la composition pop (délicate), le son (les guitares sonnent comme il faut). Rien ne vient troubler l'écoute de ce 4 titres. Les chansons s'enchaînent idéalement, et malgré le côté légèrement "dérivatif" des influences aussi assumées Beach Vacation est étonnamment frais et juste. Peut-être que leur jeune âge leur donne cet avantage de pas avoir d'arrières pensées ?

Maritime EP est une des belles surprises, le genre de petit disque qui tout de suite vous met du baume au cœur quand vous avez du vague à l'âme. On remercie Dufflecoat d'avoir édité ce charmant groupe dont espère vite avoir d'autres nouvelles.





vendredi 7 juin 2013

The Finders - Finders Keepers (2012)

Après les Vertebrats on replonge dans la powerpop avec les Finders. La Californie  peut s'enorgueillir de quelques belles figures du genre comme les Last, The Quick, The Plimsouls, The Knack, The Beat etc. et bien sûr LE LABEL (ai-je besoin de le citer? Who put the...). Les Finders étaient donc de San Francisco ville riche pour sa scène psychédélique dans les 60s (Jefferson Airplane, Beau Brummels, Moby Grape etc.), elle hébergeait aussi deux formations cultes powerpop, les géniaux Nerves et les incroyables Flamin' Groovies. On serait malhonnête si on vous vendait ces Finders du niveau de ces formations mais les petits gars se débrouillent très bien et déroulent une pure pop de grande classe. Cette compilation éditée par Cheap Rewards (le label de réédition powerpop qui monte et va rejoindre le cœur des fans du genre au coté des géniaux Sing Sing) donne un excellent aperçu du talent des californiens.

Formés sur les cendres des Rockers (dont on recommande aussi l'EP réédité par le même label) les Finders ne sortiront que deux singles. Ce disque compile certains morceaux des 45 tours ainsi que des inédits de studios ou des démos enregistrés au début des 80s. Le son oscille entre excellent (production soyeuse calibrée pour les radios) et assez moyen (sur un ou deux morceaux c'est un peu limite) mais globalement ça envoie du lourd les enfants. Le son est à l'image de ce que suggère la pochette: de la pure pop "skinny tie" dans l'esprit des Knack ou des Romantics  par exemple. C'est de l'excellente came, les mecs mettent de l'enthousiasme dans leur musique et arrivent à trouver la petite touche magique des meilleurs chansons pop 60s (celles des Who, Move etc.). Ils ont ce parfait équilibre entre énergie et mélodies pop, l'alpha et l’oméga de la powerpop. Parmi les belles réussites, le début de l'album est une tuerie (l'enchainement "talk to me" "i'm the one" et "wich way" idéalement placés ensemble pour un maximum d'impact) tout comme la jonction entre les deux faces (je suis absolument fan de "Calling dr Howard" et "Summer Love"). Tout n'est pas de ce niveau mais le LP s'écoute avec beaucoup de plaisir et une moitié de morceaux vraiment bandant c'est une belle moyenne.

Finders Keepers s'adresse avant tout aux fans de powerpop mais ceux-là seront reconnaître les mérites du groupe, la qualité des mélodies, l'innocence, l'énergie communicative de mecs qui détestaient (comme nous sur ce blog hihi) Styx, REO Speedwagon et tout autre suppositoire de Satan comme l'époque en déversait par tonne dans des torrents de boues fétides. Bref laissez votre mauvaise humeur chez vous, buvez vous un coup (deux, trois...), et commencez à vous laisser porter par la musique des Finders !



mercredi 5 juin 2013

The Vertebrats - Screaming like a mad Choir (2011)

L'Illinois serait-elle une terre powerpop ? Les Shoes sont de Zion, Cheap Trick de Rockford, Pezband d'Oak Park, et nos Vertebrats de l'ensemble Champaign-Urbana. Ces mecs là n'ont sorti du vivant du groupe qu'un single (autoproduit) et quelques morceaux sur des compilations dont le génial "left in the dark" sur la première Battle of the Garages sur Bomp/Voxx records. Pourtant cet LP composé au deux tiers d'inédits (on retrouve les titres publiés sur les supports mentionnés plus haut) est une tuerie. 

Les Vertebrats pratique une powerpop vibrante aux inflexions garage, un truc élégant et racé, des mecs qui n'ont pas peur de se servir de leur manche pour balancer des salves de guitares bourdonnantes. Il y a de la rage dans leur musique mais une rage maîtrisée dans un entonnoir pour lui donner une force de frappe maximale. On pense aux Bongos ou les dB's, des gens qui pratiquent cette pop moderne et anguleuse en s'appuyant sur des références sixties sans les pasticher. Les Vertebrats ont des étincelles dans les doigts, une envie, une âme. Ils jouent comme si leur vie en dépendait, à fond sans se poser de question mais appuyant bien fort sur les mélodies. Ils n'auront peut être jamais le niveau des références du genre mais ils ont autre chose, s'en foutent, ont la passion et l'enthousiasme.

Screaming like a mad Choir est une compilation de leurs principaux morceaux enregistré en studio, lors de deux sessions (une dans leur ville en 1980-81, l'autre en Californie en 1982), des chansons prévues pour un LP chez les inégalables Bomp. L'association des deux fait rêver. En 12 chansons les Vertebrats balancent autant de mélodies mémorables que de cavalcades sauvages et indomptées. Ils fument de toute part, comme une locomotive lancée à pleine vitesse sur une voix déserte la nuit. Ils respirent la vie de toute leur pores. Capables de brûlots rageurs ( le brillantissime "how come", un orgasme en soit), de subtilité violentée ("robbery" et son usage malin du riff de gloria) ou de chansons pop mémorables ("jackie's gone"), les Vertebrats sont vifs et lumineux.   

Vous pensiez que la powerpop n'était pas pour vous, mais les Vertebrats le seront, dans leur chaudron on trouve de quoi satisfaire les âmes les plus exigeantes, quelque soit leur addiction (punk, powerpop, indiepop, garage). One sera pas surpris que les mecs de Parasol (dirigé par un Velvet Crush) ait pris la peine de rééditer et faire découvrir ce fantastique groupe.




samedi 1 juin 2013

Actualités 45 Tours français #2

Après un premier épisode en février dernier on s'est dit qu'il serait cool de faire le point sur les nombreuses sorties françaises récentes cool ! On a un peu triché en parlant de sorties digital ou cdr mais l'esprit y est !

Le Turc Mécanique après une cassette à la pochette cousue main revient avec deux 45 Tours limités à une trentaine d'exemplaires chaque. Derrière Montebourg se trouve le boss du label qui s'éclate dans un délire un krautrock synthétique, la pochette constituée de grillage est des plus amusantes ! 

L'autre sortie vinyle est à mettre à l'actif des bretons (ou ex-bretons ?) de Maria False. Ce groupe présente des connexions avec deux autres formations à découvrir (Future et les géniaux Venera 4). Le deux titres est une tuerie, les deux faces propose du shoegaze de haute volée, avec un son excellent et des compositions soignées. Une magnifique sortie à acheter très vite, ce single pourrait en effet figurer dans notre top en fin d'année, certes seulement 5 mois se sont écoulés mais il s'agit d'une très très belle surprise.  A noter qu'il existe une version avec une pochette en tissue du meilleur effet. 

Enfin terminons notre exploration du catalogue LTM avec la présence dans la série "cheap recording" (des sorties digitales) de deux morceaux de Dreadredful, un mec de 16 ans qui construit des morceaux instrumentaux garage lo-fi curieux et intrigants. C'est assez prometteur et je profite donc de cette rubrique pour vous signalez la chose !

Chez Az Bin , on dégaine un nouveau groupe de Rennes les biens nommés Sapin ! Leur EP 4 titres proposent un garage-rock dans la lignée des patrons du label Regal. On retiendra en particulier le tubesque "back to the beach". Si le son du groupe manque encore un peu de précision ce 4 titres a fier allure et constitue un bon point de départ pour un groupe prometteur qui rejoint une scène garage de Rennes particulièrement riche et féconde (Baston, Combomatix, Kaviar Special etc.).


Dans un registre très différents les parisiens de Dorian Pimpernel reviennent des abîmes avec un deux titres sur un label suédois (Tona Serenad). Il y a 5-6 ans les intéressés avaient réalisé un cd pour un label japonnais, largement introuvables de nos jours, on pensait le projet laissé en jachère et les revoir aux affaires est une excellente nouvelle. Teorema en face A est une merveille de pop ouvragée et délicate, un morceau sensible et légèrement oblique à l'instrumentation délicate et gracile. Jacco tient toi prêt, Dorian va revenir te tirer les oreilles ! Vivement un prochain 7' ou un LP ! Et pourquoi pas une réédition de leur premier album?

Pendentif a déboulé pour le RSD avec un maxi 4 titres de très bonne facture. Les deux originaux du groupe nous séduisent toujours autant, on aime et on adore ce groupe et jerricane comme embrasse moi confirment largement les espoirs que nous plaçons dans la formation bordelaise. En revanche on fera l'impasse sur les remix qui selon nous n'apportent pas grand chose à la face A, pour être sincère un bon vieux 45 tours deux titres avec les deux originaux auraient suffit à notre bonheur ! Ceci dit la face A est tellement cool qu'on serait très bête de bouder notre plaisir, vivement l'album !

Du coté de la concurrence bordelaise, on n'a pas totalement été séduit par le 10 pouces RSD de Bengale, dernier tramway reste toujours un petit chef d’œuvre de pop mais la version proposée sur le dix pouces n'a pas le charme de l'originale peut être s'agit d'un mastering un peu trop rentre dedans pour ce type de musique (délicate et subtile) ? Comme chez Pendentif les remixes n'apportent pas grand chose (notons que je suis pas contre l'idée de remix ) et le morceau avec la chanteuse de Granville fait office de face B correcte. Un  peu décevant mais rien d'inquiétant non plus.

Les parisiens de Pale Spectres reviennent avec un excellent 4 titres sur un label espagnol (Little Treasure Records) dispo pour 5€ fdp inclus en format mini CDr. On est pas fan de CD à RPUT mais l'objet est vraiment très mignon et joliment fait ! Le 4 titres explore les obsessions du groupe pour l'indie-pop ligne claire anglaise des années 80 (Smiths, C86, Sarah Records, Field Mice). Le groupe sonne divinement bien, un plaisir pour les amateurs de ce genre de sonorité ! Les amateurs de groupes actuels comme Craft Spells peuvent également se jeter sur ce 4 titres ça devrait aussi leur parler, et on espère que ce disque fera un peu plus connaître cette jolie formation francilienne.
Enfin finissons ce tour des sorties françaises avec le CDr de Garçon d'argent, un 5 titres (de mémoire) d'excellente facture, portée par le superbe "sensation pop" , très bonne ritournelle pop en français aux inflexions 50-60s mâtinées de quelques discrètes sonorités 80s. Je pense que les fans d'Aline, Superets ou Marc Desse peuvent se précipiter sur ce prometteur groupe dont on espère reparler très vite !