lundi 7 novembre 2011

Black Lips - Arabia Mountain (2011)

Les Black Lips n'ont jamais eu de sujets ici, c'est bien dommage, mais me concernant je dois reconnaître que j'étais un peu passé à coté, et vraiment à tord, car même en écoutant les précédents disques rétrospectivement ça aurait du me mettre la puce à l'oreille: ce groupe déboite et est à part dans le paysage du garage-rock. Voici venu le temps de leur nouvelle livraison après 200 Million Thousand en 2009. Arabia Mountain est leur 6ème album studio si j'ai bien compté.

Pour une fois les Black Lips ont décidé de faire appel à quelqu'un d'extérieur pour les produire, ils ont choisi le dénommé Mark Ronson , un gars qui a travaillé et gagné ses gallons en bossant avec Amy Winehouse notamment. Le mec est connu pour un son mi-vintage mi-moderne, entre rythmiques hip hop et apparats de la soul 60s Motown ou Stax, je dois dire que ce choix me laissait dubitatif et craindre le pire plutôt que le meilleur. J'ai été assez mauvaise langue, Mark Ronson a eu le bon goût de se contenter d'encadrer le groupe et de leur apporter quelques idées au final tout à fait pertinentes (tel que l'usage du sax ou de la scie électrique bienvenu). Sur le plan sonore Arabia Mountain s'inscrit donc dans la continuité de la discographie du groupe au moins de Good Bad Not Evil.

Pas moins de 16 titres vous attendent sur Arabia Mountain et son lot de petits tubes en puissance: family tree, new direction ou modern art. Tout au long de l'album ils arrivent à combiner la hargne du garage avec des évidentes fulgurance pop sans jamais donner l'impression de trahir l'esprit de leur musique, c'est très très fort. Ainsi par exemple sur family tree, le saxophone amène cette mélodie mémorable qui rend le morceau si irrésistible. La grande force des Black Lips réside là dedans, rendre excitants les choses, savoir faire de vrais bonnes chansons sans renier ce que l'on est ou sa nature, ne pas céder à la facilité ou faire de concession sur le son jusqu'à le rendre stérile. Ils ont aussi ce don pour varier les plaisir tout en gardant une cohérence sur l'ensemble, et on appréciera les petits détours vers les terres des Byrds (l'excellent "spidey's curse") ou la musique "roots" américaine (le superbe "bicentenial man" en héritier de Paul Revere?). 16 morceaux, c'est à mon goût un peu trop, mais je peux difficilement accuser les Black Lips d'avoir jouer la carte remplissage tant l'ensemble des titres me parait justifiés y compris le dernier que je n'aime pas des masses. Ceci dit 16 ça fait un joli morceau à digérer et pas sûr que cela leur rende service pour accéder à un plus large public, ce qui est vraiment dommage.

Arabia Mountain n'est peut être pas le disque définitif des Black Lips mais il constitue une bonne surprise, et même un des très bons albums sorti cette année, un de mes meilleurs que j'ai eu l'occasion d'écouter en matière de garage. Par contre je ne suis pas fan de la pochette mais cette petite touche de mauvais goût est bienvenu et évite que l'on se prenne trop au sérieux ce qui serait la pire chose à faire en écoutant ce disque.

achat: amazon (fr)


Black Lips - Bicentennial Man

PS: si vous aimez le garage, faites un petit tour du coté des émissions Rock à la Casbah consacrées aux Oh Sees et à Ty Segall

1 commentaire:

klak a dit…

Ce disque est bon, mais j'ai été un peu déçu d'entendre par moment quelqu'un d'autre que les Black Lips, les Sonics, les Ramones, les Stones, il y a pire comme influences mais jusque là les gars de Georgie avait trouvé leur propre son, chose pas évidente quand on oeuvre dans ce style.
Mais bon, je leur en veux pas.