Le punk, au delà de ses qualités propres, généra quantité de musique intéressante: Post-Punk bien sûr mais également le mouvement Ska Revival. Ce dernier un succès populaire important, moins nihiliste et plus positif que le punk, le Ska Revival était en quelque sorte une réponse constructive (mais pas niaise ou naïve) à la crise: une énergie canalisée dans une musique revendiquant la fraternité (le damier noir et blanc du logo Two-Tone comme symbole d'unité entre noirs et blancs) et s'intéressant aussi aux problèmes sociétaux de l'Angleterre de Thatcher... Ainsi Post-Punk comme Ska Revival ont en commun d'avoir une dimension utopique: là où le punk pratiquait la politique de la terre brûlée, ces nouveaux venus eurent à cœur de construire une alternative musicale, mais aussi éventuellement politique.
Two Tone fut incontestablement la plaque tournante de la nouvelle vague Ska, lançant de nombreux groupes parmi lesquels The Specials, The Selecter (blog), Madness ou encore The (English) Beat. Ces deux derniers ont en commun de quitter la structure créée par Jerry Dammers après un unique single. Si Madness rejoignit un autre label anglais essentiel, Stiff (Nick Lowe, The Damned...), The (English) Beat prirent l'initiative de créer leur propre label: Go-Feet. Il publia la discographie du groupe et accueilli quelques projets parmi lesquels le groupe The Congos (biographie).
The (English) Beat connurent leur premier très gros succès avec le single "Mirror in the Bathroom" en 1980. Cette composition originale du groupe atteignit ainsi la 4ème place des charts anglais (wikipedia). Si nombres de traits du ska ont été conservés (la guitare en contretemps, le skank beat, le phrasé de la voix, les cuivres...) il y a quelque chose de résolument new wave et anguleux dans "Mirror in the Bathroom" peut-être dans l'usage du chorus sur la guitare... Ainsi la chanson m'évoque "Making Plans for Nigel" d'XTC mais en étant plus marqué par ses influences jamaïcaines. C'est peut être cette originalité qui rend "Mirror In The Bathroom" si cher à mes yeux: le titre épouse son époque et exprime les paradoxes liés à une recherche authenticité sans nier la modernité.
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