vendredi 3 février 2017

Omni "Deluxe"

Trouble In Mind n'a jamais eu en France le vent en poupe comme Captured Tracks ou Burger mais le label chicagoan garde une constance admirable à travers les années. 2016 fut à ce titre particulièrement mémorable: troisième album d'Ultimate Painting, second de Chook Race ou encore Deluxe, le premier album des nouveaux venus Omni.  Trio d'Atlanta avec un membre passé par Deerhunter (Frankie Broyles), Omni est l'une des plus belles découvertes de l'année écoulée. Deluxe, album ancré dans une tradition rock indé américaine, n'en ai pas moins d'une étonnante fraîcheur. Ses principaux ingrédients en sont pourtant bien connus. Le son brille par sa chaleur, il est légèrement saturé, rustique et bancal. L'album a ainsi certainement été enregistré certainement dans des conditions non optimales chères à toutes les formations slackers (Pavement, Sebadoh...). Des guitares dissonantes grattent avec une certaine vigueur et ce qu'il faut de crunch, elles oscillent ainsi entre giclées post-punk et mélodies fringantes (Afterlife). La batterie explose et relance (Siam) avec entrain quand la basse alterne entre motifs lancinants et lignes entrainantes, presque funky, du moins comme Talking Heads envisageraient la chose (Wire). Omni n'est pas un paradoxe près: trop enjoué (Cold Vermuth) pour les purs et durs du bruit blanc, trop frénétique et indomptable pour les poppeux (Wednesday Wedding), Deluxe ne se laissera appréhender que par ceux qui ont envie d'écouter une musique se jouant des codes tout en ayant l'humilité de ne pas prétendre les dynamiter.


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