Les Beau Brummels sont souvent considérés comme un groupe américain relativement mineur des années soixante. Bien sûr le groupe n'évolue pas dans les mêmes sphères que Jefferson Airplane ou The Velvet Underground mais pourtant ils ne furent pas loin de décrocher la timbale folk-rock autour de 1965, se faisant souffler la place de peu par d'autres Californiens: The Byrds.
L'histoire a cela d'injuste qu'elle retient d'avantage le nom des vainqueurs pour mieux plonger dans l'oubli le nom des perdants et des outsiders. Les Beau Brummels de San Francisco furent comme leurs collègues de Los Angeles parmi les premiers à comprendre sur le continent américain les Beatles et à les dépasser d'une certaine façon. Plus que des pastiches, les deux formations californienne s'approprièrent le langage pop que créaient les Liverpuldiens pour mieux y intégrer leur propre référentiel (folk). Si Laugh Laugh (lien), excellente chanson beatlesienne mais avec une authentique touche américaine, sortit avant Mr Tambourine Man, les Byrds surent enflammer les esprits et furent très logiquement le GRAND groupe folk-rock malgré ne pas avoir été tout à fait les premiers...
The Beau Brummels firent une carrière raisonnable avec plusieurs albums à la clef (dont les très estimés Triangle et Bradley's Barn par les connaisseurs). Leurs premiers disques sont ainsi gorgés de petites merveilles pop aux harmonies vocales soignées et aux structures d'accords toujours un peu plus délicates et ambitieuses que la concurrence (Just A Little par exemple)... Parmi mes morceaux préférés du groupe figure certainement Don't Talk To Strangers (produite par...Sly Stone) je dois reconnaître qu'il est aussi probablement l'un des plus jangly mais comment ne pas adorer cette voix suave et élégante, ces harmonies absolument parfaites procurant de tels frissons quand elles sont à l'unisson ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire