Les blogs eurent leurs heures de gloire il y a quelques années, ils sont aujourd'hui décimés et ringardisés au profit d'instagram ou periscope... Pourtant, aucun média ne me semble tout à fait comparable à celui-ci: personnel sans être narcissique, écrit et didactique sans être trop formel... Le blog a définitivement le cul entre deux chaises, comme un autre support que je n'ai généralement pas l'habitude de défendre: le CD. Ils sont les cendres chaudes d'une époque très récente mais déjà révolue, des objets has-been mais pas suffisamment vintage et hors de portée pour intéresser les gens... Néanmoins ils ont aussi leurs attraits et je continue de les pratiquer car je leur trouve quelques qualités. J'apprécie par exemple la liberté de format d'un blog, je peux ainsi moduler la longueur en fonction de ce que j'ai à dire sur le groupe sans me soucier d'être trop ou pas assez.
The Greeks sont précisément un de ces groupes sur lesquels il est difficile de beaucoup écrire: s'il est impossible de leur consacrer un bel article de fond cela ne présume pourtant pas de la qualité évidente de leur musique qui mérite d'être évoquée d'une manière ou une autre. Ce groupe formé en 1964 et originaire de Thessalonique en Macédoine (qui fait parti de la Grèce) n'a en effet que sorti que trois singles en 1967 dans une veine beat/garage. Coté biographie je pourrais vous donner les noms des membres (merci discogs) mais cela n'irait pas beaucoup plus loin. Difficile en effet de construire un récit séduisant autour de ces informations factuelles, cela ne laisse que plus de place à la musique...
La face B de ce simple est honnête mais le vrai morceau de bravoure est pour une fois la chanson mise en avant par le label , la bien nommée "Μπαλάντα Ενός Μικρού" dont la traduction sur google ne m'apprend pas grand chose sur la signification. Deux minutes quarante de garage-rock moody que l'on pourrait tout à fait envisager compiler sur une Teenage Shutdown par exemple...si le chant n'était pas en grecque ! Il amène d'ailleurs un charme unique à l'ensemble tout comme le saxophone. La composition est inspirée de "House of the Rising Sun" et plus spécifiquement de la fameuse interprétation des Animals sans en être un pastiche: un cousinage. La production sobre voir dépouillée évoque quant à elle les productions américaines, une constante dans les productions du sud de l'Europe: Italie ou Yougoslavie sont probablement les nations dont le son évoque le plus le garage sur notre continent. J'ai la chance de posséder le disque (discogs...) cependant ma copie mériterait clairement d'être upgradée ! Je vous laisse en compagnie de ce charmant morceau pourtant sorti à une époque trouble pour la Grèce alors en prise avec une dictature naissante.
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