mercredi 9 janvier 2013

Bilan 2012 : TOP 10 ALBUMS


1. Woods - Bend Beyond (Woodsist)
Des groupes de la nouvelle vague américaine née du lo-fi, du garage et de l'émergence massive de Brooklyn, Portland ou San Francisco, Woods font partis des tous premiers que j'ai écouté, d'abord parce que j'avais suivi leur projet précédent : Meneguar, ensuite parce que leur label sortait les disques qui m'excitaient le plus à l'époque (Fresh & Onlys, Wavves, Kurt Vile, le premier Ganglians...) enfin, tout simplement, parce que ça a toujours été vachement bien Woods. Sauf que juste qu'à maintenant et ce fabuleux Bend Beyond dont je n'arrive pas à me défaire, leurs albums avaient une forte tendance à partir dans leurs côtés expérimentaux, que quoiqu'intéressants pouvaient parfois me perdre, moi, popeux dans ce labyrinthe  Dans Bend Beyond, ils arrivent enfin à concentrer toutes leurs influences (le psych, le folk-rock, l'indie-pop, l'expérimentation sonore) et toutes leurs forces dans un très grand disque de pop qui aura illuminé cette année 2012.


2. Chris Cohen - Overgrown Path (Captured Tracks)
Cette année Captured Tracks a déçu avec certaines têtes d'affiches (Wild Nothing en tête) mais s'est retrouvé avec une ribambelle d'outsiders finalement aussi (voir plus) doués que ceux que nous attendions. Deux nous ont particulièrement emballés, Mac DeMarco et Chris Cohen. Le premier se retrouve à un chouïa du top 10 par les aléas du comptage des voix, le second, placé par nous deux dans le top 3 récupère logiquement d'une seconde marche de podium amplement méritée. Ce disque de pop est absolument superbe, à la fois très classique dans son écriture mais avec une pointe de folie et d'étrangeté. La production est à l'épure pour mieux laisser s'exprimer des arrangements raffinés. La voix de Chris Cohen est aussi une belle surprise, elle s'est se faire douce et soyeuse pour mieux vriller les neurones. Malgré un léger essoufflement sur la seconde face qui lui fait probablement perdre le titre, Overgrown path est un disque enthousiasmant à travers lequel souffle une vraie âme.




3. White Fence - Family Perfume 1&2 (Woodsist)
Peut-on être hyper productif et hyper qualitatif en même, la preuve par deux, Family Perfume 1 et 2 sont d'une rare densité et d'une rare intensité, on savait Tim Presley talentueux, on savait que ses deux premiers albums étaient mortels. Mais là, c'est un sacré coup qu'il nous a fait, je n'ai d'ailleurs pas vraiment de mot pour décrire l'impression faite par ce garçon, surtout depuis son concert parisien, largement à la hauteur des espérances. J'exagère à peine en disant qu'il prend le chemin pour être l'un des grands musiciens de notre génération.



4. King Tuff - King Tuff (Subpop)
C'est le disque gros son de notre top 10. Et oui, si dans le fond nous sommes des petits coeurs d'artichauds romantiques et délicats, parfois, souvent même, on adore la sueur, la bière, les grosses guitares power-pop, les power chords et la tension sexuelle. Et, devinez quoi, il y a tout ces éléments dans ce grand disque de Rock'n Roll diablement efficace.



5. Gap Dream - Gap Dream (Burger Records)
En mettant cet album dans le top 10 2012, on se joue un peu de l'histoire, puisqu'il est, en fait, sorti en 2011 (mais en cassette). Mais de tous les disques psychés, et ils furent nombreux en 2012 (MMOSS, The Sufis, The UFO Club, Christian Bland, Wall Of Death), nous avons choisis les plus bizarres. C'est le cas des White Fence, quasi-intouchable avec son acid-psych-folk mais aussi de Gap Dream. Alors oui, je le dis tout de suite, cet album est très imparfait, il est surtout très singulier, on reconnaîtrait presque le groupe dès la première notre puisqu'il prend des vrais partis pris de productions et pour moi, c'est un gage de qualité sans équivoque. En plus, il arrive avec une nouvelle approche qui lui confère une trop rare originalité dans un genre pourtant très embouteillé.



6. Deep Time - Deep Time (Hardly Art)
Leur Yellow Fever guérie le duo Deep Time change de nom, de label mais pas de style. Le groupe s'illustre par une art-pop profondément singulière et ambitieuse qui nous rappelle en vrac Stereolab, LiLiPUT, Grass Widow, The Raincoats voir parfois même du prog-rock (j'en vois déjà qui font un rictus de dégoût). Voici un disque complètement en dehors des modes et du temps, c'est d'ailleurs bien ce qui l'a rendu si indispensable cette année !


7. Sea Pinks - Freak Waves (Cass Flick)
Que peut-on encore dire sur Sea Pinks que nous n'avons pas encore dit à son sujet ? En bon habitué du blog, le musicien irlandais va exactement dans le même sens que nous, de la simplicité, des guitares qui sonnent terriblement bien, et par dessus tout d'excellentes chansons. Neil Brogan risque en tout cas de nous protéger de la déception annoncée du prochain Girls Names, son autre groupe. Amateurs d'indie-pop millésimées, réfugiez-vous chez Sea Pinks !



8. Violens - True (Slumberland)
Slumberland on ne s'en cache pas, on est des gros fans, Violens on avait zappé le premier album donc on en attendait pas grand chose. Cette signature sur le mythique label indie-pop nous a mis la puce à l'oreille et on a bien fait de plonger à bras le corps dans ce True. Violens signe un album maitrisé s'autorisant même du hors pistes à travers des morceaux quasi-bruitistes et nous enveloppant quelques accords plus loin avec un sens aigu des mélodies. Tout dans ce disque est une réussite, depuis l'enchainement des titres jusqu'à la magnifique production, Violens a signé un des plus beaux disques indie-pop de l'année, digne de la réputation d'esthète de Slumberland.

  

9. By The Sea - By The Sea (Great Pop Supplement)
By The Sea surnage dans la mer agitée qu'est la scène anglaise. Qui aurait cru que ce disque paru plutôt tard cette année s’immiscerait à ce point en nous ? Amateurs d'indie-pop ne passez pas à coté de ce petit trésor mélodique. Un très beau disque. 


10. Rat Columns - Sceptre Hole (Smartguy Records)
A quoi sert au juste un top de l'année ? Peut être à récompenser les bons élèves qui ont rendu des copies proches de la perfection... mais la perfection ça fait chier aussi parfois non ? Et de temps en temps on a envie pour emmerder les têtes blondes des premiers rangs de célébrer un talent brut qui s'éparpille mais est parfois capable de fulgurances qui éblouissent les yeux d'un flash aveuglant. Sceptre Hole, j'écoute 4 fois sur 5 la face B, mais à chaque fois c'est cette même montée euphorisante, cette même prise de mon corps et de mon âme par toutes les pores. Ce disque est un petit miracle bancal. Achetez le vous, puis offrez le à tous vos amis.


2 commentaires:

Anonyme a dit…

Quel bon goût d'avoir mis Chris Cohen dans le TOP 5, loin devant son très médiatisé "label buddy" MAC DEMARCO.

Anonyme a dit…

merci pour la découverte Deep Time.

Enfin, j'ai pas encore eu le temps de rattraper le reste de ce que je connaissais pas (80% du top comme chaque année...). Donc i'll probablement be back !

RémiFasol