vendredi 29 juin 2007

Caetano Veloso - Caetano Veloso (1969)


Caetano Veloso est l'une des grandes figures du tropicalisme, ou tropicalia - sans doute la plus importante après Os Mutantes et Gilberto Gil - un mouvement culturel apparu au Brésil en 1967. Pour rappel, le tropicalisme est une réponse à la dictature brésilienne, une contre culture locale née de la fusion entre le rock psychédélique occidentale et les traditions brésiliennes, même s'il est question d'une opposition au nationalisme. Au départ Caetano Veloso est un chanteur de bossa nova, la musique du coin, et puis tout comme Os Mutantes, Gilberto Gil, Tom Zé ou encore Gal Gosta (pour ne citer que les plus connus) il va intégrer dans sa musique l'influence occidentale. Autant dire que ça ne plait pas à tout le monde, et ses positions politiques, ouvertement contestataires, lui feront connaître la prison.

Son album, tout simplement Caetano Veloso de 1969 (à ne pas confondre avec celui de 1968) est un véritable chef d'oeuvre (d'après moi c'est son meilleur album), et il offre une parfaite illustration du tropicalisme. L'album s'ouvre sur Irene, un titre tout simplement magnifique, très marqué par son côté brésilien (en particulier par les sonorités ethniques) mais qui se termine avec le son, absolument grandiose d'une guitare fuzz, digne du rock psychédélique américain. Ce bref instant laisse place à The Empty Boat, un pop/folk très touchant et légèrement coloré par l'électricité, du moins au début, puisque la guitare fuzz fait son grand retour au milieu du morceau et pour notre plus grand plaisir. Marinheiro So, toujours dans le même esprit (c'est-à-dire avec guitare fuzz) est plus festif, grâce aux chœurs exotiques qui accompagnent Caetano Veloso. La même recette s'applique avec Los In Paradise, de la très grande pop psychédélique, assurément un classique du tropicalisme et avec Atras Do Trio Eletrico un peu plus rapide. On enchaîne avec Os Argonautas, plus simple et surtout plus folk que les morceaux précédents, un morceau vraiment très dépaysant. Carolina est très folk, un peu plus chaud, la voix de Caetano Veloso plus grave, c'est une musique qui irait bien sur la plage avec un délicieux coktail. Quant à Cambalache, c'est carrément bossa, plus traditionnel aussi mais ça s'accorde très bien avec le reste de l'album, même si au fond c'est peut être moins intéressant. Avec Nao Identificado et Chuvas De Verao on retourne du côté folk/bossa parfois électrifié. Acrilirico se résume entre orchestration grandiloquente, voix à la Pink Floyd, sonorités bizarres, inquiétantes, c'est psychédélique et c'est le seul titre de l'album qui n’a rien à voir avec la bossa ou pop/folk brésilienne. On termine avec Alfomega, un morceau bossa plein de folie en particulier sur la fin. Bref, cet album est un grand moment du tropicalisme, un album véritablement indispensable.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

ah un truc que j'adore, excellent choix mon cher :)

j'adore ce morceau

Anonyme a dit…

Tu as raisonn c'est vraiment son meilleur disque dans sa première période tout du moins...

Par contre "Acrilirico" est bien plus expérimental que les Pink Floyd à mon humble avis, on est dans des ambiances atonales très proches de la musique contemporaine, et également de ce que ferons des gens comme Edu Lobo et Arrigo Barnabé par la suite...

Plusieurs traductions de chansons à découvrir ici :
http://bossa-nova.forumactif.com/bossa-nova-f4/index-des-traductions-de-chansons-t354.htm