mercredi 15 mai 2013

Peoples Temple - More for the Masses (2012)


Les fidèles lecteurs de RPUT connaissent notre affection pour les Peoples Temple, à l'époque du premier album , l'excellent Sons of Stone nous étions prêt à prêcher la bonne parole tels des dévots zélés, le torse bombé et solide comme un roc dont nous aurions étés nous aussi les enfants. Leur retour chez Hozac (toujours l'un des meilleurs labels indépendants en activité qu'on se le dise) nous plongea dans une excitation sans commune mesure avec la parution d'un nouveau clip des fienteux Fauve dont même les mouettes ne daignent s'éprendre. More for the Masses ne s'adressera probablement à la masse, à moins qu'il ne s'agisse d'une quelconque formule mystico-physique dont nous autres simples mortels ignorons la signification secrète. Les Peoples Temple ont-ils réussi le doublé ? ont-ils décidé de prendre Carlos comme modèle ? se sont-ils fait couper les cheveux ? Tant de questions que je me posais en déposant délicatement le saphir sur le sillon, je vous avouerai que toutes n'ont pas été résolues mais j'ai cependant trouvé quelques réponses dont ce texte se fera l'écho. 

Les Peoples Temple n'ont pas fait les choses à moitié et ont rempli jusqu'à la gueule cet LP de 14 chansons, et autant de raisons ou presque de se réjouir de leur retour même s'il faut bien le reconnaître le début a fait naître en nous un début de scepticisme bien vite dissipé. "More for the Masses" bombarde un riff de guitare malsain zigzaguant comme un derviche tourneur pris de convulsions. Petit soucis, une basse mixée très en avant vient nous foutre un peu le bourdon et nous détourner de ce premier morceau pourtant bien gaulé. On en viendrait à se demander si les Peoples Temple n'auraient pas fait appel à l'ingé son de Booba... On regrette ce parti-pris plus déplaisant qu'intrigant mais bon, les choses rentrent dans l'ordre rapidement, à moins que nos oreilles s'habituent très vite à la baston de basse. A l'écoute de la nouvelle livraison on remarque tout de suite que le groupe s'est quelque peu assagit, aux violentes déflagrations garagistes du premier LP les Peoples Temple ont préféré emprunter les chemins de traverse psychédéliques sans renier de leur nocivité. Nous n'y sommes pas perdants au change, le groupe évolue sans entrer en révolution, ils sont toujours aussi amateurs du 13th Floor Elevator et de son pernicieux leader le drogué Roky Balboa Erickson. Les lascars n'ont pas pour autant totalement rendu les armes à la faveur de quelques grammes de mauvaise herbe ou de champignons, ils sortent parfois les crocs comme sur les menaçants "looters game" ou "million to one".  Les Peoples Temple même s'ils se perdent parfois en circonvolutions ("texas revisited") font preuve d'une maîtrise éclatante au long de ce More for the Masses. Ils impressionnent quand ils sortent des larmes psychédéliques diaboliques comme la cavalcade "nevermore" le défoncé "restless" ou le bionique "(Dark dreams) Distant memories" qui clôt l'album comme le feront les robots avec l'humanité dans quelques siècles. 

Aussi imparfait que la première combustion, More for the Masses est un disque attachant et dégageant des volutes d'une fumée aussi putride qu’enivrante.  More for the Masses est au garage-psyché ce que les Pebbles sont à la Nuggets, un cousin un peu moche mais avec lequel on traîne souvent parce qu'il a du bon hasch et qu'il a toujours une anecdote étrange à raconter.

Maintenant si tu veux te payer un peu de bon temps achète la galette chez ton disquaire favori ou bien le site d'Hozac.





 

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