lundi 21 novembre 2016

Wizzard "The Carlsberg Special"

Histoire de rester cohérent avec les deux dernières entrées du blog (Zoo et Ashton, Gardner & Dyke) continuons avec une autre face b instrumentale proggy que j'aime beaucoup (mais je ne sais pas si j'assume à 100%...). 

Wizzard est l'une des nombreuses aventures musicales du génie méconnu Roy Wood. La discographie et les tubes de l'intéressé sont si pléthoriques qu'il serait assez difficile d'en venir à bout au travers d'un seul article ! Quelques pistes: Wood fonde à Birmingham les fantastiques The Move, un des meilleurs groupes anglais de pop psychédélique de la fin des années 60. Il écrit une majorité de leurs classiques (Blackberry Way , Fire Brigade, Here We go round the Lemon Tree, Flowers in the Rain, I can hear the grass grow, Night of Fear...). À la fin de la carrière du groupe, il créé avec Jeff Lynne (qui a rejoint le groupe entre temps, il était précédemment dans le groupe concurrent The Idle Race),  Electric Light Orchestra, au départ side-project de the Move dans l'esprit de The Walrus des Beatles, il contribue largement au premier album mais abandonne le navire après le disque inaugural laissant le seul Jeff Lynne aux commandes, avec le succès que l'on sait (Last Train to London, Mr Blue Sky, Evil Woman...). De son coté Wood fonde donc Wizzard, un groupe dont les singles (absents des LPs) sont de sublimes pastiches du Wall of Sound spectorien tandis que le premier album est plus intello, étrange, bancal... On imagine la surprise des auditeurs de l'époque !

Le simple Ball Park Incident exprime assez bien la dichotomie entre les deux Wizzard: la face A est un exercice de style glam de facture honnête (mais à mon avis pas aussi fantastique que See My Baby Jive ou Angel Fingers qui sont des perfections pop) tandis que la B The Carlsberg Special (Piano's demolished phone 021 3734472), extraite de l'album (et écrite par Bill Hunt un ancien de The Move et ELO), est un instrumental rock progressif aux influences classiques largement plus inspiré, amusant, sauvage que les néerlandais d'Ekseption ! Bref une curiosité en simple pas bien chère mais fort sympathique...

Avec le recul il apparaît logique que Roy Wood soit parti d'ELO: Lynne et Wood sont aussi différents que semblables. Les deux excellent dans l'art de la chanson pop mais sont également des pasticheurs ayant poussé l'exercice au rang d'art: de véritables maîtres faussaires. Cependant, là où Lynne assume complètement d'être pop et en joue, Wood est plus instable, il semble vouloir maltraiter ses dons pour les chansons...Ce qui ne l'empêche pas évidemment d'en écrire un paquet de fantastiques telles que les nombreuses mentionnées ici !


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