L'autre jour, j'étais chez mon vendeur préféré aux puces, je regardais machinalement le bac soul/funk/disco et mes yeux se sont posés sur cet album de Quartz. La pochette a tout de suite captivé mon imaginaire, une pointe de science fiction, l'arrière plan solaire contrebalancé par la froideur et la géométrie du quartz: je savais avant même d'écouter la moindre note qu'il s'agirait de disco cosmique française ! Les enfants au milieu de colossaux cristaux évoquent très certainement l'un des succès de l'année 1978, également la date de publication de ce premier album, Superman et plus particulièrement la planète d'origine de Clark Kent: Krypton (trailer).
Quartz semble être en particulier l'alias de Saint-Preux, un compositeur d'inspiration classique ayant eu un énorme à la fin des années 60 avec "Concerto pour une voix" (pour les curieux: wikipedia et youtube). La plupart des morceaux de l'album sont également co-signés par Max Gazzola, peut-être un peu plus expérimenté en matière de disco puisqu'il a écrit pour The Ritchie Family (discogs). Notons aussi la participation de Patrick Langlade, probablement le frère de Saint-Preux... Un des morceaux de Quartz est une réadaptation d'un thème du second mouvement de Symphonie pour la Pologne (information trouvée ici) du compositeur contemporain. Le projet sort deux albums en 1978 et 1979, soit en plein dans la vague Space, Space Art ou Moon Birds.
Un morceau a particulièrement retenu mon attention "Chaos", après quelques écoutes de l'ensemble du LP c'est de loin le morceau que je préfère... Les autres ont un peu trop subit à mon goût les épreuves du temps et ont quelques traits qui me les rendent moins attachants (des voix redoutablement eurodisco etc.). Pourtant, à l'époque, "Chaos" ne fut pas publié en maxi et "Beyond the Clouds" eut ainsi les faveurs des djs de Détroit (la preuve), ceux-là même qui par leurs audacieux mélanges contribuèrent quelques années plus tard à influencer inconsciemment l'esprit des kids du Belleville Three...La Techno des origines a en effet plus que quelques instruments en commun avec beaucoup de musique électronique européenne de la fin des années 70: une forte appétence pour le futur. "Chaos" fut en revanche choisi par les compilateurs de Cosmic Machine en 2013, je les rejoins totalement dans ce choix: le morceau a une modernité unique. Réduit à l'essentiel à travers une basse mécanique et synthétique, une rythmique discoïde puissante, quelques traits mélodiques et enfin cette sublime section de string machines, "Chaos" est d'une redoutable élégance: il fait beaucoup avec peu... À cinq euros, le LP est bien sûr reparti chez moi !
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