dimanche 9 février 2014

The Frowning Clouds - Whereabouts (2013)

Depuis que le psychédélisme truste les cœurs des amateurs de musique underground, le garage semble un peu en retrait (sauf en France où il se porte merveilleusement bien) à mon grand regret. Je n'ai pas eu tellement de super albums à défendre dans le registre en 2013 (peut être 3 ou 4) et coté groupes les déceptions ont été plus nombreuses que les bonnes surprises (citons tout de même le fameux single des Ar-Kaics, l'album de Kaviar Special etc.). Dans les derniers jours de 2013 - soit bien trop tard pour les tops de l'année - a débarqué le second Frowning Clouds précédé par un EP cassette plus tôt dans l'année et un single l'année précédente (dont la face A est ici reprise), le tout chez les presque toujours fiables Saturno.

Nous ne faisons pas mystère ici de notre admiration pour le groupe australien et Whereabouts confirme nos espérances voir les dépasse. Le premier album était en effet sous forte influence Stones circa 65-66, celui-ci prend certaines libertés avec le concept et ce n'est pas pour nous déplaire ! Cette mutation était déjà en marche sur leur cassette qui évoquait autant Bo Diddley que les Byrds, deux noms que nous pourrions aussi cité ici d'ailleurs (surtout les californiens). Le premier titre balancé, le bien nommé product of the peanut butter company laissait entrevoir un virage à 180 degrés vers la popsike de Tomorrow et des premiers pas de Pink Floyd. Le titre se révèle pourtant être un trompe l'oeil largement tempéré par des attaques garage en règle, c'est à dire en dessous de la ceinture. Propellers démonte toujours la tête, tandis que Submarine excelle dans cet art du midtempo spécialité des Frowning Clouds. Bien sûr il émane de ce disque un doux parfum de Californie à travers des orgies de guitares carillonnantes et quelques incartades mélodiques orientalisantes mais ne nous y trompons pas. Les Frowning Clouds restent ce groupe garage que nous chérissons, avec toujours un son parfait, et un sens de la chanson inaltérable. En signant une chanson aussi fabuleuse que much to much too soon, les australiens m'ont dans leur poche, un solo de guitare brillant, une compo énorme, les mecs savent transcender une matière première excellente pour en faire des véritables bombes.

Est-ce que les Frowning Clouds font du psyché ou du garage ? Probablement à mi-chemin entre les deux, ils sonnent comme un groupe de LA de 1966 mais le font avec un tel enthousiasme et un talent si isolent qu'on leur excuse ce classicisme. Ces mecs méritent mieux, ils ont une des discographies les plus exemplaires des groupes que nous chroniquons ici. Frowning Clouds on espère qu'un jour vous serez reconnu à votre juste valeur, c'est à dire loin loin au dessus de la stratosphère. Si certains groupes se parent de la modernité pour offrir des tranches sous cellophane de psychédélisme bon teint, les Frowning Clouds vous balancent eux des gros jambons à la gueule.




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