mardi 13 décembre 2016

Tommy James & The Shondells "Ginger Bread Man"

J'écoute du rock 60s depuis une dizaine d'année maintenant, ce blog en témoigne d'ailleurs. J'ai parfois l'impression que ma tranche d'âge fut la dernière à être très sensibilisée à cette époque: de nos jours, les Nuggets conservent-elles le pouvoir évocateurs qu'elles avaient sur nous quand nous avions une petite vingtaine d'années ? Le profil des collectionneurs 60s semble ainsi inexorablement vieillir au même rythme que les années passent...Les plus jeunes se rapprochent de la trentaine, les plus expérimentés autour du double. Il y a-t-il encore des gamins qui ont envie de prendre une guitare après avoir écouté Psychotic Reaction ou You're Gonna Miss Me ? Je n'en suis pas si sûr; pourtant l'influence du garage est toujours relativement présente en 2016, les Mystic Braves font le plein d'un Point FMR il y a quelques jours encore, s'abreuvant à la fontaine magique de la glorieuse décennie. Je dois me rendre à l'évidence, le cool de maintenant diffère probablement de celui d'il y a une douzaine d'années et je dois être proche du hors-jeu

Les années soixante ont pour moi un coté rassurant: je m'y sens toujours bien. Elles sont une valeur sûre à laquelle je reviens régulièrement, ponctuellement, comme lorsque l'on revoit ce vieil ami d'école et que les réflexes reviennent automatiquement sans forcer ni presser. Elles sont à n'en pas douter une décennie dorée: les groupes majeurs de cette époque restent des références importantes dans l'inconscient collectif (Stones, Beatles, Dylan, Hendrix...). Elles ont peut-être été tant fouillées par les diggers les plus obsessionnels qu'elles en ont perdu de leur magie et de leur caractère mystérieux, elles ont peut-être aussi été trop défendues à une certaine époque perdant alors leur caractère de révolte. Et pourtant... Comment en faire le tour ? Je n'y parviens pas même si heureusement le menu de mes écoutes comportent bien d'autres choses. Je continue de tomber sur des bons singles, parfois des choses un peu anodines mais qui immédiatement me séduisent par leur son, l'attitude qu'elles dégagent. Prenons par exemple ce simple de Tommy James and the Shondells, un groupe bubblegum vaguement garage auteur de quelques tubes mémorables (Mony Mony, Crimson and Clover, Hanky Panky, I Think We're Alone...). En A, il y a un honnête pastiche de Mony Mony appelé Do Something To Me , en retournant le disque nous tombons sur un très réussi Ginger Bread Man , il condense une partie de ce qui m'attire tant dans cette époque: énergie, morgue mais avec une certaine innocence... et me voilà retombé dans l'affreux piège tendu par le rock 60s.

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