mardi 16 octobre 2012

Conjuguons la Pop #12 : Interview Aline



A-t-on besoin de présenter Aline ? On les ADORE et on est super content d'avoir pu les interviewer ! Écoutez leur dernier EP (Je Bois et puis je danse) et aussi les précédents si vous les trouvez ! 
Merci à Romain d'avoir répondu à nos questions.

Peux-tu nous présenter Aline et ses membres ?
Aline c'est 5 musiciens, Arnaud à la guitare lead, Romain à la basse, Vincent à la batterie, Jérémy aux claviers et moi au chant et à la guitare rythmique.

Au départ, Aline était-il un projet solo ? Comment a-t-il évolué jusqu'à devenir un groupe?
Au départ oui c'est un projet solo, comme Dondolo d'ailleurs. J'ai monté un groupe car je ne voulais pas jouer sur scène seul, entouré de machins électroniques capricieux. Et puis Aline j'avais pensé ça comme un groupe dès le début, guitares, basse, batterie et deux trois arrangements de synthé par ci par là. J'ai donc demandé aux copains qui m’accompagnaient dans Dondolo si ils voulaient rempiler  pour ce nouveau projet. Ils ont tout de suite été d'accord. Je leur ai expliqué ce que je voulais en termes de son et d'esthétique, suivant un cahier des charges assez précis car nous n'avons pas tous le même background musicale. Dès lors qu'ils ont compris ou je voulais en venir je leur ai laissé  le champ libre pour composer, apporter des mélodies, des idées d'arrangements. 

Comment es-tu passé de Dondolo à Aline ? Quel était le but au départ d'Aline ?
Ça c'est fait un peu par dépit et aussi par envie de changement. J'ai tendance à me lasser très vite des choses. Je voulais donc repartir de zéro, revenir à mes fondamentaux, affiner mon propos, faire quelque chose de plus « racé » et de plus abouti qu'avec Dondolo. Au départ il n'y avait pas de but précis, c'est juste l'envie d'aller voir ailleurs, de faire autrement, de me surprendre, de retrouver du plaisir à composer de la musique. Je me suis fixé des contraintes, des règles, n'utiliser par exemple que très peu d'élément et toujours les mêmes ; une boite à rythmes, une guitare avec quelques pédales (fuzz, chorus, révèrbe) une vieille basse et un Solina string ensemble. L'idée était de laisser un maximum d'espace, de silence, d'air dans la musique, d'aller à l'épure, de privilégier les premières prises, l'émotion brute, d'être le plus frais et spontané possible une fois dans l'action. Le premier morceau ( Les copains) est arrivé un peu par hasard, une et là j'ai tout de suite compris ce que je devais faire de ce dispositif, j'ai eu comme une révélation, c'était une évidence.


Il y a une nette évolution du son entre l'EP sorti sur La Bulle Sonore et celui paru cette année ?
Les titres qui figurent sur le premier EP  ainsi que sur les divers supports parus à droite à gauche je les ai enregistré dans mon minuscule home studio, sans pression, j'ai fait exactement ce que je voulais faire, ce que je voulais entendre avec mes petits moyens et j'en suis plutôt très contents. Le résultat sonne bien évidemment Lo-fi et cheap mais le principal est là, la couleur, les effets utilisés, la place de la voix et des synthés, les arrangements, j'avais mis tout en place, un gros boulot de pré-prod finalement.  L'album lui a été enregistré en studio, le très beau studio de Jean Louis Pièrot à Clamart. Ça n'a donc rien a voir en terme de production pure,  mais les bases du son d'Aline étant déjà définies il a juste fallut rendre le tout plus « professionnel », plus « écoutable ». Jean Louis (réalisateur de l'album) et Philippe (mixeur et ingénieur du son) ont compris tout de suite ou je  voulais en venir, ils ont œuvré dans ce sens, avec finesse, en apportant leurs idées, leur savoir faire  sans jamais dénaturer l'essence de notre son.  Aline ça sonne donc comme du Young Michelin mais en beaucoup mieux !

Penses-tu sortir, un jour, d'autres disques sous le nom de Dondolo ?
Vraiment aucune idée, peut être quelques titres comme ça de façons sporadique, pour l'instant ce n'est pas ma priorité. Je ferai peut être quelque chose sous une nouvelle entité... J'aime bien repartir de zéro, j'aime les débuts, les premières fois, j'aime quand c'est tout neuf, tout frais, tout beau, j'aime l'espoir et l'excitation que cela procure.

Sous la pression d'une entreprise vous avez brutalement du changer de nom pour devenir Aline, cela n'a pas été trop difficile ?
On a été très tristes de devoir abandonner un nom que nous aimions beaucoup et qui nous allait bien. Je l'avais trouvé par hasard avant même de créer la musique et il a en fait beaucoup influencé l’esthétique générale du projet. Une phrase, un mot peuvent être à l'origine d'une chanson, là ces deux mots accolés furent carrément à l'origine d'un son, d'un groupe, d'une manière de s'habiller.
Une fois la claque reçue, le plus difficile a été de trouver quelque chose qui nous plairait autant, ça a pris 6 mois (j'ai encore des pleines listes de noms au cas ou ça intéresse quelqu'un...). On a choisi Aline pour la sonorité, et parce que c'est sensé être la ville natale des Young Michelin. Au finale on est bien avec Aline et cette mésaventure confère une histoire au groupe, un pré-histoire même. Il y aura les fanatiques de Young Michelin, les purs et dures, les « connaisseurs », ceux qui pourront frimer avec le EP orange et les autres, qui préféreront la seconde période, celle des gros tubes  commerciaux ahahaha !

Votre album va sortir début 2013, comment s'est passé l'enregistrement ? 
Notre album sort le 7 janvier. Nous l'avons enregistré l'automne dernier avec Jean Louis Pièrot et Philippe Balzé. L’enregistrement s'est déroulé sur un mois, mixage inclus, au studio REKO. Alors c'est évidemment assez frustrant de devoir attendre aussi longtemps avant qu'il ne soit rendu public mais bon c'est comme ça, ça fait trois ans qu'on attend, le plus dure est derrière nous ! Il est composé de la plupart des morceaux « historiques » de Young michelin/ Aline et de cinq nouveaux titres. Comme je te l'ai dit plus haut Jean Louis et nous partageons les mêmes influences et la même sensibilité, pas besoin de longs discours, on s'est tout de suite compris. Nous n'avons pas eu à nous battre ou à défendre nos positions trop violemment, ça c'est fait dans le calme et la sérénité. Amen.

Gagner le CQFD vous a-t-il amené une notoriété importante ? 
Notoriété importante non, mais notre nom a vraiment commencé à bien circuler à partir de ce moment là. Ça a permit à notre musique de sortir du petit cercle des initiés indie pop, de toucher plus de monde, d’intéresser d'autres sphères.

Sentez-vous un intérêt autour de la pop française en ce moment dans les médias ?
Oui. Difficile pour les média d'ignorer ce qui se passe aujourd’hui. Pas un jour sans qu'un article ne sorte sur cette «nouvelle scène Française ». C'est parfois bien senti et assez instructif et ça vire parfois au fourre tout un peu indigeste. En générale l'angle c'est le chant en français, ce qui paraît quand même assez surréaliste car on parle bien ici de groupes...français ! En fait si l'on regarde bien, les groupes et artistes « pop » français ont depuis toujours et dans la plus grande majorité des cas chanté en français, ça n'est que depuis une douzaine d'années que les groupes français chantent en anglais, depuis le succès à l'international de Daft Punk, Air, Phoenix et de toute la vague post-French touch. C'est donc plutôt pour moi un retour à la normale finalement.

De quels groupes actuels vous sentez-vous proche ? 
On aime bien les groupes de la nouvelle «  nouvelle vague » française parce qu'on a pas mal d'influences en communs je pense. On se sent aussi beaucoup d'affinités musicales avec des groupes comme  Motorama, Crystal Stilts, Veronica Falls ou Automelodi pour ne citer qu'eux. Personnellement j'aime aussi beaucoup John Maus, Molly Nilsson, quelques conneries d'Ariel pink, Palma Violets, même si ce que nous faisons pas n'a pas grand chose à voir.

Qu'est-ce qui vous rapproche et vous différencie selon toi ?
En ce qui concerne nos collègues de la nouvelle scène ? Je ne sais pas trop, on ne se connaît pas vraiment et je n'en ai jamais parlé avec aucun d'eux. Je pense, et ça n'engage que moi, que ce qui nous rapproche de fait c'est l'envie de mélanger nos influences anglo-saxonne à notre culture pop française. C'est aussi peut être un histoire de rejet : rejet d'une certaine chanson française à textes lénifiante, rejet d'une variété française plus du tout excitante depuis belle lurette, et puis un ras le bol de tout les clones de phœnix qu'on subit aussi depuis plusieurs années et du chant en anglais qui tourne à vide. Je crois qu'on a tous envie de quelque chose de neuf et frais, besoin de singularité, besoin d'esthétiques différentes plus marquées faites de partis pris forts et assumés. Nous sommes aussi pour la plus part des groupes de province. Après avec les mêmes influences, les mêmes dégoûts, les mêmes envies, nous arrivons avec des propositions complètements  différentes. Certains sonnent plus New wave, d'autres surf/yéyé, d'autres très électronique, cette différence c'est ce qui fait la richesse de « cette scène ». Elle est loin d'être uniforme.

Pensez-vous que l'on puisse parler d'une "scène" à ce stade ?
Pour moi une scène ça a plus à voir avec une ville, un territoire restreint. Manchester, Détroit, Rennes ou Bordeaux dans les années 80 par exemple. Une scène c'est fait de gens qui se connaissent tous plus ou moins, qui se fréquentent, échangent et vibrent à la même pulsation, la pulsation d'un lieux, d'une ville, d'une atmosphère, d'une conjoncture, qui se reconnaissent dans une histoire commune. Alors je ne sais pas si on peut parler de scène ici et maintenant. C'est plutôt un élan, un mouvement, quelque chose de plus globale.

Que représente pour vous le choix du français ?
Une évidence, je l'ai dit et je le répète je suis français, et quand on y pense c'est quand même assez naturel de s'exprimer dans sa propre langue. J'ai chanté en anglais notamment sur le deuxième album de Dondolo et je n'étais pas à l'aise, ni pour écrire ni pour chanter. Il y 'avait comme un filtre entre moi et mes propres mots, ente ma voix et mon âme. A moins d'être parfaitement bilingue, ce qui n'est pas mon cas, je ne vois pas comment on ne peut pas avoir le sentiment de tricher quand on chante dans une langue qui n'est pas la sienne.

Penses-tu que cette langue soit un frein à l'international et en France ? 
Je pense que chanter en français à l'international n'est pas un frein en soit, dans la sphère indie, dans un marché de niche. Nos premiers singles sont sortis sur des labels américains et anglais, ce sont les premiers à nous avoir compris, ils ont aimé sans rien comprendre de ce que je racontais dans mes chansons. Par contre ils ont tout suite capté l'essentiel, ils ont senti l'esprit, le souffle qui parcouraient ces morceaux. « L'international indie » est une grande famille qui sait reconnaître les siens et une bonne pop song reste une bonne pop song, quelle soit chanté en Portugais ou en Coréens.
Le son, la mélodie, le timbre de la voix et la façon de chanter, l'émotion qui se dégage d'une chanson la rend universelle. Ils n'auraient pas réagit de la même manière avec de la chanson à textes je crois. Après je doute qu'on puisse obtenir un succès de masse à l'international avec du chant en français. La c'est une autre histoire, vraiment.
En ce qui concerne la France et bien je crois que le public s'est habitué à ce que les artistes chantent en anglais, c'est une affaire entendue et ça n'offusque plus personne. Par contre chanter en français c'est devenu très exotique ! Quand on a commencé les gens se posaient des questions, ils trouvaient ça déplacé, ridicule ou au contraire complètement extraordinaire, c'est incroyable quand on y pense. Bon c'est en train de changer et maintenant pour être branché faut chanter en français. C'est pour ça que je vais me mettre à l'italien, c'est une très belle langue, parfaite pour la pop. Il faut toujours avoir une longueur d'avance ouarf ouarf !

Penses-tu qu'il y ai en France une sorte de défiance vis à vis des groupes nationaux ?
La France n'aime pas les groupes, elle aime les individualités et elle n'a jamais était très tendre avec les gens qui faisaient autre chose que de la variété ou de la chanson à textes. Elle a tendance à regarder ses artistes pop avec beaucoup de condescendance. Certains comme Daho ont réussi à s'en sortir en prenant un virage mainstream ( de qualité) mais pour un Daho, un Biolay combien de Gamine, de Désaxés laissés sur le carreau? Des gens sincères, doués, qui proposaient autre chose? J'aime la France, c'est un très beau pays, j'aime sa culture et j'aime bien les français mais il faut avouer que quand on fait de la pop ici c'est quand même ultra compliqué. Les personnes qui gueulent constamment contre les chanteurs de variétés et réclament des alternatives de qualité sont les premiers à clouer au pilori les nouveaux venus, à se foutre de leur gueule, à se moquer. C'est assez désespérant mais c'est un paramètre à prendre en compte. Du coup les maisons de disques et les média généralistes hésitent, ils sont frileux, ils attendent, ils observent avant de relayer les choses. Le truc qui marche bien dans notre pays c'est les bouffons, les rigolos, les amuseurs public, moi ça ne me dérange pas plus que ça, j'aime bien rigoler et puis ça paye de faire le fou fou dans le poste. La France c'est le pays de Baudelaire et de Proust mais aussi et surtout de Coluche et des Inconnus. Katerine, Tellier l'ont bien compris, heureusement qu'à coté de ça ils ont du talent. Les choses changent petit à petit grâce aux nouvelles générations, moins cynique, plus ouvertes, plus cultivés musicalement que leurs aînés et ça c'est très encourageant. Ils sont le sang neuf, achètent des disques et viennent aux concerts, on a pu largement le vérifier.

Est-ce difficile de faire des textes en français sans se référer à "chanson française" ?
Aline ce n'est pas de la chanson française, c'est même exactement l'inverse, c'est de la pop et la pop ça se chante et ça se danse comme disait Claude François. C'est primordial ça pour moi. C'est donc quelque part, dans la forme, plus prêt de la variété que de la chanson Française. Y a un coté ludique, jouissif dans une bonne chanson. Je jouis de la même manière en écoutant « salut les amoureux » de Joe Dassin » qu'en écoutant « There is a light that never goes out » des Smiths. Pourquoi ? Parce que se sont deux très bonnes chansons, pleine de larmes et d'espoir. Le propos, les mélodies sont simples, belles, c'est lumineux. Chacun peut y trouver sont compte, le pékin moyen comme l' Ayatollah indie pop de base. Moi j'aime le format chanson, y a que ça qui me fait vibrer.
Chez moi c'est la musique qui vient toujours en premier et elle dicte sa loi. Le tempo et la grille harmonique conditionnent l'écriture et le choix des mots. C'est là que ça devient vraiment difficile car arrive le moment ou il faut dire les choses. Qu'est ce qu'on veut dire? Comment va-t-on le dire ? Comment va-t-on faire rentrer ces mots dans cette musique pour arriver à un tout cohérent sans faire trop de concession au fond ? Fond et forme c'est l'éternel problème...C'est du design. Il faut que le résultat soit fluide, il faut que ça sonne, que ça groove, que le message et l'émotion passent en trois minutes trente. C'est un exercice de style passionnant qui ne doit jamais sentir le travail, le labeur, ça doit couler, paraître simple et spontané même si au finale c'est un boulot de dingue. Moi je ne sais pas trop comment je fais, c'est assez empirique, je suis un instinctif. Je sens quand ça fonctionne ou pas car je sais ce que je veux entendre. Dire tout avec trois fois rien, être synthétique, faire passer une idée, une émotion pure en très peu de mots. Quand j'écris par exemple « trop de flammes à rallumer, de nuages à rattraper, de jolies filles à embrasser, trop de fleurs à ramasser mais moi je suis fatigué » ça me suffit, j'ai dit ce que j'avais à dire rien besoin d'autre, c'est parfait pour moi. Ça paraît simple, peut être simpliste pour certain  mais c'est exactement là ou je veux aller, pas de gras, pas besoin de faire mon malin, aucune envie de paraître lettré, je le suis, j'ai pas besoin de le prouver, je ne suis pas là pour ça.  Aller à l'épure. C'est le plus dure.
Je fais souvent confiance au premier jet. En gros je sais ce que je veux dire, j'ai une trame, j'ai mon sujet, je mets mon casque, j'appuie sur rec et je chante en mélangeant vrais mots et yaourts et j'improvise jusqu'à ce que je trouve le « truc ». Après c'est du pas à pas, j'écris, je chante, je rature, je rechante, c'est une frénésie totale, je suis ailleurs, complètement immergé, presque en transe, il faut que ça devienne physique à un moment, il faut jouir, je suis gourmand. Si tout ce passe bien et que le morceau en vaut la peine, en deux heures le plus gros du travail est fait. Je peaufine ensuite tranquillement le lendemain. Il m'arrive d'écrire sans support musicale préalable, le résultat me plaît mais ce n'est pas une chanson, c'est un poème, un texte, un texte pour faire de la chanson française, le début d'une nouvelle etc etc... C'est autre chose.

Quels groupes français t'ont inspiré en matière d'écriture de textes ou du placement de la voix ?

Pour les textes et la voix, je ne sais pas, je ne me suis jamais vraiment posé la question. J'aime Christophe, c'est limpide, le traitement de sa voix me plaît beaucoup, Polnareff aussi, tiens. J'aime bien quand la voix plane au dessus des instrus. J'aime bien la révèrbe et j'aurais tendance à en abuser. J'aime la sensation de détachement que ça produit, chanter en haut d'un nuage et regarder le monde en bas, prendre du recul, rester en surface et prendre petit à petit de la hauteur de temps en temps pour n'avoir plus qu'un vision panoramique des choses. J'aime bien la voix de Robert Smith et dans un tout autre genre celle de Morrissey et de Ceasar du groupe The Wake. Ce ne sont pas des modèles mais j'aime les sensations qu'elles procurent. J'aime bien les voix « blanches » un peu neutres ou on ne sent pas trop l'affect. En terme d'écriture, je trouve que Souchon est un as dans son genre. Rien de superflu, des mots simple et qui sonnent juste, des images et des figurent de styles qui n'appartiennent qu'à lui, qui ne viennent jamais parasiter la musique, en plus il arrive à dire des choses assez profondes sans jamais faire chier l'auditeur avec le message de départ. Ses chansons ne nous imposent rien, elles nous laissent le choix. Sinon j'ai énormément de mal avec Jacques Brel, trop de pathos même si les textes sont très beaux.

Quelles sont plus généralement tes influences musicales et extra-musicales ?
Pour généraliser et éviter des listes ennuyeuse j'aurais tendance à dire que j'aime toute les chansons bien troussées et peu importe le style musicale et les arrangements. Quand l'émotion passe, tout passe. Mais bon j'ai quand même mes marottes, mes chouchous, des gens, des styles qui m'inspirent plus que d'autres. En musique c'est François de Roubaix, les Cure des débuts, les Smiths, la surf music, le Velvet Underground, Les Kinks, les Buzzcocks, les Undertones, les Pastels, Jesus and Mary Chain, The Wake, New Order, Shop assistants, les Byrds, Sarah records, l'Italo disco, The Fall, Alain Souchon, Christophe, Lotus Eater, Franck Black, Orange Juice... Mais aussi et surtout la musique des Watoo Watoo qui est une des plus grosses influences d'Aline (c'est signé Hubert ballay). Pour le reste j'ai une passion pour l'astrologie naturelle et je peux être inspiré par un film, un titre de film, une image, le temps qu'il fait dehors, la lumière de l’extérieur, un son, un instruments de musique, un livre, un mot, un personnage, un fais divers, un événement historique, les rêves que je fais, c'est sans limite.

Vos chansons sont-elles autobiographiques ?
Mes chansons ne racontent pas d' histoires, il n' y a pas de narration, il n'y a pas de début et il n'y a pas de fin. Elles sont juste le reflet des mes états d'âme à un moment particulier de mon existence. L'album est une succession d'impressions jetées spontanément puis mises en forme. Pour l'album d'Aline c'est une photographie de trois années d' introspection intense et douloureuse, de replis sur soi contraint et forcé. Trois années grises. Dépression blanche. Saturne en maître du chaos.
Chaque titre est un instantané des différentes phases traversées durant ce long tunnel; la peur, l’impuissance face aux événements, la tristesse, la colère, les souvenirs d'une vie meilleur, la détestation de soi, l'espoir d'une existence nouvelle qui fait tenir bon la barre. J'ai  transformé cette matière noire en quelque chose de « solaire » totalement dénué de pathos et d'emphase, j'espère... Onze morceaux de pop comme je les aime, tendus, nerveux, enlevés, clairs, légers  mais profonds. Onze morceaux de pop de facture « classique » pour pleurer en chantant à tue tête et atteindre le bout du tunnel. L’allégresse et la mélancolie y sont étroitement imbriquées. C'est l’énergie du désespoir ou la pulsion de vie l'emporte malgré tout. On sert les dents et on souffre en silence. De la pudeur, toujours.


On connaît peu Marseille pour sa scène rock, n'est-ce pas compliqué pour un groupe français  d'être basé dans cette ville ?
Comme aucun membre du groupe n'est originaire du sud, on a toujours un peu de mal à se faire à certaines choses, certaine façons d'être, certaines façons de faire Marseillaises. Mais il y a de très bons cotés à Marseille, il faut juste savoir lâcher prise. C'est compliqué pour tourner parce que c'est pas très bien placé. Le Sud-est n'est pas un territoire très « pop » donc pour jouer il faut bouger et bouger à cinq ça coûte cher. Après je ne sort pas beaucoup à Marseille, je ne suis plus très au fait de ce qui s'y passe. J'y vais prendre du bon temps, je vais voir les copains. On a la chance de bouger, d'être souvent en déplacement, donc ce n'est pas trop pesant au final.

As-tu quelques recommandations de groupes français à nous faire partager ?

En vrac: Les fils de joie, Gamine, les Freluquets, les Désaxés, les Olivensteins, les Dogs Antoine, Évariste, Marie et les garçons, Trisomie 21, les Calamités, Marc Desse, Alex Rossi, Kid Pharaon, Violette Nozière, à trois dans les WC, Welcome to Julian, Mathématique Moderne, Accident, Charles de goal, Deux, Moderne...la liste est longue j'en oublie plein !

écouter sur Youtube "Je bois et puis je danse
écouter sur Youtube "Deux Hirondelles
écouter sur Youtube "Teen Whistle"


ps: les superbes illustrations ligne claire sont signées Martin Etienne la photo Frank Loriou

3 commentaires:

Planet Claire / Aligre FM a dit…

Et la photo est signée Frank Loriou :)

Donald Pierre a dit…

Les costumes sont de roger Hart et les fautes d'orthographes de Donald Pierre ;)

Planet Claire / Aligre FM a dit…

Et le chien, c'est Pluto Thibaut ?