samedi 3 juin 2017

Achats Récents (ou pas) #3

Je continue d'explorer ma discothèque à la recherche de disques improbables, de bonnes faces b, de tentatives (parfois désespérées) de réhabiliter certains artistes.

Attaquons fort avec Les Charlots. On sait que les intéressés furent un jour un espoir du rock français (Les Problèmes) et que la malédiction du disque rigolo les frappa comme tant d'autres (Martin Circus au hasard)... Il y aurait un excellent papier à écrire sur le pêché originel du rock français: l'impossibilité d'être premier degrés et d'aborder la chose sérieusement, peut-être pas du coté des groupes mais au moins de celui du public. J'ai déjà abordé le sujet au moins à deux reprises: à propos d'Asphalt Jungle et d'Henri Cording qui constitue peut être la matrice des disques marrants français rock. Nombreux furent aussi les artistes français à souffrir de leur image d'amuseur, notamment Nino Ferrer. Les Charlots, eux semblent avoir vécu la chose avec philosophie et en profitèrent une décennie durant avec des titres aussi improbables qu'histoire merveilleuse ou j'ai oublié bon bouchoir (excellent au passage). Le Pauvre Mec face A du 45 tours n'a rien de mémorable, en revanche j'ai vraiment beaucoup aimé Saint-Rock , une très bonne surprise débusquée aux puces pour 50 centimes. Le morceau est peut-être un peu lent pour être joué en soirée, mais depuis l'introduction évoquant une messe jusqu'à la rythmique funky, voilà une chanson bien amenée, arrangée qui dépasse le stade de la blague novelty.


J'imagine que vous n'avez pas besoin de moi pour ramasser des Michel Polnareff à la pelle tous les week-end. Cependant si j'ai une préférence généralement pour la période EP de ce dernier, ce single mérite largement que l'on s'y arrête. Holidays n'est pas un de mes morceaux préférés de l'intéressé en revanche La Mouche est vraiment une super face B. Polnareff, particulièrement inspiré, dégaine, une pop ondulante aux couleurs acidulées, groovy, hyper bien arrangé, texte super cool. Ai-je besoin d'en dire plus pour vous dire que c'est un très bon morceau ? Bonne surprise: facile à trouver !


OK je pense aller loin en évoquant Dalida : promis c'est le seul de ma collection (par contre j'ai un disque d'Orlando dont je vous parlerai peut être un jour si vous êtes méchants) ! Il y a une cover assez improbable de shame and scandal in the family mais si j'ai pris le disque c'est surtout pour le flamenco qui est une reprise du morceau des Brincos ! Cela pourrait être catastrophique, ça ne l'est pas, le morceau est marrant et garde en partie l'énergie de l'original. Le texte est évidemment daté avec tous les clichés en vigueur sur le sang chaud des  ibériques (il y aurait de quoi remplir une rubrique avec les morceaux aux accents douteux de cette époque !). Je comprendrais que vous ne partagiez pas le petit plaisir coupable que procure ce disque, en tout cas je vous le signale. La version live ci-dessous est en réalité l'enregistrement studio.


Finissons notre troisième épisode avec un quatrième 45 tours. C'est un de moins que les deux premiers articles: non je ne manque pas d'idée, il est juste une heure du mat' et j'ai la flemme d'écrire un cinquième texte après celui ci. Bref terminons en beauté avec Les Amours de Journaux un chouette morceau d'Adamo. Aux arrangements l'unique Goraguer, un des meilleurs en France incontestablement ! On retrouve ainsi une instrumentation proche de l'excellente Intox de Jean Ferrat: sitar, cuivre, orgue...Peut être un poil en dessous d'Intox, Les Amours de Journaux est malgré tout une très sympathique chanson pop sur un 45T facile à trouver et pas cher, que demander de plus ?

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