Cuffs est un groupe de Boston ayant deux singles à leur actif et comprenant d'anciens membres des Pants Yell (qui me semble-t-il étaient signés chez Slumberland). Leur second simple est sorti en milieu d'année dernière et se révèle être une des excellentes surprises de l'année passée (il était d'ailleurs très bien placé dans mon top single).
Private View est un titre presque powerpop, c'est musclé tout en restant résolument pop. Les "papapa" sont délicieux, la guitare sonne très bien, c'est un super titre avec un subtile équilibre entre énergie et finesse. Le double solo de guitare baveux comme des œufs brouillés est génial mais pourrait en dissuader certains (les terroristes du garage-rock par exemple?). Sur l'autre face on découvre You Can Come True aux inclinaisons bien plus indie-pop et disons romantique. La guitare en arpège est très mignonne, la voix se fait moins arrogante et plus douce. Dans un registre différent mais complémentaire Cuffs signe une très jolie face B parfait contrepoint à une face A déjà sacrément cool !
Si vous êtes un lecteur régulier de ce blog, vous avez peut-être eu l'occasion de prendre connaissance d'un fait amusant sur les disques power pop 70s lors de ma chronique de Ba-Fa des Hudson Brothers. En substance je disais que la pochette "moche" (disons plutôt pas sexy pour un amateur de pop habitué aux poses en costard de dandy) du disque en question faisait fuir les gens peu motivés, et à sa façon, dans un autre registre, celle de l'unique album des Paley Brothers (encore des frères!) peut avoir ce même effet dissuasif. Il y a quand même une différence et de taille, les Hudson avaient des looks plutôt ringards et de pépés, quand les Paley ressemblent à des idoles de jeunes filles de 14 ans, ils sont beaux et ont l'air de respirer la santé. Ils sont donc forcément un peu suspect aux amateurs de rock nourri au blues crasseux, possible, mais franchement moi ça me pose pas de problème d'acheter un disque avec du rose sur la couverture, mais comme vous le savez mon âme appartient à la musique pop.
Les Paley auraient effectivement, tout comme les Rubinoos (avec qui je trouve une certaine parenté musicale d'ailleurs) pu devenir les stars bubblegum de la new wave, et je dis ça sans aucune ironie ou arrière pensée cynique. Andy et Jonathan étaient des figures de la scène de Boston et devaient devenir les idoles des jeunes (filles américaines). Leurs mélodies ont un pouvoir sucrant bien supérieur à 1, elles ont le goût d'un milk shake à la vanille dans lequel on a versé du caramel chaud. On est loin d'une musique volontairement niaise bourrée d'aspartame pour conquérir le cœur sensible des adolescentes, ici la démarche est bien trop premier degrés pour s'embarrasser de ce genre de considérations mercantiles. Ils sont POP, tout simplement, et leur disque est un régal pour les papilles des amateurs de sucreries, évidemment il faut aimer le genre pour être sensible à cette débauche digne de la maison en pain d'épice, mais si on rentre dedans on ne le regrette pas. Alors oui il y a quelques morceaux que je trouve moins bons que les autres, le disque n'est pas une perfection de bout en bout, mais ce qu'il en ressort est somme toute fier et plein de vie.
"you're the best" qui ouvre les hostilités (bataille de bisous) est aussi un de mes titres préférés de cet unique album (paru en 1978), c'est un excellent messager du son Paley, et de leur formidable vitalité. Enfin je ne sais pas si cette info vous sera d'une quelconque utilité mais ils ont aussi enregistré un single avec les Ramones, et c'est logique, au fond les Ramones auraient probablement rêver d'être un peu comme Andy et Jonathan même si au final ils s'en sont pas si mal sortis que ça. The Paley Brothers - you're the best
John Felice après avoir été un membre fondateur des Modern Lovers, décide de créer en 1972 son propre groupe les Real Kids dont le premier album sort en 1978. Si la formation n'a jamais eu un succès public, elle s'est avérée être un groupe essentiel et pilier de la scène de Boston de la fin des 70s. Officiant dans un style Power Pop mélange de rythmes musclés, guitares tranchantes et de mélodies imparables, le groupe a très vite acquis un statut culte y compris jusqu'à la France. All kindsa girls est le morceau qui ouvre leur premier album, et l'un de leur plus connus dans un style pas très éloigné disons des Ramones, Undertones ou Buzzcocks, pour citer quelques formations de la même époque (mais pas forcément du même coin) chez qui on y trouve cette même urgence et ce sens de la mélodie.
John Felice after being a founder member of the Modern Lovers, created his own band in 1972: the Real Kids. During the 70s they were one of the main attaction of the Boston scene, and in 1978 they released their first album, it didn't sell well but had got since the years a cult following including in France. All Kindsa Girls is one of their anthem, it's a fine slice of power pop with tight rythms and loveable melodies, somewhere between i would say Ramones, Buzzcocks, or Undertones.