
Son album, tout simplement Caetano Veloso de 1969 (à ne pas confondre avec celui de 1968) est un véritable chef d'oeuvre (d'après moi c'est son meilleur album), et il offre une parfaite illustration du tropicalisme. L'album s'ouvre sur Irene, un titre tout simplement magnifique, très marqué par son côté brésilien (en particulier par les sonorités ethniques) mais qui se termine avec le son, absolument grandiose d'une guitare fuzz, digne du rock psychédélique américain. Ce bref instant laisse place à The Empty Boat, un pop/folk très touchant et légèrement coloré par l'électricité, du moins au début, puisque la guitare fuzz fait son grand retour au milieu du morceau et pour notre plus grand plaisir. Marinheiro So, toujours dans le même esprit (c'est-à-dire avec guitare fuzz) est plus festif, grâce aux chœurs exotiques qui accompagnent Caetano Veloso. La même recette s'applique avec Los In Paradise, de la très grande pop psychédélique, assurément un classique du tropicalisme et avec Atras Do Trio Eletrico un peu plus rapide. On enchaîne avec Os Argonautas, plus simple et surtout plus folk que les morceaux précédents, un morceau vraiment très dépaysant. Carolina est très folk, un peu plus chaud, la voix de Caetano Veloso plus grave, c'est une musique qui irait bien sur la plage avec un délicieux coktail. Quant à Cambalache, c'est carrément bossa, plus traditionnel aussi mais ça s'accorde très bien avec le reste de l'album, même si au fond c'est peut être moins intéressant. Avec Nao Identificado et Chuvas De Verao on retourne du côté folk/bossa parfois électrifié. Acrilirico se résume entre orchestration grandiloquente, voix à la Pink Floyd, sonorités bizarres, inquiétantes, c'est psychédélique et c'est le seul titre de l'album qui n’a rien à voir avec la bossa ou pop/folk brésilienne. On termine avec Alfomega, un morceau bossa plein de folie en particulier sur la fin. Bref, cet album est un grand moment du tropicalisme, un album véritablement indispensable.