mardi 13 décembre 2011

Big Troubles - Romantic Comedy (2011)

Je m'étais jamais mis à Big Troubles avant le 45 sur Slumberland chroniqué ici même, disque plutôt cool mais finalement pas le plus représentatif ni le plus tubesque de ce que l'on trouve sur l'album Romantic Comedy.

Les choses commencent fort avec "she smiles for picture" entrée en matière d'excellente facture (et logique nouveau single) qui donne le ton d'un album rarement pris à défaut. Avoir choisi Mitch Easter me faisait saliver sur le papier, ce mec a bati des cathédrales sonores indie pour des gens comme REM, les Windbreakers, Someloves, Velvet Crush et bien d'autres... le voir revenir aux affaires est une nouvelle des plus excitantes pour le fan de powerpop / indie pop que je suis! Le résultat est à la hauteur de la réputation, Easter a produit avec beaucoup de classe ce disque, arrivant à une mise en valeur à la fois raffinée (un soin particulier aux guitares) et puissante. Les guitares se taillent la part du lion, elles sont tour à tour saturées (avec une touche 90s) ou claires voir jangly, en arrière plan des mellotron ou des synthés apportent une certaine profondeur à l'ensemble sans dénaturer l'esprit général, c'est soigné et malin. Le songwritting de Big Troubles n'en est que mieux mis en valeur en tout cas.

Leurs chansons pop rappellent parfois les Pains of Being Pure at Heat mais le groupe du New Jersey a une touche powerpop indéniable qui les différencient de leurs illustres camarades. Alors ils ont du écouter un peu les mêmes choses mais je suis assez convaincu que les mecs ont pas mal trempé dans Teenage Fanclub, "misery" sonne comme si le groupe écossais avait été produit par le leader de Let's Active: un truc que vous ne pensiez plus pouvoir arriver! Ce morceau est un TUBE en tout cas il aurait le potentiel pour le devenir et j'y ressens ce que j'aime tellement dans la powerpop: la sensibilité pop avec des couilles et une certaine lourdeur amené par un riff bien gras rééquilibré par des arpèges carillonnants, ce morceau est grisant.

Le reste du disque oscille entre titres plus calmes comme "make it worse" ou "you'll be nothing" et passage plus rentre-dedans comme l'excellent "minor keys". Le solo de guitare intervient juste après le pont, le placement décuple son effet, il est absolument jouissif. "Time Bomb" évoque tout autant les écossais que leur principale influence (aux écossais hein)... oui vous savez de qui je veux parler, non? bah si l'étoile en néon sur un fond sombre... B....S.... je n'ose pas prononcer leur nom tant j'ai peur de sa puissance évocatrice! Ce morceau est un peu le "in the streets" ou le "what you do to me" de 2011 toutes proportions gardées, car si "time bomb" n'est peut être pas aussi magique que les deux titres précédemment nommés c'est une sacrée chanson accrocheuse et bagarreuse. L'album se clôt sur le très mignon "never mine", il est un des titres qui évoque le plus Pains of Being Pure at Heart, mais au vue de ce qu'on produit les collègues de label cette année, on est en droit de penser que Big Troubles a réussi là où Pains of Being Pure at Heart s'est viandé: arriver à se muscler sans perdre son charme et ses mélodies...

Bref Romantic Comedy est le genre de disque qui paye pas de mine mais dont le pouvoir euphorique est important, c'est un vrai rush de pop musclée et bien écrite qui va monter au cerveau et difficilement s'en arracher, autant dire que c'est un de mes disques favoris de Slumberland cette année! C'est l'anti-branlette intellectuelle par excellence, c'est un album marrant, léger, addictif mais surtout pas creux.

PS: un truc que j'ai écrit sur la powerpop 80s
PS2: une autre chronique sur cet album

Big Troubles - Misery by Slumberland Records

achat: Slumberland / Hands & Arms / amazon

1 commentaire:

Jeremie a dit…

Complètement d'accord ! Que cet album fait du bien aux amateurs du meilleur de l'indie pop des 90's. Typiquement un groupe pour les Black Session de Bernard Lenoir...(sur LeMouv prochainement ?)
Misery me fait penser aux débuts des Fountains of Wayne, mais le coup de coeur est clairement Minor Key, le single power pop que j'attendais des Pains of Being Pure At Heart cette année... Finalement, Slumberland l'aura déniché ailleurs !