mardi 5 juin 2007

White Noise - An Electric Storm (1969)


On peut aimer ou ne pas aimer An Electric Storm, mais il est impossible d'y être tout à fait indifférent. Les effets studios de cet album sont incroyables, en particulier pour l'époque à savoir 1969. Ce chef d'œuvre est un grand classique du psychédélisme, mais plus largement encore de la musique électronique. On peut définir la musique de White Noise comme de la pop électronique psychédélique. Ecouter cet album en 1969 devait être assez énorme tant il est novateur, mais l'écouter aujourd'hui l'est tout aussi dans cette mesure ou l'on s'étonne encore devant la puissance créatrice de cette merveille.

A l'origine de White Noise, se cache David Vorhaus, Delia Derbyshire et Brian Hodgson, trois militants de la recherche musicale. Avant de se lancer dans la production d'un disque, ils travaillaient en fait pour la BBC, et c'est d'abord dans ce cadre qu'ils s'intéressaient aux effets sonores. Cela explique la grande maîtrise musicale de White Noise. Au-delà de l'aspect strictement technique, c'est l’originalité, et en quelque sorte le courage que représente An Electric Storm qui force le respect. Fait notable pour un album psychédélique, il n'y a presque pas de guitare et malgré cela, l'album parvient à tenir la route (et c'est un passionné de guitare qui vous le dit)! Musicalement parlant, An Electric Storm n'est pas seulement un concept, c'est aussi une opportunité, celle d'imaginer. A mesure que l'écoute progresse, les sons deviennent de plus en plus bizarroïdes et trafiquées. Si l'album débute par des sonorités relativement classiques et rassurantes, il se termine par deux longs morceaux tortueux bourrés d'effets électroniques et qui suggèrent ce que sera le futur de la musique, mais en mieux. D'une certaine façon, The Black Mass préfigure la musique industrielle et c'est ce morceau qui donne tout son sens au titre de l'album. Pour en revenir à ce que je disais à l'instant, le début de l'album est déjà très original et s'il est plus classique c'est par rapport au reste de l'album et non par rapport à ce qui se faisait à l'époque. Par exemple, My Game Of Loving est à lui seul très surprenant, voire même troublant dans la mesure où il intègre de véritables cris de jouissance. Pour l'époque j'imagine que ça devait choquer et peut-être que cela peut encore choquer aujourd'hui. White Noise est véritablement l'une des pièces maîtresse de la musique et marque très certainement, le début d'une ère nouvelle. Il suffit de se laisser guider par la musique pour comprendre cet album, paradoxalement, difficile et facile d'accès. Difficile parce qu'il est peut être trop conceptuel, trop bizarre, trop délirant. Facile parce qu'il établit des connections entre les genres.

écouter love without sound

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