Quicksilver Messenger Service est sans doute le plus méconnu des groupes de San Francisco, et pourtant, il signe avec Happy Trails l'un des meilleurs albums de tous les temps. C'est un peu l'équivalent des Zombies mais au rock psychédélique. Rien que la pochette, que l'on doit à George Hunter est magnifique. Elle offre une remarquable vision d'un far-west romantique et désabusé (ambiance que l'on retrouve à la fin de l'album). Le nom du groupe dérive de Mercure, à la fois métal et dieu messager. Le cavalier sur la pochette est peut être une référence subtile à ce dernier. Enfin là, c'est de la pure spéculation.
Happy Trails fait partie de ces grands albums chargés d'histoire et la pochette y contribue largement. En 1969, année magique, étoile de l'été de l'amour, le groupe est à son apogée, comme le mouvement hippie en général. La formation est une très grande figure du psychédélisme, bien supérieure aux autres groupes de San Francisco (Jefferson Airplane, Grateful Dead). Elle se compose pour cet album de deux guitaristes (John Cipollina et Gary Duncan), d'un bassiste (David Freber) et d'un batteur (Greg Elmore). Happy Trails, album de guitare dopé au amphets (plus que Leary) est un pure chef d'oeuvre, un sommet de la musique, que seule les 60's peuvent nous offrir. Il est l'un des rares qui ne lassent pas, même après des centaines d'écoute. Bien au contraire, on l'apprécie toujours plus, et à chaque monté d'acide, on s'étonne toujours, presque bêtement devant le génie du groupe. Rare sont les galettes à offrir un tel concentré de tonicité, de solos parfaitement léchés, de finesse, et de riffs trempés à l'acide. Chaque seconde est un véritable plaisir, les thèmes s'allongent sans cesse mais n'ennuient pas. Le jeu de John Cipollina à quelque chose d'unique, les notes glissent parfaitement et fusionnent entre elles de façon admirable. Tout est bien pensé. La maîtrise de l'improvisation est totale. Une pluie de sentiments, mêlant quiétude, joie, plaisir, anxiété et tristesse résume à merveille cet mer d'acide, cet mer d'amour.
Le coeur du disque, c'est en fait Who Do You Love, composé par Bo Diddley. A partir de là, décline le reste de l'album. La liberté d'expression est totale (il n'y pas pas d'entrave rythmique et seul le son compte), l'improvisation, débridée. Mais l'ensemble reste toujours très cohérent! Alors bien sûr, être réceptif à Happy Trails suppose d'avoir un intérêt minimum pour ce genre de musique. Si vous ne le connaissez pas encore, écoutez le, plusieurs fois si nécessaire (écoutez aussi le premier album du groupe Quiksilver Messenger Service). Une bonne baffe de temps en temps ça ne fait pas de mal. Mais attention! Après l'écoute de cet album, nombre de vos disques vous paraîtront bien fades.
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