jeudi 9 janvier 2014

Bilan 2013: ce qu'en retiennent les labels (1/2)

Without My Hat (Olivier, Lyon)
Cette année 2013 pour Without My Hat Records aura eu deux facettes :
- l'une est très positive vu que j'aurai pu sortir 3 disques, qui plus est dans trois formats différents (un LP et un 45-tours en vinyle, un Ep en cd).
- l'autre a une forme de résignation devant l'échec « commercial » des sorties. Je n'ai jamais monté un label pour gagner ma vie (un parce que je sais que c'est impossible et deux parce que je n'en ai pas envie, je veux que cela reste un plaisir. J'ai un travail « classique » à côté qui me permet de financer, après quelques mois d'épargne, une nouvelle sortie. Et ce système me plait).
Or, dans cette aventure, l'investissement (financier et personnel) ne connait jamais de retour. Beaucoup de gens écoutent, ça c'est un fait. Mais peu achètent et soutiennent. 

Vous me direz, les labels et les disques à soutenir sont légions, et c'est évident. Mais c'est frustrant. Déprimant aussi, à voir les cartons de disques s'empiler dans l'appartement. Et financièrement pas du tout viable à long terme.

Et pourtant, l'envie est toujours là de continuer à « produire » de nouveaux groupes, à découvrir des chansons qui rendent dingue et avoir l'ambition de les faire écouter au plus grand nombre.

Plus généralement, j'ai trouvé que 2013 avait été une belle année au niveau musical. J'aime beaucoup l'élan pop à la française qui a emergé depuis 18 mois. Tout n'est pas bon certes, mais il y a toujours au moins quelques singles bien foutus à récupérer et à écouter jusqu'à plus soif. Bref, j'aime cette nouvelle ambition.

J'ai aussi beaucoup aimé recroiser la route d'artistes un peu oubliés : Joseph Arthur, Travis, Quasi, Turin Brakes, Six.by.Seven, Ed Harcourt, Califone ou Adam Green.
J'ai adoré découvrir San Fermin, Public Service Broadcasting, Fuzz, The Limiñanas, Minks ou Deafheaven.
J'ai bien aimé aussi la pop mainstream. Beaucoup plus pop que précédemment, bien produite, il y aura eu en 2014 de sacrés tubes à mes yeux. Et même si le bonhomme de l'année à ce niveau là est évidemment Pharrell (il aura été de partout celui là !), c'est Miley Cyrus qui va récolter les lauriers. Et quand bien même son album ne me plait pas, il aura au moins eu le bon gout de mettre au placard, espérons le indéfinimment, Lady Gaga et son eurodance plus dégueulasse de single en single. Un peu comme quand Nirvana avait détruit l'affreux édifice Guns'n'Roses en un Smells Like Teen Spirit (la comparaison est osée).
Par contre, j'ai beaucoup moins aimé le décès de Jason Molina qui a été un vrai choc et une grande tristesse.

A part ça, je cherche encore la signification à l'engouement autour de Fauve et encore plus de Woodkid (NDR: la même chez RPUT ), sorte de Marc Levy ou Guillaume Musso de la production musicale, où tout est factice et fait pour créer une émotion en toc.

Enfin, je désespère de voir les lignes éditoriales de beaucoup de webzines (qui suivent le très mauvais exemple des Inrocks.com) ou de blogs devenir de plus en lisses, sans prise de risque, sans aucun défrichage (alors qu'à la base, c'était ça le but d'un blog : parler de groupes qui n'ont pas accès aux médias) et surtout sans jamais de fond. Heureusement, il y en a qui font très bien leur « boulot » (et le votre en est un bel exemple). Je ne pense pas que ce soit nouveau mais j'en ai vraiment pris conscience cette année.
Et ce zapping incessant (de la news, aussitôt publiée, aussitôt périmée, toujours plus d'infos, d'exclus, etc) et auquel je participe également avec mon blog, ne nous voilons pas la face, commence à me fatiguer.

Mais derrière cette conclusion un peu morose, je ne le cache pas : j'ai adoré 2013, j'y ai découvert de bien belles chansons, j'ai pleuré sur des albums, j'ai adoré écrire sur certains et je suis fiers des trois disques que j'ai pu produire. Finalement, la vie n'est pas si moche.



Howlin' Banana Records (Tom, Paris)
Je trouve que la scène garage et tout ce qui gravite autour en France est super dynamique, beaucoup de nouveaux groupes, labels, promoteurs, zines, etc, et un peu partout, pas juste à  Paris. Plus de place dans les medias pour ce genre de musique aussi, y a qu'à voir la floppée de tops avec du Oh sees, Segall, etc dedans, y compris dans des medias mainstream, donc le contexte est top pour que cette scène émerge encore un peu plus. J'espère que tout ça va durer encore un peu, on verra bien!


Casbah Records (Julien, Lyon)
Coté radio nous avons étés un peu débordé (vrai découverte de cette année pour l’équipe) par la grosse vague psyché qui a déferlé dans notre petit monde underground sous la houlette des Ty Segall et son album Hair en collaboration avec White Fence mais aussi par les albums réussis de groupes anciennement plutôt garage comme Thee Oh sees (Floating Coffin) et Feeling of love.
L’équipe a donc ouvert ces bras aux mastondonte du genre et fut ravi de découvrir (enfin) les Black Angels (nous avons adoré indigo meadows qui visiblement a beaucoup déçu les fans de la première heures), Night Beats et autres groupes de label Reverberation Appreciation Society à Austin.
Concernant le garage (plus notre came) nous avons évidement craqué sur The Growlers, Le Kid et les Marinellis, Fidlar, Wavves.
Nous n’avons pas été déçu par les gros tels que Hanni El Katib, The Liminanas (Costa Blanca), The Dirtbombs et King Khan and his Shrines.
Plus personnellement je suis un amateur de punk et j’ai adoré le nouvel album des Mind Spiders, le disque des Shocked Minds, thee spivs ou l’ensemble des disques des Hex Dispenser.

Coté label nous avons été très fier de l’ensemble des groupes que nous avons sortie (Mesa Cosa, Owen Temple Quartet, The Futures Primitive et Bits of Shit) et surtout de la nouvelle collaboration avec Dangerhouse Skylab Records (label du disquaire Dangerhouse) et nous pouvons annoncer que nous allons sortir en co-production le premier LP des Rivals avec Mauvaise foi Records et le second LP des Cowbones  (groupe un peu dingue à cagoule).
De plus nous prevoyons de lancer une collection de LP proposant un melange de litterature et de rock garage (nosu travaillons à la conception d’un objet magnifique signé par un artiste en gatefold et exemplaire numerotée)

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