Il y a quelques semaines nous évoquions Henri Salvador. Ce dernier en plus de sa propre carrière produisit des groupes et artistes distribués par Philips, puis sous son propre label Rigolo. Parmi eux Tiny Young ou Les Bretell's qui nous intéressent plus particulièrement aujourd'hui. La description au dos de leurs premiers EP sorti en 1963, signée de Salvador, explique le curieux choix de nom: à l'époque des chaussettes j'ai pensé que pour compléter l'habillement de la chanson il fallait des bretelles. Les voici donc en musique. Au delà d'un certain manque d’enthousiasme pour décrire ses poulains, Henri Salvador confirme que le rock n'est pas trop son truc, peut être une question de génération...
S'il est un des premiers artistes à avoir enregistré du rock & roll en France en compagnie de Boris Vian et Michel Legrand sous le nom d'Henry Cording (youtube), le propos est ironique, les intéressés n'y voyant qu'une mode passagère (wiki) ! Il récidive donc sept ans plus tard en lançant une pique aux groupes twist et notamment les Chaussettes Noires d'Eddy Mitchell (et de Créteil, sisi!). Quoi qu'il en soit nos Bretell's n'évoluent pas tellement dans un registre rock & roll, nous restons dans le spectre d'influences chères à Henri Salvador: jazz, musique brésilienne et latine (notamment bossa nova) etc. et ce, malgré la volonté affichée de pasticher le twist des rockeurs français. Le résultat est néanmoins tout à fait charmant. Chacun des quatre morceaux est d'excellente facture. Deux évoquent des twists ("Lulu d'Honolulu" et "Ne Dis Pas"), "Vous" est un joli slow (youtube) et enfin "Marchand de Melons" est une reprise étrange et amusante du classique d'Herbie Hancock "Watermelon Man" (youtube). Au jazz se substitue un rythme latin, très certainement influencé par Mongo Santamaria (youtube) mais rien ne prépare aux paroles...Elles oscillent entre la connerie abyssale et le génie, elles semblent volontairement stupides et novelty ce qui les rends d'autant plus terribles. Notons les interventions d'Henri Salvador qui ponctuent la chanson de ses rires et enfin d'un très cool solo d'orgue, la dernière touche à cette fascinante reprise d'un classique ultime du jazz.
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