C'est à Funkadelic que l'on doit l'album Free Your Mind, un concentré de soul psychédélique à la limite de l'expérimental et dont l'ensemble s'avère toujours très efficace. En ceci il se distingue certainement de Maggot Brain - l'album le plus connu du groupe - qui en dépit de sa qualité intrinsèque se montre trop souvent hétérogène. En effet, si l'on fait abstraction du titre d'ouverture, en tout point remarquable, l'album n'est peut-être pas indispensable. A contrario, Free Your Mind présente un équilibre quasi-parfait de sorte qu'il est l'album à posséder, pour peu que l'on se montre réceptif à son ambiance - si singulière... Il est celui qui transgresse toutes les règles et qui manifeste au mieux de la libération musicale. En outre, il n'est plus question de raisonner en terme de rythmes (et autres contraintes) puisqu'ils ont été balayés pour laisser place au lointain et à l'imaginaire. Au fond, cet album à quelque chose de volatile, il est à la fois plus planant et plus abstrait (par rapport au disque précédent), presque cosmique. Bref, il est l'expression d'une liberté naturelle, telle qu'elle ne pourrait plus s'exprimer aujourd’hui.
L'improvisation hallucinée qui marque l'entame du disque est tout simplement merveilleuse. Elle illustre aux mieux le trip psychédélique. La liberté prime sur le reste, la logique cartésienne n'est plus, mais le plaisir demeure intact. Tout se mélange et fusionne de façon impensable. L'album est extravagant, les soli à la Jimi Hendrix renversants et les mélodies toujours aériennes. Bien qu'homogène, l'album n'en demeure pas moins varié, contenant à la fois des passages très acides et torturés (songeons à Friday Night), plus planants (Some More), soul (Eulogy And Light) et même funk (I Wanna Know If It's Good To You). Bref, ce disque est majestueux, mais pour bien le comprendre, il est impérieux de le saisir comme un rêve éveillé. Il n'y a aucune faiblesse, tous les titres ont leur importance et participent au voyage.
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